Gardien
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Terreciel
Mer 12 Juin - 21:15
Epreuve 5
Solo - Risque voit double au Musée Grévin
L'Intitulé
Une myriade de portails s’ouvre devant vous. De chaque ouverture, une copie quasi parfaite de vous apparaît. Derrière ces silhouettes à votre image, dans la matière translucide qui forme ces portes d’entrées vers un ailleurs, vous reconnaissez des lieux qui vous sont familiers.
Vos sosies vous regardent. Vous observez qu'ils vous ressemblent quasiment trait pour trait. Sauf qu’à chaque fois, il y a un petit quelque chose qui vous différencie. Une cicatrice que vous n’avez pas. Un peu plus joufflu. Tiens, une teinture de cheveux différente. S’offre à vous une variété inépuisable de.. vous.
Vous réalisez que vous faites face à votre version si vous aviez pris un chemin différent que l’actuel. Si vous aviez accepté ce rencard au lieu de gifler votre prétendant. Si vous n’aviez pas fait le choix de quitter la maison parentale si jeune. Si vous n’aviez pas écouté les conseils douteux de votre meilleur ami question fringues.
Une chance unique s’offre à vous : celle de devenir l’une de ces copies ! De vivre l’espace de quelques instants cette vie que vous n’aurez jamais.
Et si…. ?
Vos sosies vous regardent. Vous observez qu'ils vous ressemblent quasiment trait pour trait. Sauf qu’à chaque fois, il y a un petit quelque chose qui vous différencie. Une cicatrice que vous n’avez pas. Un peu plus joufflu. Tiens, une teinture de cheveux différente. S’offre à vous une variété inépuisable de.. vous.
Vous réalisez que vous faites face à votre version si vous aviez pris un chemin différent que l’actuel. Si vous aviez accepté ce rencard au lieu de gifler votre prétendant. Si vous n’aviez pas fait le choix de quitter la maison parentale si jeune. Si vous n’aviez pas écouté les conseils douteux de votre meilleur ami question fringues.
Une chance unique s’offre à vous : celle de devenir l’une de ces copies ! De vivre l’espace de quelques instants cette vie que vous n’aurez jamais.
Et si…. ?
Consignes et limitations
Vous avez une journée pour poster un message de maximum 1500 mots.
Votre texte doit comprendre tous les chiffres de un à dix.
L’épreuve se termine dimanche 16 juin à 23h59 (17h59 au Québec).
Votre texte doit comprendre tous les chiffres de un à dix.
L’épreuve se termine dimanche 16 juin à 23h59 (17h59 au Québec).
Bonus
Vous pouvez présenter au début de votre premier post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Miraculous' Quest pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.
À vos claviers !
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
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Theodore Curtis
Re: Terreciel
Dim 16 Juin - 22:46
- Notes:
- Bonjour,
Voici ma participation à l'interforum ! J'espère avoir respecter toutes les consignes, et vraiment désolée d'avance si ce n'est pas le cas... Le texte fait 1264 mots.
Vous pouvez, si vous le souhaitez, laisser des commentaires simple ou approfondi, et/ou lire le texte lu à haute voix.
TW potentiel : mention de meurtre/empoisonnement, deuil.
- Très courte présentation de Theodore Curtis:
- Theodore Curtis est un apothicaire aux manières nobles, mais aux réflexes forgés par des années à servir à la noblesse. Marqué par la séparation des classes, il oscille entre sa volonté de faire le bien et son besoin de justice qui le pousse à commettre des actes répréhensibles. Il est hanté par la mort de son ami adorateur de la mer, le noble Jehan Camillus avec lequel il a été élevé, et cherche sa place dans un monde aux normes sociales qu'il juge étouffantes.
La douleur de ces questions non posées l’écrasait. Theodore ne supportait pas leurs visages accusateurs, hautains, comme si c’était évident qu’il avait le pouvoir de sauver le monde. Comme si leurs idéaux étaient également les siens. Chaque regard semblait creuser plus profondément dans ses blessures, rendant chaque moment insupportable.
Cependant, un miroir semblait différent. Son reflet, au lieu de l’accuser, avait un regard perdu, appelant à l’aide. Cette détresse semblait résonner avec sa propre douleur, et Theodore se sentit inexplicablement attiré par ce reflet.
– Qui es-tu ? demanda le reflet d'une voix tremblante.
– Theodore, comme toi.
Chacun des autres reflets possédait une particularité physique les différenciant des autres. Celui-là, en revanche, ressemblait comme deux gouttes d’eau au seul Theodore en chair et en os présent dans la pièce. Ils avaient les mêmes yeux noisette, les mêmes cheveux noirs bouclés, et les mêmes cicatrices dans le dos – Theodore en aurait mis sa main au feu.
– Theodore ? Theodore ! s’écria le reflet, comme frappé par la foudre. Est-ce donc toi, le fameux Theodore ? Cela fait plus de six mois que les Camillus te cherchent !
– N’es-tu pas mon reflet ? Ne devrais-tu pas être Theodore également ?
– Arrête de changer de sujet ! s'exclama le reflet, complètement frénétique. Cela fait six mois que tu te caches ! C'est pire que durant tes fugues, enfant !
Theodore se souvenait bien de l’événement mentionné par son reflet. Par trois fois, il avait fugué suite à la disparition de son père. Tout le monde le croyait mort, mais Theodore (convaincu du contraire) était parti le chercher, non sans revenir bredouille à chaque fois. Le discours de son reflet n’avait aucun sens.
– Si tu n’es pas Theodore, qui es-tu ? interrogea Theodore, curieux.
– Theo ! s’exclama le reflet avec soulagement. Peut-être Theodore, aussi, continua-t-il en marmonnant, mais juste Theo, maintenant que tu es là.
Theo. À l’entente de ce nom, Theodore se figea : c’était ainsi que Papa l’appelait étant enfant. Une multitude de questions traversèrent son esprit. Pourquoi son reflet disait que les Camillus le cherchaient (ce n’était pas comme s’ils ne venaient pas régulièrement les fournir en concoctions...) ? Pourquoi le reflet ne s’identifiait-il pas comme étant lui-même ? Dans quel monde vivait-il ? Ou bien Theodore était-il tant perdu depuis la mort de son cher ami, que son cerveau lui jouait des tours ?
– Viens vite ! s’impatienta le reflet.
Derrière la matière translucide que formait le miroir, derrière le reflet répondant au nom de Theo, Theodore aperçut une silhouette familière. Un visage, des mimiques et une gestuelle qu’il croyait ne plus jamais revoir.
– Jehan ? s’étonna-t-il, s’approchant du miroir.
***
Theodore chancela en se retrouvant dans une pièce tout à fait différente à celle qu’il venait de quitter. Il ne pleuvait pas, le soleil rayonnait, et l'ameublement de la pièce lui donnait ce quelque chose d'indéfinissable, la rendant oppressante et étouffante. Des pas résonnèrent, lourds et déterminés. Jehan entra dans la salle, bien vivant et tout aussi vibrant qu’avant sa mort. Toujours aussi grand avec ses neuf centimètres de plus que Theodore. Theodore s’approcha à petits pas, sans voix. Ne rêvait-il pas ? Il s’élança pour le prendre dans ses bras, heureux de le voir si bien portant.
Une joie malheureusement unidirectionnelle, puisque Jehan le repoussa vivement, le cognant contre le mur.
– Qu’est-ce que tu fais ici ? cracha Jehan d’une voix venimeuse.
– Jehan, je ne comprends pas…
Theodore était désorienté. Jehan n’avait jamais affiché ce genre d’expression à son égard. La douleur causée par sa collision avec le mur n’était rien comparée à l’angoisse qui étreignait son cœur. Jehan, son ami d’enfance, son frère de cœur, qui le détestait ? C’était inimaginable.
– Ne joue pas l’innocent ! Tu m’as laissé tomber ! Tu étais mon ami, mon frère ! cria Jehan, les poings serrés.
– Mais, je n’ai jamais voulu te laisser tomber… répondit Theodore, d’une voix chevrotante.
– Tu te moques de moi ?! hurla Jehan, le poing se refermant sur le col de Theodore. Tu m’as trahi ! Tu t’es allié avec mon cousin et tu as bien failli me tuer avec ton poison, si le docteur ne m’avait pas guéri ! Toute la ville le sait !
Ces dernières paroles furent un coup de grâce. Ses jambes cédèrent sous lui et il tomba à genoux. Le sol était froid et dur sous son corps, mais ce n’était rien comparé à la froideur de la réalité qui l’accablait. Il sentait sa propre culpabilité s’insinuer en lui, comme un poison plus mortel que celui qui avait emporté Jehan.
– Ce n’est pas vrai, je… tenta Theodore, la voix brisée par l’émotion.
– Ne joue pas l’innocent, j’ai lu les lettres que tu as échangées avec mon cousin, répliqua Jehan avec amertume.
Des lettres, Theodore s’en souvenait. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour savoir que c’était le cousin de Jehan qui avait lâchement empoisonné ce dernier pour récupérer son titre d’héritier de la noble Maison ; il avait bien trop fréquenté les Camillus pour ne pas avoir conscience de leurs manigances internes. Et après plusieurs lettres et plus d’une dizaine de rencontres avec le cousin Camillus pour lui tirer les vers du nez, bien sûr que d’un œil extérieur, n’importe qui pourrait croire qu’il avait lui-même tué Jehan : plus il avait essayé de guérir le jeune maître Camillus, plus ce dernier dépérissait. Désespéré, à la mort de son ami, il lui avait bien fallu plus de cinq mois avant de pouvoir rendre justice à son cher Jehan. La potion préparée spécifiquement à cette occasion avait d’ailleurs été particulièrement redoutable.
Jehan le relâcha brutalement, le laissant tomber au sol. Theodore, les quatre fers en l’air, fixait le plafond d’un air vide. Comment dire à Jehan, si remonté, tout cela ? Quand il n’avait aucune preuve pour étayer ses dires ? Il ferma les yeux, des larmes coulèrent sur ses joues. Il se sentait piégé.
***
Quand Theodore rouvrit les yeux, la pluie battante frappait de nouveau les fenêtres. L’atmosphère écrasante de la villa Camillus s’était évaporée. De même que son reflet dont il s’était approché : le miroir s’était brisé en sept morceaux, gisant sur le sol. La pièce était redevenue sombre et silencieuse, et Theodore, accablé par le poids de ses souvenirs et de ses regrets, resta immobile, ses larmes se mêlant à la pluie qui continuait de tomber.
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