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Elysion 9089
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Protecteur des Miraculous
Gardien

Elysion Empty Elysion

Mer 12 Juin - 21:20
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Epreuve 6

Solo - Maledikteur joue au Roi au Château de Versailles



L'Intitulé
Vous faites face à deux cages à barreaux. Vous voyez très bien ce qu’elles renferment : à gauche, la personne qui vous est la plus chère, cette personne sans qui vous ne vous imaginez pas vivre, qui laisserait un trou béant dans votre poitrine, pour toujours, si elle venait à disparaître. A droite, un groupe d’enfants. Vous savez qu’ils ont une famille, qui les attend. Vous savez qu’ils ont été volés à leur foyer pour être enfermés dans cette prison, pour cette expérimentation.

Vous savez que vous devez choisir. Choisir entre l’être aimé ou des innocents. Ou bien, ne pas choisir.

Remarque : le choix semble binaire. Il ne l’est pas. Il y a autant de possibilités qu’il y a de participants ! Laissez votre imagination nous montrer le cheminement de la réflexion du personnage. Trouverez- vous une solution ?


Consignes et limitations
Vous avez une journée pour poster un message de maximum 1500 mots.
Vous devez écrire votre textes en faisant des rimes à chaque fin de phrase (aabb, abab, abba, etc.).
L’épreuve se termine dimanche 16 juin à 23h59 (17h59 au Québec).


Bonus
Vous pouvez présenter au début de votre premier post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Miraculous' Quest pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !

Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.

À vos claviers !
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Anna
Anonymous
Anna

Elysion Empty Re: Elysion

Dim 16 Juin - 21:13
Anna

Anna est une jeune fille faisant partie d'une terrible secte cannibale nommée "Les Mères". Attention, ce texte contient des scènes potentiellement violentes.


Anna ôte le sang de ses yeux puis s’avance,
Par-dessus les cent corps de ses amies d’enfance.
Ses bottes s’enfoncent dans les chairs malmenées,
Pas une réaction aux cris des brisées.


Elle suit la voie, seule, celle des tueuses,
Le chemin des mères, leurs lignes sinueuses.
Face à elle une porte, la dernière étape,
D’une foi sanglante, d’un amour sans soupape.


Dès le seuil, elle voit, des barreaux, des enfants,
Le silence du fer et les petits piaffants.
Un levier à côté délivre les consignes,
La sortie exige une pelletée d’indignes.


Un prix si dérisoire, elle en rit goguenarde
Puis reconnait, dans la cage, la peau blafarde :
Ce ne peut être qu’elle, sa sœur adorée,
Ultime trace vraie de sa douceur passée.


Dans l’autre, des enfants sales et criards grouillent,
Et les mains tendues, ils pleurent puis s’agenouillent.
Il serait si simple de les éliminer…
Par la roche fière, vouée à élimer.


Un doute la surprend pourtant, elle en tressaille,
Ces morveux ne sont-ils pas un frère canaille ?
Ils lui rappellent la vision d’un village,
Les reflets fuyants et flous d’un certain visage.


Elle hésite, le spectre d’une âme sur eux,
L’agite et l’éloigne de tous ses blêmes dieux.
Elle pâlit, rougit, recule, éperdue…
Elle ne sait que faire et s’assoit, abattue.


Les yeux si noirs et mouillés, sa sœur la contemple,
Sans bruit, si ce n’est le frou-frou de sa robe ample.
Pour elle aussi, ce devrait être la descente,
Mais Anna ne peut cesser de jouer l’attente.


Ces fils de soie, de fleurs, qui la lient à sa sœur,
Elle rêve leur belle mort de tout son cœur,
Mais s’arrête toujours au moment de la mordre,
Comme retenue par un mystérieux ordre.


La famille est une vermine infecte et veule
Où Anna si blâmée s’est toujours sentie seule.
Mais sa sœur l’aime, et c’est bien là tout le problème,
Cette faible idiote incapable de haine.


Pas de pleurs, pas d’ongles brisés sur les barreaux,
Malgré les stries du dos, souvenirs des fléaux,
Elle reste digne, cette petite sainte,
Que faut-il faire pour en tirer une plainte ?


C’est donc sans espoir, Anna ne peut s’y résoudre,
C’est alors avec eux qu’elle doit en découdre.
Leur protectrice les voile de ses jupons,
Qu’importe, elle s’en découpera des chiffons.


Elle pointe vers eux le harpon de sa hargne,
Eux crient incapables de défendre leur cargne.
Elle s’arrête surprise de leur bêtise.
Peut-elle goûter une vie sottement prise ?


Le monstre en elle est de plus en plus à l’étroit,
Il grossit, a faim et veut de nouvelles proies.
Il faut juste tirer un coup sur le levier,
Ou peut-être deux, c’est un vrai beau carnassier.


Anna tâte son bois, le caresse, l’adoube
Elle tire, et puis : que la pierre leur soit douce !
Le mortier s’abat, s’abat, s’abat et ... s’abat.
Des petits, il ne reste plus que des abats !


Le souffle court, elle constate très déçue
Que de la sortie l’on ne voit pas le dessus.
Porte entrouverte pour un travail moitié fait,
Qu’elle en soit verte à déverser des cris d’orfraie !



Anna se frappe la tête. Qu’est-ce qu’elle avait pu être bête. Penser qu’elle avait le temps pour la chansonnette et surtout pour des sentiments si banalement honnêtes. Elle doit se reprendre, sa réussite est proche, il suffirait de tendre les bras pour la prendre. Elle se tourne vers sa moitié. Qu’en a-t-elle à faire du lien de parenté ? Alors oui, il y a bien son infâme douceur qui lui inonde la bouche… Et puis ce souvenir de leurs corps côte à côte sur une même couche… Heureuses peut-être, mais surtout inconscientes de la nature réelle du monde, ce charnier plein de mouches. Il faut en finir, elle doit en finir, elle va en finir.


Anna s’avance de nouveau vers le levier. Sa sœur la suit du regard sans chercher sa pitié. Elle en est fière. Sa sœur a le cœur d’une guerrière. Elle s’apprête à se saisir du manche, mais des fourmis, partout, la démangent. Elles la mâchent du creux des chevilles, à la couronne du front, en passant par l’aréole rose des seins. Elle lutte et c’est une bataille terrible face à l’essaim.
Pourquoi est-ce si difficile ? Que peut-elle lui offrir de plus que le pouvoir des Mères, celui pour lequel toutes vacillent ? Elle n’a rien de remarquable si ce n’est de rappeler à tous la fragilité de l’homme. Anna hurle et se recroqueville, cette morale creuse n’est qu’une connerie faite pour que des nonnes l’ânonnent. Anna va tirer, oui d’un coup précis, et elle ne sera sous son emprise. Sa destinée est la sienne, elle ne tolérera pas qu’elle soit compromise.


Non, elle recule encore. Anne se désespère : est-elle vraiment incapable de déjouer ce sort ? Elle veut l’injurier et lâcher sur elle tous les fauves qui grondent dans sa gorge. C’est peine perdue, il n’y a déjà plus de feu dans sa forge. Elle s’arrache les cheveux, griffe son crâne et maudit de tous les noms le diable, cet âne ! Y a-t-il quelque chose à faire pour une cruauté si désespérément en panne ?


Brusquement, Anna interrompt ses mutilations. Elle sent sur sa poitrine une terrible pression. De l’ombre jaillit l’une des Mères. Elle la toise, fidèle à elle-même, c’est peu dire que de dire austère. Ses yeux sont affutés comme des lames. Sans détour, ils la transpercent de son cuir à son âme. Anna mal à l’aise passe d’un pied à l’autre. Comment se défend-on, pris en flagrant délit d’humanité, face à un apôtre ? L’observatrice en tout cas s’impatiente et fait craquer les jointures de ses deux mains. C’est mauvais signe, Anne le sait, il faut agir et vite, sans attendre demain. Chacun de ses pas vers le levier à la tremblote de ceux du condamné. Allez, un petit mouvement, il ne demande même de force, et ce sera fini, elle sera enfin complètement damnée.


Voilà, c’est fait, elle est restée muette. Anna pleure, discrètement, les larmes cachées dans un coin de de sa tête. La porte a totalement disparu. Elle s’avance pour quitter la scène, mais sa sortie est interrompue. La Mère lui barre le passage. Elle s’en doutait, elle a mal joué, trop hésité, elle doit rester dans le théâtre infernal, le monstre en elle n’a pas terminé son rodage. C’est même pire que cela, la Mère arme son discours et tire sur elle une première réplique :


La Mère, la bouche furieuse, à la main une trique :

À quoi songeais-tu idiote ? À la douceur ?
Nous ne pratiquons ici-bas que la douleur !
Avec cette trique, oh, je vais te dresser !
Petite grue stupide tout enamourée !

Anna, courbée, terrifiée, la voix pleine de sanglots :

Mais Mère, par la roche j’ai brisé leurs os !
J’ai hésité oui, mais puisqu’ils sont bien broyés,
Suis-je si haïssable, ô, ma Mère-araignée ?
Et puis pour une première fois…

La Mère :

Mais tais-toi !
Tes erreurs sont une honte…

Anna :

Et je m’en rends bien compte !


La Mère :

Et pourtant tu ne cesses de faillir…


Anna :

Soupire

La Mère :

Je ne sais comment te rosser !

La Mère fait voleter sa trique dans toutes les directions avant de l’abaisser devant le visage d’Anna.

Triste ratée !

D’un brusque mouvement de la jambe, la Mère fauche les jambes d’Anna et s’accroupit au-dessus d’elle.

Tu es risible, minable, et puis si frêle !

Anna :

Hey !

Elle se couvre le visage pour tenter de se préserver des coups de trique. La pluie de coups terminée, elle se tourne rapidement la tête sur le côté, vers on ne sait quel public.

Oh ! Mais à un tel rythme, elle va me tuer !

Anna rampe et parvient à s’éloigner un peu de la Mère qui reprend son souffle puisque donner des coups, comme chacun sait, ça fait vite suer.

Mère, je vais quitter la scène, oui, il est temps.
Je vous ai déçue et je m’en veux tant et tant.
J’échouerai encore c’est certain, mais demain,
Je tuerai mieux, comme un académicien
Celui en cheffe du meurtre ! Vous serez fière !

Anna se lève et arrive devant l’entrée la première. Elle se retourne, salue puis sort.



La Mère :

La Mère sourit et semble contente de cet accord. Elle caresse ensuite sa trique comme pour la remercier d’avoir bien joué son rôle.

Éduquer les enfants, c’est fixer une tôle,
Il suffit de frapper fort pour qu’ils ne s’enragent !
C’est le précieux secret de ces grandes cages !
Avec elle, les enfants tuent l’émotion,
Et n'est-ce pas là, la plus belle des leçons ?

La Mère recule vers la porte en saluant à de multiples reprises, on ne sait qui. Les corps, eux, demeurent sur scène dans l’état fort stable de la bouillie. Alors que les lumières s’éteignent, on entend une chanson qui parle de désespoir.

Noir
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