Depuis sa conversation avec son bon ami Adrien, Kagami semblait avoir récupéré toute la force qui la caractérisait. Bien sûr, il n'y avait aucune garantie que sa mère ne lui provoquerait pas une nouvelle contrariété ; néanmoins, il valait mieux qu'elle soit prête à s'affronter n'importe quoi car aujourd'hui était précisément l'un de ces jours.

Et le fait était incroyable, mais il était surtout réel. Madame Tsurugi était seulement arrivée jusqu'à l'établissement scolaire pour la réprimander ! Ses raisons ? Bon, c'était vrai aussi que Kagami était arrivée trop tard à la maison la dernière nuit après avoir été absente dans une réunion de son travail, et même si la fille n'était pas vraiment préoccupée, c'était évident qu'elle ne voulait pas discuter de ça.

— C'est très honte, mère. Et non pour moi, mais pour vous —a répondu la Japonaise, en maintenant le calme bien qu'elle ne soit pas si tranquille en son for intérieur—. Je ne peux pas maintenant monter dans la voiture car je dois remettre un projet. Ce sont les dernières semaines de mon cours. Je sais que vous pouvez le comprendre.

Ou non. Parce que la vieille Tsurugi a insisté et a réussi changer le visage de Kagami pour un moment, mettant en évidence ce que la jeune femme voulait autant cacher ses collègues : son manque de liberté, le fait de ne pas être celle personne réellement capable de mener à bien toutes celles expectatives de sa mère et la manque de considération que la dame avait vers sa fille. Sérieusement ? La matriarche ne pouvait pas attendre ? Les collègues de l'étudiante étaient là, regardant la situation ridicule. La fille s'est mordue les lèvres, inquiète, mais elle ne s'est pas soumise.

— Je dois assister à mon cours.

Kagami a finalement fui de la manière la plus digne possible et est entrée dans l'établissement. La première personne qu'elle a trouvé dans le lieu a été son professeur de sociologie et l'a salué, mais la jeune femme ne peut pas maintenir le regard longtemps.

L'indication de son professeur l'a surpris, mais Kagami a cessé sa marche pour regarder l'homme et après lui suivre. Beaucoup de choses ont été celles qui ont envahi sa tête à ce moment-là, bien qu'un peu de honte et un peu de curiosité soient celles qui se distinguaient entre toutes parce qu'elle ne savait pas quelle serait laquelle l'enseignant lui dirait.

Évidemment, la Japonaise n'était pas préparée pour le sujet suivant. Elle a froncé les sourcils et a respiré profondément, sachant que s'exposer de cette façon était « inapproprié » mais… oui, ce qui semblait inapproprié était précisément celui que sa mère détestait et par conséquent c'était adéquat pour elle-même. Son visage a montré alors un sourire subtile.

— Parler n'est pas ma meilleure habilité, professeur. Pourtant, j'apprécie beaucoup d'avoir l'opportunité de converser sûr ça —a accepté la jeune femme, montrant du sérieux et de l'intérêt comme il faut et rappellant aussi la différence entre la théorie et la practique, même si cette façon de practiquer n'était pas précisément celle qu'elle ait souhaité.

Bien sûr, quelques doutes sont arrivés dans sa tête pendant que Tsurugi attendait la réponse de l'homme. Ces doutes étaient définitivement une petite preuve de sa lutte interne et elle pouvait reconnaître le sentiment malgré son intention de le dissiper. Pour ça, la jeune femme étudiante ne s'est pas empêché de dire :

— Et bon, je suis désolée parce que je sais qu'il y a quelques choses qui devraient se parler définitivement à l'intérieur de la maison, en privé. Ce a dû être gênant pour vous.

La jeune femme savait très bien que le professeur Lim était, sans aucune doute, très différent des autres. Après tout, depuis la première fois que l'homme s'est présenté face à son groupe, a été notable qu'il était libre de modèles et pour cette raison elle l'admirait. Quelle malchance que la matière de l'enseignant ne soit pas la préférée de Tsurugi !

— Je ne…

La fille a hésité en contre de sa propre volonté. La situation avec sa mère était encore sûrement très mauvaise si une voix d'autorité réussissait à l'intimider de cette façon. Pour ça, la Japonaise n'a pas pu s'empêcher de se souvenir les mots de son ami et admettre aussi que toute aidé devrait être bien reçue. Un autre point de vue, peut-être plus objectif, l'aiderait à mieux traiter ce problème.

— J'apprécierais beaucoup que personne intervienne entre ma mère et moi —a commencé Tsurugi, tentant de sembler firme—. Non d'une façon si directe. Ce serait lui donner la raison —une chose que Kagami voulait réellement nier à la dame.

Ça dit, la fille a apaisé ses émotions et a suivi la conversation sans mentir à l'homme, mais surtout sans se mentir elle-même.

— Madame Tsurugi a certaines expectatives à la tête, les mêmes qu'elle souhaite que j'atteigne. Évidemment, j'ai été éduquée pour faire bien les choses tout le temps, et en fait j'aime être une personne qui assume bien ses responsabilités mais...

Et il n'y avait aucun mensonge sur ça, Kagami avait déjà une personnalité qui ne le permettrait jamais être déloyale à ses actions ou à ses mots.

— Cette nécessité de liberté est plus forte chaque fois. Je veux vraiment prendre quelques décisions sans que ma mère ait une opinion pessimiste qui m'oblige à abandonner tout. Car je suis consciente que toute action implique un risque, mais ce n'est pas le sens de la vie même ?

C'étaient des sentiments contradictoires qui ont maintenu Kagami en un silence amer. Les mots de son professeur étaient durs, mais ils ont aussi été très précis. En fait, la jeune femme Japonaise n'a pas tardé à souvenir plusieurs des phrases que sa mère a de l'habitude de lui dire, les mêmes phrases jusqu'à maintenant avaient toujours limité ses décisions.

Souriant face à la sincérité de l'homme, la fille ne pouvait pas s'empêcher d'avoir confiance en lui car il s'était exprimé d'une façon très résolu pour partager son point de vue avec elle. En plus, il lui donnait des donnés sur lui-même, étant une chose que la plupart des gens préfèrent cacher aux autres et... C'était pas une chose admirable ? Pour elle, il l'était.

— Ce n'est pas comme ça. Pour moi, c'est important que vous partagiez votre propre expérience. Cela me donne une certaine confiance, m'aide à mieux comprendre mes pensées et mes intentions. C'est-à-dire, si vous montrez l'exemple, c'est plus facile d'admettre qu'il y a raison dans votre mots car ils seraient d'un conseil sage, non seulement suppositions.

Et évidemment, la perspective de sa mère était différente. La matriarche Tsurugi ne voulait pas admettre qu'elle était aussi une personne soumise à des erreurs, ou qu'il y avaient quelques aspects de sa vie qui pouvaient ne pas réussir à cause de ses propres décisions. Malheureusement cette dame se considérait parfaite, mais Kagami était une femme plus humble.

— Maintenant, je voudrais savoir... —la fille a fait une pause, en pensant à la meilleure manière de lui dire la chose suivante—. Avez-vous demandé de l'aide à quelqu'un ? Ou avez-vous été seul à ce moment-là ?

La jeune femme Tsurugi n'avait pas peur de se débrouiller tout ça dans la solitude. Elle savait que son ami Adrien serait un bon soutien chaque fois qu'il faille nécessaire, le garçon l'avait déclaré de cette façon, mais la fille ne voulait pas lui causer du dérangement tout le temps. Existait-il une manière précise de le faire sans devenir une charge ?

Après avoir écouté son prof, Kagami a confirmé que sa connaissance de la vie était nulle. Des bonnes notes dans l'école n'étaient pas suffisantes, une préparation académique n'était rien s'il n'y avait pas un intérêt pour les autres. Et la matriarche Tsurugi se vantait d'offrir la technologie de son entreprise au profit de la société mais, de la même manière, la dame ignorait ce dont sa fille avait besoin pour évoluer comme personne. Tout ça était ironique et aussi ridicule ! Néanmoins, à quelque moment la fille japonaise devrait admettre et apprendre que l'unique personne capable de résoudre sa situation était elle-même. Les coupables pourraient être beaucoup de gens, mais elle était celle qui vivait tous les jours avec elle-même et avec les résultats de ses décisions.

— Je ne suis pas seule. Et je ne veux pas être seule —la fille a subitement dit, prenant les notes mentales nécessaires pour modifier sa situation—. Il n'y a aucun sens de la vie en solitaire, pas pour moi.

Ensuite, Tsurugi a pris la carte de visite et a décidé que ce serait l'une des premières choses pour chérir pendant ce surgissement de son nouveau concept de vie. Un petit pense-bête de ce qu'elle voulait réussir à partir de maintenant.

— Merci beaucoup, professeur. J'espère que la prochaine fois que nous parlerons, je pourrai vous partager une nouvelle version de moi-même.

Et sans le dire plus, Kagami a clos sa promesse avec une poignée firme de main. Peut-être que le poids de cette conversation fera des ravages plus tard, mais il faut dire que le premier pas n'est jamais facile et que le plus important était de l'essayer au moins. Oui, aujourd'hui, son vrai combat venait de commencer.