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Mar 28 Juin - 14:09
Ceux que Dieu oublie d'aimerAurore Dubois et Sandra Aran
La nuit a été courte. J’étais sur le dossier d’une cliente qui a besoin d’être discrète, par rapport à sa demande et son métier. Une bonne sœur, paraît-il, est mariée au bon Dieu, mais vraisemblablement, pour celle-ci, avoir un compagnon qui n’est pas un concept vague et intangible semble être une idée plus intéressante. Ledit compagnon qu’elle a rencontré sur un site prévu à cet effet lui était encore trop inconnu à son goût, donc elle a dû m’appeler pour avoir plus d’informations et vérifier que l’homme est digne de confiance. En soi, elle aurait pu le faire toute seule. Mais c’est une cousine, alors je peux bien faire un geste pour elle. De toute façon, les affaires en ce moment sont assez calmes. Ma cousine, la bonne sœur pas si fidèle à son « patron » que ça m’a demandé de lui envoyer les infos que j’ai pu obtenir sur son amant potentiel. Sauf que je ne procède pas de la sorte. Les dossiers ne sont jamais transmis par voie postale ni électronique, question de principes et de prudence… Je me rends personnellement sur son lieu de travail pour lui transmettre. Problème : La bonne sœur ne travaille pas dans un couvent ou une église. Mais dans un orphelinat.

Je passe le portail d’acier. Alors que je marche dans la cour, je reste droite, regardant autour de moi les enfants qui jouent. Certains me regardent défiler avec mon tailleur pantalon noir, mes chaussures cirées impeccables et mon trench-coat beige, s’imaginent probablement que je pourrais repartir avec l’un d’entre eux et lui promettre une vie meilleure, comme le ferait à priori à peu près n’importe quel adulte qui passe la porte. Je continue de marcher vers une bonne sœur que j’interromps lors de sa petite correction sur une gamine. Je la regarde de haut en bas. Les bonnes sœurs se ressemblent toutes vues de loin, mais ce n’est pas celle que je cherche. Je la questionne alors qu’elle maintient fermement le poignet de la petite.    

- Bonjour. Je cherche Mademoiselle Emmanuelle Mangin.
- Sœur Emmanuelle, vous voulez dire ?
- Certainement. Où puis-je la trouver, s’il-vous plaît ?
- C’est pour ?
- Je dois lui faire parvenir un dossier important en main propre.
- Vous entrez dans le bâtiment. Vous prenez les escaliers et au premier étage vous allez au fond du couloir de gauche.
- Merci.

Cette femme est aimable comme une porte de prison. Elle ne devait certainement pas aimer être interrompue dans un châtiment corporel à base de coups de règle en bois sur le bout des doigts. J’ose à peine imaginer la souffrance que la petite doit ressentir. Je me demande même si elle a vraiment mérité cette punition. Étant fille de militaire et avec cinq ans dans l’armée, je n’ai jamais vu ça… Quelque chose me dit que ses méthodes d’éducation remontent à plus d’un siècle… Mais je continue de marcher vers la porte du bureau de Sœur Emmanuelle, comme ils l’appellent ici. J’imagine que l’appeler « Mademoiselle Mangin » ici aurait été inadéquat pour parler d’une femme qui aurait épousé Dieu. Je frappe à la porte. Trois coups. Puis je rentre. Sœur Emmanuelle est à son bureau. Elle a beau n’avoir que quelques années de plus que moi, elle a les traits tellement marqués qu’elle pourrait être sa mère. Ça vieillit, les robes de bonnes sœurs, n’est pas Whoopi Goldberg qui veut…

- Bonjour, Emmanuelle. Le dossier que tu m’as demandé sur qui tu sais.
- Parfait, merci Sandra. Je n’ai pas le temps de le lire pour l’instant, penses-tu pouvoir me dire si.. ?
- Fréquentable et sûr. Rien à signaler.

Prête à faire des infidélités au bon Dieu, certes, mais pas avec n’importe qui. Je ne peux pas lui garantir qu’il ira à la messe tous les dimanches, mais il n’a pas de cadavres dans son placard. Alors qu’on allait aborder la question du paiement, quelqu’un frappe à la porte du bureau avec la force d’un bœuf. La sœur tortionnaire, peut-être ?

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Mer 29 Juin - 12:38

DUBOIS
Aurore

ARAN
Sandra

Ceux que Dieu oublie d'aimer
C’était une chaude journée de Juin. Depuis quelques temps, la météo en faisait voir de toutes les couleurs à nos amis Parisiens. Des températures relativement hautes, des pluies diluviennes, des orages à en faire trembler les enfants de l’orphelinat. Les chambres se rapprochant plus d’un couvent que d’un hôtel, ne disposaient pas de climatisation et ça les enfants le ressentaient car leur sommeil était plus que perturbé. Et lorsqu’on dort mal, les nerfs sont généralement à vifs. Imaginez des dizaines de gamins, les uns sur les autres à suffoquer. Disputes, échauffourée, ce jour-là cela n’arrêtait pas. Heureusement, tout le monde pouvait compter sur Aurore qui avait eu une idée fort sympathique pour arranger tout cela. En effet, cette dernière avait eu la charmante idée de récupérer dans la salle des fêtes, des ballons de baudruche qu’elle remplirait d’eau et en faire une bataille géante dans la cour.

Son plan était plutôt bien ficelé, les ballons étaient déjà dans ses poches, il manquait seulement l’eau qu’elle allait récupérer dans la cour sur les vieux robinets extérieurs. Pour se faire, il lui fallait un complice et qui de mieux que Justin, le petit roux de l’orphelinat plutôt enclin à faire les quatre-cents coups. C’est alors à deux qu’ils riaient sournoisement en regardant leurs bombes prendre formes. Malheureusement c’était sans compter Sœur Dolores qui était constamment à l’affût de la moindre bêtise. Ce n’était pas des yeux qu’elle avait, mais des radars. On aurait dit qu’elle sentait la connerie à des kilomètres, toujours là où on ne voulait surtout pas qu’elle soit. Et cette fois-ci encore, elle ne les avait pas loupés ! La vieille mégère débarqua dans la cour à une vitesse folle, les sourcils froncés, prête à en attraper un.

Comme toujours, c’est Aurore qu’elle attrapa par le poignet, lui faisant lâcher prise sur sa bombe qui éclata sur les souliers de la Batman Religieuse.

« Mademoiselle Dubois ! » grogna-t-elle. « Vous avez encore une fois décidé de vous faire remarquer par vos âneries ! »
« Mais non Sœur Dolores, je… » dit-elle la voix tremblante
« Il n’y a pas de mais qui tienne ! Une correction ! C’est la seule chose que vous avez gagné ! » hurla-t-elle sèchement tout en sortant sa règle en bois avec laquelle elle allait punir Aurore en lui tapant sur le bout des doigts.

Pendant qu’elle laissait Justin partir pour s’occuper uniquement du cas Dubois, une dame très élégante lui demanda le chemin. Sœur Dolores gardant sa prise sur le poignet de la petite tenta tant bien que mal de cacher sa colère face à un autre adulte, qui ne semblait pas dupe. Ce bref échange suffit à la religieuse pour légèrement se calmer.
« Très bien Mademoiselle Dubois, vous allez me suivre dans le bureau de Sœur Emmanuelle et y rester jusqu’au dîner ! »

C’est dans un silence de plomb qu’Aurore se faisait trainer à l’étage de l’orphelinat. Comme souvent, elle sentait une lourde fatigue monter. Les multiples émotions qu'elle venait de ressentir faisaient une nouvelle fois resurgir sa maladie. Peur, injustice, tristesse, c'était un trop plein pour la gamine qui voulait simplement s'amuser. Une fois arrivées à l'étage, et après avoir toqué à la porte, Sœur Dolores expliqua à Sœur Emmanuelle ce qui venait de se dérouler dans la cour. Elle lui indiqua le coin du bout du doigt et s'apprêta à quitter la pièce, laissant Sœur Emmanuelle, Mademoiselle Dubois, et l'inconnue dans le bureau. Aurore n'ouvrit plus la bouche et ne prêtait aucunement attention aux échanges des deux adultes. Le front contre le mur, elle se mit même à somnoler.
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Mer 29 Juin - 17:54
Ceux que Dieu oublie d'aimerAurore Dubois et Sandra Aran
Emmanuelle autorise la personne à entrer. La confidentialité semble être un concept abstrait pour les bonnes sœurs. Je me demande comment elles font lorsqu’il s’agit de passer par un confessionnal. Je tourne la tête et je croise la sœur que j’ai vue plus tôt, traîner avec elle la même fillette qu’elle punissait à mon arrivée. Nous nous regardons. J’observe la jeune fille un instant quand la tortionnaire se met à parler.

- Sœur Emmanuelle. J’ai surpris Mademoiselle Dubois en train de préparer une autre de ses facéties.
- Allons. Encore… Et quel était son projet, cette fois, Sœur Dolorès..?

Mon regard se pose une nouvelle fois sur l’agent de police avocat juré juge et bourreau qui énonce son réquisitoire contre la fillette qui avait déjà été punie une première fois. Mais je ne suis sans doute pas prête à entendre son outrageant chef d’accusation.

- Elle a réussi à se procurer des ballons de baudruche qu’elle a commencé à remplir d’eau. Certainement pour vandaliser l’orphelinat ou pour asperger les autres !
- Je vois. Au coin, Mademoiselle Dubois et que je ne vous entende pas. Merci, Sœur Dolorès.

Je cerne le regard, le baissant vers la criminelle en culotte courte qui est envoyée sans autre forme de procès par la directrice dans un coin de son bureau. J’observe la sœur Dolorès partir et fermer la porte, comme si de rien n’était, ayant accompli sa mission. Emmanuelle reprend alors notre conversation.

- Je te prie de m’excuser, Sandra. Que disions-nous ?

Je la regarde puis je prête attention à la fillette qui est au coin. Mon père, militaire et officier qui plus est, sévère mais juste n’aurait jamais fait ça pour éduquer quelqu’un. Encore moins un enfant dont il a la responsabilité civile. C’est là que l’ancienne agent de police en moi décide d’intervenir.

- Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas… Je l’ai vue dans la cour en arrivant procéder à une punition et je me demandais… Est-il légal de mutiler une enfant avec une règle de nos jours ?
- Plaît-il ?
- Et je me demande par ailleurs s’il est justifié et même juste de corriger une enfant de la sorte pour avoir voulu jouer avec de l’eau en plein mois de juin caniculaire.
- Oh, on voit bien que tu ne connais pas le profil de cette mauvaise graine ! Tous les jours, elle nous fait bêtise sur bêtise. Tous les jours, elle est infernale, elle a le Diable au corps. Un jour, il l’emportera !

La voix de ma cousine se serre dans sa gorge. Je sens qu’elle est froide, qu’elle déteste cette enfant. J’ai le regard focalisé sur elle, sur ses yeux, son langage corporel. Je me rends compte que je suis en train d’enquêter.  Elle qui semblait tellement prête à aimer quelqu’un est en réalité une personne qui a de la haine en elle… C’est en voyant la jeune fille qu’il me vient une idée.

- Emmanuelle ? Est-ce que tu permets que je te demande à voir son dossier ?
- Son dossier ? Mais à qui ?

Je lui désigne de la main l’enfant punie. Elle ne s’est pas retournée, se contentant de subir sa punition. Emmanuelle se retourne et quitte sa chaise avant de chercher avec un mépris non dissimulé le dossier que je demande qu’elle dépose négligemment sur le bureau. Je n’ai jamais vu un pareil dédain… En fin de compte, c’est peut-être sur elle que j’aurais dû faire une enquête pour son potentiel prétendant.

- Tiens, fais-toi plaisir.
- Merci. Lisons cela...

J’ouvre le dossier de la jeune fille qui répond au nom de Aurore Dubois. Je sens que ce que je vais y lire ne va pas me plaire. Mais pourquoi est-ce qu’il faut qu’une affaire comme ça se présente alors que je ne devais que déposer un dossier.. ? Ma curiosité et ma droiture me perdront un jour...

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Dernière édition par Sandra Aran le Lun 4 Juil - 22:07, édité 2 fois
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Jeu 30 Juin - 9:15

DUBOIS
Aurore

ARAN
Sandra

Ceux que Dieu oublie d'aimer
Aurore était une habituée du coin. Il est d’ailleurs fort probable qu’elle ait caressé du bout du nez tous les coins de tous les bureaux de l’orphelinat. Les Sœurs de l’orphelinat n’étaient pas toutes des tortionnaires et celles qui ont les visages les plus durs ne sont pas forcément les plus mauvaises. Elles ont simplement une méthode ancestrale de l’éducation qui, en 2022 laisse à désirer. A leur décharge, les Sœurs ont la responsabilité de beaucoup d’enfants et l’Etat n’est pas très enclin à les soutenir financièrement. Alors quand une brebis s’égare, et là nous parlons bien d’Aurore, l’impatience se fait lourdement ressentir.

Celle qui s’est autoproclamée Sorcière, n’est pas toute blanche non plus. Depuis le départ de sa meilleure amie Gaby, elle n’a de cesse d’enchaîner les bêtises, et même si elles ne sont pas dramatiques en soit, l’accumulation commence sincèrement à taper sur le système nerveux des nonnes. Pour certaines, comme par exemple Sœur Dolores, Aurore est un cas désespéré. En dix ans, aucune famille ne s’est intéressée à son dossier et même si l’on veut cacher ces choses là aux enfants pour leur éviter du stress supplémentaire, ils ne sont pas dupes.

En effet, rien qu’en s’examinant les uns les autres, ils devinent qui a des chances de partir et qui n’en a pas. Ce n’est pas juste une question de physique, mais plutôt de talent. Julie avait une voix à vous couper le souffle, Valentin lui était capable de résoudre des problèmes de 3ème à seulement 11 ans, quant à Gaby, elle excellait dans toutes les matières en plus d’être une enfant extrêmement lumineuse. Que restait-il à Aurore ? Que pouvait-il y avoir d’inscrit sur son dossier ? Narcoleptique, fugueuse, voleuse ? Et encore, c’est sans compter les commentaires salés de Sœur Dolores.

Aurore ne se posait même plus la question si elle trouverait une famille ou non. Elle vivait au jour le jour et de toute façon, il y a bien un âge où sa liberté lui sera rendu avec ou sans parent. Pour le moment, elle était condamnée. Jusqu’à ce qu’elle comprenne que l’inconnue commençait à s’intéresser à elle, du moins à son dossier. Elle qui entrait dans un sommeil profond, la tête appuyée contre le mur eut une curieuse envie de rester éveillée le plus longtemps possible car là ça devenait enfin intéressant.

Car oui, en ayant fait tous les coins de tous l’orphelinat, Aurore en avait vécu des entretiens d’adoption. Pas les siens, c’est pour quoi elle avait cessé d’être attentive aux échanges puisqu’elle n’intéressait personne. Mais là, pour la première fois en dix ans, elle était le centre de la conversation et pas uniquement pour ses idioties. Alors pour ne pas s’endormir et rater ce qui était sur le point d’être dit au sujet de son dossier, elle trouva une idée assez… ingénieuse pour garder l’esprit en alerte. Elle se mit à tapoter légèrement du talon le sol. Ses chaussettes complètement mouillées dans sa chaussure, laissait entendre un couinement qu’elle trouvait d’ailleurs plutôt rigolo. « Pouette, Pouette, Pouette » Oui, il en faut peu pour l’amuser.

Elle ne se disait pas que la partie était gagnée, ni que l'inconnue comptait l'adopter, mais l'unique idée d'intéresser lui fit comprendre qu'elle n'était peut-être pas qu'une fourmi dans une fourmilière... La femme lui semblait également froide, et sévère en l'écoutant s'adresser à Sœur Emmanuelle. Quelque part, elle prenait du plaisir à voir une nonne se faire sermonner à son tour. « Prends ça vieille bique ! » pensa-t-elle.

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Jeu 30 Juin - 11:05
Ceux que Dieu oublie d'aimerAurore Dubois et Sandra Aran
Aurore Dubois. Née le 22 juin 2010. Parents inconnus, abandonnée à la naissance dans l’orphelinat dans lequel elle vit aujourd’hui. Rien que le préambule n’est pas glorieux. Je lis les lignes petit à petit, minutieusement. Et rien qu’à la troisième ligne, je constate que la personne qui a écrit ce dossier a abandonné l’idée d’objectivité avec la personne présentée. Petits larcins sans importance, tendance à la kleptomanie, plusieurs fugues qui allaient chacune de leur petit commentaire totalement subjectif. Je m’arrête un instant dans ma lecture, le temps d’assimiler les informations fournies.

- Je vois. Une fillette qui a été abandonnée, donc.
- Et elle nous l’a bien rendu pendant toutes ces années...

Je poursuis l’examen du dossier. Les mentions des diverses bêtises et punitions continue, toutes ou presque signées de la main de la fameuse Sœur Dolorès. C’est donc elle qui est la plus zélée puisque je ne vois que sa signature. A chaque pied de page, je vois la signature d’Emmanuelle, comme si elle était la juge… Je jette un œil à la fille qui est le centre de l’attention semblant être impatiente à en juger par le mouvement qu’elle fait avec sa jambe. Peut-être qu’elle a mal de rester debout continuellement. Je n’ose même pas demander quel poids elle pèse, pensant clairement qu’elle ne mange pas à sa faim. Je regarde Emmanuelle dans les yeux. Moi aussi, j’ai le regard pouvant être perçant, froid, voire implacable et c’est le cas en ce moment même.

- Je ne vais pas te dire comment faire ton travail, Emmanuelle.
- Encore heureux ! Je le pratique depuis plus de...
- Mais… Si tu comptes interagir avec qui tu sais comme tu traites cette enfant, sans être une experte de ces choses là, je pense que je peux dire sans me tromper que tu peux l’oublier.

Par acquit de conscience, je tire vers moi le dossier que j’étais venue lui déposer. Je sauve peut-être un homme en faisant ça. Je ne pensais pas ma cousine capable d’être à ce point dénuée d’humanité. Elle se défend comme elle peut, posant sa main sur le dossier de son promis.

- Sandra, voyons, éduquer un enfant, ce n’est pas la même chose !
- Je suis fille d’officier et j’ai été militaire. Non, vous ne l’éduquiez pas. On t’a confié cette fillette pour que tu la protèges et que tu l’aimes. Rien que dans son propre dossier je lis plus souvent le nom d’autres enfants de l’orphelinat que le sien pour parler de ses exploits. A chaque fois que j’ai lu son prénom dans son dossier, c’était pour la rabaisser ou énoncer ses punitions.
- Parce qu’elle est turbulente, elle fait énormément de bêtises ! Chaque jour, nous avons droit à...
- Ce n’est pas un dossier d’adoption que j’ai entre les mains, Emmanuelle. C’est un casier judiciaire.
- N’exagère rien, Sandra, nous remplissons consciencieusement chaque dossier avec la plus grande des impartialités.
- Cette enfant n’est pas une criminelle, alors cesse de la traiter comme telle !

Et là, c’est mon passé d’agent de police qui parle. Des dossiers dans ce genre là, ce n’est pas dans un orphelinat qu’on doit les trouver, mais dans un commissariat. Pour en avoir lu et même écrit plusieurs, je sais de quoi je parle. D’ailleurs je me dis que Maugret serait sans doute ravi que je lui donne un tuyau d’affaire de maltraitance… Je ferme le dossier après l’avoir terminé et je lis une dernière fois le nom de la fillette. Puis je regarde la directrice.

- Aurore Dubois n’est pas en sécurité dans ton orphelinat. Les autres enfants, peut-être. Mais pas elle.
- Que proposes-tu, alors ? Devrions-nous mettre en place un système de récompenses supplémentaire ? Elle n’y a jamais droit, de toute façon, elle passe son temps à créer des catastrophes !

C’est là que pour la première fois depuis longtemps, je vois rouge. Ma colère est froide, glaciale. Je garde le silence quelques instants. Après ce qui semble avoir duré deux longues minutes pendant lesquelles j’ai pesé les pour et les contre, je plante mes yeux dans ceux de ma cousine et prononce alors ma proposition qui au vu du ton pourrait s’apparenter à un ordre, ou à n’importe quoi ne mentionnant pas le moindre instant la possibilité d’une négociation.

- Je vais l’adopter.

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Jeu 30 Juin - 13:28

DUBOIS
Aurore

ARAN
Sandra

Ceux que Dieu oublie d'aimer
Aurore tapotait du pied au rythme du ton qui montait dans le bureau de Sœur Emmanuelle. « Pouette, Pouette » de plus en plus vite, cela n’avait pas l’air de déranger les deux adultes qui semblaient être concentrés sur leur vif échange. La pré-adolescente ne comprenait pas l’ensemble du discours, il y avait du vocabulaire qu’elle ne maitrisait pas encore, mais toujours est-il que la belle blonde prenait position du côté de l’orpheline et « Merci mon p’tit Jesus !!! »

A en croire la Madame, son dossier était pire que ce qu’elle aurait pu imaginer. Pas étonnant qu’aucune famille ne s’était risquée à rencontrer la fillette pour une potentielle adoption. Cela brisa le cœur d’Aurore qui se rendait bien compte que sa maison était réellement devenue sa prison et Sœur Dolorès son principal maton. Les larmes lui montaient aux yeux, elle se dit que finalement elle aurait peut-être mieux fait de ne pas écouter et de laisser Morphée la prendre dans ses bras. Car oui, en cet instant, tout ce qu’elle avait besoin c’était d’un gros câlin.

Jusqu’à ce qu’elle entende cette phrase, ces quelques mots qu’elle n’osait même plus rêver d’entendre. « Je vais l’adopter. » d’une voix ferme et sans équivoque. Aurore retint sa respiration une fraction de seconde, stupéfaite, les yeux bien ouverts, le regard toujours tourné vers ce maudit coin. Oui, cette fois-ci on assimilait bien le mot adoption à son prénom et cela lui fît un bien absolu.

Seulement Aurore avait relevé quelques mots ci-et-là qui lui faisaient peur comme « fille d’officier et militaire ». Elle qui avait uniquement connu l’orphelinat n’avait pas vraiment d’élément de comparaison, elle ne pouvait savoir si ailleurs rimerait avec pire ou meilleur. Le seul bonheur résidait dans son vaste imaginaire qu’elle prenait tant soin à protéger et à développer. Mais si la suite de son aventure dans le monde réel allait se dérouler dans un commissariat ou à l’armée, peut-être que finalement elle était bien là, à l’orphelinat. Elle déglutit.  

« Excusez-moi… Je pars pour l’armée ? » demanda-t-elle en se tournant vers l’inconnue aux cheveux blonds, ses cernes baignés de larmes.

Est-ce que tout cela était bien réel, ou le fruit de son imagination. Peut-être s’était-elle endormie et que ce n’était qu’un doux rêve. Elle ressentait une joie au plus profond de son être qu’elle retenait de toutes ses forces par crainte d’avoir mal compris et que finalement ce ne soit que des mots. La déception elle connaissait, la dureté, les fausses promesses des adultes étaient son quotidien. Alors, pouvait-elle enfin exprimer sa joie ?


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Jeu 30 Juin - 15:28
Ceux que Dieu oublie d’aimer Aurore Dubois et Sandra Aran
Ma déclaration a jeté un froid, un blanc considérable. Emmanuelle est choquée de ce que j’ai pu dire et la fillette concernée s’est raidie. Bien sûr, j’aurais pu réfléchir un peu plus avant de prendre cette décision. Mais je n’accepte pas l’injustice, surtout si elle vient de ma propre famille. Nous n’avons jamais été en mauvais termes, Emmanuelle et moi, mais il est hors de question que je laisse une enfant souffrir un jour de plus sous sa direction. Elle rompt le silence, me questionnant.

- Sandra, tu n’es pas sérieuse ? Toi, adopter un enfant, toi qui n’as même pas de mari ?
- Je n’ai pas besoin d’un homme pour élever un enfant, Emmanuelle.

Je prends mes décisions rapidement, mais elles sont réfléchies. Mon instinct ne m’a jamais trompée et ce n’est pas aujourd’hui que je remettrai en cause ma foi en lui. Emmanuelle se fie à une entité supérieure fictive, après tout… Je suis une personne fiable et digne de confiance.

- Mais tu ne peux pas l’adopter maintenant, enfin, il faut remplir un dossier d’adoption avec des formulaires...
- Ne me fais pas croire que tu n’as pas de formulaire type pré-imprimé dans ton bureau. Je vois quand tu mens, rappelle-toi.
- J’en ai, bien sûr. Mais il va nous falloir le remplir et c’est quelque chose qui prend du...
- Donne-m’en un.

La concernée se retourne, s’interrogeant et nous posant une question. Ce que je remarque, moi, c’est qu’elle a les larmes aux yeux. Mais alors que je m’apprêtais à lui répondre, la directrice commence à la réprimander. Je ne peux pas laisser faire ça.

- Mademoiselle Dubois, tournez-vous, vous êtes...
- Donne-moi ce dossier, Emmanuelle !

Je me suis levée pour taper du poing sur la table. Je retombe dans mes travers de femme sûre d’elle et autoritaire. La sœur ne peut pas faire autrement, elle va devoir coopérer car je ne lâcherai rien. Je crois même avoir senti l’écho de ma propre voix faire trembler les murs. Sont-ils si pauvrement isolés que ça ? A contrecœur, elle me donne un dossier vierge à remplir que je commence à noircir après m’être rassise. Comme le veut la procédure, même si Aurore n’a pas eu de réponse à sa question, elle est sommée de nous rejoindre, de s’asseoir à la chaise à côté de moi. Je la regarde s’installer avant de pour la première fois, lui adresser un sourire bienveillant. Je poursuis ensuite la paperasse. Le dossier ne peut pas être terminé. Il me manque des copies de documents que je n’ai qu’en physique chez moi. Emmanuelle le savait, bien sûr. Mais il en faut plus pour me décourager.

- J’ai terminé. Pour les documents manquants, je te les ferai parvenir demain matin à la première heure.
- Sans ces papiers, je ne peux pas accepter l’adoption.
- Tu les auras demain matin. Et Aurore quitte l’orphelinat avec moi.
- Mais c’est hors de question !

Je cerne le regard. Il n’y a rarement de rapports de force dans ma famille, mais il semblerait que je doive recourir à la manière forte. Je réitère mon offre avec quelques précisions qui ne vont certainement pas lui plaire.

- Voici mon offre, Emmanuelle. Je te donne le dossier tel qu’il est maintenant. Les éléments manquants demain matin à la première heure et Aurore part avec moi dès aujourd’hui. Sinon... Aurore reste à l’orphelinat, je reviens demain, mais avec plusieurs de mes anciens collègues de la Police de Paris et quelques connaissances de la protection de l’enfance. Fais ton choix.

Je traite ma cousine comme j’aurais pu traiter un suspect. La voix froide, sèche. Je vois la sueur perler sur son visage. Mais je ne céderai rien. Elle prend le dossier d’adoption qu’elle referme et range dans son tiroir. Elle fait un oui de la tête, résignée. Échec et mât.

- Très bien, Sandra. Je compléterai le dossier demain matin avec les éléments manquants et vous pourrez partir toutes les deux.
- Parfait. L’adoption est donc officielle.

Je tourne la tête une nouvelle fois vers la fillette dont je suis désormais légalement la mère. Je lui fais un sourire chaleureux, radicalement opposé à mon regard pendant toute la durée des négociations avec Sœur Emmanuelle. De toute façon, elle devrait être heureuse de se « débarrasser » d’une telle catastrophe ambulante…

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Dim 3 Juil - 12:54

DUBOIS
Aurore

ARAN
Sandra

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Finalement, Aurore ne rêvait pas. L’adoption était bel et bien officielle. Le sourire chaleureux que lui lança sa nouvelle « maman », première du nom la rassura. Oui, elle avait l’air dur et peut-être même un peu froide, mais elle venait de faire une chose qu’on n’avait jamais fait pour Aurore, prendre sa défense. Aurore comprit facilement qu’elle ne partait pas pour être libre de faire de nouvelles bêtises, mais elle sentit qu’elle serait encadrée par quelqu’un de juste, qui la rendra certainement heureuse et qui saura la remettre sur le droit chemin sans porter des coups.

- Très bien, Mademoiselle Aurore, vous pouvez vous rendre dans votre chambre récupérer vos affaires. Dit-elle d’un ton sec et désabusé.

Aurore quitta silencieusement la pièce, refermant la porte derrière elle avec délicatesse. Une fraction de secondes plus tard, elle extériorisa sa joie en criant un joyeux « Youpiiii !!! » tout en sautillant les poings serrés. Sa première pensée fût pour Minuit, son chat noir qu’elle espérait retrouver facilement dans la cour pour l’emmener avec elle. La seconde pour Gaby, avec qui elle aimerait partager cette grande nouvelle. Et enfin la troisième pour Sœur Dolorès qui doit bien être « dégoutée, la vieille bique ! ».

Et quand on parle du loup, on en voit la queue. En effet, accroupie à droite de la porte du bureau de Sœur Emmanuelle, Sœur Dolorès semblait avoir espionné la discussion mouvementée et à en voir sa tête, elle était bouche bée ! Aurore se sentant pousser des ailes, la gratifia d’une bonne grimace, lui tirant la langue avec insolence. Et pour le coup, la nonne ne pipa mot. Peut-être avait-elle peur de se prendre à son tour une rouste verbale par la belle blonde.

Une fois dans sa chambre qui ressemblait plus à une cellule, Aurore commença à empaqueter ses affaires. Clairement, elle ne comptait pas emporter grand-chose. Déjà parce qu’elle n’avait pas plus d’affaires que cela, mais aussi car elle n’avait pas spécialement l’envie ni le besoin de garder des souvenirs de ce lieu. La seule chose qu’elle fit qui sortait du commun était de déplacer l’armoire de la chambre qui cachait un bout de mur déshabillé de sa tapisserie. Ici, on pouvait y lire des noms et des dates. C’était les anciens locataires de la cellule qui, à chaque adoption, avaient gravés leurs passages, peut être pour donner du courage au prochain. « Bon et bien, c’est mon tour… » dit-elle avant de graver son nom dans l’espoir de ne jamais plus avoir à retourner ici.

Pour finir, elle se rendit dans la cour récupérer Minuit. Il était hors de question de partir sans lui ! Depuis le départ de Gaby, il avait été son nouveau meilleur ami. Il lui avait redonné le sourire, lui donnait une raison de se lever le matin et en plus, il adorait les câlins ! Non, Aurore ne pouvait le laisser derrière elle, c’était une condition non-négociable. Comme toujours, le petit chat était là, il pointa le bout de son nez tout en miaulant, certainement pour réclamer de la nourriture. Elle le prit dans ses bras, lui chuchotant tendrement à l’oreille : « Je nous ai trouvé une maman… » En se relevant, elle vit au loin sa nouvelle maman au côté de Sœur Emmanuelle en bas des escaliers donnant sur la cour.

«  Bon, j’espère qu’elle ne dira rien… »



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Ceux que Dieu oublie d'aimer Empty Re: Ceux que Dieu oublie d'aimer

Dim 3 Juil - 16:28
Ceux que Dieu oublie d’aimer Aurore Dubois et Sandra Aran
J’ai fait à la directrice de l’orphelinat une offre qu’elle ne pouvait pas refuser. Certains pourraient qualifier cet acte de menace et quelque part, ils auraient en partie raison. Mais c’est pour la bonne cause. Une fillette et son destin sont en jeu, je ne peux pas me permettre d’attendre ou de la laisser subir sa propre vie. Emmanuelle l’envoie dans sa chambre pour la dernière fois afin de pouvoir récupérer ses quelques rares effets personnels. C’est une orpheline qui a toujours vécu dans un orphelinat où elle n’avait probablement que peu d’avis, elle n’a certainement pas beaucoup d’affaires. Toute sa vie doit tenir dans un sac à dos… A peine sortie, on l’entend crier de joie. Je reste impassible devant Sœur Emmanuelle qui est décontenancée et ne revient toujours pas de ma décision.

- Tu es complètement folle, Sandra...
- Mon instinct me permet de sauver des vies et il m’a dit de faire quelque chose pour elle.

Nous nous levons en même temps avant de quitter le bureau et de nous rendre dans la cour. Je vais quitter l’orphelinat avec Aurore. C’est acté et signé. La sœur torture me regarde de travers. Je reste de marbre devant elle, avec le même regard que je lui ai toujours donné. Neutre, presque froid. La nouvelle stipulant qu’Aurore quittait l’orphelinat a été diffusée comme une traînée de poudre. Je descends les escaliers et arrive dans la cour où ma fille adoptive m’attend avec un animal noir dans les bras. Un chat. Je plisse les yeux. Elle a donc un animal de compagnie ? Ce n’est pas anodin mais je refuse de lui retirer son ami. Elle aura juste intérêt à s’en occuper. Je la rejoins plus bas et je lui souris, lui posant une seule question d’une voix douce.

- Tu as rassemblé toutes tes affaires, on peut y aller ?

Bien sûr qu’elle avait tout sur elle. Je vois les sœurs arriver. Il faut bien que tout soit conforme pour laisser partir une de leurs pensionnaires que je prends par la main, symboliquement. Alors qu’on lui dit « au revoir », « bonne chance » et autres « reviens nous voir », je croise le regard de Sœur Dolorès. Je lui adresse quelques mots qui sont mes derniers prononcés dans cet orphelinat, d’une voix glaciale.

- Que je ne vous vois plus jamais porter la main sur un enfant ou vous aurez affaire à moi.

Je compte repasser devant à l’occasion pour vérifier qu’elle se comporte mieux avec les enfants. Si une seule d’entre elles est maltraitée, il y a injustice. Si tous les enfants ont subi ses traitements, ça ne l’est pas non plus et elle devra répondre de ses actes. Nous marchons vers ma voiture dans laquelle nous entrons. J’attends qu’elle s’attache et la questionne.

- Dis-moi, Aurore… Qu’est-ce que tu voudrais manger pour ton arrivée dans ta nouvelle maison ?

Je suppose qu’il y aurait eu de nombreuses autres questions à poser en premier lieu pour une première prise de contact en tant que mère adoptive comme « parle-moi de toi », « as-tu des allergies ? » ou « est-ce que tu as tout ce qu’il te faut ? ». Mais je pense qu’au vu de ce qu’elle a dû vivre depuis sa naissance, elle n’a pas eu beaucoup le plaisir de faire quoi que ce soit. Je préfère lui donner un peu le goût de la liberté. Car aujourd’hui, dans cette voiture, elle est libre. Dieu a oublié de l'aimer. Il est temps que quelqu'un s'intéresse à elle.

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