Il est temps de pardonner [PV Ezra]

En cette journée de St Valentin, tu écris un SMS à Ethan mais tu n'osais pas l'envoyer... Alors, tu l'effaçais, puis tu recommençais avant de le laisser dans le brouillon. Peut-être que tu ferais mieux de lui dire en face ? Et en même temps, ce serait si difficile si il se décomposait face à cette annonce ; peut-être même qu'il rigolerait ? Mais non, ce n'était pas son style ! Et en même temps, ce serait si ridicule de se déclarer à quelqu'un comme lui... Et de toute façon, d'autres personnes allaient certainement lui envoyer des messages, des gens sûrement plus intéressants que toi.

Tu étais sortie avec des copines pour te changer les idées et elles avaient bien remarqué cet air triste sur ton visage ; alors elles avaient imaginé pleins de raisons : ton valentin sortait déjà avec quelqu'un, il avait refusé tes avances ou alors, tu n'avais tout simplement personne. Elles essayaient de te faire changer les idées mais la conversation tournait beaucoup autour de cette St Valentin... L'une d'entre elle avait eu une réponse positive de l'étudiante qui était dans le même groupe depuis plusieurs mois et la deuxième fêtait ses 5 ans de vie commune avec son conjoint. De quoi rendre ta journée... positive. Vraiment.





Tu relevais la tête, surprise de cette annonce. Un.. quoi ? Mais pourquoi ? Mais enfin, tu ne leurs avais rien demandé ! Et tu n'étais pas intéressée pour une telle sortie ! Pourquoi les gens n'acceptaient-ils pas qu'une personne puisse déprimer le jour de la fête des amoureux ? Elles ne te laissèrent pas beaucoup de choix puisque le speed dating devait commencer dans 5 minutes et avait lieu dans ce bar même ! Tu pinçais les lèvres... Elles t'avaient piégées et maintenant, elles allaient attendre jusqu'à ce que ça commence. Tu n'avais donc pas vraiment le choix.

Tu regardais une nouvelle fois ton téléphone, attendant le SMS d'une personne bien particulière mais... rien à l'horizon. Tu rangeais l'appareil dans ta poche, bien déçue... Il est vrai que tu aurais apprécié avoir un message, peut-être que ça t'aurait donné le courage de te lever. Tu n'allais peut-être pas rencontrer l'amour de ta vie ce soir mais peut-être que l'un de ces prétendants ou prétendants seraient à la hauteur de tes attentes ? Pourquoi pas. Tu te résignais à accepter leur petite manigances et elles t'abandonnèrent au moment où ça commençait.

Tu avais dû mal avec ce principe... Oui, tu rencontrais des personnes fort sympathiques mais elles semblaient toutes désespérées à l'idée d'être seule le jour de la St Valentin. Entre deux rendez-vous, tu regardais ton téléphone en espérant que l'élu de ton cœur t'ait envoyé quelque chose mais... en vain. La personne suivante était une demoiselle qui avait eu le cœur brisé par les hommes et qui voulait découvrir l'amour de la gente féminine ; tu hochais la tête... C'était... un joli but. Mais ça ne serait pas avec toi. La sonnerie retentit, ce qui signifiait que c'était le moment de passer à la personne suivante.

Tu affichais un beau sourire mais au fond, tu avais envie de hurler. Tu en voulais à tes amies de t'avoir tendu ce traquenard... Si tu devais terminer célibataire et malheureuse, ben ça serait ainsi ! Pourquoi vouloir absolument te caser avec quelqu'un ? Et surtout de cette manière. Néanmoins tu étais polie, tu allais rester une petite heure pour faire plaisir à tes amies et leur dire simplement que ce n'était pas ton truc les speed dating et surtout de te laisser tranquille concernant ta vie sentimentale !

Tu attendais la prochaine personne mais avant tu baisses ton regard sur l'écran de ton téléphone ; peut-être que tu devrais lui envoyer un SMS toi-même ? Après tout, ce n'était pas toujours au garçon de faire le premier pas ! Tu verrouillais l'écran de ton ordinateur et levais les yeux vers le prochain date ; mais tu serrais aussitôt les dents en te rendant compte qu'il s'agissait d'une ancienne connaissance... Bon sang. Pas lui. N'importe qui, sauf lui ! Pour ne passait-il pas son chemin ?





Dis-tu avec un once d'amertume. C'était le but du speed dating de toute façon, de s'asseoir et parler. Les premières secondes étaient certainement gênantes pour tout le monde... Ni toi ni Ezra ne faisaient d'effort pour capter le regard de l'autre ; cela faisait des années que vous ne vous étiez pas vu mais les souvenirs étaient présents. Tu te rappelais parfaitement ces moments où il se moquait de ta chevelure de grand-mère ; et maintenant, ça allait être quoi ?



Autant lui couper l'herbe sur le pied avant qu'il ne fasse ses blagues de mauvais goût ; avant, tu n'aurais rien dit et tu aurais simplement pleuré dans ton coin... Néanmoins, cette période était terminée et tu comptais bien lui faire savoir, il n'était plus question de te laisser faire et de subir en silence ses moqueries. Tu croisais les bras et le regardais droit dans les yeux, qu'allait-il répondre cette fois ?

Il y a quelques années, jamais tu n'aurais osé répondre de la sorte mais tu avais grandi depuis votre dernière confrontation et cette fois-ci, tu refusais de te laisser faire. Tu le regardais droit dans les yeux mais il ne semblait vouloir te confronter... Au contraire, il avait soupiré en entendant ta phrase ; ah, ça ne lui avait pas plu ? Eh bien, tant mieux ! Mais au moins, il n'aura pas l'occasion de se moquer de toi.



Tu levais un sourcil et ne décroisait pas les bras ; était-il sérieux dans ses propos ? Est-ce qu'il était réellement venu s'excuser ? Non, tu refusais d'y croire. Il s'agissait sûrement d'une de ses ruses pour enfoncer à nouveau le couteau dans la plaie ; ça ne pouvait pas être autre chose. Il semblait pourtant sincère, non ? Non, arrête de jouer les parfaites idiotes ! Tu ne devais pas tomber dans le panneau une nouvelle fois.



Cette fois-ci, tu fronçais les sourcils. Cette conversation devenait de plus en plus étrange... Tu te tortillais sur ton siège car tu ne savais plus la position à adopter ; tu essayais d'être fermée avec tes bras croisés et ce regard noir mais tu n'arrivais plus à l'être... Surtout si c'était pour avoir des explications. Peut-être que tu devrais lui laisser une chance ? Après tout, il était quand même venu jusqu'ici, s'asseoir à ta table pour présenter ses excuses. Il te demandait de le pardonner mais tu ne savais pas si tu en avais réellement envie.



En vérité, tu étais encore en train de te demander si il était réellement venu s'excuser de son plein gré ou si il s'agissait d'une sorte de pari débile ou une sorte de repenti pour aller au paradis. Tout ce que tu voulais, c'était des excuses sincères et savoir si il avait réellement compris à quel point toutes les choses avaient été blessantes.

Vous étiez plantés là, à vous regarder... Quelques phrases pour essayer de faire avancer cette conversation mais tu restais sur tes gardes, ne sachant pas si il s'agissait d'une énième mauvaise plaisanterie ou si il était sincère. Il semblait l'être. Mais tu ne comprenais pas pourquoi aujourd'hui et pas plus tôt ? Il t'annonçait qu'il valait mieux tard que jamais... et c'était vrai. Mais il avait dû se passer quelque chose de particulier pour qu'il y ait une telle remise en question.



Tu haussais une épaule, ne sachant pas si tu devais être malheureuse ou être ravie que la vie lui ait donné une bonne leçon. Mais tu n'étais pas comme ça... Tu pinçais les lèvres. Non, tu n'étais pas heureuse d'apprendre qu'il avait perdu quelqu'un à cause de tout ça. Tu baissais légèrement les yeux... C'était des erreurs de jeunesse, de simple moqueries mais peut-être que cette décision radicale lui avait permis de remettre les pendules à l'heure.



Tu voyais bien que cette perte l'affectait et tu n'arrivais pas à être en colère contre lui... Tu imaginais bien que c'était compliqué de se racheter après s'être comporté de la sorte. Ezra t'annonçait ensuite avoir été, en quelque sorte, une victime et qu'il avait ressenti des moments blessants, ce qui l'avait fait réaliser certaines choses.



Tu laissais échapper un sourire et tu te rendis compte que le compliment t'allait droit au cœur ; le changement n'avait pas été facile car il s'agissait de rayer une partie de ta vie. Mais aujourd'hui, tu en étais fière car tu avais pu rebondir et tu étais désormais libre ! Terminée toutes ces réflexions de la part de ta mère et de ta jumelle... Il n'y avait plus que toi désormais.



Tu décroisais légèrement les bras mais restais toujours sur la défensive... Il était temps d'avancer et de lui laisser une seconde chance. Et puis, tu avais appris à te battre avec les gardiens alors tu pourrais toujours lui donner une bonne leçon si il venait à t'embêter de nouveau ! Tu laissais échapper un sourire à l'idée d'utiliser une des techniques de Maître fû... On ne pouvait pas dire que c'était du Kung-Fu, seulement des relaxations.