Un grand pouvoir... [PV Adrien]

Le grand jour était arrivé. Tu sautillais sur place avec le carton dans tes bras ; le premier d'une très très longue liste. En faisant tes cartons, tu t'étais séparée de plusieurs affaires mais cela n'empêchait pas d'avoir une vingtaine de cartons à emmener dans cette nouvelle maison. Heureusement, il y avait suffisamment de place pour mettre toutes vos affaires car Adrien n'était pas à plaindre non plus !

Convaincre ta mère n'avait pas été très compliquée ; au contraire, elle avait même sauté de joie en apprendre que vous allez habité enfin ensemble ! Le père de Adrien avait été plus réticent à cette idée... Tu n'étais pas une inconnue donc vous aviez gagné 5% dans le débat mais vous aviez ramé très longtemps pour obtenir une réponse positive de la part de Monsieur Agreste. Une réponse qui s'était accompagnée d'un certain nombre de conditions que Adrien devait accepter sans rechigner.

Vous aviez trouvé la maison de vos rêves -car vous aviez beaucoup de conditions- après plusieurs visites ! Vous aviez signé les papiers, reçus les clés et c'était enfin le moment d'entrer officiellement dans cette maison. Dans un grand sourire, tu ouvrais la porte d'entrée pour constater que la maison était dans la même état que lorsque vous l'aviez visité : vite et qui sentait un peu le renfermé. Le camion de déménagement devait arriver d'ici deux heures.

Tu posais le premier carton au sol et avançais vers les fenêtres pour ouvrir tous les volets et laisser une fenêtre ouverte, histoire d'aérer un petit peu. Il faisait encore un peu frais mais il fallait aussi pouvoir se débarrasser de l'odeur ! Depuis que tu étais dans cette maison, tu étais totalement détendue ; tu avais la sensation d'avoir un vrai chez toi. Tu te tournais vers Adrien, un grand sourire aux lèvres.

- A nous la liberté ! Dis-tu en sautant de joie. On va choisir nos chambres le temps que le camion arrive ?

C'était donc ça la liberté ? Pour la première fois de ta vie, tu n'avais pas la boule au ventre en entrant "chez toi" et ça faisait bizarre ! Tu te tournais vers Adrien, un grand sourire aux lèvres ; lui aussi semblait ravi de ne plus vivre avec son père ! D'ailleurs, tu avais proposé à Monsieur Agreste de venir boire un café de temps à autre mais la proposition était certainement entrée dans une oreille pour ressortir par l'autre... Tu avais essayé d'apaiser le départ mais tu n'imaginais pas Gabriel venir dans votre petite maison.

De toute façon, ce n'était pas encore le moment pour inviter des personnes. Votre maison était totalement vide et il fallait partir à zéro ! Aucun meuble, aucune décoration... Tout devait être acheté de A à Z et les nombreuses heures dans les rayons de IKEA l'avait bien prouvé. D'ailleurs, le camion qui devait livrer les cartons et meubles ne devaient arriver que plus tard alors comme l'avait proposé Adrien... C'était le moment ou jamais de choisir sa chambre !

Comme des enfants, vous vous dépêchiez de grimper les escaliers sous les rires et sourires. Une fois arrivés à l'étage, nous nous repâtissâmes les chambres qui étaient plutôt très grandes ; après tout, vous aviez accumulé un beau capital suite aux nombreux contrats accumulés. Comment dépenser tout cet argent ? Eh bien, le déménagement avait pas mal diminué tes ressources ! C'était plutôt cher de s'installer.

- C’est bon d’être en vie !

- A qui le dis-tu ! Tu aurais dû voir le sourire de ma mère lorsque j'ai dis que je voulais emménager avec toi !

Elle était RA-VIE. Pour la première fois de ta vie, tu avais l'impression qu'elle était fière de toi... Elle s'imaginait certainement que vous étiez tombé amoureux et que c'était un premier pas vers le mariage ; si seulement elle savait la vérité... Malheureusement, avec toute cette histoire, tu avais eu le droit à quelques rappels sur les bonnes mœurs : pas d'enfant hors mariage. Voilà que tu avais rapidement mis un terme à cette conversation bien gênante... Oui oui, pas de soucis là-dessus !

- J'imagine déjà la tête des journalistes quand ils vont apprendre ça ! "Théoxane de Salois et Adrien Agreste vivent enfin ensemble... Bientôt le mariage ?" Dis-tu sur un ton ironique.

Oui, les journalistes allaient s'emballer en apprenant cette nouvelle... Tu ne comptais pas cacher cette information et pour la première fois, tu t'en fichais pas mal des gros titres des paparazzis. Tu avais hâte de pouvoir inviter des amis dans ton chez-toi et surtout, pouvoir inviter Dylane... Peut-être que tu trouverais le courage de lui dire ce que tu ressentais, maintenant que tu ne craignais plus d'être épié par ta famille.

- D'ailleurs, tu souhaites faire une... pendaison de crémaillère, je crois que c'est comme ça que l'on dit ?

Les journalistes allaient jaser sur votre dos, c'était un fait. Deus grands noms de la mode habitaient ensemble, en plus une fille et un garçon ! Les journalistes allaient forcément s'imaginer un projet de mariage et fonder une famille tous les deux. Mais le plus important est que vous soyez au courant de la vérité, non ? Bien que tu redoutais les gros titres ! Tu ne voulais pas que Dylane s'imagine des choses complètement fausses. Tu devais absolument lui en toucher quelques mots.

D'ailleurs, tu demandais plus de détails concernant le futur dans cette maison ; tu avais entendu parler des pendaisons de crémaillère lors de l'emménagement... Tu ne savais pas en quoi cela consistait ni pourquoi cela portait un nom aussi barbare. Ce genre de petite fête se faisait une bonne correctement installé ; tu regardais la pièce vide dans laquelle vous étiez... Ca allait prendre du temps, non ? Mais d'ailleurs, qui pourrais-tu inviter pour fêter cette bonne nouvelle ? Dylane accepterait-elle de venir ?

- Cette maison est parfaite, vous l’avez très bien choisie !

- Et comme ça, tu pourras vagabonder quand tu veux où tu veux, ici.

Tu serrais légèrement les dents... Alors oui, mais tu apprécierais qu'il n'entre pas dans la salle de bain pendant que tu es sous la douche ou dans ta chambre lorsque tu te changes. Tu étais très pudique et tu n'avais pas du tout envie qu'il te regarde te changer... Tu ne voulais pas casser l'ambiance tout de suite mais tu ne manquerais pas de mettre quelques points sur les i concernant ces vagabondages.

Tu regardais Adrien se lever et s'approcher des cartons pour commencer à les déballer... Tu laissais échapper un petit soupire peu motivée à l'idée de devoir tout remettre en place. Mais qui le ferait, sinon ? Tu te levais et t'approchais d'un carton pour commencer à déballer les affaires également ; et encore, les gros meubles n'étaient pas encore arrivés ! Tu espérais qu'ils allaient monter eux même les meubles car tu n'avais jamais bricolée de ta vie.

- J'espère que l'odeur va disparaître rapidement... !

Tu fis une légèrement grimace... Oui, cette maison avait été fermée pendant plusieurs mois donc c'était normal que l'odeur de renfermé soit si présente mais ce n'était vraiment pas agréable ! Tu sortais les affaires petit à petit avant de regarder ta montre ; le camion ne devrait pas tarder à arriver. Tu avais hâte que cette maison prenne forme ! Tu tournais ton regard vers Plagg.

- Mmh Plagg... Est-ce que les kwamis dorment ?

Tu penchais la tête sur le côté en attendant la réponse ; tu voulais bien connaître le rythme de vie d'un kwami maintenant que tu vivais avec l'un d'entre eux. Y avait-il des heures où tu devais faire moins de bruits ? En fait, tu ne savais pas trop comment tu devais te comporter avec un kwami.

- Et... Tu manges autre chose que du fromage d'ailleurs ? Histoire que je sache quoi acheter lors de mes prochaines courses.

Donc les Kwamis, c'est comme un animal de compagnie ? Tu gardais cette réflexion pour toi, de peur blesser Plagg... D'ailleurs, tu en venais à te demander si les Kwamis pouvaient être malade ; si oui, comment on soignait un Kwami ? Tu pinçais légèrement les lèvres en te rendant compte qu'il s'agissait d'un sujet si flou... pourtant, tu étais réellement intéressée par ce nouveau monde.

Tu te mis en tête d'avoir une conversation sérieuse avec Plagg, si il acceptait de répondre à tes questions car vous aviez été interrompu par l'arrivée du camion. Tu descends rapidement les escaliers pour ouvrir la porte aux déménageurs qui ne perdirent pas de temps à se mettre à la tâche. Ils s'occupèrent des meubles les plus lourds tandis que vous vous occupiez de sortir les autres cartons ; peut-être que vous n'auriez pas dû vous emballer autant sur le choix des meubles ?

Le soir venu, tu étais dans la chambre pour essayer de l'organiser selon tes goûts ; tu ne cessais de déplacer les petits meubles, les petits objets et autres. Tu n'arrivais pas à être satisfaite et te reconnaître dans cette pièce ; tu avais voulu changement radicalement de décoration par rapport à ton ancienne chambre mais... mais tu n'étais pas convaincue. Tu étais tellement concentrée dans la décoration de ta chambre que tu n'entendis pas tout de suite ton ami entrer dans la pièce.

Monsieur Agreste n'avait pas tardé à contacter son fils pour lui rappeler la part de son contrat : il devait partir pour Milan dans deux jours, pour une semaine. Tu pinçais les lèvres et baissais les yeux avant de souffler du nez... Sûrement voulait-il vérifier que son fils respectait bien les conditions. Ce manque de confiance était triste mais c'était également le moment ou jamais de prouver que vous étiez adultes et que vous teniez parole. Quant à la crémaillère, eh bien, elle pouvait attendre son retour.

- Mais au-delà de la crémaillère… Paris a besoin de Chat Noir...

- Hum...

Tu captes le regard entre Plagg et Adrien avant qu'ils ne posent leur yeux sur toi... Tu fronçais les sourcils. Tu avais peur de comprendre. Ton ami ne perd pas de temps à exposer à voix haute ce que tu redoutais : il te proposait de le remplacer dans le rôle de Chat Noir le temps de son absence. Tu sentis ton cœur battre d'un seul coup. Tu ressentais un mélange de peur mais aussi de fierté d'être choisie... Mais, tu étais pas certaine d'avoir le profil.

- Je.. euh.. Adrien.. Je ne peux pas. Il s'agit de ton Miraculous...

Tu savais bien ce que ça voulait dire : il avait une totale confiance aveugle en toi. Tu avais bien compris que ces petits objets étaient à protéger au péril de leur vie et surtout, qu'il n'était pas à confier au premier venu. Tu hésitais longuement, très longuement... trop longuement peut-être. Ce n'était qu'une petite semaine, Paris n'avait peut-être pas de son Chat Noir ? Mais si il se passait quelque chose de grave, ce serait suspect que Chat Noir n'intervienne pas.

- Je ne sais pas si je serais capable de... de faire tout ce que tu fais.

Tu t'imaginais sauter de toit en toit comme il avait l'habitude de le faire mais... serais-tu seulement capable de faire une telle chose ? Est-ce que c'était intégré dans le costume ou allais-tu devoir subir un entraînement intensif pendant deux jours ? Et en même temps, si il se passait quelque chose de grave dans la Capitale, tu regretterais de ne pas pouvoir intervenir pour sauver les innocents.

- Bon... J'accepte. Je ferais en sorte d'être à la hauteur de ta réputation.

Mais alors là, hors de question d'aller draguer Ladybug.

Tu avais posé tes mains sur ton visage pour prendre le temps de réfléchir à tout ce que ça signifiait : tu allais être Chat Noir... Peut-être qu'une seule semaine mais c'était déjà beaucoup trop pour toi ! Serais-tu capable de combattre un akumatisé ? Oh tu espérais sincèrement que que Papillon soit tranquille pendant les vacances du vrai Chat Noir. Tu avais l'impression que ton cœur allait cesser de battre lorsque tu remarquais qu'il avait retiré sa chevalière... Oh, alors ça allait réellement arriver. Tu n'arrivais pas à réaliser !

- Théoxane Gabrielle De Salois, je te confie le miraculous du Chat Noir.

D'un point de vue extérieur, cela ressemblait à une demande en mariage... Si ta mère regardait pas la fenêtre, elle pourrait s'y méprendre au vu de ta posture et surtout lorsque Adriren prit ta main pour y glisser sa bague. Tu craignais que la bague soit trop grande pour tes doigts mais à ton grand étonnement, elle était parfaite... On pourrait même croire qu'elle était faite pour toi ! Tu laissais échapper un rire sincère lorsqu'il parlait du fait que ce serait la seule bague qu'il passerait à ton doit ! Ta pauvre mère risquerait de faire une attaque si elle venait à entendre ça.

Tu prends le temps d'observer cette fameuse chevalière et regarder Plagg... Tu ne savais pas si cette situation faisait plaisir au Kwami. Tu écoutais attentivement les recommandations de Adrien : rien de bien sorcier pour se transformer, c'était même très enfantin. Tu pinçais les lèvres en te demandant si tu allais avoir le même costume que Adrien ; est-ce que tu serais capable de voltiger de toit en toit également ?

- Bon... D'accord... Plagg... Transforme-moi s'il te plait.

Tu fermais les yeux ayant peur de ce qu'il pourrait t'arriver ; Plagg est comme absorbé dans la bague changeant ainsi la couleur du bijou et puis, une lumière verte t'entoure, te transformant petit à petit. Tu ouvris finalement les yeux et par réflexe, tu baissais le regard et tu remarquais que ta poitrine était mise en avant voire presque dénudée ! Horrifiée, tu te dirigeais vers un miroir pour observer le costume que tu portais avant d'hurler :

- Je ressemble à une prostituée !

Tes cheveux étaient désormais noués en queue de cheval, dégageant ton visage qui était masqué au niveau des yeux. Tu portais une sorte de collier avec un petit grelot, rappelant ceux des chats ; quant à ta tenue, il s'agissait d'une tenue très moulante et très décolleté... Tu avais également des petits froufrous blancs au niveau des bras, de la taille et de la poitrine. Tu essayais de relever le décolleté afin qu'il soit moins plongeant mais rien n'y faisait, le costume ne bougeait pas !

- Je ne peux pas me présenter comme ça !! Oh mon dieu, mais qu'est-ce que les gens vont penser de moi... Tu te tournais vers Adrien. Pourquoi ne j'ai pas eu quelque chose simple comme toi ?