C'est au moins la vingtième boîte que je fais depuis le début du mois. J'enchaîne les entretiens d'embauche que pôle emploi m'envoie toutes les semaines histoire que j'ai de quoi payer mon loyer ; alors ok, c'est marrant 5 minutes, j'ai mis une jolie robe et des talons pour commencer mais ça commence à me pomper l'air. Tout ça pour quoi ? Pour entendre des excuses à la noix. J'ai été recalée pour faire de la plonge dans un restaurant. Même pour récurer des assiettes, on n'veut pas de moi, c'est dingue.



Ouais alors de base, j'voulais pas non plus être en vente parce que le premier client qui me parle mal, je l'entarte. Par contre, faut croire que Pôle emploi est dépassé par mon dossier car ils me collent un peu partout... En fait, dès qu'il y a une recherche d'emploi, ils me positionnent directement dessus, même si je n'ai pas les compétences pour. Du coup, la plupart de mes entretiens ressemblent à ça. J'ai un profil intéressant -j'y crois pas- mais.

Je ne prends même pas la peine de répondre et rassemble mes affaires puis me lève d'un bond. J'sais pas gérer ma colère. Connard va. Et je suis pas une délinquante. Je sens que ça bouillonne et que rien ne la fait redescendre. Alors je balaie d'un geste de la main tout ce qui se trouve sur le bureau du type qui reste bouche bée par ce que je viens de faire ; il n'a pas tort, j'sais pas gérer ma colère. Mais bon sang que ça fait un bien fou de se détendre. Sans dire un mot de plus, je tourne les talons et la claque la porte du bureau. De toute façon, je n'allais pas être prise.

Je sors rapidement de l'entreprise sans me retourner ni demander mon reste. La secrétaire me regarde de travers et je lui rends le même regard, voire plus agressif ; qu'est-ce qu'elle a à me regarder celle là ? Je sors mes écouteurs que je plaque dans mes oreilles et commence à avancer dans la rue sans trop réfléchir à où je vais. Mon chemin est brusquement coupé par un hippopotame qui me fait barrager. Je le jure, j'ai pas fumé.



Je regarde rapidement autour de moi et ça ne semble pas être mieux ; y'a carrément l'arche de Noé à Paris. L'animal me fonce dessus et je me décale aussitôt pour éviter le machin qui me fonce dessus et m'éloigne dans une ruelle éloignée pour demander à Huggin de me transformer ; je ne sais pas ce que je vais faire mais je serais certainement mieux protégée par le costume. J'appelle mon frangin pour lui demander si il s'agit d'une attaque de son patron mais je tombe sur le répondeur ; bien, il doit être occupé à voler des Miraculous. Comme si il en avait pas assez.

J'utilise ma chaîne pour me déplacer et prendre le temps de regarder le chaos dans la ville ; ça ne ressemble plus à rien du tout. Je ne compte pas spécialement intervenir et vais faire ce que je sais faire de mieux : rien. Enfin, jusqu'à ce que je remarque un visage familier. C'est pas le mec de ma meilleure amie qui est à deux doigts de se faire bouffer le cul là ? Normalement, je l'aurais laissé crever mais il m'a fait bonne impression à Halloween et j'aime bien ce qu'il dégage. J'atterris donc à côté de lui, utilise ma chaîne pour donner un coup de fouet à ce qui m'entoure avant de le porter comme une princesse.



Ah là là, si il savait qui était sous le masque... Je pense qu'il me tuerait. Cela dit, il est peut-être déjà au courant si Lalie a vendu la mèche. Je saute de toit en toit pour le mettre en sécurité et le laisse descendre une fois que nous sommes loin des animaux dangereux ; bien que j'aurais tendance à me méfier du ciel.