Métro 2. Heure de pointe. Autant dire que nous étions collé-serré dans ce putain de métro ; j'essayais de me convaincre que les mains aux fesses n'étaient pas intentionnelles et je m'imaginais sous ma couette après cette longue journée de travail. J'allais me retrouver dans mon nouvel appartement qui n'était pas tout à fait meublé mais au moins, je ne serais pas sur mes gardes... Sans avoir peur que Dinath entre dans ma chambre et me piquer mon Miraculous pendant que je dors. Je ne pouvais pas toujours squatter chez des potes ni vivre dans les squats donc j'avais utilisé mon avance sur salaire pour avoir mon propre appartement.

La journée avait été... longue et chiante. Pas je n'aime pas mon travail mais c'est toujours les mêmes clientes que je vois et la plupart du temps, elles viennent pour mater Andréa donc niveau chiffre d'affaire, on se pose là. Alors je passe mon temps à servir des greluches qui ont parfois du mal à garder leur bave dans leur bouche. Je laisse échapper un très long soupire en me rendant compte que le métro ne va pas aussi vite que je le voudrais... Si seulement je pouvais me téléporter pour rentrer chez moi et pas devoir me taper les gens du métro.

Je râle encore plus quand je vois les gens monter mais que personne ne descend ; cette sensation d'être une boîte de sardine... Il n'y a que Paris pour procurer un telle sensation. Et tout ce que les gens espèrent désormais, c'est qu'il n'y ait aucun malaise ou bagage oublié... Car si on se retrouve coincé dans ce genre de situation, c'est un coup à mettre les Parisiens très en colère et c'est l'akumatisation assurée. Je regarde mon téléphone, 19h02. Vivement que je sois enfin à la maison.

Le métro s'arrête finalement et je fais du coude à coude pour sortir de la trame ; je bouscule les personnes qui ne veulent pas me laisser sortir et je pousse celles qui veulent entrer de force. Je me faufile dans le couloir et prends les escalators pour tenter de revenir à la surface ; néanmoins, je sens d'un coup une sorte de pression ou quelque chose contre mon sac à dos. Je me retourne vivement et tombe nez à nez avec un gamin qui me collait un peu trop à mon goût ; sans trop réfléchir, je vois rouge.

- Eh oh, tu veux que je t'aide à me piquer des trucs dans mon sac ?!

Je sais ce que vous vous dîtes, je pars un peu vite en besogne. Mais je suis née dans cette foutue capitale et je sais parfaitement que ce sont les meilleurs moments pour voler dans les sacs et poches ; c'est très précieux ce que j'ai dans mon sac (aka des clopes et mon portefeuille) alors j'ai tendance à le défendre comme une lionne défendrait son bébé. Et puis franchement, il a trop une tête d'innocent pour être innocent... Enfin, il a une tête à préparer de mauvais coups ce gamin.

- Je peux savoir pourquoi je volerai une femme comme vous ? Non mais parce que clairement, admettons je volerai quelqu'un, je volerai quelqu'un qui semblerait plus riche, au moins j'y gagnerai quelque chose.

Je fronce les sourcils pendant quelques secondes. Qu'est-ce qu'il est en train de me dire le mioche ? Que j'ai l'air défavorisée ? Il est courant de combien coûte cette paire de godasses ? Ou tous les autres bijoux que j'ai sur moi. Encore une fois, une personne qui s'arrête sur l'apparence physique et qu'une gothique n'est pas quelqu'un de riche.

- Donc avant de crier au vole, faudrait réfléchir. Donc non, je vous volais pas, pour info'.

- Qu'est-ce que t'as, parce que je suis gothique tu penses que j'ai pas un rond ?

Je remarque que la poche à l'avant de mon sac est ouverte et qu'il me manque mon trousseau de clé. Je balance mon dos d'un geste de l'épaule donnant un coup au gars qui est devant moi et qui me lance un mauvais regard ; j'ignore totalement tandis que je regarde le sale mioche. L'escalator nous conduit jusqu'en haut mais à peine ai-je posé mon pied au sol que je choppe le gamin par le col, dérangeant ainsi les autres personnes qui voulaient quitter l'escalator, créant une sorte de bouchon.

- Bon, tu m'rends mes clés maintenant.

Sans clé, je ne peux pas rentrer dans mon nouvel appart' et vu la journée que je venais de passer, je voulais juste aller dans mon lit. Et autant dire que j'ai clairement envie de lui foutre une claque dans sa tronche quand il me fait la réflexion sur mon caractère ; ok, je sais que je ne suis pas la plus agréable au monde mais quand on me vole mes affaires, j'ai tendance à m'énerver rapidement. D'ailleurs, je m'apprête à lui en mettre lorsqu'il me dit qu'il n'a pas mes clés... Non, il se fou de ma gueule là, c'est pas possible autrement.

Malheureusement, je n'ai pas le temps de lui en mettre une qu'un type s'interpose entre nous, ne manquant pas de dire que l'on gênait le passage. Je le regarde avec un air mauvais ainsi que toutes les autres personnes qui se trouvaient derrière nous ; ben ils ne peuvent pas nous contourner ? Je relâche le gamin et recule de quelques pas pour laisser tout le monde passer... Et puis j'entends des bruits de clé et une question : est-ce que c'était mon trousseau. Je fronce les sourcils et les récupère aussitôt, lui arrachant presque des mains.

- Avant d'accuser à tort et de gêné les gens, vérifiés si elles sont pas en bas de l'escalator.

- Mmh.

Je laisse échapper un petit grognement de mécontentement et range les clés dans mon sac ; je ne vais pas faire ma paranoïaque et dire qu'ils sont dans le coup tous les deux... J'écoute d'une oreille distraite la conversation entre les gars et ne réponds pas lorsque le plus jeune me demande si je suis calmée... Rah ça va, il a jamais été énervé, lui ? Quant à mon prénom, je pense qu'ils n'en ont rien à faire de savoir qui est la furie qui s'en est pris à un gamin qui dit s'appeler Aki.

Le situation s'est légèrement calmée et je m'apprête à partir sans demander mon reste, c'est bon, on ne va pas faire causette. En me retournant vers la sortie, je remarque 5 contrôleurs s'approcher de nous... Sûrement avaient-ils entendu parler de l'altercation. Je soupire et retire le sac de mon épaule pour sortir ma carte navigo mais d'un coup, je suis salement bousculée et je ne sens plus mon sac dans mes mains... Je mets plusieurs secondes avant de percuter ce qu'il vient de se passer.

- Putain, mon sac !!

Et cette fois, il n'y avait pas de doute, cet enfoiré m'avait pris mon sac ! D'un coup, je me mets à courir en direction du fugitif -et fais tomber mon téléphone aux pieds des gars- pour tenter de rattraper le type qui venait de me voler mon sac à dos. Je passe devant les contrôleurs qui tentent de m'attraper au vol et m'apostrophent... Sûrement m'ont-ils prise pour une fraudeuse.