J'ai glissé chef (Pv Hélène Lamaret)

Concentrée sur son patient, la jeune femme était entourée de son équipe habituelle. L'affaire n'était pas plus compliquée qu'une autre, en vérité elle était même très classique ; un suicide et l'on demandait à Hélène de vérifier si les circonstances de la mort était raccord avec la cause ou si il s'agissait d'un meurtre maquillé. Pour l'instant, rien d'alarmant et son rapport allait être très simplement à remplir... Parfois, ce n'était pas plus mal et ils pouvaient passer au cas suivant.

- Docteur Lamaret, nous avons besoin de vous aux urgences.

- Mmh ? Dit-elle sans relever la tête du cadavre. Votre patient est-il mort ?

- Euh... Non...

- Je ne vois pas en quoi je serais utile alors.

Si Hélène n'avait pas fait sa vie au urgences, c'est bien pour une raison. Le service était réellement trop stressant, les patients désagréables et les collègues tout autant ; pourquoi voudrait-elle y retourner ? Elle fronçait les sourcils, se demandant tout de même en quoi un médecin légiste pouvait leur être utile si le patient n'était pas mort ou n'était pas en train de mourir. Elle fit signe à l'une de ses collègues d'aller voir ce qu'il se passait.

- Non, Docteur Lamaret. On préférerait que ce soit vous.

Une nouvelle fois, Hélène fronçait les sourcils en se demandant en quoi se présence particulière était requise ; quel pouvait donc être le problème ? Le reste de son équipe lui fit signe qu'elle pouvait y aller et qu'ils allaient gérer pour la fin. Bon. Soit. Elle prit la direction de la sortie et ôtait ses sur-chaussures, ses gants ainsi que sa blouse tâchée de sang ; elle ressemblait presque à un boucher donc autant ne pas faire à ce patient encore vivant.

Une fois débarrassée de son attirail, la jeune femme suivit son collègue en lui demandant plus d'explications mais il restait assez évasif dans ses réponses. Voilà qui ne l'aidait pas du tout. Ils arrivèrent 5 minutes plus tard aux urgences et lorsqu'elle regardait au bout du couloir, elle comprit tout de suite pourquoi on l'avait appelé... Il y avait une jeune femme aux couleurs de la coccinelle patiemment sur l'une des chaises. Elle choppait son collègue par la manche de sa blouse avant de chuchoter.

- Non mais c'est une blague ! Je ne suis pas médecin pour les super héros !

- Allons Hélène, il n'y a que toi qui peux comprendre...

- Comprendre quoi ? Qu'est-ce qu'elle a votre Ladybug qui nécessite un passage aux urgences ?!

- C'est Luckybug...

Qu'importe ! Cela restait une bug et la Rousse ne voyait pas en quoi c'était le médecin de la situation ! Elle avait été porteuse pendant 30 minutes à peine, était-ce pour cette raison qu'elle était plus légitime ? Foutaise ! Il lui fit des yeux doux pour la convaincre d'accepter. Avait-elle réellement le choix ? Elle s'avançait vers la secrétaire et prit le dossier médicale de Lady... Luckybug pour l'appeler afin qu'elle la rejoigne dans une salle où elles seraient plus tranquille pour discuter.

- Je n'arrive pas à y croire... Madame... Luckybug ?

Elle lui montrait la pièce dans laquelle elle devait se rendre et fermait la porte derrière la jeune femme ; bon, de quoi allaient-elles parler maintenant ? Hélène l'invitait à s'asseoir sur le lit et lui demandait d'expliquer la raison de sa présence aux urgences.

Hélène regardait la feuille que la patiente avait donné et qui n'était pas beaucoup remplit ; évidemment, elle n'allait pas avoir accès à ses informations privées... Le numéro de sécurité sociale et le nom civil risquerait de la mettre en danger. Ca, la Rousse pouvait parfaitement le comprendre. C'est sûrement ça que voulait dire son collègue par "il n'y a que toi qui peut comprendre" ; oui, elle savait ce que c'était de garder une identité secrète... Même si elle n'avait pas réussit plus de 20 minutes.

- Oui c’est moi-même, je me suis fais mal ici.

La demoiselle montrait sa cheville droit... Hélène penchait la tête sur le côté, ne sachant pas tellement quoi faire de cette information. Enfin si, peut-être que c'était foulé voire pire, cassé mais devrait-elle faire ? Un plâtre ? Si c'est le cas, est-ce qu'il resterait même si elle était civile ? Peut-être qu'elle avait porté un costume pendant quelques minutes mais Hélène n'en savait pas plus ; d'ailleurs, lorsqu'elle l'avait portée, Hélène avait la sensation d'être invincible. Contre quoi s'était-elle battu pour s'être foulée la cheville ?

- Je me suis surement fait mal en civile et j’ai pas pu venir avant.

- Ah.

Oui "ah". Elle ne savait pas quoi dire de plus... Si le problème venait de sa forme civile, peut-être que ça aurait été plus simple de venir "normalement" ? Bon, de toute façon, c'était trop tard parce que maintenant que Luckybug s'était présentée aux urgences, ce serait très bizarre qu'une demoiselle vienne comme par hasard aux urgences avec un problème à la cheville droite. La Rousse tendit sa main à la demoiselle pour l'aider à se relever et se diriger vers ne pièce dans laquelle elles seront tranquille pour discuter.

Hélène l'aidait à prendre place sur la table d'auscultation et posait le dossier à côté d'elles ; cela faisait des années qu'elle n'avait pas été aux urgences... Bon heureusement, l'après-midi, Hélène était avec des victimes et avait l'habitude de faire des entretiens mais ce n'était pas tout à fait la même chose que les urgences. De toute façon, Hélène n'allait pas apprendre grand chose dans ce dossier médicale... Et ce n'était sûrement pas la peine de parler des antécédents médicaux.

- Puis-je vous demander comment c'est arrivé ? Vous vous êtes fait mal en civile et vous avez toujours mal en portant le costume ? Demandait-elle pour être certaine d'avoir saisi la situation.

Hélène était mal à l'aise avec cette patiente... Non pas qu'elle ne l'appréciait pas mais ça lui renvoyait une nouvelle fois son échec d'il y a deux ans. Décidément, le destin appréciait s'acharner pour lui rappeler à quel point ce n'était pas une bonne porteuse ; mais ce n'était pas le moment d'y penser. La dernière fois que cette pensée lui avait traversé l'esprit, elle avait été akumatisé et avait réveillé les morts en contrôlant une armée de zombies. Il valait mieux se concentrer sur son travail.

- Est-ce que vous vous êtes déjà fait mal à cette cheville ou c'est la première fois ?

Hélène se contentait de lâcher un sourire lorsque la demoiselle lui annonçait qu'elle admirait son calme... A vrai dire, la Rousse ne savait pas comment elle faisait pour le garder. Elle avait envie de partir d'ici et laisser un professionnel des urgences faire son métier ; elle savait qu'on l'avait appelé par rapport à son fiasco masqué d'il y a deux ans... Ses collègues s'imaginaient sûrement qu'il y avait une sorte d'aura ou de lien entre les super héros ; mais la vérité, c'est que Hélène se tenait éloignée d'eux le plus possible.

La demoiselle lui annonçait les circonstances de cette foulure : suite à un combat, elle était en retard pour aller en cours alors elle s'était dépêchée et mal réceptionnée. Hélène ne put s'empêcher de faire une grime en entendant le mot "cours" ; mais quel âge avait-elle ? La Rousse eut un pincement au cœur en s'imaginant que Luckybug pouvait être une camarade de classe de Manon... Ce n'était pas une vie pour une lycéenne ! Si elle revoyait ce vieux Monsieur, Hélène ne manquerait pas de lui faire quelques rappels sur deux-trois choses ! On ne volait pas l'adolescence d'une personne ainsi.

- J’ai un peu honte…je suis vraiment la pire des héroïnes…hm de mémoire une ou deux fois en tombant…vous pouvez me juger j’ai l’habitude vous inquiétez pas…

- Mmh, oh non.. je..

Elle ne savait pas quoi dire... C'était des paroles si dures envers elle-même ; avait-elle aussi peu d'estime d'elle ? Hélène passait une main dans ses cheveux, honteuse. A vrai dire, elle ne faisait pas beaucoup d'efforts pour la mettre à l'aise ou lui montrer à quel point elle était ravie de sa présence dans la ville. Il faut dire que pour le médecin, c'est une situation un peu délicate. Sous ce costume, il était impossible de lui donner un âge mais maintenant que Luckybug avait parlé de "cours", elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer une jeune fille de l'âge de Manon et tout le poids qu'elle devait porter sur ses épaules.

- Et en plus je suis venue costumée… je vous facilite pas la tâche mais si vous le désirez … j’ai une idée…qui ne va pas vous plaire mais qui peut nous aider…si je me détransforme le temps de l’auscultation on ferme la porte, vous foutez le brancard derrière la porte…on entreouvre la porte...je me retransforme… Enfin c’est une idée comme ça… ça ne gâcheras en rien mon identité secrète que vous observiez une cheville commune j’imagine.

Hélène se gifla intérieurement pour se donner un peu de courage ; allez ! Luckybug était en train de se faire des efforts, c'était à son tour de paraître moins glaciale et faire également des efforts. La Rousse prit le temps de peser le pour et le contre de son idée ; de toute façon, elle ne pourrait rien faire dans cette situation, le costume l'empêchait d'accéder à la cheville et elle avait besoin d'être en civile... Mais elle comprenait bien son besoin de cacher son identité secrète. L'harcèlement qu'avait vécu Hélène, elle ne le souhaitait à personne.

- Mmh... Sinon j'ai une idée plus simple, mais il faut que tu me fasses confiance. Tu t'allonges sur ce brancard, je te recouvre entièrement d'un drap excepté la cheville à examiner... Et une fois terminée, tu te retransformes. Je te promets de ne pas soulever le drap... Après tout, je sais ce que c'est de devoir cacher son identité.

Ce n'était pas le but de Hélène de nuire à Luckybug... A vrai dire, elle n'avait rien contre elle, au contraire, heureusement qu'il y avait quelqu'un dans cette ville qui se souciait des Parisiens. Malheureusement, Hélène était contrariée d'apprendre que cette demoiselle était encore à l'école et avait certainement toute la vie devant elle... Ce vieil homme ne semblait pas prendre ne compte cette information cruciale. La Rousse laissait Luckybug s'installer sous le drap et attendit patiemment la détransformation.

- Et tu sais... Je ne te juge pas et tu n'es pas la pire héroïne à mes yeux. Je suis contente qu'il y ait des personnes présentes pour lutter contre Papillon... Seulement, je suis peinée d'apprendre que tu es une jeune personne. Je suis maman d'une adolescente de 15 ans alors... c'est vrai que ça me fait un peu bizarre en imaginant que tu as peut-être le même âge et que tu dois endurer cette épreuve seule.

En civile, Luckybug n'avait sûrement pas l'occasion de parler de tous ces problèmes à sa famille... Certainement pour ne pas les mettre en danger et c'était normal. La Rousse commençait l'auscultation de la cheville, précisant qu'elle avait les mains froides et que ça risquerait de la surprendre ; en effet, il y avait une belle foulure... Elle n'avait même pas besoin de la toucher pour la voir !

- Je ne sais pas si tu avais suivi l'actualité mais il y a deux ans, on m'a prêté un Miraculous... Je pense que l'on a eu affaire à la même personne. Et ce jour-là, j'ai perdu le Miraculous de l'alligator et permis à Papillon de le récupérer... Et moi aussi, j'ai honte de moi, je n'ai pas été une très bonne héroïne.

Hélène appuyait légèrement sur la cheville pour écouter la réaction de la demoiselle ; à quel point ça faisait mal ? Est-ce que ce n'était qu'une foulure ou plus ? Ce n'était sûrement pas possible de demander une radio alors elle ferait à vu de nez mais pour le moment, ce n'était pas très beau à voir ; la demoiselle allait devoir se reposer et ne pas forcer sur sa cheville si elle voulait reprendre ses activités rapidement.

- J’ai vingt et un an, je suis étudiante, j’ai un copain, une famille à protéger… ce serait bien pas le même âge mais oui, je dois endurer seul pour tout le monde…

Hélène eut un pincement au cœur... 21 ans. C'était si jeune ! Elle avait toute la vie devant elle et comment justifier toutes ces prises de risques ? Et en même temps... qui combattrait Papillon sinon ? Après tout, ce n'était pas les personnes comme Hélène qui apportaient leur contribution à la société ; elle se contentait de subir les attaques et attendre patiemment que les héros fassent leur travail. Pourtant, pour avoir été aux premières loges côté héro et akumatisé, ça faisait beaucoup à porter sur les épaules.

- C’est une énorme responsabilité de passer derrière elle, j’ai toujours son image, je suis toujours comparée à elle et je ne peux rien dire…ne rien pouvoir dire et raconter à quelqu’un que tu aimais c’est la pire sensation, devoir mentir aussi d’ailleurs.

C'est certainement ce que ressentait Thorn lorsqu'il était le porteur du Crabe et qu'il ne pouvait rien dire à Hélène ; ce qui avait amené un certain quiproquo sur l'un des nombreux toits parisiens... Sa famille ne comprendrait certainement pas cette prise de risques et on ne sait jamais de quoi est faite la vie amoureuse ; sa mère serait certainement morte d'inquiétude à l'idée de savoir que sa fille était Luckybug et prenait tous les risques pour sauver les autres.

La Rousse laissait l'héroïne s'installer sous le drap et attendit patiemment la détransformation pour voir l'état de la cheville et à peine avait-elle touché l'endroit que la demoiselle laissait échapper un cri de douleur... Ce serait sûrement intéressant de faire une radiologie pour savoir si c'était cassé mais dans ces conditions, ce serait compliqué... Elle avait pu marcher, c'est qu'elle ne devait avoir rien de cassé mais bien foulé. Elle se levait pour aller chercher une poche de glace et la poser sur la cheville de sa patiente, le froid lui ferait du bien.

- Vous avez perdu votre miraculous…et vous avez honte…c’est possible qu’on est eu affaire à une même personne, puis-je vous demander…comment vous avez perdu votre miraculous contre papillon ? un évènement spécial en particulier ? si vous ne voulez pas répondre vous n’êtes pas obligée…

- Je... J'ai voulu protéger ma fille. Un homme d'un certain âge voulait lui confier un Miraculous mais j'ai eu peur pour elle... alors je l'ai pris et j'ai été combattre Miraculeur. Cet akumatisé avait la capacité à copier nos pouvoirs et les retournait contre nous... Alors, quand la situation s'est montrée critique j'ai... j'ai retiré mon Miraculous pour créer l'effet de surprise sauf que tout ne s'est pas passé comme prévu. Mes partenaires n'ont pas réagit à temps alors Miraculeur a eu le temps de m'attaquer et m'arracher mon Miraculous...

C'était ridicule mais sur l'instant T, c'était la seule idée qui t'avait paru sensée. Papillon et l'akumatisé ne s'attendait pas à une telle détransformation d'un seul coup alors cet effet de surprise pouvait laisser du temps à ses partenaires d'intervenir... Mais pas assez. Miraculeur s'était rendu compte de la supercherie en s'en était pris à Hélène pour lui prendre de force son Miraculous. Ce jour-là, Thorn avait également perdu son Miraculous contre Papillon en personne. Ils étaient bien bredouille le soir.

- Tu sais... Tu ne seras jamais Ladybug. Parce que vous êtes deux personnes différentes et tu ne dois pas chercher à lui ressembler ; je suis certaine que tu es une fille intelligente et que tu sauras forger ta propre voie. La seule chose que je peux te conseiller, c'est de prendre confiance en toi. Oui tu feras des erreurs mais le plus important, c'est toujours de se relever et continuer le combat.

Elle retirait la poche de glace pour la mettre dans l'évier juste derrière elle et elle prit une pommade anti-inflammatoire qu'elle commençait à appliquer sur la cheville de la demoiselle ; oui ça ne ferait pas le plus grand bien sur le moment mais l'anti-inflammatoire ne tarderait pas à agir. Hélène quand même de faire un bandage autour de la cheville ; est-ce qu'elle allait le garder une fois transformée ? Mmh, c'était à tenter de toute façon !

- Merci. Pour tout ce que tu fais. Je n'ose à peine imaginer à quel point ta vie doit être compliquée désormais... Et toutes les personnes qui te critiquent ne savent pas ce que c'est de porter un Miraculous et d'avoir une telle responsabilité.

- Toujours aller de l’avant, pour remplir sa mission, peut importe si tu est seule contre tous. Je ne serais jamais Ladybug. Je ne pourrais jamais la remplacer. Mon éclat est trop faible par rapport au sien, je ne pourrais peut être jamais l’égaler.

- Ne dis pas ça...

Depuis combien de temps était-elle Luckybug ? Quelques mois à peine. C'est normal de faire des erreurs et c'était malheureusement de cette manière que l'on apprenait. Non c'est vrai, la demoiselle ne pourrait jamais remplacer Ladybug car ce n'était pas le but ; elles étaient totalement différentes mais c'est aussi cela qui faisait sa force. Recopier purement et simplement quelqu'un ne servait à rien car c'était à elle de tracer sa propre voie... Certainement semée d'embuches mais il y aura toujours quelqu'un pour l'aider. Comme Hélène ce soir.

Ce n'était pas facile d'avoir confiance en soi, surtout dans un tel monde. La Rousse comprenait ce qu'elle ressentait ; peut-être qu'elle n'avait été porteuse que quelques heures mais elle s'était posée les mêmes questions. Néanmoins, être une super héroïne ne faisait pas partie de ses plans et elle comptait rendre son le Miraculous à ce vieil homme... si l'occasion s'était présentée. Luckybug avait eu plus de courage en acceptant de devenir la nouvelle héroïne de Paris et que pour cela, il était normal pour Hélène de la remercier. Surtout en sachant qu'elle mettait sa vie autant de côté.

- Vous êtes dans les premières à me dire merci. Vous êtes si différente Docteur. Les gens m’encouragent mais peu de personnes me disent merci. Et certains me détestent quand d’autres m’aident. Telle est ma vie maintenant, et quand je suis en civil j’entends parfois d’horribles choses, des comparaisons qui me brisent le cœur. Une responsabilité parfois très lourde à porter. Ou tu ne peux pas te justifier, ou tu prends une double vie. Une double vie qui te fait veiller parfois tard le soir…que tu ne peux pas justifier…

Hélène baissait légèrement la tête... Ce n'est pas elle qui avait mené une double vie mais Thorn qui lui avait caché qu'il était le porteur du crabe. Elle avait finalement compris toutes ses excuses et absences lorsqu'elle avait appris qui il était réellement ; et pour l'avoir vu quelques temps, elle imaginait bien que cet emploi du temps n'était pas facile à gérer. Plus encore pour une étudiante. Il ne fallait pas oublier que Hélène était professeur à la fac ; elle se fichait bien des absences de ses élèves... Mais certains de ses collègues étaient plus durs qu'elle.

- Une très grande solitude…des grandes responsabilités… ma vie est ultra complexe, je dois  tout gérer seule…on m’accuse d’avoir voler mon miraculous alors quand vous avez perdu le vôtre je ne peux que compatir sur la souffrance que vous avez eu, parfois je vis mal ma double vie. Et puis je me rappelle les gens que j'aime et que je dois protéger.

- J'imagine que ce n'est pas facile. Et toi, plus que les autres, doit absolument protéger ton identité secrète... Ce vieil homme t'en demande beaucoup trop...

Hélène était persuadée que ce vieux fou était à l'origine de ce problème, qui d'autre sinon pouvait donner des Miraculous ? Elle retirait la poche de glace de la cheville de la demoiselle et prit une pommade anti-inflammatoire ; la Rousse lui expliquait qu'elle voulait lui en mettre un peu avant de partir et que ça permettrait d'agir sur la douleur.

- Je vais te faire une ordonnance. Tu pourras aller à la pharmacie récupérer les médicaments et la pommade, il faut que tu prennes les anti-inflammatoire pendant 3 jours et du doliprane si tu as encore mal. Quant à la pommade, essaye d'en mettre 2 fois par jours. D'ici une semaine, ça devrait être passé. Si ce n'est pas le cas... N'hésite pas à revenir, en civile si possible pour passer une radio. Je te rassure, des demoiselles d'une vingtaine d'années qui se foule la cheville, il y en a une dizaine par jour.

Heureusement pour elle, il s'agissait d'une blessure assez classique alors personne n'irait lui poser la moindre question. Et avec le secret médical, Hélène ne révélerait à personne pourquoi Luckybug s'était présentée aux urgences. En vérité, elle ne prendrait même pas la peine de rédiger le moindre rapport... Pas la peine d'avoir ce genre de traces dans les dossiers. Elle décapuchonna la pommade et commençait à en étaler sur la cheville de la demoiselle, prévenant que ça pourrait lui faire mal.

- J'espère de tout cœur que tu es bien entourée. Aussi bien dans ta vie civile qu'avec le masque... Et crois-moi, tu te fiches bien de ce que pensent les autres... Je ne pense pas qu'ils seraient capable de faire ce que tu fais au quotidien. J'imagine que ce n'est pas plaisant mais dis-toi qu'ils n'ont jamais eu de Miraculous entre les mains, alors c'est bien facile de critiquer.

Après tout, c'était toujours ceux qui en faisaient le moins qui semblaient s'y connaitre le plus.

- En tout cas, sache que tu auras toujours une alliée dans cet hôpital. Je ne travaille pas aux urgences normalement... Tu peux me trouver... à la morgue généralement. Je sais, je ne fais pas un métier joyeux mais si tu as le moindre soucis, tu peux débarquer à l'IML à tout moment.