Asian style ! - ft. Kagami

Après quelques jours de congé bien mérités, tu avais repris le cours de ton travail. C'était un peu plus calme qu'habituellement... Peut être à cause de la fin de mois ? Certainement pas. Ceux qui venaient dans ce magasin ne connaissaient certainement pas le concept du rude fin de mois... Tu fais mine, mais dans le fond tu ne connais pas non plus réellement ce concept, mais ça, personne n'est censé le savoir. Par ailleurs, tu t'étais fait un petit plaisir, craquant pour un tailleurs bordeaux. Cette couleur t'allait bien au teint d'après certaines personnes de confiance, alors forcément, dès que tu trouvais un petit bijoux de cette couleur... Forcément tu craquais. Malheureusement, tu devais laisser cette petite trouvaille dans l'arrière boutique, n'ayant pas le temps de faire un aller-retour chez toi pour déposer tes achats.

Aujourd'hui tu travaillais avec Emma et Vincent. Ils étaient là pour gérer la clientèle et conseiller quand on avait besoin d'un professionnel pour être guidé. Bien sûr, tu aidais aussi sur ces points, mais en tant que directrice, tu avais d'autres choses également à faire, passant ta journée à aller dans ton bureau, puis à la caisse en passant en face des cabines d'essayages pour voir si on avait besoin de toi. Par ailleurs, tu vis une jeune femme, plus jeune que toi, le nez dans les vêtements. Sans doute avait-elle besoin de quelque chose. Tu venais t'approcher d'elle.

« — Bonjour jeune femme. Puis-je vous aider ou vous conseiller ? Cherchez-vous quelque chose en particulier ?  »

Aborder la clientèle était la première chose que l'on t'avait apprit dans le métier. Il faut avoir un bon contact. Le but est que le client soit satisfait, et en contrepartie qu'il mette de sa poche et qu'il achète quelque chose. Le commerce est un domaine particulier, mais un domaine qui te plaisait.

Typiquement, on pourrait penser qu'une directrice d'un si grand magasin était tout le temps derrière son bureau, à gérer l'entreprise et la paperasse du dit magasin, mais heureusement pour toi, ce n'était pas ton cas. Certes, tu passais 60% de ton temps à faire des papiers, mais les 40% restant, tu pouvais te permettre d'aller à la rencontre des clients. Pour avoir une bonne réputation, il faut toujours se montrer aimable, à l'écoute, savoir guider la clientèle de manière logique et précise sans passer par quatre chemins. Bien entendu, parfois, certains clients venaient avec une idée bien précise en tête et il était difficile de les conseiller sur une autre idée, tandis que d'autres clients venaient innocemment, "juste pour regarder", même si généralement, quand tu intervenais dans l'équation, les clients indécis repartaient toujours avec quelque chose dans les mains après que tu les ais aidé. C'est ça aussi être commerciale.

Par ailleurs, c'est pour cela que tu t'étais dirigée vers la jeune femme aux cheveux bleutés... Même si tu avais eu un léger mouvement de tête avant de te courber légèrement. Bien sûr que tu reconnaissais la personne en face de toi, c'était la descendante des Tsurugi, une famille asiatique extrêmement connue, surtout dans le domaine de la technologie. Tu te demandes comment tu avais fait pour ne pas le remarquer directement.

« — Oh! Madame Tsurugi. Je ne vous dérange pas ? Désolée, je ne vous ai pas reconnu.  »

Tu souriais, te redressant tout en prenant ce visage carré, simple mais agréable. C'était un visage que tu montrais à tous les clients connus, car tu ne voulais pas offusquer quelqu'un de renommé, tu penses que Gabriel ne te le pardonnerait jamais. Relevant la tête, tu cherchais dans la boutique ce que demandait la demoiselle.

« — Une robe rouge et noire ? Hmm... Malheureusement cela risque d'être compliqué. Ces deux couleurs ne sont pas vraiment en tendance actuellement... Je peux chercher dans l'arrière boutique mais je ne pense pas qu'il y ait de robe de ces couleurs...  »

Tu croisais une vendeuse et d'un mouvement de main, tu l'arrêtais, lui demandant d'aller chercher dans l'arrière boutique voir si il y avait une pièce de couleur rouge et noire.

« — Puis-je vous conseiller d'autres couleurs en attendant que ma collègue cherche quelque chose dans ces couleurs ? Vous avez des demandes particulières ? Car sinon je sais que ces derniers temps, le turquoise est très apprécié, cela irait à ravir avec vos cheveux d'ailleurs.  »

Tu avais l'habitude de servir de grands noms dans des domaines de toute sorte. Il faut dire que ce magasin est fréquenté par des personnes riches et rarement peu célèbres, donc tu savais jouer de ton charme en plus de savoir un peu les coutumes dans ce genre de monde. Parfois les soirées mondaines ou les soirées avec un but précis étaient les plus compliquées à conquérir au niveau vestimentaire. Il fallait toujours trouver la perle rare parmi d'autres perles rares, et ça, c'était ton travail. Esquissant un léger sourire, tu venais regarder la jeune femme qui semblait un peu perdu sur son choix de vêtement. Tu te doutes qu'il doit y avoir des demandes à respecter. Tu souriais un peu plus face à sa modestie. Ce n'était pas tous les jours qu'on croisait une personne aussi humble. Parfois des nobles ne se sentaient plus du tout quand tu les reconnaissais.

Un petit silence suivait, alors tu en profitais pour regarder deux trois vêtements qui étaient exposés pour tenter de trouver quelque chose qui pourrait lui sied. Tu connaissais la famille Tsurugi et tu avais eu l'honneur de rencontrer madame Tsurugi une fois. Tu ne doutais pas de ses qualités en tant que mère, mais tu penses qu'elle doit être assez stricte avec sa fille... Ce n'était pas une petite mission que l'on essayait de te confier. Mais si tu es directrice de ce magasin, c'est que tu sais ce que tu fais. Tu hochais la tête à sa demande.

« — C'est pour un gala ? Hmm, il vous faut une robe de soirée alors ! Vous avez un thème précis à respecter ?    »

Tu lui indiquais de te suivre tandis que tu l'emmenais vers un rayon énorme de robes très chic. Comme tu lui avais dit, le rouge n'était pas la couleur la plus présente, mais peut être que ta collègue trouvera quelque chose dans ce coloris. Tu venais prendre deux robes : une bleu turquoise longue, et une autre violette avec des paillettes, un peu plus courte.

« — Ce genre de coupe est très à la mode dernièrement. Vous pouvez... Et vous voulez des paillettes dessus ? Vous scintillerez et on ne pourrait voir que vous ! Ou alors sans paillettes, c'est plus sobre. Oh bien sûr nous avons d'autres couleurs, n'hésitez pas !  »

Avoir des demandes de clients compliqués faisait également parti de ton quotidien en tant que directrice de cette boutique de renom. Tu faisais au mieux pour les satisfaire ; même créer des pièces uniques à partir de pièces démodées et quelques chutes de tissus. Tu n'étais pas professionnelle dans l'art du vêtement, néanmoins parfois, tu avais des coups de génie que tu utilisais à bon escient. Tu te souviens une fois d'une vieille dame à la recherche d'une robe qui ressemblait aux robes des années 60. Comme son nom l'indique, ce n'est pas une robe actuelle, mais à l'aide de chutes de tissus inutilisés, tu avais réussi à arranger une tenue qui lui convenait. C'est ça, d'être multifonction. Tu penchais la tête alors que la demoiselle signait qu'elle avait pour habitude de porter des vêtements aux attraits japonais. Tout de suite, tu comprenais mieux la demande qu'elle allait te formuler.

« — Je vois, en effet cela me paraît être une bonne idée de montrer ses propres origines à travers ses vêtements.  »

Et tu utilisais toi-même cette philosophie. Il n'était pas rare te croiser avec des tenues haute couture que tes parents t'ont ramené directement de Chine. Il faut être fière de ce que l'on est. Tu hochais la tête quand elle demandait sans paillettes, et alors que tu réfléchissais à ce que tu pouvais lui proposer, la demoiselle te signait qu'elle s'était mal expliquée. Haussant un sourcil, tu venais croiser tes bras pour écouter ses rectifications: tu étais très patiente quand tu travaillais, donc tu l'écoutais doucement sans l'interrompre, cela serait mal poli de frustrer la fille Tsurugi, et tu ne veux pas avoir affaire à la matriarche Tsurugi, tu signerais ton arrêt de mort. Tu venais lui tendre cette robe turquoise tandis que tu lui répondais.

« — Je comprends parfaitement. Maintenant que vous le dîtes, je peux voir si il nous reste des kimonos venant d'une collection assez récente. Monsieur Agreste a eu la bonne idée de sortir une collection représentant différentes cultures, dont le Japon.  »

Tu lui souriais alors que tu redemandais à une vendeuse d'aller chercher si il restait des pièces nippones. Pendant cette recherche, tu guidais la demoiselle jusqu'aux cabines d'essayage.

« — Hm.. Malheureusement, si je dois m'appuyer sur la réputation de votre famille, je tends à dire que vous en êtes qu'au début de ce genre d'événements. Sauf si vous décidez de vous émanciper et de tenter une toute autre voix. Mais je suppose que plus vous grandirez, moins madame Tsurugi ne vous mettra de pression ; elle aura confiance en vous.  »

... Est-ce que tu t'avançais sur quelque chose dont tu n'étais absolument pas sûre ? C'est plausible, mais bon, des théories restent des théories et tu as exposé ton avis. Pendant que la demoiselle essayait la fameuse robe, Marie revenait avec quelques pièces de la fameuse collection dont tu avais parlé plus tôt : il y avait un kimono rouge ( image ) ; une robe japonaise (image ; et une robe asiatique ( image ). Heureuse de ces découvertes et du fait qu'il restait encore des vêtements, tu attendais que la demoiselle sorte de la cabine pour lui montrer:

« — Vous avez de la chance ! Il nous reste quelques pièces japonaises ; en France, la culture nippone est très appréciée, alors c'est presque étonnant qu'il reste quelque chose. Je vous laisse voir si quelque chose vous plaît.  »

Tu étais heureuse de voir qu'il restait quelques pièces de cette collection. Au moins tu allais peut être faire une vente en plus de vider les stocks, même si tu ne doutes pas un instant que tous les stocks seront vidés à un moment ou à un autre, alors tu ne te faisais pas trop de soucis à ce propos là. Voyant la demoiselle regarder les robes, tu restais de marbre : tu ne voulais pas influencer son choix, c'est à elle de choisir la robe qu'elle voulait, pas à toi de lui imposer un avis, surtout que tu n'étais pas familière avec la matriarche Tsurugi, donc tu te doutes que sa fille connaissait mieux ses propres goûts que toi. Tu venais lever les deux cintres des deux robes choisies par la jeune fille, laissant sur ton bras la robe qui ne lui plaisait pas : et tu la comprenais, tu n'aimais pas trop le style de cette dernière par ailleurs.

« — Bien sûr, tenez. C'est de bons choix.  »

Disais tu d'un sourire bien que tu avais penché la tête par curiosité quand elle débutait une phrase en signant qu'elle ne voulait pas montrer quelque chose. Montrer ses jambes ? Montrer ses essayages ? Tu ne le sauras sans doute jamais, et dans le doute, tu n'allais pas rétorquer, te contentant de sourire et la laisser essayer pendant que tu restais aux alentours, guidant des clients qui en avait besoin. Quand la demoiselle semblait avoir besoin de ton aide, tu allais vers elle, continuant de montrer cet aspect aimable de ta personne. Quand elle te parlait de corriger la longueur, tu venais lever les yeux aux ciel pour réfléchir quelques secondes avant de reprendre.

« — Bien sûr, cela doit se faire... Néanmoins, normalement je ne peux pas faire des retouches à tout va... Mais vu l'importance de votre nom cela doit être jouable. Je ne peux pas faire les retouches définitives tout de suite mais je peux vous montrer à quoi cela ressemblera. Si cela vous convient, et bien je vous ferais les retouches définitives. Laquelle voudriez vous retoucher ?  »

Après qu'elle t'ait montré la fameuse robe qu'elle voulait que tu retouches, tu la dirigeais vers l'arrière boutique, cherchant dans cette dernière des chutes de tissus qui avaient la même couleur et la même matière, heureusement pour toi, vous n'étiez pas en manque de choix, si bien que parfois tu pouvais te permettre quelques fantaisies, mais tu n'allais rien essayer ici, on ne sait jamais. Prenant la robe choisie, tu venais apposer quelques épingles ainsi que du scotch fait exprès pour le textile.

« — Il vous faudrait cette robe pour quand exactement ? Il faudrait compter au moins une bonne journée pour les retouches, ou un peu moins si c'est pressé : je peux aller plus vite.  »