Le chaos l'a fait sourire.
C'est ça qui a de moins fun avec Lalie. Elle aime tout. Vraiment tout. Le bon et le moins bon.
Elle aime les choses comme elles sont, sans espérer les faire changer ou les voir évoluer.

Comme elle aime tout, alors tout lui va.

Donc, si elle doit se cacher pour se protéger de l'attaque qu'elle a en partie causée - elle obéit.
Bon, elle obéit vite fait, car elle ne sait pas trop où aller, puis elle estime aussi que ça lui gâcherait la vue.

Des fois, la blondinette ne comprend pas bien pourquoi elle doit protéger son identité, ça serait tellement plus agréable si les vilains pouvaient se reconnaître entre eux.
Mais bon, elle ne trouve pas ça déplaisant de chercher qui est qui, même si ça relève de l'impossible, parce que ça pourrait être n'importe qui ! Son inconnue masquée de la dernière fois, d'ailleurs, elle espère bien la retrouver un jour dans la ville.

Vraiment, ça se déchaîne dans les rues de Paris et elle est en première loge en plus ! Papillon a du crédit à ses yeux, et à bien des raisons.
Lalie lui admire sa capacité de négociation, de trouver quelle faculté provisoire offrir à l'akumatisé : Ça fait quoi d'ailleurs, d'être sous l'emprise du Maître de Paris ?
Elle aimerait bien le vivre pour le savoir !

Alors qu'elle encourage en pépiant de bonheur, il lui faut bien une demi-seconde - non plutôt deux entière, pour comprendre comment elle a pu se téléporter du trottoir à une venelle malfamée.
Elle cligne des yeux.
Une fois.
Deux fois.
Et après un tas d'autres fois parce que là, ce qu'elle voit, ce n'est en rien un danger imminent pour sa propre santé, mais bien un bel éphèbe qui l'a choisi... elle.
Le genre de contact qu'elle attendait depuis si longtemps !
Un garçon qui a jeté son dévolu en premier.
Quelqu'un voulait enfin d'elle !

Émue, excitée, précipitée, elle se mit à rougir tant elle ne pouvait contenir le flot de sentiments l'acculant.
Belle peau basanée et lisse... si lisse qu'elle aurait pu mordre dedans pour en faire son quatre heures.
Grand, baraqué, cheveux noir de jais, tatoué, bien habillé... L'homme parfait !!

— tuvustracmo ??

Sa voix est devenue ténue par ta main gantée qui lui couvre la bouche. Comme tu n'as pas l'air de vouloir la lâcher et que tu as eu l'intelligence de couvrir sa clavicule avec ton énorme bras luisant la masculinité, Lalie arrive à remonter ses mains désireuses pour venir toucher cette parcelle de corps saisissant la sienne.
Quelle chance elle a ! Un homme comme toi qui l'a touche : sans hésitation et par surprise en plus.

Oh oui, son cœur bat fort ; c'est une certitude.
Peut-être même que tu peux l'entendre pulser sous tes muscles tendus.

Elle te regarde - te fixe, éprise d'admiration et d'un sentiment bien plus fort qu'elle a déjà ressenti à maintes reprises auparavant.
Le genre qui l'empêche de respirer, de réfléchir.

Elle te caresse le bras.
Ressent toutes tes fibres musculaires,
la douceur de tes poils - c'est incroyable !

La beauté... Ta beauté.
Lalie, c'est une fille simple qui n'a jamais estimé la valeur de quelqu'un sous condition de son apparence physique. Pourtant, c'est la même qui va exclusivement s'éprendre pour ceux qui sont à son goût.
Et ce prince... Cet apollon... il est tout à fait dans sa liste.

— Hiwhi, tu t'inquiètes pour moi ??

Le moins qu'on puisse dire, c'est que tu es direct. Lalie, elle a le don de toujours les choisir comme ça, à croire que rien ne la fait fuir - à croire qu'elle ne comprend pas ou ne veut pas le comprendre.
Plus on s'éloigne, mieux elle s'approche. L'inverse, par contre, est invalide.

— Keuwaa ??? Tu as peur des akumas alors ?

Si elle comprend bien, tu n'es pas à l'aise avec ça - ses yeux pétillent, elle pourrait te protéger !
Son problème, c'est juste qu'elle ne fait pas forcément rimer ses intentions avec l'intonation de ses phrases : comme elle est toujours joyeuse, on a l'impression que sa voix de crécelle déforme ses actions et lui donne l'air de te railler.

Réellement, Lalie, elle prend souvent les choses comme elles viennent sans jamais en chercher de raisons, de conséquences ou d'explications.
Là, elle veut prolonger la discussion, n'oriente cependant aucune autre démarche dans cette direction, malgré sa forte volonté de vouloir t'intéresser.
En interne, pour elle, ça se passe autrement : elle veut vivre l'instant présent avec toi.

Le manque de vouvoiement marque déjà une proximité certaine, elle en est convaincue. La relation progresse et la rend déjà très heureuse.

— Comment tu t'appelles ??? T'es grand aussi, tu mesures combien ?? Tu fais de la muscu ?? Tu fais de la moto ?? Tu as déjà parlé à Papillon ?? Tu as été akumatisé une fois toi ?? Moi, j'aimerais trop hiwhi, ça a l'air d'être amusant !! Je t'ai demandé ton nom déjà ?? Tu as une copine ??

Elle vibre déjà à cent à l'heure, le ressent dans son corps au point de devoir le tenir en activité - alors, elle l'occupe en multipliant les papouilles sur ton bras, et maintenant, ce n'est presque pas si elle s'allonge sur toi, quitte à s'étrangler pour te câliner.

— Je ne suis pas jalouse moi hiwhi.

Jamais elle pense que c'est bizarre.
Vous êtes deux inconnus qui se sont rencontrés par mégarde dans la ruelle.
Deux inconnus qui auraient très bien pu passer leur chemin.
Mais Lalie, il lui manquait ça aussi : l'attachement à quelqu'un de nouveau.

Lalie, elle ne vit pas dans sa tête, mais dans le présent qui l'entoure et autant dire qu'elle est loin de simplement rester à s'imaginer un futur avec toi.
Puisque, pour elle, tu es déjà son centre d'intérêt.
Puisque, pour elle, tu es déjà son présent.

Si tôt, tu réponds, si tôt, elle a oublié ce dont vous parliez.
Non à quoi, déjà ?
De toute façon, Lalie, elle ne s'est jamais figée face à un refus - c'est toi après tout, donc tout ce que tu feras est valide.
De toute façon, Lalie, elle admire déjà tout de toi.

Ta visible expédition quand tu lui réponds, lui indique (inconsciemment, car Lalie ne se rend pas toujours compte de ce qui se passe dans sa tête) que tu as confiance en toi.
Ton manque de volonté pour clarifier la situation ne lui saute pas aux yeux comme un rejet immédiat.

Pour faire court, Lalie, elle ne pense à rien, ne créer aucune connexion logique entre un élément ou un autre ; c'est pourquoi elle ne se formalisera jamais de ta mauvaise humeur actuelle, de ta froideur vraisemblable ou autre facteur qui lui échapperait à ton sujet.
Elle remarque, mais n'agit pas en conséquence.
Elle remarque, mais ça ne fait rien.
ça ne fait même pas un peu mal - rien.
C'est quelque peu dérageant, même, de savoir que Lalie peut à la fois comprendre, et ne pas le vouloir - c'est automatique : c'est son cerveau.
Et puis - sa vie n'est que joie, et temps que tu es dans la sienne, rien ne peut la décourager.

— Pourquoi alors ???? Tu n'avais pas l'air tranquille hiwhi.

Elle ne te défie pas - elle veut comprendre.
Savoir plus de toi.
Rien n'est assez trop quand il s'agit de toi.

— D'accord !! Moi c'est Lalie Hsueh ! "Ou-sou-è" c'est facile à dire hiwhi.

Mais assez parler d'elle - on devrait parler plus de toi.

— Amaël Bagdadi. Tài kě'àile* tu avais quel âge sur cette photo ?

N'oublions pas qu'elle est une voleuse expérimentée - expérimentée dans le propre savoir qu'elle a acquis au cours de petits délits qu'elle a commis dans divers magasins ; au départ pour se nourrir.
Ce n'était pas grand-chose, ça commence toujours comme ça, d'ailleurs, par pas grand-chose - et, au final, voilà qu'elle a déjà entre ses mains la carte d'identité de son amoureux.

— Ça t'est déjà arrivé d'avoir un coup de foudre, Amaël ? Tu sais, quand ton cœur tape fort dans ta poitrine et que tu crois que tu vas devenir cinglé ?

Elle est terrible, terrible.
Le bras toujours autour du sien, elle ne serre pas très fort - elle ne donne même pas l'impression de te prendre en otage.
Le son dans ta voix gronde, et pourtant, tu ne la chasses pas.

— J'ai des papillons dans le ventre hiwhi.

Finalement, elle avance abruptement puis vire de bord en fonction de ce qui se présente immédiatement à elle, et elle ne peut pas... elle ne peut pas s'empêcher de dire à voix haute ce qui se passe en elle.
Ce qui se passe réellement, ce qu'elle ignore volontairement ou non - elle n'en sait rien.

Tout ce qui compte, c'est toi.
Tout ce qui compte, c'est que tu existes.
Que tu t'es présenté à elle.
Et que maintenant;

Elle rit quand tu la pousse, semble s'amuser, mais jamais le fait délibérément exprès - c'est encore pire.

Elle reste au sol c'est si ce que tu veux. Jamais elle ira te contredire et pourrait même embrasser le lieu que tu as choisi pour elle parce que c'est comme un trésor.
T'es tellement merveilleux Amaël, et c'est ça que tu ne comprends pas.

Elle ramasse ses genoux et remarque d'autres détails sur ton physique depuis sa position basse. Ton jean, ta marque de basket, la taille de tes mollets...
Puis, et surtout - ta voix qui tremble. Toi aussi tu es ému...
Lalie, elle trouve ça formidable parce que ça prouve que tu ressens quelque chose pour elle.

L'amour, c'est un beau sentiment et pas tout le monde est capable d'avoir le cœur assez ouvert pour s'en rendre compte. Toi tu as l'air encore un peu aveugle, pas très conscient de ce que tu pourrais ressentir. Mais, t'inquiète, heureusement qu'elle est là pour t'aider à accepter l'amour qu'elle pourra, qu'elle va, t'offrir.

— Hiwhi, donc si je te suis utile, tu m'aimeras ?

Lalie, elle a pris un raccourci.
Pourquoi s'inquiéter outre mesure de ce dont tu l'accuses si elle comprend instantanément ce qu'elle peut changer pour te convenir ?
Jamais elle va mettre ses compétences sur le tapis pour se donner du crédit. Elle les connaît déjà, elle n'a pas besoin de les prouver.

Elle te trouve mignonnement embarrassé au point qu'elle a du mal à se contenir.
Ce qu'elle voit, ce qu'elle découvre de toi, tout lui donne une impulsion électrique dans le corps qu'elle a du mal à canaliser. Lalie, elle n'a jamais essayer de temporiser quoi que ce soit chez elle.

— Mais noon hiwhi, je ne recommencerais plus, promis ! Je pourrais prendre des choses aux gens que tu détestes, je serais aussi utile que tu le voudras Amaël, Ama-chou, Amaë-chou. Tu préfères Ama-chou ou Amaë-chou ?

Elle se dresse énergiquement.
Elle a vu que tu regardais ailleurs.

Où ça Amaël ?
Où va-t-on désormais ?

Elle remarque cette étincelle dans ton regard. Cette toute petite lueur qui lui fait comprendre qu'elle a réussi à captiver ton attention.
Et ça lui fait plaisir, tellement plaisir, qu'elle arrive à se concentrer suffisamment pour répondre par quelque chose en lien avec la discussion actuelle.

— Oui vraiment !!

Elle est toujours aussi proche de toi, ton énorme bras entre les siens fluets : si c'est la bague que tu veux, la bague, tu auras.

C'est dur à prendre une bague, quand même, ça demande de la minutie et de la patience - mais le jeu en vaux la chandelle, si c'est au mariage que tu penses ensuite Amaël...
Enfin, comme elle ne sait pas vraiment se mettre à la place des gens, elle ne pourrait pas l'imaginer.

— J'y vais !!

Elle te l'annonce en hurlant gaiement à plein poumon, puis trottine dans la rue principale.
Y a pas de capuche à baisser alors elle ne le fait pas. Dommage pour l'aspect mystique, mais ça ne lui sied pas aussi bien que son vrai et authentique côté pétillant, c'est pourquoi, toujours elle-même, la blondinette prend la mission avec entrain.

Son astuce est spontanée, aussi aisément qu'elle l'a fait avec ta carte.
Juste... Elle se fond dans la foule, repère bien la cible et ne la laisse pas filer.
Un autre avantage qui joue en sa faveur est sa taille. Petite, elle peut se faufiler partout, et comme l'homme est plutôt grand, il suffirait qu'elle se penche pour attraper l'objet convoité.
On l'a vu, Lalie n'est pas capable de construire un plan et d'y obéir. Elle fait au gré de ce qu'elle a sous la main au moment où les choses sont dans une composition particulière ou dans une autre.

Finalement, l'opportunité, elle la saisit quand elle se fait écraser en sandwich entre la victime et une femme au ventre rond. Vite, elle appose seulement ses doigts sur la chevalière, glisse et fait volte-face.

Lalie, elle a aussi un bon sens de l'orientation, alors elle revient assez naturellement sur ses pas pour la brandir devant ton nez, te regardant d'un œil à travers l'anneau d'argent.

— TADAAAAM !! Alooors, je suis acceptée dans ton équipe ????

Une équipe qui n'en deviendra qu'une que si elle est là, parce que, si tu es déjà tout seul Amaël, réfléchissons deux secondes, ça ne pourra pas être une vraie équipe - faut être deux pour ça.