Touch the sky [PV Victoria]

Tu avais décidé de te rendre à l'écurie pour t'occuper du cheval de Marie-Alice ; ta jumelle était tellement occupée en ce moment qu'elle délaissait totalement son jument. Tu ne pouvais pas fermer les yeux sur la situation car tu sentais bien que son cheval était de plus en plus malheureux... Sa dernière ballade remontait à plusieurs semaines et la dernière visite de Marie-Alice était la semaine dernière... Cette situation te mettait hors de toi !

Tu étais donc venue plus tôt pour t'occuper de ton cheval avant d'aller dans le box du cheval de Marie-Alice ; tu sentais qu'il était totalement stressé et tu avais eu du mal à t'approcher de lui dans un premier temps. Tu pris le temps de discuter afin de le calmer un peu avant de commencer à le brosser et le caresser ; tu continuais de regarder autour de toi espérant désespérément que Marie-Alice arrive mais... Non, rien.

Enfin d'après-midi, tu compris que ta jumelle ne viendrait pas. Tu décidais donc de sortir sa jument afin qu'elle puisse se dégourdir un peu les pattes ; tu mis ton casque et t'habillais. Tu sortis ensuite le cheval du box et annonçait au professeur que tu allais te balader un peu en forêt pour une petite heure. Il te recommandait la plus grande prudence car il sentait que la jument était stressée mais que ça lui ferait également le plus grand bien...

Tu avançais donc doucement dans la forêt sans la brusquer. Tu regardais ton téléphone et envoyais un message à Marie-Alice pour la prévenir que tu faisais une balade... Tu voyais qu'elle avait lu le message mais pas de réponse. Tu pinçais les lèvres face au manque de réaction de ta jumelle... Quelle plaie ! Tu rangeais ton téléphone et profitais uniquement de l'air frais de la forêt et écoutais les petits animaux sauter d'arbres en arbres.

BOOM. Tout se passait très vite. Tu venais d'entendre un bruit qui ressemblait à un coup de feu ; la chasse avait-elle déjà commencé ?! Ton cheval s'affolait et reculait... Tu essayais de le calmer mais il se cabra, te faisant lâcher les rênes et tomber lourdement au sol. Autant dire que la chute t'avait coupé le souffle. Voyant le cheval s'affolant, tu te recroquevillais sur toi-même afin de protéger ta tête.

Après plusieurs secondes, la jument prit la fuite et s'engouffra plus profondément dans la forêt sans que tu n'ais pu la rattraper. Tu posais une main au niveau de côtes qui te faisait affreusement souffrir et pris de grandes respirations qui étaient de plus en plus douloureuses... Se remettre debout a été compliquée pour à cause de ta cheville qui te faisait souffrir. Ce n'était pas ta première chute et on ne pouvait pas dire que tu y étais habituée...

Tu t'adossais contre un arbre et sortis ton téléphone pour essayer d'appeler le professeur d'équitation ; malheureusement, l'écran s'était totalement fissuré et ton téléphone était désormais inutilisable. Tu pinçais les lèvres avant de ranger le portable dans ta poche... Tu regardais Plagg qui avait été secoué par les événements. Peut-être que la meilleure solution serait de se transformer en Black Cat pour retourner au centre équestre ? A moins que...

Tu en voulais énormément à ta sœur ! Si sa jument avait eu un tel comportement, c'est parce qu'elle ne sortait plus assez, c'est pour ça qu'elle avait eu aussi peur des bruits extérieurs ! Tu laissais tomber ta tête en arrière contre l'arbre pour prendre une grande respiration... très douloureuse. Tu avais mal aux côtes et ta cheville te faisait beaucoup souffrir ; tu espérais ne rien avoir de cassé ! Tu ne pouvais avoir la jambe dans le plâtre avec une mission importante que protéger Paris.

- Bon... Allez.. Plagg, transf-

Tu t'arrêtais d'un seul coup dans ta phrase lorsque tu reconnus les bruits de pas d'un cheval, un autre cavalier avait donc pris la même route que toi ? Tu demandais à Plagg de se cacher tandis que tu remarquais la silhouette du cheval et du cavalier s'approcher de plus en plus de toi. Tu pinçais les lèvres en reconnaissant le cavalier... ou plutôt la cavalière avant de lâcher un grand soupire. Le destin avait réellement décidé de s'acharner sur toi. Tu relevais la tête lorsqu'elle s'arrêtait devant toi.

- De Salois... Qu'est-ce tu fais là ? T'as pas l'air en forme.

- Durand... Dis-tu en soupirant. Je faisais une balade avec la jument de Marie-Alice mais elle a été effrayée par le coup de feu et j'ai fais une mauvaise chute.

Tu étais agacée de devoir reconnaître la situation compliquée dans laquelle tu es. Non, tu n'avais pas envie que Victoria vienne t'aider parce qu'elle ne cesserait de te rabaisser et tu n'avais pas besoin de ça actuellement... Pourtant avais-tu réellement le choix ? Tu regardais une nouvelle fois autour de toi. Le soleil descendait peu à peu et tu ne serais pas capable de rentrer à pieds toute seule ; tu ne pouvais pas non plus laisser la jument toute la nuit dehors.

- Pourrais-tu m'aider à la retrouver ? Il fait bientôt nuit et je n'ai pas envie qu'il lui arrive quoi que ce soit...

Surtout si il y avait des chasseurs dans les environs... Ils pourraient tirer sur le cheval en pensant qu'il s'agissait d'un autre animal. Bref, il n'était pas question de rentrer au centre équestre sans la jument de Marie-Alice ; même si tu devais y passer la nuit ! Néanmoins, ce serait plus simple si Victoria acceptait de t'aider.

- J'ignorais que tu appréciais les balades tardives toi aussi.

Victoria avait presque la réputation d'être sans cœur mais tu espérais qu'elle ne te laisse pas tomber dans cette situation. Il était quand même question d'un pauvre animal qui était seul et surtout apeuré... En plus, savoir qu'il y avait des chasseurs ne te rassuraient pas ; ce n'était pas la saison et pourtant, c'était bel et bien un coup de feu que tu avais entendu quelques minutes plus tôt.

- Bien. Tu sais vers où elle est partie ?

Tu laissais échapper un soupire de soulagement qui réveillait tes douleurs aux côtes avant de finalement pointer la direction qu'avait prise la jument. Tu essayais tout de même de relancer sur une conversation plus légère, notamment en faisant remarquer que l'heure de la balade était bien tardive ; heureusement pour toi au final... Tu ne sais pas comment tu aurais fait sans elle ! Tu penchais la tête sur le côté lorsqu'elle te parlait d'éviter les gens... Si tu lisais bien entre les lignes, cette rencontre ne lui faisait pas très plaisir.

Finalement, vous vous mettiez en route vers la direction qu'avait prise la jument. Marcher était pénible et tu sentais bien que tu ralentissais la cadence de tout le monde mais tu n'osais marcher plus vite... Tu hochais la tête lorsqu'elle évoquait le fait qu'il ne devrait pas y avoir de chasseurs à cette période de l'année ; tu soupirais en imaginant des braconniers ou des chasseurs qui n'en faisaient qu'à leur tête. Pourtant il y avait des lois ! Ce n'était pas pour rien !

- Tu réussirais à monter ? Ce sera plus rapide.

- Je... Je suis désolée.

Tu sentais bien qu'elle était légèrement énervée, certainement due à la lenteur. Tu baissais honteusement le regard sans oser répondre dans un premier temps avant d'hocher la tête. Oui, tu pourrais certainement monter sur son cheval mais tu aurais besoin d'aide pour te hisser sur la selle. Tu t'approchais donc de la monture et grimpais, cela avait réveillé la douleur mais tu pourrais certainement te reposer un petit peu tout en continuant de chercher la jument de ta jumelle.

- Merci Victoria.

C'était la moindre des choses... Elle n'y était pas obligée. Bien que c'était certainement pour terminer ces recherches plus rapidement. Tu sortais à nouveau ton téléphone et appuyais sur quelques boutons mais toujours rien... Tant pis. Tu laissais le silence s'imposer entre vous deux, prenant le temps d'observer les alentours pour essayer de repérer la silhouette de ta jument.

- Alors... hum... Tu continues de participer à des concours de beauté ?

- Non, j’ai arrêté depuis un bon moment déjà.

Ah. Bon, tu ne pouvais pas toucher juste à chaque fois... Et surtout, tu ferais mieux de t'intéresser un peu à ce qui t'entourait. Malheureusement, vous n'aviez jamais été très amies toutes les deux alors cela faisait bien longtemps que tu ne t'étais plus intéressée à ce qu'elle faisait de son temps libre. Tu t'attendais à ce que la conversation se stoppe à ce niveau-là mais Victoria te posait une question ; était-ce de la politesse ou souhaitait-elle réellement papoter avec toi ?

Tu t'apprêtais à répondre à sa question mais tu remarquais qu'elle s'était stoppée net. Tu regardais dans la même direction qu'elle et remarquais des fleurs écrasées et un buisson malmené... Apparemment, cette végétation avait fait une mauvaise rencontre. Un cheval peut-être ? Victoria semblait penser la même chose que toi puisqu'elle évoquer à voix haute le passage de la jument. Tu hochais la tête... Ce semblait avoir été causé par un gros animal.

- Si seul le coup de feu l’a effrayée, il y a beaucoup de chance qu’elle ait suivi le sentier et qu’elle se soit arrêté plus loin. Mais si quelqu’un a tenté de l’attraper, ça ne m’étonnerait pas qu’elle se soit éloignée du sentier.

Tu hésitais pendant plusieurs instants... Le plus simple serait de se séparer mais ta cheville risquerait de ne pas te pardonner cette décision. Tu pinçais légèrement les lèvres. Tu aurais mieux fait d'insister auprès de Marie-Alice pour qu'elle s'occupe de sa jument plutôt que d'y aller toi-même ! Ah, ta sœur entendrait parler de cette histoire !

- Marie-Alice me disait que c'était une jument assez peureuse... Je pense qu'elle va essayer de s'éloigner le plus possible de la civilisation.

Tu n'imaginais pas l'état dans lequel se trouvait cette pauvre bête... Ayant déjà un caractère assez peureux, ce coup de feu et cette perturbation n'allait pas arranger tout ça ! Tu tournais la tête de droite à gauche... Le sentier ou le hors sentier ? Tu espérais qu'elle ait pris le chemin le plus simple mais ton instinct te disait qu'elle avait dû s'éloigner. Que tu n'aimais pas faire des choix !

- Elle a dû s'éloigner du sentier.

Une chance sur deux de se tromper. Une chance sur deux d'avoir raison. Vous ne pouviez pas rester toute une nuit devant un sentier en se demandant si vous deviez le suivre... Une décision devait être prise et rapidement ! Il commençait à faire froid, il faisait presque nuit.

- Et oui, je suis toujours égérie pour la marque Agreste.

En plus de faire plusieurs activités à côté mais tu avais la sensation que Victoria n'en n'aurait rien faire de tes soucis d'emploi du temps. Vous prîtes le chemin opposé au sentier en espérant trouver la jument ; vous avanciez pendant plusieurs minutes dans le plus grand des silences avant de finalement tomber nez à nez avec un groupe de trois hommes avec des fusils dans le dos qu'ils tentaient tant bien que mal de cacher.

- Mmh. Qu'est-ce que vous faîtes dehors à cette heure-ci mesdemoiselles ?

Tu baissais les yeux vers Victoria, légèrement mal à l'aise. Est-ce que c'était à cause d'eux que ta jument avait pris la poudre d'escampette ? Etaient-ils seulement au courant que la saison de la chasse n'avait pas commencé et qu'ils n'avaient rien à faire ici ?

- Ouais, il fait quasiment nuit. On peut p't'être vous raccompagner.

Tu n'étais pas rassurée de la tournure des événements... A vrai dire, plus vous avanciez et plus vous vous confrontiez à de mauvaises nouvelles. Tu avais peur de ne pas jamais retrouver la jument de Marie-Alice et Dieu sait qu'elle t'en voudrait à mort si elle venait à disparaître. Ce qui était parfaitement paradoxal vu le peu de fois où elle lui rendait visite.

Pour couronner le tout, voilà que vous veniez de tomber sur un groupe de chasseurs qui étaient sûrement la cause du coup de feu... Tu pinçais les lèvres. Ne savaient-ils pas que la saison de la chasse n'avait pas encore commencé ? Si, bien sûr que si mais ils s'en fichaient pas mal... Tu baissais légèrement les yeux pour ne pas montrer que tu étais effrayée par ces hommes mais tu étais tout de même ravie de constater que Victoria semblait maîtriser la situation. Tu n'aurais pas été capable de répondre à sa place !

Tu écoutais attentivement la réponse des hommes qui vous indiquait la direction que vous suiviez ; au moins vous n'étiez pas à l'ouest dans votre raisonnement en imaginant que la jument avait décidé de s'éloigner de la population. Maintenant que vous aviez obtenu cette information, tu étais prête à te remettre en route mais voilà qu'ils vous proposaient de vous accompagner... Tu croisais le regard de Victoria et secouais instinctivement négativement la tête. Non, il était hors de question.

- Peut-être... Juste nous amener là où vous étiez quand vous avez entendu ces individus ? On saura se débrouiller après.

Tu ouvris la bouche mais aucun son n'en sorti. Tu étais apeurée à l'idée d'être accompagnée par ces hommes... Le fait qu'il soit en possession d'une arme te mettait très mal à l'aise. Tu remarquais le sourire sur le visage de ces hommes et ton cœur se serrait davantage ; quelque chose te disait que c'était une très mauvaise idée... Mais que c'était une plus mauvaise idée de tourner le dos à cette aide si gentiment proposée. Tu soufflais pour tenter de faire redescendre la pression. Cette sortie était décidément une très mauvaise idée.

Vous commenciez donc à vous mettre en route vers le sentier que l'un des chasseurs avaient montré quelques secondes plus tôt. De ton côté, tu n'avais nullement envie de faire la conversation et ton regard était posé sur la crinière du cheval de Victoria ; tu n'arrivais pas à être rassurée en leur présence. Était-ce le fait qu'ils étaient trois ? Qu'ils avaient des armes à feu ? Tout ça à la fois ? Tu n'écoutais que d'une seule oreille leur conversation entre deux rires gras qui ne cessaient de te mettre mal à l'aise.

- Alors dîtes-moi, des demoiselles aussi jolies que vous doivent être mannequin !

- Toi ! Dit-il en te pointant du doigt. J't'ai déjà vu sur des couvertures de magazines, non ?

Tu pinçais une nouvelle fois les lèvres, légèrement dépitée... Tu ne pouvais pas nier avoir fait les couvertures de certains magazines de mode. Tu n'imaginais pas que ces hommes lisaient des magazines de mode... Tu les voyais plutôt lire "Chasse & Pêche" ou autres journaux dans ce style. Tu ne pouvais pas tellement mentir alors tu te contentais d'hocher la tête pour confirmer sa question avant que ton attention soit attirée par les hennissement de ta jument. Sans réfléchir, tu posais pied à terre -te faisant à nouveau mal à la cheville- et approchais doucement du cheval.

Elle était occupée à manger alors tu t'approchais doucement mais pas en traître afin qu'elle puisse te voir arriver ; elle semblait être plus apaisée que tout à l'heure et se laissait approcher. Tu posais une main délicate sur ta jument pour la rassurer et remontais ensuite sur la selle avant de saisir les lanières du bridon ; tu tournais ensuite le regard vers les hommes et Victoria.

- Hum... Merci messieurs de nous avoir accompagné. Je pense que mon amie et moi allons rentrer, il se fait tard.

Tu n'allais pas non plus tergiverser pendant des minutes sur votre relation et ils n'avaient pas besoin d'en savoir plus... Et puis, cette fin d'après-midi avait été suffisamment riche en émotion, il était temps de rentrer.