Lâche-moi la grappe [PV Lalie]

Lalie, elle prend une grande inspiration quand on marque l'arrêt. Pouce, elle a dit sa beauté de la nuit. Donc c'est pouce, et elle attend, poings impatients contre son menton en sautillant sur elle-même qu'on lui donne de nouveau l'aval pour parler.

Toi, son inconnue ténébreuse, tu lui tourne le dos. Tes gestes rapides et paniquée n'échappe pas à la vigilance qu'elle te porte - mais Lalie, elle pense pas à ça, elle pense à rien si ce n'est à s'amuser de constater que les rayons de la lune ondule sous l'eau au-dessus du pont.
L'instant où elle manque de s'inquiéter et vite tarit par sa gothique qui fait volte-face.

— Oh ouiii une promesse du petit doigt ! Elle adore les promesses du petit doigt, elle adore les secrets. Promis promis promiiiis !!!

La blonde entrelace son auriculaire autour du tien, goûte avec délice à la froideur de ta peau et ton parfum enivrant de patchouli.
Pour toute affirmation, elle crache par terre, à côté de ses pompes, un filet de bave sillonnant le long de sa commissure jusqu'au seuil de son menton.
Elle en essuie les traces avec sa manche et déporte son entière attention sur toi. 

— Danitza c'est un jolie prénom !! C'est quoi comme origine ??? C'est Italien ?? Russe ?? Elle devine à la consonance mais n'a aucune culture. Moi, c'est Lalie ! Lalie, ie. Les gens l'écrivent parfois Lalie avec un y mais ce n'est pas si grave hiwhi, c'est mignon.

Lalie, elle n'aime pas brider les gens, les corriger serait leur enlever leur authenticité, ternir une part d'eux-mêmes qui les empêcherait de s'exprimer - et pour quelqu'un qui se nourrit essentiellement de l'énergie des autres, Lalie ne se fait pas actrice du moindre mouvement dans la conversation.

— Diiiis Danitzzaaaaaa, pourquoi tu te balades avec ton costume dans la nuit ?? Tu es une adepte de papillon ?? Pardon mais je ne te vois pas super-héroïne, ou alors tu serais comme le Joker hiwhi et moi je serais ta Harley Queen, qu'est-ce que tu en dis ?? C'est drôle non hiwhi.

Son rire strident entre en écho dans le tunnel a proximité, le son sonore se répercutant contre les parois aux pierres mousseuses. Instinctivement, Lalie a repris du territoire. Elle s'est approchée de toi et a enserré ses mains autour des tiennes, son petit gabarit sautillant pour t'atteindre, régi par l'excitation de la situation.

Le bout de ses chaussures, converse à paillettes redécorées à sa façon, touche les tiennes pendant que ses mouvements sont des plus en plus saccadés, à la hauteur de son expressément à te découvrir maintenant que tu as admis que vous êtes copines.
Un filet d'eau présent des dernières pluies sillonne un trajet prédéfini sur le chemin rocailleux et en éclabousse le tissu à mesure que son visage d'albâtre encadrée de boucles échevelées s'approcha de toi pour mieux détailler tes traits.

Elle avait hâte de te connaître, toi, sa nouvelle amie ; après tout, vous allez avoir toute la soirée pour ça !

Lalie, elle ne retient que les meilleurs aspects de la vie. Ce n'est pas elle qui se souciera de comment décrypter un visage pour sur-analyser les expressions et les placer sur une roue émotionnelle.
Ce n'est pas que tes froncements de sourcils ou la barre soucieuse sur ton front lui échappe, c'est qu'elle a décidé de ne pas donner un résultat à tout ce qu'elle voit.
Lalie, elle accepte que les autres ne soient pas toujours d'accord avec ses façons d'agir, mais elle ne se modifiera pas pour correspondre à une version d'elle-même falsifiée - elle sait, elle voit, c'est juste son esprit qui ne veut pas se lamenter si ses projections optimistes s'avèrent complètement en dehors de la réalité.  

Heureuse et pimpante de joie, elle ne laissera pas les autres contrarier les plans qu'elle s'imagine intérieurement, puisque l'échec de leur exécution marquerait une privation qu'elle reçoit comme une souffrance.
Lalie, elle veut vibrer, vivre : rien de plus.

La blonde voit que tu sèches quand elle te demande tes origines et elle décide d'alléger la conversation.

— T'en fais pas va ! T'as qu'à en choisir une qui te plaît et dire que c'est celle-là ou alors toutes les avoir en même temps hiwhi.

Son rire lui sert de ponctuation. À travers lui, elle minimise l'intensité du problème, l'esquivant sciemment, armée de sa bonne humeur naturelle.
Faut dire que toi non plus, tu n'as pas l'air de t'en préoccuper - alors pour Lalie, ça suffit.

— Ohhhww je vooOosi, t'as raison hiwhi, ce côté loup solitaire, ça te donne une dimension mystérieuse, j'aime bien !! Et la voilà en proie à l'envie, à l'idéalisation qu'elle se fait de toi.

Lalie, elle absorbe ton énergie, s'abreuve de ton essence et les transforme en vertus - mais ce n'est pas pour se comparer ou se dévaloriser : ce n'est jamais pour ça.

— Ah oui c'est vrai, t'as raison hiwihi, c'est ce que j'avais dit, mais tu sais, je ne crois pas qu'Amaël soit jaloux, je ne lui ai jamais posé la question en tout cas hiwhi, mais moi, je ne suis pas jalouse non plus, je suis même polyamoureuse !!

Pour la blondinette, la vie est une fête : on vit, on profite d'une suite de distraction et ensuite, on meurt. C'est aussi simple que ça, et c'est loin d'être triste selon son spectre de perception.
En revanche, le tien, elle ne le connaît pas et elle s'avère curieuse quant à la compréhension de ton raisonnement. Puisque tu as ouvert le débat, elle ne voit aucune restriction à s'en mettre quand elle s'enquiert :

— Papillon, il veut faire un vœu. Je sais pas trop c'est quoi, mais un vœu, c'est toujours merveilleux, comme pour les fêtes d'anniversaire quand on souffle la bougie, alors pourquoi ne pas l'aider à les récupérer ??? C'est ce que je veux faire en tout cas hiwhi. Mais toi, tes propres intérêts à toi, c'est quoi ?

Parce que tu as été particulièrement attentive à ses histoires au point d'en souligner les erreurs sans brusquerie, Lalie agit non pas parce qu'elle est redevable, mais parce qu'elle est toujours plus désireuse d'en savoir plus sur toi, sa beauté nébuleuse.

— Euhh je sais pas hiwhi. Elle sautille, faisant rebondir les pans évasés de sa mini-jupe. Ainsi, vos bras se balancent en équilibre, car sa main te met toujours le grappin dessus. C'est qu'il y a tellement de possibilités, tu vois ?

Votre reflet troublé par le mouvement lui apparaît brièvement dans une flaque d'eau, alors que vous la franchissez dans un mouvement souple. Lalie, elle aime cette ambiance : la nuit, la ville, les lumières et toi. Mue par l'importance des confidences entre amies et parce qu'elle est galvanisée de prolonger le moment, elle articule.

— J'aime pas trop choisir, parce que choisir un truc, c'est renoncer à un autre, alors qu'en fait, on ne sait pas, si ça se trouve l'autre choix, c'est extraordinaire aussi !!

Comme à son habitude, Lalie s'emballe vite, Lalie s'emballe fort, son inclinaison mentale pour l'optimisme la poussant à goûter à chaque nouvelle source de plaisir et à en user jusqu'à l'excès.

Et ce soir, son excès, Danitza : c'est toi.

— Et toi alors ?? Tu choisirais quoi si tu avais les deux ?

Sous les éclats de la lune ronde, Lalie suit la cadence de tes pas, marche à ton rythme, mais vit dans le sien. Tes confidences nocturnes lui font comprendre que tu l'estimes assez pour te confier.
Lalie, elle n'est pas toujours pertinente dans ses actions, par contre, on lui a souvent fait remarquer la qualité de ses observations - car même si elle part dans tous les sens, il semblerait qu'elle ait une prédisposition pour la justesse de ses commentaires.
C'est comme si elle-même ne s'en rendait même pas compte, et c'est ce qui justifie d'autant plus son talent.

— Pourquoi c'était pas facile ??

Malheureusement pour toi, Dani, Lalie ne se contentera pas du minimum. Tes aveux à demi-mots lui font éclore d'autant plus de questions sur la bouche qu'elle a de capteurs sensoriels sur la langue.
C'est que ça l'intrigue, ton train de vie, la difficulté des épreuves que tu as dû traverser, et toute ta vie finalement... Elle sait qu'elle ne pourra rien y changer, et honnêtement, elle n'a pas non plus la prétention de pouvoir te remonter le moral, mais la blondinette est certaine de pouvoir te donner une autre perspective, un point de vue différent qui pourrait reformater la façon dont tu vois les choses, la façon dont tu te vois - car, elle, elle te trouve merveilleuse ; et c'est dommage que toi, tu ne le vois pas.

Le contraste dans vos deux personnalités se remarque même jusqu'à votre façon de marcher. Lalie, elle observe tes mains glissées dans tes poches, ton pas lourd traduisant un certain malaise avec la situation, tandis que son pas, libre et ample, manifeste son aisance conversationnelle.  
Lalie évolue sereinement, son nez remuant légèrement quand elle capte une odeur de farine et de levure non loin d'un bâtiment jouxtant l'angle de la rue que vous empruntez. Les fours, encore chauds, envoie de l'air aux grilles d'aération extérieures, vous laissant profiter d'une brève tiédeur ambiante.
On dirait que les boulangers commencent la préparation de leur tournée pour la future journée à venir. À Lalie, ça lui donne déjà envie de croquer dans une bonne baguette croustillante et de la déguster sur le trajet.

— Tu préfères quoi dans le pain, Dani ?? Manger la partie craquante et farineuse ou le moelleux aéré de la mie ??

Là encore, au sujet du souhait, des différences vous distinguent. Tu sembles prendre ton temps à réfléchir à ce qui serait le mieux pour toi, alors que Lalie aurait finalement choisi quelque chose au hasard, malgré l'infinité des possibilités - pour ne pas y perdre trop de temps.

— Tu sais, pour ce genre de choses, tu n'as peut-être pas besoin de faire un vœu, hiwhi. Enfin, elle se dit que si tu en viens à réfléchir à un tel vœu pour te rendre justice, ce n'est sûrement pas quelque chose que tu peux résoudre toi-même. Il y a des gens qui restent figés à cause de la paralysie du choix. Toi, t'as l'air de savoir ce que tu veux, mais je me demande pourquoi tu as choisi celui-là ?? C'est pas quelque chose que tu peux déjà faire toi-même ???

Lalie comprend cette envie de changer des choses dans sa vie. On n'a pas toujours la vie dont on rêve, mais on peut quand même faire un bon gratin sans tous les ingrédients nécessaires. Suffit juste d'aimer les pommes de terre.

— Ouiii, il veut que je lui vole des Miraculous.((Oups... Voilà qu'elle a gaffé - encore.)) Mais faut pas lui dire, hein.

Lalie, elle est un peu tiraillée. C'est étrange, parce qu'elle est embêtée, mais pas vraiment en fait.
Elle ne veut pas t'empêcher d'avoir cette information maintenant que tu as dévoilé tes secrets, et que votre amitié s'est scellée d'une promesse du petit doigt, mais elle ne veut pas qu'Amaël soit triste s'il venait à savoir qu'elle a dit quoi que ce soit à qui que ce soit - mais, t'es pas qui que ce soit, et, dans le cerveau de Lalie, ça va vite.
Elle se dit que ce n'est pas un secret d'État, puis... tu es son amie maintenant, et Amaël est son futur mari !
Alors...
Alors ça ne devrait pas poser de problèmes ! Même mieux... elle a une idée de génie ! Elle va vous faire vous rencontrer, car elle vous adore respectivement et si vous en venez à vous apprécier, alors ses frasques tomberont dans l'oubli !

À mesure que sa pensée se matérialise dans son encéphale en surchauffe, Lalie a l'air de regarder un point au loin, sans se départir de son habituel sourire.
Elle ne refait surface que quand elle a la solution.

— JE SAIS !! Elle pivote vers toi, s'approche encore plus. Vous pourriez vous rencontrer ! Sache que Lalie ne questionne pas, elle suggère avec appui. Je suis sûre que vous allez trop bien vous entendre tous les deux en plus, hiwhi.

Elle agrippe ton bras en équerre, ta veste mouillée de la récente bruine refroidissant sa peau réchauffée par son excitation.

— Tu sais, il est un peu comme toi, des fois. Il tire la tronche. "Bonjour, je suis Amaël et je suis vraiment très très grognon." Elle fait semblant de froncer les sourcils, force sur sa voix et redevient toute pimpante la seconde suivante. HIHIHIHI, mais au fond, il est très gentil. Et toi aussi, tu es très gentille. Y a juste besoin de percer votre carapace ~

La fierté de vous percer à jour la fait bondir sur place. Lalie, elle ne peut pas réfréner les pulsions de son corps quand une émotion forte la submerge.
C'est qu'elle aime ça, être pleine d'émotion. Ça l'aide à se sentir vivante.

Rassure-toi, Lalie ne se formalise pas quand tu ne lui réponds pas. Elle te sait comme ça, et c'est ce qui fait tout le charme de ta personnalité.

Son bras contre le tien lui assure un soutien, lui apporte une proximité qu'elle sent qu'elle a déjà gagnée.
Progressivement, la blonde gagne un peu plus de terrain à fourrer sa tête contre ton épaule, malgré votre différence de taille.

— Moi, je préfère quand c'est croustillant !! Non, attends, moelleux ! Non, attends... En fait, je sais pas hiwhi.

La pression retombe comme un soufflé quand tu lui assures ne pas balancer sa bourde à Amaël. Ouf !
Bon, si tu avais voulu le faire malgré tout, Lalie ne t'en aurait pas voulu. Elle ne peut pas contrôler les gens, ni la direction qu'ils ont choisi de prendre. Mais elle aurait été triste qu'Amaël soit triste à cause de cette histoire, et pire encore, que tu te sentes triste si tout le monde est triste.

Alors, comme personne ne risque d'être triste, c'est parfait !

Lalie, elle rayonne quand tu acceptes sa proposition de rencontre avec Amaël.
Lalie aime rassembler les gens, que tous ceux qu'elle aime, s'aiment aussi. Elle voudrait faire une ronde avec le monde entier, tous les gens sur la planète, mains dans les mains, des chansons, et de la joie jusqu'au lendemain.

Mais le problème avec les lendemains, c'est qu'ils se lèvent...

— Quoi ? Déjà ??? Mais moi, je veux te suivre jusqu'au bout de la nuit ! Pourtant, un horizon jaune dépasse la pollution lumineuse, signe que le jour avale progressivement les derniers moments de la soirée achevée.

Le souvenir de cette nuit passée fourmille encore sur sa peau. Elle a assez d'énergie pour bondir encore et encore ! Lalie ne veut pas que ça finisse, mais aime chaque commencement.
Elle aime simplement ressentir chaque petit moment de la vie. Les saisons, les années, les mois, les semaines, les jours, les heures... Chaque petit instant mérite sa célébration propre.

Tout comme elle sort sous la pluie pour danser sous les nuages gris, elle adore aussi jouer dans le sable brûlant en plein après-midi de juillet. Lalie ne connaît pas la contrainte, ignore les conséquences et n'apprend jamais ses leçons.
Tant pis si la pluie l'a rendue malade, tant pis si le sable chaud lui a brûlé les genoux : elle a vécu ces moments, c'est tout ce qui lui importe.

Et il semble que ce soit pareil dans ses relations.

Lalie, elle a ses petits iris jaunes qui s'illuminent quand tu lui proposes ton numéro de téléphone. Bien sûr qu'elle le veut !

Libérant ton bras pour chercher son portable fourré à l'intérieur dans sa petite sacoche en plastique dur, elle extirpe un vieux modèle, mais dont la coque rose à strass reflète sa personnalité rayonnante.
Un goodie shiba est même suspendu aux côtés d'une tête d'Hello Kitty.

— Okkkk c'est noté, attend je t'appelle !!! Pas un instant, elle pense que tu lui as donné un mauvais numéro. Lalie voit la praticité de te donner son numéro par ce seul moyen. Tu vas m'appeler comment sur ton répertoire dis dis dis ???

Elle, elle va sûrement te nommer "inconnue nébuleuse" ou "Dani qui ne connaît pas son origine" ou peut-être "Corbeau" - des idées, elle en a à revendre.

Bientôt, l'heure est au au revoir. Lalie, elle accepte de remettre la partie à plus tard. Au fond, elle est collante mais jamais contraignante - parfois.

Elle tourne les talons, mais refuse de rentrer. Y a encore des choses à faire en ville.
Elle veut voir le soleil se lever.

Lalie, elle trouve une gouttière et s'aide de la structure verticale pour grimper sur un petit toit en dessous d'un plus grand.
Elle aime se percher en hauteur, ça lui offre une vision plus globale - et, mine de rien, même si maintenant, elle a un foyer avec une famille aimante, la petite blonde a encore ses anciens réflexes de SDF ; elle connaît les cachettes.

Sa main s'agite, te fait au revoir, même si tu ne la regardes pas, ton visage flanqué derrière ta capuche rabattue.

Le soleil arrive.