Je fronce les sourcils lorsqu'il me dit d'un ton ironique qu'il croit à ce que je dis ; ben de toute façon, il n'a pas le choix de croire à ce que je vais dire parce que je ne vais pas changer ma version des faits. Il faudra me torturer pour que j'avoue que Lalie est au courant mon secret. Après, peut-être que c'est la même chose de son côté et qu'il ne veut pas me le dire ? Mouais, ce serait une sacré coïncidence si Lalie a réussi à chopper deux porteurs.

Finalement, notre conversation est écourtée lorsqu'un gamin s'approche de nous et fait tomber du liquide sur mon haut ; alors déjà que je ne suis pas de bonne humeur, si personne n'y met du sien, la soirée va rapidement virer à la catastrophe. Je sens que ça monte... Et plus je regarde le môme bégayant et plus j'ai envie de lui en coller une. Finalement, je n'arrive pas à me calmer et mon poing part directement dans son nez, faisant fi de ce que Amaël venait de me dire.

Il a raison, j'aurais pas dû frapper le visage. J'vais encore devoir expliquer ce qu'il s'est passé et on va me donner rendez-vous un psy pour ma gestion de ma colère... Putain ! Et rien ne s'arrache parce que plus je le vois, plus j'ai envie de l'enchaîner ; vas-y, j'ai pas d'autres hauts là ! Amaël intervient en me disant que le gosse a dû comprendre la leçon et me donne l'occasion de m'occuper de mon haut. Lâchant un grognement, je tourne les talons en direction des toilettes pour filles.

La porte s'ouvre violemment après avoir reçu mon pied... Je savais que c'était une mauvaise idée d'accepter ce TIG. Je me dirige vers le lavabo pour prendre un papier et l'humidifier avant de l'apposer sur mon haut ; c'est collant, je commence à avoir froid et je vais galérer à le récupérer ce haut. Je croise quelques nanas qui sortent des cabines mais vu ma tronche, elles ont l'air d'avoir compris que ce n'était pas le moment de me parler. Après avoir humidifié le haut, je jette le papier et retourne à la soirée pour rejoindre Amaël.



Mais oui qu'il va s'en remettre, il n'est pas en sucre. Il va peut-être chouiner auprès de ses parents donc j'ai intérêt à partir avant que tout le monde n'arrive... Je croise les bras, ne sachant pas spécialement quoi dire. Hors de question que je m'excuse et je doute que le môme ait envie de m'adresser la parole.



Je sais que demain, je vais avoir des appels pour me dire que je vais encore devoir faire des TIG. Et j'ai pôle emploi qui va me tomber dessus aussi parce que ça fait une nouvelle porte qui se ferme... Je n'irais pas travailler avec les enfants. Je prends un gobelet en plastique et le remplit du cocktail qui était préparé avant de le boire cul-sec.



Dis-je d'un ton faussement enjoué ; ben oui, on a une connaissance en commun maintenant, on pourrait sortir tous les trois, se prendre un bubble tea et se raconter nos vies ! Je prends un stylo pour lui donner mon numéro sur sa main... Là tout de suite, mon téléphone n'a plus de batterie, j'ai pas de papier et je sais pas si il a le sien. Et au pire, ça s'effacera quand il prendra sa douche.