Gardien
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Esquisse & Titan Quest
Mer 12 Juin - 21:06
Epreuve 3
Miroir - La Béfana te sonne les cloches à Notre-Dame
L'Intitulé
Vous vous trouvez dans un tribunal. D'un côté, un public attentif, prêt à s’égosiller dès que le verdict sera prononcé. Cette décision, elle est prise par ce grand juge, qui toise son assistance. Ce juge, seul à même de déclarer si oui ou non l'accusé est coupable.
Cependant, personne ne voit ce petit ange et ce petit démon qui donnent leur avis, vous. Le verdict du juge va dépendre uniquement de votre argumentaire. L’un se fait l’avocat du diable tandis que l’autre plaide la miséricorde. Deux sons de cloche bien différents ; un seul choix pourtant. A vous d’être le plus convainquant.
Cependant, personne ne voit ce petit ange et ce petit démon qui donnent leur avis, vous. Le verdict du juge va dépendre uniquement de votre argumentaire. L’un se fait l’avocat du diable tandis que l’autre plaide la miséricorde. Deux sons de cloche bien différents ; un seul choix pourtant. A vous d’être le plus convainquant.
Consignes et limitations
Vous avez deux jours pour échanger une réponse chacun, soit un total de deux messages.
Chaque message sera de maximum 1500 mots.
Chaque post devra répondre à l’autre comme un reflet dans un miroir. Ce qui se passe dans un message devra se retrouver dans l’autre, d’un point de vue différent, souvent inverse.
Prenez un mot composé (avec ou sans trait d'union) : portefeuille et remplacez une de ses parties par son antonyme : portepierre. Intégrez ce mot dans un texte comme si de rien n’était.
L’épreuve se termine dimanche 16 juin à 23h59 (17h59 au Québec).
Remarque : Pour des raisons de respect des triggers warnings, les joueurs décideront du crime (dans le sens le plus large du terme, cela peut aussi bien être un vol de pomme ou même une juste importante pour votre personnage par exemple) qui sera jugé dans leur épreuve. Vous pourrez annoncer le crime en début du post sans qu’il ne compte dans la limite de mots imposée.
Lors de lectures et dans de potentiels commentaires, les lecteurs pourront décider des verdicts afin de les faire participer à l'affaire !
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Prenez un mot composé (avec ou sans trait d'union) : portefeuille et remplacez une de ses parties par son antonyme : portepierre. Intégrez ce mot dans un texte comme si de rien n’était.
L’épreuve se termine dimanche 16 juin à 23h59 (17h59 au Québec).
Remarque : Pour des raisons de respect des triggers warnings, les joueurs décideront du crime (dans le sens le plus large du terme, cela peut aussi bien être un vol de pomme ou même une juste importante pour votre personnage par exemple) qui sera jugé dans leur épreuve. Vous pourrez annoncer le crime en début du post sans qu’il ne compte dans la limite de mots imposée.
Lors de lectures et dans de potentiels commentaires, les lecteurs pourront décider des verdicts afin de les faire participer à l'affaire !
Bonus
Vous pouvez présenter au début de votre premier post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Miraculous' Quest pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.
À vos claviers !
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Maeline Dave
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Re: Esquisse & Titan Quest
Dim 16 Juin - 10:22
Description de mon personnage 1mètre64, brune aux yeux verts, Maeline est une jeune femme indépendante, belle et déterminée n'ayant pas honte de dire ce qu'elle pense. Elle est passionnée par les jeux vidéos.
Histoire : Maeline est née sous X. Elle a grandi de foyer en foyer, seule face à la vie. Lors de ses 16 ans, elle rencontre un garçon avec qui elle va commettre un vol. Celle-ci s'en sort avec 4 mois de prison pour mineur avant d'être relâchée et de refaire sa vie. Aujourd'hui, elle travaille dans une agence de communication. Malgré ce qu'il se passe à Paris, la jeune femme est en quête des miraculous pour réaliser son voeu le plus cher, quitte à se raliier du côté du Papillon.
J'autorise absolument tout. Les commentaires, la lecture à haute voix, les votes...
Histoire : Maeline est née sous X. Elle a grandi de foyer en foyer, seule face à la vie. Lors de ses 16 ans, elle rencontre un garçon avec qui elle va commettre un vol. Celle-ci s'en sort avec 4 mois de prison pour mineur avant d'être relâchée et de refaire sa vie. Aujourd'hui, elle travaille dans une agence de communication. Malgré ce qu'il se passe à Paris, la jeune femme est en quête des miraculous pour réaliser son voeu le plus cher, quitte à se raliier du côté du Papillon.
J'autorise absolument tout. Les commentaires, la lecture à haute voix, les votes...
Dans un bel après-midi ensoleillé, deux hommes sont venus me chercher de forceb au travail. On dirait bien que c’est sérieux. Lors du trajet, je n’ai posé aucune question jusqu’à ce qu’on arrive devant un grand bâtiment. En sortant nous y pénétrons. Il fait noir. Je commence donc à marcher droit devant moi sans me rendre compte de la direction que je prenais. Le bruit de mes talons faisait écho par un son assez long et pointilleux si bien que j’essaie de l’étouffer. Je vis soudainement une lumière éclatante qui me brûlait les yeux. À ma gauche et à ma droite, deux flics qui me dirigent au centre de la pièce. En observant autour de moi, je comprends assez vite que nous nous retrouvons dans un tribunal. Il m’est étrangement familier, puis tous ces gens me disent quelque chose… Attendez, ils étaient présents le jour de mon procès.
- Mademoiselle Dave, vous êtes accusé de tentative de soustraction frauduleuse de la chose d’autrui, par l’article 311-1 du code pénal. Autrement dit, de vol d’argent. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
- Hein ? Je ne comprends pas ?
Abasourdie, j'écarquille les yeux sans savoir réellement ce que je faisais ici. Je connais cette dame, puisque c’est elle qui s’est chargé de m’envoyer au trou. Si c’est un rêve, par pitié que l’on me ramène à la réalité.
- Je répète. Plaidez-vous coupable oui ou non ?
Les sourcils foncés, je m’exprime de manière rude.
- Mais enfin, c’est insensé. L’affaire est close depuis déjà des années.
- Ne nous faites pas perdre de temps. Si on vous a fait venir ici sans vous en avoir informé, c'est pour vous juger correctement maintenant que vous êtes une adulte responsable.
Je regarde le reste du tribunal, totalement tétanisée par la peur que je ne laisse pas pour autant paraître. Et évidemment, je ne dispose pas d’avocat pour me défendre. Pour une fois, j’aurais aimé que cette idiote de coccinelle vienne me sauver, ou bien Papillon ? Je pourrais provoquer une akumatisation pour pouvoir m'échapper. C’est pas le moment de dérailler Mae, garde-en une précieusement. C’est très sérieux ce qu’il se passe. Je dois garder le contrôle pour ne pas m’égarer. Cela semblait si réel, et pourtant, tout était là. Je revivais le procès de mes 16 ans comme si c’était hier.
D’aussi loin que je me souvienne, je me rappelle de comment Marius à l’époque m’avait octroyer, séduite pour que je le suive dans ses limbes les plus terribles. Mon cœur s’alourdit alors je croise à nouveau le regard de tous ces adultes me méprisant, mumurant que je n’étais qu’une petite délinquante qui n’allait pas réussir à se relever de ces bêtises. J’étais juste une jeune fille complètement terrorisée face à eux, impuissante face à ce qui allait m’arriver, et pourtant le verdicte est tombé. 4 mois de prison pour mineur avant que l’on me rende la liberté. La taule fut un enfer. Les filles étaient horribles entre elles, surtout envers moi. Tous les jours en foyer on se faisait humilier. Si l'on ne suivait pas le mouvement, on finissait par terre. Avec le temps, j’ai appris à me forger un caractère en acier, à devenir indépendante. Lorsque je suis sortie de prison à mes 17 ans, j’ai appris à vivre avec une seule idée en tête - Ne jamais au grand jamais me laisser rabaisser de la sorte. De fil en aiguille, j’ai gravi les échelons pour travailler dans une agence de communication et rembourser mes dettes, bien que j’en suis encore loin aujourd’hui.
- Je vous préviens que ce n’est pas en restant silencieuse que vous arriverez à vous débarrasser de tout ça.
- Très bien.
La meilleure des façons est donc de me débrouiller. Les bras le long du corps, je m’avance d’un pas sûr une nouvelle fois au centre avant de dérober un micro et de m’exprimer.
- Madame la Juge, mesdames et messieurs, vous qui êtes présents dans cette pièce. Je le reconnais, oui, j’ai fait des choses dont je suis peu fière. dis-je en tremblant des lèvres. J'ai commis un crime, un crime contre moi-même car pendant toutes ces années, je me suis empêchée de vivre. J’étais… Rongée par la rage, et cette rage qui brûlait, me consumait de l’intérieur. Ô, comme c’était dur de devoir assumer tout toute seule quand on sait qu’on est un fardeau pour autrui. Mes yeux deviennent humides et je tente de retenir mes larmes avant de reprendre mon souffle. J”étais un bébé, la première fois que je me suis retrouvée à mes dépends. Je n’ai pas eu cette chance d’avoir une mère aimante comme la plupart de ces individus, ni d’un père qui vous apprend à monter à vélo révélais-je en mâchant mes mots. Au lieu de ça, j’étais au milieu de pleins de personnes dont je ne compte même plus tellement j’en ai rencontré. J’aime les voyages, et on peut dire que j’ai beaucoup voyagé dans ma vie même si j’avais peu d’argent. Puis vient la douceur et la pureté du premier amour, Ricanais-je. Vous savez, celui qui vous rend euphorique et dont vous ne comprenez pas forcément ce que vous ressentez à chaque fois qu’il vous sourit ou vous prend dans ses bras. Je lève la tête, et les larmes coulent lentement le long de mes joues chaudes. Je l’aimais vraiment… Avouais-je nostalgiquement. Je l’aimais de tout mon cœur. Avec lui aussi, j’ai pu voyager, me découvrir, et enfin apprécier la vie qui m’avait laissée tomber. Je pensais qu’il était mon futur, et c’est le cas, puisqu’aujourd’hui il m’a emmené auprès de vous tous. Wow, quel homme. Criais-je en sniffant. Là encore, je dois payer les pots cassés de quelqu’un d’autre, à croire que l’on aime s’acharner sur des gens présumés forts à l’extérieur mais faibles à l’intérieur.
Je reprends.
- Non, j’ai pas toujours été clean et droit dans mes bottes. J’avais une rage au fond de moi, et je devais l’exprimer d’une quelconque manière pour que l’on me remarque enfin car pendant toutes années, j’ai été invisible à vos yeux, et je me suis oubliée, oubliée dans mes bricoles, oubliée mon travail, bref, oubliée tout court. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cela a été pesant pour moi.
Je reviens vers la barre et tape des deux points sur la table.
- Je m’appelle Maeline, et je suis une femme de 24 ans. Je n’ai jamais été belle ni intelligente, et encore moins pragmatique. Mais je n’ai jamais abandonné ma quête, celle de mon identité.
- C'est peut-être la dernière fois que nous nous voyons, mais au moins, j'aurais déballé ma douleur, la douleur de ne pas avoir été comprise plutôt.
- Si je suis coupable dans cette pièce, alors vous l’êtes tous pour des choses insensées que vous aviez provoqué et que vous provoquez encore aujourd'hui. Les bétises d'ado, qui en a jamais fait, sérieusement ?
Je lève le ton de ma voix avec fermeté.
- Madame la Juge, je suis prête à entendre votre verdict.
Il faut en avoir du courage pour pouvoir faire ce que j’ai, et je ne dis pas ça à cause de la pouilleuse à pois qui parcourt les villes de Paris à la recherche de vilains désespérés. Entre nous, je trouverai le moyen de me volatiliser si jamais, ou d’user une ruse pour rentrer chez moi. Tous les moyens sont bons pour gagner la confiance de quelqu’un. Quoi ? Je ne le redirai jamais assez, j’ai été sincère, et le fait de jouer les héroïnes m’a laissé un goût assez amère vis à vis de la situation. C’était écoeurant. Pourtant, le reste du peuple semble toucher parce que j’ai dit auparavant. Boarf, c’est juste mon quotidien après tout. Quand on a pas de porte-parole, il est nécessaire de se faire nous-même notre propre plaidoirie.
Je constate tout de même que mes efforts ont porté leurs fruits car la juge s’était finalement retirée en même temps que certains pour discuter de mon sort. J’ai toujours ce petit coup de pression tout en me disant que je pouvais avoir un certain espoir. Elle revient, l’air glacial. Peut-être que ce cette fois-ci, c'est véritablement la fin ?
- Au vu des circonstances, l’accusé est donc non coupable des faits. Acclame-t-elle avant de taper son marteau.
J’ai soufflé, car c’est un véritable soulagement. Le passé a presque eu raison de moi. J’ai entendu dire qu’ils en avaient après Marius, aujourd’hui, c’est pourquoi ils pensaient que lui et moi étions toujours en contact. Malheureusement pour eux, je crois bien que le vent nous a totalement dispersé.
J’ai prouvé en tout cas que je pouvais prendre une nouvelle fois confiance en moi, et en toute honnêteté, ce nouveau procès m’a permis d’aller de l’avant en ayant la conviction d’avoir pu dire tout ce que j’avais sur le coeur. Je sors d'ici dans la certitude d’être repartie avec la conviction de m’être totalement trouvée.
- Mademoiselle Dave, vous êtes accusé de tentative de soustraction frauduleuse de la chose d’autrui, par l’article 311-1 du code pénal. Autrement dit, de vol d’argent. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
- Hein ? Je ne comprends pas ?
Abasourdie, j'écarquille les yeux sans savoir réellement ce que je faisais ici. Je connais cette dame, puisque c’est elle qui s’est chargé de m’envoyer au trou. Si c’est un rêve, par pitié que l’on me ramène à la réalité.
- Je répète. Plaidez-vous coupable oui ou non ?
Les sourcils foncés, je m’exprime de manière rude.
- Mais enfin, c’est insensé. L’affaire est close depuis déjà des années.
- Ne nous faites pas perdre de temps. Si on vous a fait venir ici sans vous en avoir informé, c'est pour vous juger correctement maintenant que vous êtes une adulte responsable.
Je regarde le reste du tribunal, totalement tétanisée par la peur que je ne laisse pas pour autant paraître. Et évidemment, je ne dispose pas d’avocat pour me défendre. Pour une fois, j’aurais aimé que cette idiote de coccinelle vienne me sauver, ou bien Papillon ? Je pourrais provoquer une akumatisation pour pouvoir m'échapper. C’est pas le moment de dérailler Mae, garde-en une précieusement. C’est très sérieux ce qu’il se passe. Je dois garder le contrôle pour ne pas m’égarer. Cela semblait si réel, et pourtant, tout était là. Je revivais le procès de mes 16 ans comme si c’était hier.
D’aussi loin que je me souvienne, je me rappelle de comment Marius à l’époque m’avait octroyer, séduite pour que je le suive dans ses limbes les plus terribles. Mon cœur s’alourdit alors je croise à nouveau le regard de tous ces adultes me méprisant, mumurant que je n’étais qu’une petite délinquante qui n’allait pas réussir à se relever de ces bêtises. J’étais juste une jeune fille complètement terrorisée face à eux, impuissante face à ce qui allait m’arriver, et pourtant le verdicte est tombé. 4 mois de prison pour mineur avant que l’on me rende la liberté. La taule fut un enfer. Les filles étaient horribles entre elles, surtout envers moi. Tous les jours en foyer on se faisait humilier. Si l'on ne suivait pas le mouvement, on finissait par terre. Avec le temps, j’ai appris à me forger un caractère en acier, à devenir indépendante. Lorsque je suis sortie de prison à mes 17 ans, j’ai appris à vivre avec une seule idée en tête - Ne jamais au grand jamais me laisser rabaisser de la sorte. De fil en aiguille, j’ai gravi les échelons pour travailler dans une agence de communication et rembourser mes dettes, bien que j’en suis encore loin aujourd’hui.
- Je vous préviens que ce n’est pas en restant silencieuse que vous arriverez à vous débarrasser de tout ça.
- Très bien.
La meilleure des façons est donc de me débrouiller. Les bras le long du corps, je m’avance d’un pas sûr une nouvelle fois au centre avant de dérober un micro et de m’exprimer.
- Madame la Juge, mesdames et messieurs, vous qui êtes présents dans cette pièce. Je le reconnais, oui, j’ai fait des choses dont je suis peu fière. dis-je en tremblant des lèvres. J'ai commis un crime, un crime contre moi-même car pendant toutes ces années, je me suis empêchée de vivre. J’étais… Rongée par la rage, et cette rage qui brûlait, me consumait de l’intérieur. Ô, comme c’était dur de devoir assumer tout toute seule quand on sait qu’on est un fardeau pour autrui. Mes yeux deviennent humides et je tente de retenir mes larmes avant de reprendre mon souffle. J”étais un bébé, la première fois que je me suis retrouvée à mes dépends. Je n’ai pas eu cette chance d’avoir une mère aimante comme la plupart de ces individus, ni d’un père qui vous apprend à monter à vélo révélais-je en mâchant mes mots. Au lieu de ça, j’étais au milieu de pleins de personnes dont je ne compte même plus tellement j’en ai rencontré. J’aime les voyages, et on peut dire que j’ai beaucoup voyagé dans ma vie même si j’avais peu d’argent. Puis vient la douceur et la pureté du premier amour, Ricanais-je. Vous savez, celui qui vous rend euphorique et dont vous ne comprenez pas forcément ce que vous ressentez à chaque fois qu’il vous sourit ou vous prend dans ses bras. Je lève la tête, et les larmes coulent lentement le long de mes joues chaudes. Je l’aimais vraiment… Avouais-je nostalgiquement. Je l’aimais de tout mon cœur. Avec lui aussi, j’ai pu voyager, me découvrir, et enfin apprécier la vie qui m’avait laissée tomber. Je pensais qu’il était mon futur, et c’est le cas, puisqu’aujourd’hui il m’a emmené auprès de vous tous. Wow, quel homme. Criais-je en sniffant. Là encore, je dois payer les pots cassés de quelqu’un d’autre, à croire que l’on aime s’acharner sur des gens présumés forts à l’extérieur mais faibles à l’intérieur.
Je reprends.
- Non, j’ai pas toujours été clean et droit dans mes bottes. J’avais une rage au fond de moi, et je devais l’exprimer d’une quelconque manière pour que l’on me remarque enfin car pendant toutes années, j’ai été invisible à vos yeux, et je me suis oubliée, oubliée dans mes bricoles, oubliée mon travail, bref, oubliée tout court. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cela a été pesant pour moi.
Je reviens vers la barre et tape des deux points sur la table.
- Je m’appelle Maeline, et je suis une femme de 24 ans. Je n’ai jamais été belle ni intelligente, et encore moins pragmatique. Mais je n’ai jamais abandonné ma quête, celle de mon identité.
- C'est peut-être la dernière fois que nous nous voyons, mais au moins, j'aurais déballé ma douleur, la douleur de ne pas avoir été comprise plutôt.
- Si je suis coupable dans cette pièce, alors vous l’êtes tous pour des choses insensées que vous aviez provoqué et que vous provoquez encore aujourd'hui. Les bétises d'ado, qui en a jamais fait, sérieusement ?
Je lève le ton de ma voix avec fermeté.
- Madame la Juge, je suis prête à entendre votre verdict.
Il faut en avoir du courage pour pouvoir faire ce que j’ai, et je ne dis pas ça à cause de la pouilleuse à pois qui parcourt les villes de Paris à la recherche de vilains désespérés. Entre nous, je trouverai le moyen de me volatiliser si jamais, ou d’user une ruse pour rentrer chez moi. Tous les moyens sont bons pour gagner la confiance de quelqu’un. Quoi ? Je ne le redirai jamais assez, j’ai été sincère, et le fait de jouer les héroïnes m’a laissé un goût assez amère vis à vis de la situation. C’était écoeurant. Pourtant, le reste du peuple semble toucher parce que j’ai dit auparavant. Boarf, c’est juste mon quotidien après tout. Quand on a pas de porte-parole, il est nécessaire de se faire nous-même notre propre plaidoirie.
Je constate tout de même que mes efforts ont porté leurs fruits car la juge s’était finalement retirée en même temps que certains pour discuter de mon sort. J’ai toujours ce petit coup de pression tout en me disant que je pouvais avoir un certain espoir. Elle revient, l’air glacial. Peut-être que ce cette fois-ci, c'est véritablement la fin ?
- Au vu des circonstances, l’accusé est donc non coupable des faits. Acclame-t-elle avant de taper son marteau.
J’ai soufflé, car c’est un véritable soulagement. Le passé a presque eu raison de moi. J’ai entendu dire qu’ils en avaient après Marius, aujourd’hui, c’est pourquoi ils pensaient que lui et moi étions toujours en contact. Malheureusement pour eux, je crois bien que le vent nous a totalement dispersé.
J’ai prouvé en tout cas que je pouvais prendre une nouvelle fois confiance en moi, et en toute honnêteté, ce nouveau procès m’a permis d’aller de l’avant en ayant la conviction d’avoir pu dire tout ce que j’avais sur le coeur. Je sors d'ici dans la certitude d’être repartie avec la conviction de m’être totalement trouvée.
Le dernier jour d'une condamnée
Feat Craboutcha
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Craboutcha
Re: Esquisse & Titan Quest
Dim 16 Juin - 22:36
- Informations sur Craboutcha:
- Craboutcha est un personnage de l’Esquisse. Autrefois un simple adolescent mal dans sa peau, il s’est vu doté d’une nouvelle enveloppe charnelle en rejoignant le monde d'Esquisse. Son corps s’est transformé en un amas grouillant de coups de crayon, un réel dessin brouillon vivant. Depuis, il ne parle plus mais son physique en constante évolution traduit ses pensées, parfois contre son gré. Ce gribouillis manque cruellement de confiance en lui mais fait de son mieux pour construire son identité mais aussi trouver coûte que coûte une place dans la société. Il a souvent peur de mal faire ce qu'on lui demande mais sa plus grande crainte c'est de décevoir les gens.
Une silhouette sombre se promène dans le palais de justice. Elle est semblable à toutes les autres, tellement que l’on en oublie sa présence. La silhouette dessinée pourrait cacher n’importe qui et c’est exactement pour cela que Craboutcha participe au procès. Il représente la masse de gens qui assiste au crime : ceux qui voient sans alerter, qui observent sans intervenir, qui savent sans dire. Aujourd’hui, il endosse le rôle du Porte-Silence, muet et pourtant si important. Durant l’audience, chaque prise de parole doit être commentée, critiquée, évaluée mais il ne faut pas que cela ne perturbe le bon déroulé de la plaidoirie. C’est pourquoi il ne peut interrompre la séance et se contente d’annoter les dossiers de la juge. Bien qu’il n’ait aucun pouvoir concret, son avis est pourtant plus influent qu’il n’y paraît.
Au cœur de la pièce, l’accusée est seule face aux regards. La liste des faits retenus contre elle est courte et remonte à son adolescence mais le temps qui s’est écoulé joue-t-il vraiment en sa faveur ? Avec les années, la jalousie et la rancœur ne peuvent que grandir : le chien qui a déjà mordu sera toujours traité avec méfiance. Si, depuis sa libération, la voleuse semble sur le droit chemin, son apparente bonne conduite pourrait cacher quelque chose. Elle se comporte honnêtement depuis sa sortie mais c’est peut-être parce qu’elle complote. Nul ne peut faire confiance à celle qui a fauté… Après les premiers arguments présentés, Craboutcha accomplit discrètement sa tâche et sur le dossier libellé « Maeline, 16 ans », à côté du mot « vol », on peut à présent lire : « Influençable ; Colérique ; Irresponsable » Qui le contredira ? L’accusée elle-même ressent de la culpabilité et a décrit spontanément ces éléments après tout.
La honte ressentie par Craboutcha en écrivant ces mots s’efface bien vite. Tout cela est pour la bonne cause n’est-ce pas ? C’est pour la Justice ! Bien sûr les mots sur l’enfance douloureuse de la voleuse le touchent, mais tout le monde fait face à des difficultés. Il compatit quelques instants car l’adolescence, il ne la connaît que trop bien : lui aussi s’est senti seul, abandonné et incompris. Pourtant, il n’a jamais commis un tel acte, bien qu’il ait pu y avoir songé. Lorsque la notion de rage apparaît dans l’énoncé de l’accusée, c’est une pointe de frayeur qui transperce alors le dessin. Une teinte rouge de colère avait déjà grandi dans sa poitrine par le passé, une fureur effrayante qu’il avait craint de voir lui échapper un jour. Heureusement pour lui, aucun dégât n’avait été causé à l’époque. Il raye ce souvenir aussi vite que possible et, pour passer à autre chose, s’attèle à compléter ses notes. « Ingérable ; Instable ; Pathétique » Il éprouve presque une forme de satisfaction, en écoutant l’histoire d’un amour parfait qui l’avait poussée à la faute. Pourquoi choisir ce genre de type quand des centaines d’individus bien plus doux n’attendent qu’un peu d’attention ? Elle avait beau être jeune à l’époque, elle était aussi responsable de sa décision !
Au plus la plaidoirie avance et au plus il se détache de ses émotions. Chaque nouveau souvenir, chaque nouvel argument apporté par la défense est traité avec moins d’empathie que le précédent. Les écritures ne cessent de noircir le moindre espace vierge si bien que les accusations d’origine finissent presque ensevelies sous les commentaires de Craboutcha. Si la calligraphie des premiers mots était tremblotante, les suivants sont tracés avec une assurance qui, au fil de la défense, se transforme en frénésie. Il se doit de contrer chaque argument : aucun point ne devait être accordé à la fautive.
Craboutcha se sent enfin utile, il rend service à la communauté du bout de sa mine. La sensation grisante de rendre le monde meilleur le transforme : il se sent pousser des ailes en formulant ses remarques qui se font toujours plus acerbes.
« Imposture ; Mensonge ; Trahison » Il plane avec ces derniers mots mais la dernière phrase de la future condamnée lui ramène brusquement les pieds sur terre.
« Si je suis coupable dans cette pièce, alors vous l’êtes tous pour des choses insensées que vous aviez provoqués et que vous provoquez encore aujourd'hui. »
Non, tout le monde ne peut pas avoir fauté. « Je suis innocent. Je suis innocent. Je suis innocent. Je suis innocent » Cette pensée tourne autour de sa tête, comme une auréole. Il est un ange, jamais il n’a causé de tort à qui que ce soit ! Jamais ! Comment peut-on prétendre que quelqu’un comme lui ait fait quoi que ce soit de mal ? Pour qui se prend-elle ? Ce n’est pas aux malfrats de dire qui est coupable ou non mais à lui ! Si seulement il en avait le pouvoir, son courroux s’abattrait sur elle ! Et si quiconque souhaite l’innocenter, alors il trouvera un autre moyen de faire régner la justice…
Et au moment exact où la voix de la juge rompt le silence, une trace indélébile de la sentence orne le corps de Craboutcha à tout jamais.
« C O U P A B L E »
- Info et remerciements:
- Merci à ma partenaire de cette édition, ce fut un plaisir de découvrir ton personnage et d'être en équipe avec toi !
Si certains veulent retrouver le mot de la consigne : il s'agissait de "Porte-parole" et "Porte-silence".
Sentez-vous libre de commenter ou de le lire à voix haute si vous le souhaitez, on participe ! (Y compris aux votes)
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