Nathan Stark - A way with words ... [Finito !]

Ok euh … L’autobiographie hein ? Pourquoi pas, c’est pas vraiment mon style d’habitude, mais il faut savoir se renouveler non ? Bon … Une phrase accrocheuse pour commencer.

Entre ombre et lumière, telle serait la meilleure façon de décrire mon enfance. Ma mère, Claire Delune, était à l’époque une actrice de théâtre à la renommée internationale, et mon seul repère dans mes jeunes années. Et déjà, mon existence était intimement liée à un premier mystère : l’identité de mon père était un secret jalousement gardé par Maman. J’aurais pu m’en soucier ... Mais je n’avais pas de point de comparaison : il faut dire que j’accompagnais ma mère dans ses tournées, pour évoluer dans un milieu artistique et mondain pour le moins fascinant,  avec  acteurs, scénaristes et autres metteurs en scène, les premiers à stimuler une imagination qui deviendra bien vite fertile. Mais toute médaille a son revers, et le fait est que malgré ce cadre privilégié, j'étais, au final, assez seul. Pas d'amis de mon âge à côtoyer, pas de camarades d'écoles puisque j'apprenais à "domicile" ... C'est comme ça que j'en suis venu à inventer mon petit univers pour combler ce manque. Quelques années plus tard, je vis ma mère donner une représentation de La Souricière d’Agatha Christie. Ce fut pour moi une révélation : je devins fasciné par les histoires policières « à l’ancienne », ces meurtres insolubles et mystérieux résolus par des détectives saugrenus. Au gré de mes voyages sur les scènes du monde, je dévorai tous les romans de la Reine du Crime, avant d'enchainer sur ceux de Maurice Leblanc, d'Arthur Conan Doyle, et bien d'autre encore ...

Bon, il s'agirait de condenser un peu ... Parce que si ça continue comme ça, je vais finir par parler de mon premier vélo ou de ma marque de gâteaux favoris, et je suis pas sur que ça intéresse grand monde ... Oh, je sais ! ELLIPSE TEMPORELLE !

Quelques années plus tard, j’étais déjà un jeune adolescent quand la grande Claire Delune se heurta à ce qu’on appelle pudiquement dans le métier « un creux » dans sa carrière. Adepte de la pensée positive, elle transforma cette absence de sollicitation artistique en, je cite «
une volonté d’offrir à son fils adoré une vie plus stable, plus normale. » Elle m’inscrivit alors au collège Françoise Dupont, en classe de cinquième. C’était une grande première pour moi, et je m’étais fixé un seul objectif : me faire des vrais amis à tout prix. Le problème, c’est qu’il y avait un monde entre ceux qui vivaient jusque là dans ma tête, et mes camarades de classe. Je suis vite passé pour le loufoque de service, plus intéressé par le Crime de l’Orient Express que par Super Pinguino. Et puis, niveau interaction sociale, j’étais un peu à côté de la plaque. C’est donc logiquement que je me suis tourné vers Internet, et que sous le pseudo de Nathan Stark, j’ai commencé à mettre en ligne mes premières histoires.  J’aurais pu rester isolé encore un moment … jusqu’à ce que je tombe dans la classe de Caline Bustier en quatrième. Douce et attentive, l’enseignante avait su, comme avec beaucoup de ses élèves au fil du temps, m’aider à m’intégrer en valorisant mes prédispositions à l’écriture, et en créant des liens avec les autres élèves de ma classe. En clair, elle m’a permis d’accéder à ce qui allait devenir ma meilleure vie, ouvrant les portes de mon imaginaire, et par extension, celles de mon amitié, à toutes celles et ceux qui étaient suffisamment curieux pour les passer. Très vite, je me suis retrouvé à jouer de la guitare dans un groupe, organiser des parties de jeu de rôle, et participer à la rédaction du journal du collège, avec une solide bande d’amis. Mais le meilleur restait encore à venir …

Pas mal ça, ca tease un peu, ca fait jamais de mal.

J'avais quitté le lycée depuis deux ans, quand ma vie, et celle de tous les parisiens, se trouva  bouleversée : Le Papillon était apparu, et avec lui le chaos et des supers vilains plus loufoques les uns que les autres, prêts à tout pour saccager la capitale. Passé la stupeur et l’effroi des débuts, j’ai bien vite réalisé ce que tout cela signifiait pour moi : une source d’inspiration inépuisable pour créer de nouvelles histoires ! J’ai donc ouvert mon blog dédié aux aux investigations sur les Super-Vilains, « Faites entrer l’Akumatisé ». En me basant sur les attaques factuelles de chacun d’eux, j’y tentais de dresser un portrait de ces victimes, d’établir leur liens, dans un but bien précis : celui de démasquer celui qui se cachait sous le masque du Papillon. Ladybug et Chat Noir ? Très peu pour moi. Ce qui fait une bonne histoire, c’est avant tout un bon criminel. Les héros ... c'est très surfait ! Même si j’étais bien évidemment très reconnaissant envers eux de nous sauver la mise à chaque fois, et en particulier la fois où je me suis moi-même retrouvé sous l’emprise d’un de ces papillons de malheur. Une expérience intéressante mais … non, je préfère ne pas trop ressasser.

Et une conclusion ? Non ? Jamais ? Tu t’enlises Nathan. Ton interview avec Nadja est dans 10 minutes, abrège.

Bref, après avoir signé un contrat avec un agent artistique fan de ma plume, me voila devenu Nathan Stark, auteur de romans à succès, grâce à ma série du  Phalène Noir, librement inspiré des agissement du Papillon, et adapté sous la forme d’enquêtes policières mettant en scène un détective anglais du nom de Desmond Blake. Opportuniste ? Peut être. Mais vivre de ce qui me passionne depuis que je suis enfant, ça n’a pas de prix. Je travaille depuis le confort de mon appartement parisien, où j’enregistre également mon blog, et surtout, où je suis aux premières loges pour assister à la prochaine attaque de super vilain. Allais-je finir par découvrir l’identité du Papillon ? Et si j’y arrive, qu’allais-je faire de cette information ? Tout ce que je sais, c’est qu’après des années à chercher ma voie, j’étais précisément là où j’ai toujours voulu être : en plein mystère !