Depuis que tu avait été touchée par le Panda, il y a deux semaines, tu avais changé. Du moins, c'est ce que disait ton entourage... Pourtant, c'était une bonne chose, non ? Eux qui ne cessaient de dire que tu devais t'affirmer et assumer tes choix... Maintenant que tu le faisais, tout le monde te le reprochait ! Les personnes n'étaient pas logiques et tu ne savais plus où donner de la tête, même Adrien te faisait des reproches ! Ton meilleur ami, ton frère de cœur n'était pas convaincu par ce que tu étais devenue. Cela t'avait agacée si bien que votre relation était un peu plus tendue depuis quelques temps.

Aujourd'hui était le dernier jour de cours ; la semaine prochaine, il y avait les examens de fin d'année... Autant dire que tu avais largement confiance en tes capacités et que cette première année, tu l'aurais les doigts dans le nez ! C'était le moment de poser les dernières questions et surtout, de recevoir la dernière note au contrôle du mois d'Avril. De quoi donner une vague des points à rattraper... Mais de toute façon, tu n'en aurais pas puisque tu avais d'excellentes notes.

D'habitude, tu t'asseyais au fond de la classe car tu ne souhaitais pas te faire remarquer... Tu ne voulais pas être interrogée par tes professeurs. Néanmoins, cette fois, tu t'étais approchée du premier rang afin que tout le monde soit au courant de ta présence. Tu sortis ton nouvel ordinateur qui valait une fortune -toi qui avais toujours pris tes cours sur papier- et lançais des regards hautains aux personnes qui se trouvaient à tes côtés... Vivement la fin des cours, tu n'en pouvais plus d'être à côté de ces pouilleux.

Le professeur arrivait avec les copies en main, annonçant que la plupart étaient bonnes... Bien qu'il avait été déçu par certains élèves. Pas étonnant, certains ne venaient ici que pour avoir leur bourse, alors ils faisaient le strict minimum. Tandis qu'il commençait à distribuer les copies, tu allais sur le site de la boutique "Agreste" afin de trouver la prochaine robe que tu allais porter pendant le gala... Qu'est-ce que tu en avais à faire des notes de tes camarades. Et puis finalement, le professeur posait la copie sur ta table avant de t'apostropher.

- Je sais qu'il s'agit du dernier cours mais nous ne sommes pas ici pour faire du shopping. Fermez ça, s'il vous plait.

Mâchant son chewing-gum, tu t'arrêtais et levais les yeux vers ton professeur... Le fusillant du regard. Si tu avais eu une mitraillette à la place des yeux, il serait déjà mort. Tu fermais finalement l'onglet et pris la copie entre la main avant d'écarquiller grand les yeux... Comment ça 5/20 ?! C'était une blague ? Tu fronçais les sourcils et te levais vivement pour apostropher ton prof.

- Comment ça 5/20 ?! Je ne mérite pas cette note !

- Mademoiselle, asseyez-vous et baissez d'un ton.

- Non mais vous savez à qui vous parlez ?! Je suis Théoxane de Salois ! Cette note est inadmissible ! J'exige une réévaluation !

- On s'en fout de qui tu es ! Fait ton scandale plus tard ! Là, tu casses les oreilles de tout le monde à te la jouer à la Chloé !

- Eh le mal aimé, j't'ai pas sonné.

Ô grand jamais tu n'aurais osé répondre quoi que ce soit. Tu n'es pas la fille qui se fait remarquer... Non. Tu es celle qui travaille jusqu'à 3h du matin pour avoir une bonne note, tu es celle qui aide les autres personnes, qui est courtoise et qui veux aider. Malheureusement, Panda est passé par là et depuis, tu étais devenue une sorte de Chloé. Est-ce que cela te dérangeait réellement ? Sur le moment non. Néanmoins, le débat s'arrêta net puisque le professeur te sommait de t'asseoir si tu ne voulais pas aller aux rattrapages.

Tu n'avais pas travaillé si durement cette année pour devoir aller aux rattrapages et perdre tes compensions. Ravalant ta fierté, tu t'étais rassis mais étais rapidement retournée sur ton site de shopping ; ignorant totalement les remarques de ton professeur. Finalement, il avait capitulé. Finalement, l'heure était passée plutôt vite et lorsqu'il annonçait que c'était terminé, tu fermais ton ordinateur pour le ranger dans ton sac et t'apprêtais à sortir de la pièce mais Ethan t'empêchait de passer. Tu lui lançais un regard noir.

- Tu t'ennuyais alors tu as décidé de devenir un clone de Chloé bourgeois ?

- Occupe-toi de tes affaires.

Pourquoi les personnes ne cessaient de te poser la même question ? Pourquoi tout le monde te comparait à Chloé Bourgeois ? Personne n'acceptait donc la nouvelle Théoxane ? Cela te vexait ! On ne cessait de te dire qu'il fallait que tu prennes confiance en toi, que tu devais t'imposer et assumer tes choix. Maintenant que tu le faisais, personne n'était de ton côté.

- Tu ne te serais pas fait agresser par un Panda toi ?

- Agressée ? Dis plutôt qu'elle m'a aidée !

Tout le monde pensait que cette Panda était une personne mauvaise... Alors tu ne cautionnais pas toutes ses actions, mais elle t'avait aidé ! Désormais, tu osais être réellement toi ; tu assumais ce que tu disais et tu faisais savoir lorsque tu n'étais pas contente ! Tu ne voulais pas redevenir Théoxane la carpette... Théoxane, la fille à qui on pouvait mal parler... Théoxane que l'on pouvait blesser.

- Pour la première fois de ma vie, je me sens vivante ! Je peux enfin assumer qui je suis réellement ! Je refuse de redevenir l'ancienne Théoxane ! Tant pis si cela te déplait.

Tu fis un petit pas sur le côté pour sortir de la classe. Tu n'avais plus de compte à rendre à personne.

Comment pouvait-il savoir qui tu étais réellement ? Il t'arrivait de te poser encore la question ! Pourquoi les personnes voyaient cette transformation d'un si mauvais œil ? Tu râlais lorsqu'il te fit la remarque sur ton comportement ; beaucoup de personnes t'avaient dit que tu avais changé, que tu n'étais plus la même depuis quelques temps... Que tu étais différente. Et alors, en quoi était-ce une mauvaise chose d'être différente ? Pourquoi tout le monde voulait que tu redeviennes l'ancienne Théoxane ? La pauvre fille qui se faisaient moquer ?

Tu t'apprêtais à sortir de cette salle de classe, vous n'aviez plus rien à vous dire. Néanmoins, Ethan te retint par le bras ; tu ne manquas pas de te retourner vivement, lui donnant l'ordre de te lâcher... Mais en vint bien sûr ! Il te forçait même à le suivre dans les couloirs de l'Université. Tu tentais tant bien que mal de te lâcher de son emprise mais il avait plus de force que toi ; peut-être devrais-tu utiliser un Miraculous pour te changer ? Non, pas devant tout le monde, c'était bien trop dangereux.

- Tu vas rester avec moi ! Je ne laisserai pas tes parents apprendre que tu viens à la fac contre leur gré, car tu te comportes mal ou que tu t'amuses à victimiser quelqu'un.

- Qu'ils l'apprennent mes parents ! Ils m'ont quasiment reniée de toute façon !

Depuis la conversation entre Nathalie et ta mère, cette dernière n'avait plus donné signe de vie. Peut-être devrais-tu être ravie de ne plus avoir ta génitrice sur le dos... mais ses mots t'avaient blessée et anéantie. Cela avait brisé le cœur de l'ancienne Théoxane mais la nouvelle... Eh bien qu'elle s'en aille ! Tu ne cessais de te débattre, enfonçant quasiment tes ongles dans sa peau pour qu'il te laisse tranquille !

- Ecoute, je n'ai pas besoin de toi pour me dicter ma manière de vivre. Apprends à te mêler de tes affaires ! Ce n'est pas étonnant que les personnes ne t'apprécient pas ! Qui aime les fouineurs ? Ne sois pas étonné d'être seul au monde ! Même ta propre sœur devait faire semblant de t'aimer.

Tout se passa très vite. Beaucoup trop vite pour comprendre quoi que ce soit ; tes paroles étaient sorties et d'un coup, tu t'étais prise une gifle qui t'avait fait tomber en arrière. Tu posais une main sur ta joue avant d'avoir l'impression que le temps s'était arrêté. La situation commençait à devenir de plus en plus en clair et tu avais l'impression d'avoir eu un voile devant les yeux ces dernières semaines... Que s'était-il passé ? Pour avais-tu eu ce comportement ?

Les personnes autour de vous s'étaient tu, bien que tu avais entendu quelques petits chuchotements disant que tu l'avais largement mérité... Tu relevais finalement les yeux et vis Ethan. Et puis tu compris ce que tu venais de dire. Tu écarquillais les yeux sous le choc et commençais à lancer plusieurs excuses ; pourquoi avais-tu dit ces horribles choses ? Que s'était-il passé bon sang ?! Penaude, tu acceptais la main qu'il venait de te tendre et acceptais de le suivre un peu plus loin, baissant les yeux de honte.

Les événements se remettaient petit à petit en place... Mais pourquoi étais-tu comme ça ? Tu avais blessé des gens... Zoé et Adrien avaient du subir ta mauvaise humeur et ton changement de personnalité. Mais tu percutais de quelque chose de plus grave... Tu avais beaucoup de mal à respirer et tu commençais tout juste à avoir une crise de panique mais les paroles d'Ethan t'avaient projeté d'un seul coup sur terre. Non pas que tu étais calmée mais peut-être qu'avoir une conversation plus posée t'aiderait à te calmer.

- Espère pour toi qu'aucun de nos parents font entendre parler de cette affaire, parce qu'un fils de diplomate et d'une femme d'affaires qui gifle une noble bien connu ça va faire du bruit et je doute que ta relation avec tes parents s'améliore avec cette affaire.

Tu te fichais bien du protocole ! Que tes parents s'énervent, qu'ils te privent de sortie -bien que c'était compliqué puisque tu avais ton chez toi-. Apparemment, tu avais eu besoin de cette gifle pour sortir de l'état de transe dans lequel tu étais... Il te demandait si tu étais sous l'influence du Panda mais tu ne répondis pas tout de suite. Tu revoyais les événements de ces dernières semaines défiler sous tes yeux... Tu avais menti, tu t'étais comportée comme une véritable peste, tu ressemblais à Chloé Bourgeois et tu avais manqué de respect aux personnes que tu aimais.

- Je..

Les mots ne sortaient plus de ta bouche, ils étaient coincés dans ta gorge. Tu posais tes mains sur ta tête avant de te balancer d'avant en arrière, ça y est, la crise d'angoisse était là. Tu ne pouvais retenir tes larmes mais tes mots t'étranglaient. Tu te souvenais de tout. Tu revoyais ce que tu avais fait. Tu avais été touchée et d'un seul coup, tu t'étais sentie différente... Tu avais été taguée Notre-Dame, tu avais agressée un enfant et... Oh bon sang. Tu avais donné un Miraculous ! Paniquée, tu te relevais d'un bond mais tu étais désorientée.

- Il faut que.. il faut.. je le retrouve.. je sais pas qui .. oh mon dieu. Je n'arrive plus à... respirer..

Tu pouvais une main sur ta poitrine qui tambourinait comme jamais. Tu avais la sensation que tu allais simplement imploser, que tu allais t'évanouir. Pourquoi toi. Pourquoi avais-tu fait toute ces choses... Pourquoi n'avais-tu pas été capable de t'en empêcher. Tu n'étais pas comme ça d'habitude. Ce n'était pas tout. Et puis d'un coup, tu t'écroulais au sol pour pleurer à chaudes larmes, l'impression d'avoir le poids du monde sur tes épaules t'écraser et t'étouffais.

- J'ai.. j'ai agressé une enfant.. sanglotais-tu. Et j'ai.. j'ai donné un.. un mira... un miraculous...

C'était sûrement très compliqué de suivre de fil de ta pensée. Tes mots étaient hachurés à cause des sanglots, de la panique... Comment allais-tu pouvoir te sortir de cette situation ? Maître Fû allait venir te reprendre tous tes Miraculous, peut-être même que tu subirais un lavage de cerveau pour oublier toute cette période. Et avec le comportement de peste que tu avais eu dernièrement, qui accepterait de t'aider ?

Absolument tout te revenait en mémoire. Le voile que tu avais devant les yeux s'estompait de secondes en secondes et chaque mot, chaque geste te revenaient en mémoire. Tu avais agressé une enfant... Tu avais mal parlé à Adrien, humilié Zoé.. Oh bon sang, ce Miraculous. C'était... C'était la goutte de trop. C'était l'élément qui t'avait fait revenir sur terre et cette gifle là était beaucoup plus violente que celle d'Ethan. Tu allais avoir des problèmes... de très gros problèmes !

Ton corps s'était mis à trembler et tu n'arrivais plus à retirer tes sanglots bruyants... Comment avais-tu pu faire une chose pareille ? Pourquoi avais-tu fait une chose pareille ? Tu n'étais qu'une idiote sans cervelle ! Le Gardien n'aurait jamais dû te faire confiance ! Il allait revenir et te prendre tes Miraculous. Tu sentis les mains d'Ethan posées sur tes épaules et qu'il tentait de te rassurer, il te demandait de respirer calmement... Mais c'était impossible. Tu avais simplement la sensation que ta gorge te brûlait à chaque respiration.

Comment allait-il pouvait t'aider à réparer tes bêtises ? Tu te souvenais à peine du visage de l'homme à qui tu l'avais donné... Tu ne pouvais pas demander une telle chose à Ethan, ce n'était pas de sa faute si tu t'étais mal comportée et que tu avais fait ces horreurs. Cependant, plus les secondes passaient, plus tu essayais de te calque sur le rythme des respirations d'Ethan ; tu sentais ton cœur battre à la chamade mais tu commençais à "aller mieux".

Il te répétait que ça irait mieux, qu'il y aurait des solutions. Tu te pinçais les lèvres pour éviter de laisser échapper les sanglots... Le câlin était finalement le bienvenu. Tu détendis les épaules petit à petit et ta respiration revenait à rythme normal ; tu essayais de ne pas penser à tout ceci... Tes yeux se baladaient dans la pièce. Tu étais perdue. Tu voulais rentrer chez toi pour dormir, pour t'excuser auprès de toutes les personnes à qui tu avais causé du tort... à commencer par celle qui était en face de toi.

- Tu n'es pas toute seule, je vais t'aider moi.

- Me.. merci... Ethan, je suis sincèrement désolée pour ce que j'ai dit à propos de ta sœur. Et le comportement que j'ai eu en classe tout à l'heure... J'avais l'impression que tout ça, c'était normal, que c'était moi.

Maintenant que tu étais sortie de cet état, tu te rendais bien compte que ce n'était pas toi ! Cette petite bourge qui se comportait comme Chloé Bourgeois ne te ressemblait pas ! Tu n'étais pas comme elle, tu ne rabaissais pas les gens, tu ne faisais pas des tests chimiques sur des Kwamis et tu ne confiais pas des Miraculous à des inconnus ! Tu soupirais, espérant que Ethan n'ait pas entendu ta phrase sur le Miraculous... Ce n'était pas sain de l'impliquer dans cette histoire. C'est pour cette raison que tu ne relançais pas ce sujet.

- Je.. Je ferais mieux de te laisser. Je dois aller m'excuser auprès de certaines personnes à qui j'ai causé beaucoup de tort.

Et puis sans demander ton reste, tu attrapais ton sac et t'apprêtais à te diriger vers la sortie.