Un héros trébuche

Un héros trébuche
Théoxane de Salois et Adrien Agreste
Adrien jette son sac à bandoulière dès qu’il passe le pas de la porte de sa chambre. La journée l’a épuisé. Il a reçu les résultats de son partiel ce midi. Et même s’il s’en est plutôt bien sorti, il n’a pas eu la note qu’il imaginait avoir. Bien en dessous, même. Il a révisé autant qu’il a pu, entre les séances photo imposées par son père, ses cours d’escrime, de chinois, les soirées mondaines en compagnie de la haute société dont l’atmosphère puante commence à le dégoûter au plus haut point… Et bien sûr, pour ne rien arranger, Adrien a une responsabilité supplémentaire ajoutée à son agenda officieux depuis plus d’un an maintenant. Celle de super héros. Un super héros en carton pâte, bien sûr ! Quand il porte le costume de Chat Noir, il échoue lamentablement ces derniers temps à faire ce qu’il aimerait. Et quand il ne le porte pas, il devrait le porter… Plagg regarde le blond s’écrouler, tête la première dans son oreiller. Le mannequin a perdu son éclat, son étincelle. La vie d’Adrien Agreste, sur le papier, tout le monde tuerait pour l’avoir. Mais Adrien Agreste, lui, parfois, tuerait pour ne plus l’avoir... Les gens ignorent tout de la véritable vie du fils du plus grand couturier et styliste du monde. Ils ne voient que l’argent, le pouvoir, la célébrité, les voitures luxueuses, les cadeaux des partenaires de la marque Gabriel Agreste et les femmes accessibles avec cette célébrité. Ils ne voient pas les règles strictes d’un père autoritaire et malgré tout absent. Ils ne voient pas non plus les difficultés à essayer d’avoir une vie normale. La célébrité, Adrien est né dedans. Il ne l’a jamais voulue et se voit contraint à la subir. L’argent, le pouvoir, il n’en veut pas. Pas sans les mériter. Adrien n’a pas de temps pour penser à lui, à ce qu’il voudrait, à ce qu’il aimerait lui.

Ce soir de pluie, Gabriel Agreste est absent. Nathalie est partie avec lui. Le mannequin s’est alors cloîtré chez lui. Nino n’est de toute façon pas disponible et a d’autres chats à fouetter en ce moment avec son couple qui bat de l’aile. La dernière fois qu’il a voulu parler à Marinette en privé, ça s’est soldé par un échec cuisant. Et Théoxane… Non. Adrien ne veut pas la voir. Son sentiment de culpabilité le ronge déjà bien trop pour faire face à celle qu’il aurait dû sauver quand elle a été prise pour cible par le Papillon. Hélas, il ne savait pas que son amie allait se faire attaquer pendant que lui, passait son partiel. Le Droit est peut-être quelque chose qu’il voulait faire par lui-même. Mais la vie d’étudiant en droit en plus de celle du fils de Gabriel Agreste et de celle de Chat Noir, tout ça, ça l’épuise. Pour ce qui est d’aller voltiger sur les toits de Paris en super héros avec Ladybug… Non. Ladybug aussi, c’est un sujet glissant. Il doit oublier ses sentiments pour elle. Mais qu’est-ce que c’est difficile. Son cœur est tiraillé, lui aussi, entre l’héroïne coccinelle et son amie grâce à qui il a commencé à s’affranchir des règles liberticides de son père. Oh que non, rien n’est facile pour Adrien Agreste. Rien n’est facile pour Chat Noir. Le kwami de la Destruction regarde son porteur et l’interpelle, affecté par l’état dans lequel ce dernier se trouve.

- Adrien ? Eh, Adrien ! Je plaisantais quand je te disais que tu te prenais la tête pour rien… Tu sais...
- Plagg...

Le blondinet lève la tête de son oreiller et plante son regard émeraude dans celui du félin. Ses cheveux sauvages en bataille lui cachent presque la vue. La fatigue se lit sur le visage du mannequin. Autant physique qu’émotionnelle. D’un mouvement de tête et avec un sourire bienveillant, le chat s’adresse à son porteur.

- Tu peux t’autoriser un peu de repos, tu sais, personne ne t’en voudra si tu souffles.
- Tu as sûrement raison, Plagg… Mais des gens comptent sur moi...
- Et qu’est-ce que tu penses leur apporter, toi qui vas mal ?

Sans donner la moindre réponse, Adrien se retourne, regardant la photo sur sa table de chevet. Une simple photographie, celle d’Émilie Agreste en compagnie de son fils, souriant comme des bienheureux. Ses lèvres se crispent alors qu’il interroge le cadre qui lui fait face et dans lequel il voit son propre reflet.

- Que feriez-vous à ma place, Mère.. ?

:copyright:️ DABEILLE

07/06/2021

Now you see me standin' in the lights
But you never saw my sacrifice
Or all the nights I had to struggle to survive
Had to lose it all to win the fight
I had to fall so many times
Now I'm the last one standin'

Un héros trébuche

Tu étais restée cloîtrée dans ta chambre depuis plusieurs jours. Suite à l'attaque de Papillon couplée avec celle de cette Mar-vell qui avait pris un malin plaisir à te torture, tu en étais sortie traumatisée de cette expérience. Ta nourrice t'avait confirmée qu'elle n'avait jamais dit toutes ces horreurs et qu'elle ne le pensait pas ! Mais rien n'y faisait... Tu gardais tous les mots dits dans un coin de tête. Comme si elle le pensait réellement mais n'osait rien te dire pour ne pas te contrarier davantage.

Tu n'avais pas assisté à tes cours à la faculté ni à toutes tes activités sportives ; en vérité, tu étais restée dans ton lit. Il n'y avait que dans cet endroit où tu te sentais en sécurité... Ta nourrice était venue plusieurs fois dans ta chambre pour t'apporter de la nourriture que tu avais simplement refusé avec un lourd silence ; tu n'avais pas faim. Tes pensées tournaient en boucle sur les mêmes choses, les mêmes mots, la même situation. Tu ne voulais voir personne ni ne parler à personne.

- Allez, debout jeune fille.

La voix glaciale de ta mère te fit grincer des dents. Que venait-elle faire dans ta chambre ? Pour appuyer ses propos, elle s'empressa d'allumer toutes les lumières de la pièce ainsi que d'ouvrir les rideaux pour laisser le peu de lumière du jour. Tu fronçais les sourcils et grognais, agressée par toute cette luminosité d'un seul coup ! Mais bon sang, qu'est-ce qui lui prenait ?!

- Habille-toi et apporte cette lettre à Gabriel Agreste. J'ai fixé une date pour le mariage avec son fils et j'attends son retour.

- Mère...

- Ah non Théoxane. Nous avons suffisamment attendu et au vu des récents événements, il serait bon que tu ais un homme auprès de toi pour te surveiller et te protéger.

Tu fronçais les sourcils. Tu n'étais pas certaine que le mariage avec Adrien Agreste aurait empêché les événements... Et puis, que pourrait faire Adrien contre un singe géant ?! Tu ne tentais pas de débattre davantage. Lorsque ta mère employait un ton aussi froid, tu n'avais pas un seul mot à dire ; tu fus obligée d'aller prendre une douche et de te préparer pour te rendre chez Monsieur Agreste. Autant dire que cet événement t'en faisait voir de toutes les couleurs.

Tu entrais dans la limousine mais ne parlais même pas avec ton chauffeur... Lui-même ne savait pas quoi dire pour te remonter le moral. Tu regardais la lettre pendant tout le trajet, te demandant si tu ne ferais pas mieux de la déchirer ou de la mettre au feu... Non... Ta mère serait forcément au courant. Tu ne remarquais même pas que la voiture s'était arrêtée depuis plusieurs secondes, ce n'est qu'au raclement de gorge de la part de Théodore que tu compris que tu étais arrivée à destination.

Tu sortis de la voiture sans grande conviction et claquais la portière sans réelle force. Tu te tournais vers le Manoir des Agreste ; tu n'avais pas envie de vivre ici, tu n'avais pas envie de se mariage. Tu voulais juste retourner dans ton lit. Traînant des pieds, tu sonnais à l'interphone en attendant que Nathalie réponde à ton appel... Néanmoins, la réponse fut plus longue que d'habitude et ce n'était pas la voix de Nathalie mais plutôt celle de...

- Adrien... ?

C'était bien la première fois qu'il répondait à l'interphone. Tu fronçais les sourcils en te demandant ce qu'il pouvait bien se passer... Mais après tout, peut-être que Nathalie était très occupée.

- Je... J'ai une lettre pour ton père de la part de ma mère. Puis-je entrer ?

Après tout, ce serait également le moment de lui annoncer la nouvelle idée de ta mère -et sa future belle-mère-. Peut-être aurait-il un plan pour annuler ce mariage ? Vous étiez dans le même bateau et sur la même longueur d'onde, vous trouveriez certainement une solution. Peut-être même que Monsieur Agreste ne serait pas d'accord avec ce mariage !

» Sherlock (www.)

Un héros trébuche
Théoxane de Salois et Adrien Agreste
Le tendre regard de Madame Agreste met un peu de baume au cœur du jeune homme. Elle a toujours eu ce pouvoir de l’apaiser, qu’elle soit présente ou même simplement en photo. La seule fois où la voir l’a mis mal à l’aise, c’était lors de l’autopsie d’une femme qui lui ressemblait. Donc au final, quelqu’un d’autre qu’elle… Adrien a un rictus de tristesse en sachant qu’il ne reverrait peut-être plus sa mère autrement qu’en photo. Il a l’intime conviction qu’elle est en vie, mais où est-elle ? Le jeune homme redevient petit garçon en approchant sa main du cadre photo, voulant l’atteindre. Un peu trop loin pour lui s’il reste dans cette position. C’est alors qu’il est tiré de son mal-être par la sonnette. Mais personne ne répondra. Il est seul au manoir. C’est donc à lui d’ouvrir. Se levant péniblement, il se dirige vers l’écran de surveillance de la porte. Adrien croise le regard de son amie. Il lâche un soupir avant d’appuyer sur le bouton pour répondre. Elle demande à entrer, prétextant avoir un courrier à donner à Gabriel. Le mannequin serre les crocs et finit par répondre.

- Je t’ouvre.

Il appuie sur le bouton accordant l’accès à la charmante demoiselle. Elle semble un peu abattue, elle aussi. Comme quoi, l’hiver et la petite dépression ambiante sont bien présents. La pluie dehors se fait bien entendre malgré l’excellente isolation du manoir des Agreste. Les deux collègues et amis se croisent dans l’entrée. Heureusement que Théoxane est arrivée en limousine pour éviter d’être complètement trempée par la pluie. Il y a comme une sorte de malaise ambiant, ils se sont salués, mais pas de poignée secrète, pas de sourire vrai, pas d’embrassade, pas de baiser. A croire qu’elle non plus ne se retrouve là de son plein gré. Adrien rompt le silence avec une voix légèrement plus grave que d’habitude, la gorge un peu nouée par sa culpabilité.

- Mon père n’est pas là, ce soir, je suis seul à la maison. Je lui donnerai quand il rentrera, si tu veux...

Il hésite à compléter sa phrase par un sarcasme portant sur l’absence récurrente de Monsieur Gabriel Agreste. Mais il n’est pas vraiment d’humeur à attaquer qui que ce soit. Il prend la lettre des mains de Théoxane avec lenteur, se demandant ce que la vieille peau attend du père Agreste. Il regarde son amie avant de la questionner.

- Qu’est-ce que ta mère lui veut ? Pour lui faire parvenir une lettre aussi tard par sa propre fille… C’est probablement important pour elle...

Adrien retient un nouveau sarcasme. Jamais Gabriel Agreste n’a osé faire de sa progéniture un banal coursier. Madame De Salois et ses lubies, jamais Adrien ne finira par les comprendre. Pour considérer sa propre fille de la sorte, elle doit être très remontée. Surtout quand on se rappelle de la grosse frayeur que la demoiselle a eue lorsqu'elle a été prise pour cible. Mais pourquoi est-ce qu’il pense encore à ça, lui qui culpabilise encore et toujours de ne pas avoir pu sauver ou même venir en aide à son amie ? A en juger par le visage de sa très chère Théa, le contenu de la lettre ne doit pas l’enchanter. La lettre risque de vite se retrouver « égarée » au fond de la paperasse du styliste très occupé, trop pour lire le courrier d’une femme exaspérante...

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07/06/2021

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Un héros trébuche

Tu entendis que la porte était ouverte alors tu la poussais légèrement pour arriver aux portes principales. Tu vis Adrien sortir de chez lui et tu compris que la bonne humeur n'était pas forcément au rendez-vous de son côté ; tu fis seulement un bref signe de tête. Pas de poignée de main secrète ou de sourire sincère... Apparemment, ni l'un ni l'autre n'avait la tête à papoter. Finalement, il brisa le silence au bout de plusieurs secondes.

- Mon père n’est pas là, ce soir, je suis seul à la maison. Je lui donnerai quand il rentrera, si tu veux...

- Oh...

Tu ne savais pas quoi répondre en vérité. Peut-être qu'il y avait un défilé ? A vrai dire, tu n'étais pas au courant des événements de ces derniers jours ; tu n'avais pas allumé ton téléphone et peut-être que Gabriel avait tenté de te joindre. Tu te demandais pendant un bref instant si ta mère était au courant de l'absence de Monsieur Agreste ; peut-être voulait-elle que tu annonces toi-même cette merveilleuse nouvelle.

- Qu’est-ce que ta mère lui veut ? Pour lui faire parvenir une lettre aussi tard par sa propre fille… C’est probablement important pour elle...

- Pour elle, oui.

Oui, c'était exactement la bonne expression. La seule personne qui était réellement emballée par ce mariage était ta mère ; Adrien et toi étaient sur la même longueur d'onde concernant ce mariage, ton père était trop occupé dans ses affaires et ta jumelle avait son propre mariage en tête. Tu regardais la lettre que tu avais dans les mains avant de pincer les lèvres... De toute façon, il finirait bien par être au courant du contenu de cette lettre.

- Ma mère a fixé une date pour notre mariage.

Tu observais attentivement sa réaction mais tu ne t'attendais pas à ce qu'il saute de joie... Enfin, tu n'attendais même pas à ce qu'il soit ravi d'apprendre cette nouvelle. Lui qui ne semblait pas aller bien, voilà que tu en rajoutais avec les mauvaises nouvelles. Au moins vous serez deux à déprimer à cause de cette annonce. Lui laissant quelques secondes pour diriger, tu enchaînais avec quelques explications.

- Avec les récents événements, elle s'est mise en tête que nous devions nous marier au plus vite pour que tu me surveilles et me protège. Elle s'attend certainement à ce que je reste à la maison toute la journée pour te préparer de merveilleux petits plats.

D'ailleurs, la question n'avait même pas été abordée ! Allez-vous vivre dans le Manoir des Agreste ou des de Salois ? A moins que ta mère ait déjà trouvé un petit nid douillet dans lequel vivre ! Tu soupirais et lui tendis la lettre, ne sachant pas si il voulait lire le contenu ou si il allait juste la transmettre à son père.

» Sherlock (www.)

Un héros trébuche
Théoxane de Salois et Adrien Agreste
La réponse de Théoxane ne tarde pas à se montrer. Vraisemblablement ni elle ni lui n’avaient vraiment le temps ou l’envie de tergiverser. Aucun ne semble très enclin à mettre les formes ce soir d’averse. Théoxane annonce le contenu de la lettre de sa mère comme un coup de tonnerre. Adrien hausse à peine un sourcil, conscient de la lubie qui ronge l’esprit de cette bonne femme à l’esprit aussi fermé que son cœur. Il lâche un soupir avant de répondre.

- Elle n’est pas prête pour la réponse de mon père, tiens...

Prenant l’enveloppe dans la main, il n’a pas pu faire taire le sarcasme qui est arrivé à son esprit aussi vite qu’une boule de flipper. Le visage lassé, blasé par Madame De Salois et ses désirs, il déchire l’enveloppe, sortant la lettre et soupirant. De toute façon, Gabriel Agreste ne sera pas d’accord non plus avec ce mariage. Il ne lui en voudra peut-être pas… Surtout si le courrier disparaît...

- Voyons ce qu’elle a écrit, la peau de vache… Fais moi rire, vieille peau.

Il lit à haute voix le contenu de la correspondance de son père, bien qu’articulant approximativement. Il se retient de rire jaune en constatant que Madame ose tutoyer Gabriel Agreste. Elle se permet d’être hautaine, détestable dans la moindre de ses virgules. Adrien cerne le regard. Elle serait capable de provoquer une série d’akumatisations en chaîne à un niveau alarmant. C’est peut-être son super pouvoir personnel. Pire ! Et si Madame De Salois était le Papillon ? Non… Même le Papillon n’est pas aussi maléfique que cette femme qui a le diable au corps. Théoxane fait mention de l’attaque du zoo. Coup de poignard dans le cœur d’Adrien. Elle explique les choses. Elle n’est pas non plus enjouée par ce mariage et lâche un petit sarcasme à son tour. Pendant un bref instant, le mannequin s’imagine rentrer du travail, d’un shooting de son père, interpellant sa femme pour la prévenir de son retour, qui quitte ses fourneaux et qui l’embrasse tendrement, lui annonçant joyeusement que le poulet rôti sera bientôt prêt avec un grand sourire de femme pimpante, heureuse et amoureuse. Mais cette vie là et ses promesses, aussi douces soient-elles, ce n’est pas ce que les promis veulent. Ils s’aiment sincèrement. Mais pas de la façon que Madame de Salois voudrait. Elle n’est de toute façon jamais contente, cette bonne femme...

- Parce que bien sûr, on s’attend à ce que je te protège… Comme si j’étais capable de protéger qui que ce soit...

Cette dernière phrase a l’effet d’un coup de tonnerre, comme celui qui résonne dehors au même moment. Cet écho à l’absence de Chat Noir au zoo alors que Théoxane était en danger, cette remise en question, tout ça se bouscule dans la tête d’Adrien. Il écoute la pluie dehors et constate que l’averse ne fait qu’empirer de minute en minute. Le fils Agreste interpelle son amie qui semble presque prête à quitter le manoir.

- Tu ne vas peut-être pas repartir maintenant avec le temps qu’il fait dehors… « Belle-maman » m’en voudrait de ne pas avoir su te protéger de la pneumonie...

Un nouveau sarcasme qui ne lui fait presque pas de mal. Mais l’invitation à rester est rapidement acceptée. De toute façon, Théoxane avait-elle vraiment envie de rentrer au manoir De Salois ? A la vitesse à laquelle l’invitation est acceptée, Adrien jurerait que non. Les deux mannequins se dirigent ensemble vers la chambre d’Adrien qui invite son amie aux cheveux clairs à s’asseoir. Il ouvre son petit frigo dans lequel se trouvent diverses boissons fraîches. Cependant, toutes sont sans alcool. Presque à chaque fois que les deux amis boivent de l’alcool ensemble, les conséquences sont désastreuses… A commencer par la soirée avinée pendant laquelle la jeune femme a avoué à son collègue et ami être Ladybug. Et si quelqu’un les avait entendus, cette nuit-là ? Le jeune homme se secoue mentalement avant de proposer une boisson à son amie.

- Je te sers quelque chose à boire ? Ou tu préfères quelque chose de chaud ? J’en ai pour une petite minute à faire chauffer la bouilloire...

Plagg, derrière la jeune femme, croise le regard éteint d’Adrien. Le malaise, la dépression et la culpabilité sont omniprésents dans la chambre du mannequin. Encore plus qu’avant l’arrivée de la potentielle fiancée imposée du fils Agreste...

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07/06/2021

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Un héros trébuche

Vous saviez tous les deux que cette nouvelle ne serait pas très bien prise par Monsieur Agreste. Ta mère avait décidé de se mariage sans même consulter Gabriel... Encore une fois, elle pensait qu'elle pouvait claquer des doigts et obtenir ce qu'elle voulait dans la minute même. Tu espérais sincèrement que Monsieur Agreste mette réellement son grain de sel et stoppe la folie des grandeurs de ta mère.

Tu ne t'attendais pas à ce que Adrien ouvre la lettre et lise le contenu à voix haute... Personnellement, tu n'avais pas osé touché à cette enveloppe ; tu n'appréciais peut-être pas beaucoup ta mère mais le contenu de cette lettre était tout de même... privée. Tu baissais les yeux tandis que ton ami lisait à voix haute chaque ligne de ce morceau bout de papier ; tu laissais échapper un petit rire amer. Ecrit de la sorte, c'était encore plus ridicule ! Tu avais l'impression d'être une poupée baladée de mains en mains.

- Parce que bien sûr, on s’attend à ce que je te protège… Comme si j’étais capable de protéger qui que ce soit...

- Allons Adrien... Tu sais que ma mère vit encore au dix-huitième siècle.

Tu posais une main sur son épaule, prenant le temps de l'observer de haut en bas. Il était si dur avec lui-même et ses paroles étaient si froide et amères... Que s'était-il donc passé pour qu'il ait perdu autant confiance en lui ; si c'était lié cette attaque du zoo... Tu étais la seule responsable. Quelle idée de se prétendre Ladybug ! D'ailleurs, personne n'aurait été capable de te protéger... Il fallait absolument l'intervention d'un héro pour démêler cette situation. Ce n'était pas Monsieur et Madame tout le monde qui pouvait se battre contre un singe géant !

- Tu ne vas peut-être pas repartir maintenant avec le temps qu’il fait dehors… « Belle-maman » m’en voudrait de ne pas avoir su te protéger de la pneumonie...

- Adrien...

Encore un sarcasme. Si tu avais su que ton ami était aussi mal, tu ne lui aurais même pas apporté la lettre ! Tu n'imaginais pas qu'elle ait pu lui ruiner le moral à ce point. Tu acceptais tout de même l'invitation ; non pas que tu ne voulais pas attraper froid mais tu voulais comprendre pourquoi ton ami d'enfance se sentait aussi mal. Peut-être avait-il besoin de se confier ? Vous vous dirigez donc vers la chambre du mannequin mais tu ne pris pas place tout de suite, écoutant attentivement ton ami te proposer une boisson.

- Et si tu m'expliquais ce qu'il se passe ? Tu t'approchais de lui pour lui prendre sa main. La dernière fois que je t'ai vu dans cet état, c'était au moment de la disparition de ta mère... Dis-moi ce qu'il t'arrive.

Non, ça ne pouvait pas être la simple annonce du mariage qui le mettait dans un tel état ; il y avait forcément autre chose. Tu t'approchais à nouveau de lui pour le prendre dans tes bras... Un câlin n'était pas forcément la réponse à tous les maux mais peut-être que ça pouvait l'apaiser un petit peu.

- Tu sais que tu peux tout me dire ? Je peux peut-être t'aider, quoi que tu traverses.

» Sherlock (www.)

Un héros trébuche
Théoxane de Salois et Adrien Agreste
Théoxane refuse la boisson proposée par Adrien. Le malaise est omniprésent dans la chambre du fils Agreste. Sans s’installer tout de suite, elle l’interpelle, lui prenant la main. Elle voit bien qu’il va mal, lui aussi. Et lui aussi voit qu’elle va mal. Faire partie de la haute société n’a jamais empêché d’avoir des problèmes… Si Adrien ignore la nature du mal de Théoxane, la réciproque est aussi vraie. Elle veut savoir ce qu’il a. Adrien est déboussolé, ne s’attendant pas à cette demande peine à trouver ses mots.

- Je...

Rien de plus ne sort. Le jeune homme sent son amie le prendre dans ses bras. Théoxane a fait le parallèle avec l’état de son ami à la disparition de Madame Agreste. Le cœur d’Adrien se met à fondre en larmes. Les yeux du blond prennent l’eau qui commence à couler silencieusement le long de ses joues, traçant une route salée se terminant sur une chute inexorable vers le sol de la chambre. Il la prend à son tour dans ses bras, tremblant et sanglotant lorsqu’il essaie de lui répondre péniblement.

- Je perds pieds, Théa..

Dire qu’il coule aurait été plus approprié. Mais il ne veut pas alarmer son amie. Peine perdue, car elle l’a si peu vu dans cet état qu’elle sait qu’il lui est arrivé quelque chose de grave. Ils s’asseyent sur le lit du jeune homme quand la demoiselle essaye tant bien que mal de le rassurer, d’être là pour lui… Et c’est là que le jeune homme serre les crocs, les larmes devenant des torrents. Il force sur sa gorge et sur son esprit pour réussir à aligner ses mots à un niveau intelligible. L’effort lui en est tellement surhumain qu’il doit reprendre son souffle à plusieurs reprises pour achever sa phrase, comme un enfant qui éclate en sanglots. Il tente de croiser le regard de son amie, bien qu’il déteste être dans cet état pour lui parler.

- Non… Non, Théa… Tu as sûrement la volonté plus que quiconque pour m’aider, mais… Non. Non, tu ne peux pas m’aider, Théa...

Ce refus sonne comme un coup de tonnerre dans la voix du garçon. C’est vrai, après tout, comment pourrait-elle faire quoi que ce soit pour régler ses problèmes, elle qui se fait traîner promener à la guise de sa sorcière de mère ? Adrien s’affranchit peu à peu de l’emprise de son père, mais il n’y a pas si longtemps que ça, il était dans la même situation que celle de son amie. Mais il poursuit, essayant avec douleur de la regarder. Il ne tient pas tête. Il n’arrive pas à la regarder. Il finit par tourner la tête et de cacher ses yeux avec ses mains qui sont bien vite aussi trempées qu’une soupe.

- Désolé… Je ne peux pas infliger ça à quelqu’un que j’aime… Je ne peux pas... Je ne veux pas…

Dans l’obscurité qu’il voit, tout se bouscule. Son père sévère. Sa mère disparue. Ladybug et Marinette qui piétinent dans son cœur en attendant qu’il fasse un choix et qu’il s’y tienne. Nino qui est en galère, qui est parfois malheureux. Théoxane elle-même, traînée comme une chienne obéissante à sa maîtresse, l’infâme mégère qui pourrait rendre Adrien violent envers quelqu’un. Chat Noir qui devient de plus en plus difficile à porter, faisant des erreurs… Théoxane qu’il n’a pas pu sauver lorsqu’elle était en danger. Ses études qui lui prennent un temps qu’il n’a pas. Des responsabilités à n’en plus finir. Adrien finit par briser le silence qui s’est imposé dans la chambre, d'une voix sèche de par la gorge très serrée du jeune Agreste.

- Tu as déjà tellement de problèmes à gérer dans ta vie, je ne veux pas te charger davantage avec les miens… Tu deviendrais folle...

La folie... Et si c'était ce qui le guettait à terme..?

:copyright:️ DABEILLE

07/06/2021

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Un héros trébuche

- Je perds pieds, Théa..

Tu te détachais de lui, le regardant de haut en bas. Mais que se passait-il ? Il n'était plus le même que lorsque tu l'avais vu il y a quelques semaines... Que s'était-il passé en aussi peu de temps ? Etais-tu une si mauvaise amie pour ne pas remarquer que ton frère de cœur allait si mal ? Tu t'asseyais à ses côtés, tenant sa main dans ta tienne en lui annonçant que tu serais toujours là pour lui ; tu étais prête à tout pour l'aider.

Tu eus un pincement au cœur lorsqu'il t'annonçait que tu ne pouvais pas l'aider ; pourquoi, parce que tu n'étais pas à la hauteur ? Parce qu'on ne pouvait pas te faire confiance ? Tu eus plusieurs raisons en tête pour expliquer son refus et toutes ces explications te plaçaient comme une horrible personne. Sans t'en rendre compte, tu lâchais fébrilement sa main, déçue de ne pas être l'oreille à laquelle il avait envie de se confier.

Tu ne savais pas quoi dire, quoi lui répondre... Non, si il ne voulait te parler, tu ne pouvais pas le forcer. Ce n'était pas correct. Tu l'observais pleurer sans savoir quoi faire... Après plusieurs secondes de silence, tu décidais de poser ta main sur son dos pour le frotter et le réconforter à ta manière. Tu ne savais pas quoi faire de plus. Néanmoins, tu fronçais les sourcils lorsqu'il expliquait ne pas pouvoir infliger ça à une personne qu'il aimait...

- C'est si grave que ça ?

Tu arrêtais le mouvement de ta main. Tu ne savais pas de quoi il voulait parler mais tu sentais qu'il était à deux doigts d'exploser... Sous prétexte qu'il ne voulait pas en rajouter pour ne pas te rendre folle, tu levais les yeux au ciel devant cette excuse vaseuse... Certes, tu avais eu des jours un peu compliqué dernièrement mais tu commençais à remonter la pente ! Tu pouvais tout entendre !

- Allons Adrien, je peux tout entendre ! Nous avons déjà surmonté bien pire ensemble et je suis sûre que je peux t'apporter mon aide...

Oui, tu avais été là dans certaines situations compliquées et inversement ! D'ailleurs, il avait bien été présent lorsque tu avais des problèmes, tu n'avais pas hésité à te confier... Malheureusement, tu te demandais bien pourquoi l'inverse ne se faisait pas.

- Ecoute... Je ne veux pas te forcer si tu n'as pas envie d'en parler. Sache juste que je serais toujours présente pour t'écouter...

Tu posais tes mains sur tes genoux, essayant de cacher ta déception... Tu avais la sensation qu'il ne te faisait pas confiance et cela te faisait du mal. Ce n'était pas le moment d'en rajouter et de lui mettre la pression, ce n'est pas correct ! Il te suffisait juste de... sourire et essayer d'avoir quelques mots réconfortants.

- Tu préfères que je te laisse ?

» Sherlock (www.)

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Théoxane de Salois et Adrien Agreste
La noble demoiselle questionne son ami. Elle veut en connaître la gravité, prétendant pouvoir entendre tous les secrets les plus obscurs les uns que les autres. C'est vrai que la très chère Théa a toujours été présente et a toujours su écouter et parler à Adrien. Mais pas sur des problèmes aussi catastrophiques, hélas. Adrien le sait bien.

- Oui, Théa… Oui, c’est grave… et non. Oh non, Théa… Tu ne peux pas « tout entendre » comme tu dis… Si tu savais… Oh, si tu savais...

C'est alors que Théoxane propose une porte de sortie à Adrien. Cette perche est si bien tendue qu'il n'a qu'à tendre la main et la saisir pour se débarrasser des questions, des sollicitations et des inquiétudes de sa "fiancée". Mais alors que tous les voyants sont au verts pour permettre à Adrien de garder son malheur pour lui, il pose sa main sur celle de son amie, posée sur son genou. Il rompt le silence. Elle veut écouter son ami. Il lui en donne l'occasion.

- Attends, Théa… Si tu y tiens tant… D’accord.

Adrien prend une profonde respiration et commence à raconter son histoire calmement, d'une voix neutre, presque sans restes de sanglots dans un premier temps... Puis les vannes s'ouvrent. Et tout commence à couler, mots comme larmes.

- La lettre de ta mère a été la goutte d’eau, Théa… On essaie encore de contrôler ma vie, de m’imposer un futur que je ne veux pas. J’ai mis des années à m’affranchir des lubies de mon père, et je suis loin d’avoir fini parce que je fais encore le mannequin pour lui ! Ça fait des années que je n’aime plus ça... Ma mère aurait pu être de mon côté quand j’ai essayé de dire à mon borné de père que j’en ai ma claque de travailler pour lui, de poser pour des photographes… Mais non ! Parce qu’elle n’est plus là pour plaider ma cause ! Elle a disparu et ça me brûle. Oui, ça fait des années, mais ça fait toujours mal, surtout quand j’ai besoin d’un conseil…

Le premier chapitre de son mal-être prend source dans sa famille. Mais Adrien a encore des émotions à décharger. Et il y en a encore beaucoup. Son cœur se vide petit à petit. Plus il en dit, Moins le poids sur ses épaules paraît lourd. Mais il lui en reste encore beaucoup à décharger.

- Mes études me prennent beaucoup de temps et j’en ai plus suffisamment pour voir Nino comme je le voudrais, lui qui a parfois tellement besoin de se confier à moi avec ses problèmes, ses galères et les grosses tuiles que sa chienne de vie lui jette à la gueule par paquets de douze ! Et sentimentalement parlant, c’est une catastrophe, j’ai le cœur qui balance entre deux filles, dont une que j’ai vu pendant des années comme étant juste une amie et l’autre est éternellement et irrémédiablement inaccessible, ça me rend dingue ! Personne n’est au courant sauf les concernées, bien sûr, sans savoir que l’autre existe et je n’arrive pas à tirer un trait sur une des deux…

Il regarde finalement sa très chère Théa, ayant précautionneusement évité de croiser son regard sur ses précédentes tirades, mais c'est là qu'il attaque l'un des plus gros morceaux. Non pas que les sujets de sa famille, ses études, ses amis et son amour pour Marinette et pour Ladybug en même temps étaient de petits morceaux, loin de là, mais l'un des plus gros déclencheurs de sa descente aux enfers accélérée est sur le point d'être révélé... Le jour de son partiel. Le jour où Chat Noir n'a pas pu intervenir...

- Et au milieu de tout ça, il y a toi. Tu t’es faite attaquer par le Papillon et le savoir après coup… Je me sens tellement coupable, j’aurais dû être là pour te protéger ! J’aurais dû être là pour toi ! J’aurais dû être là pour t’aider à guérir de ce traumatisme ! Je n’ai pas su être là pour ma meilleure amie, ma sœur de cœur que j’aime profondément ! Je ne me pardonnerai jamais de t’avoir mise en danger… Et ta mère veut nous marier, non, incontestablement, cette sorcière ne te veut pas du bien...

Un nouveau sarcasme sur l'exécrable mère Tape-dur. Elle va finir par avoir les oreilles qui sifflent constamment. Les acouphènes vont finir par guetter cette démoniaque femme. Mais avant qu'Adrien n'ait envie d'envoyer une nouvelle phrase tranchante, il lui vient l'idée de se dédouaner de toute fuite. Théoxane ne serait pas du genre à l'accuser. Mais les faits étant ce qu'ils sont, le doute lui est parfaitement permis...

- Mais… S’il y a bien une chose que je peux te dire… C’est que je n’ai dit à personne ce que tu m’as avoué à la soirée chez toi en Décembre… Que ce soit la vérité ou le mensonge que tu as dit juste avant…

Il la regarde maintenant droit dans les yeux, les yeux ne pleurant plus mais dont la route des larmes le long de son visage est encore très nette. Ses yeux d'émeraude sont vide de toute animosité ou de colère comme ils ont pu l'être lors de ses tirades enflammées. Il lui parle à voix basse, la gorge sèche.

- Pour être honnête… Le soir-même où tu m’as avoué être Ladybug… Je savais que tu mentais.

Après cette révélation, comme si le ciel l'avait entendu, un coup de tonnerre vient ponctuer sa phrase... Le jeune Agreste n'est plus qu'à un cheveu de craquer, même après toutes ces révélations...

:copyright:️ DABEILLE

07/06/2021

Now you see me standin' in the lights
But you never saw my sacrifice
Or all the nights I had to struggle to survive
Had to lose it all to win the fight
I had to fall so many times
Now I'm the last one standin'

Un héros trébuche

- Attends, Théa… Si tu y tiens tant… D’accord.

Tu sentis qu'il avait posé ta main sur la tienne. Tu avais peur d'avoir autant insisté mais tu savais aussi qu'il avait besoin de parler, ça lui ferait du bien de partager ce qu'il avait sur le cœur. Tu serrais ta main tandis qu'il te racontait que la lettre de ta mère avait été de trop ; qu'il avait l'impression que l'on essayait encore de contrôler sa vie. Tu savais ce qu'il ressentait puisque tu vivais la même chose... Mais il ne devait pas porter de l'attention à cette lettre. Vous trouverez bien un moyen pour annuler ce mariage ; un mariage sans sentiment... Et puis quoi encore ?!

Tu eus un pincement au cœur lorsqu'il parla de sa mère... Oui, tu avais de vague souvenir d'Emilie, toujours présente pour aider son fils et plaider sa cause. Est-ce que Monsieur Agreste accepterait que son fils arrête totalement de poser pour lui ? Tu n'en n'étais pas sûre... Oui, il avait raison, Emilie l'aurait aidé et conseillé. Ce la faisait tellement de temps que sa mère avait disparu que tout le monde avait perdu espoir de la revoir un jour... Tu te demandais même si la police continuait ses recherches.

Tu décidais de ne pas l'interrompre. Tu sentais qu'il n'y avait pas que ça et qu'il avait besoin de décharger ses autres problèmes ; maintenant qu'il s'était confié, tu ne voulais pas le couper dans son élans. D'ailleurs, voilà qu'il abordait un autre problème : celui de ses études qui lui prenaient beaucoup de temps. Mais voilà qu'un autre soucis, plus important, faisait surface... Celui de l'amour. Son cœur balançait entre deux demoiselles qui semblaient être totalement opposées. Une, qui était vu comme une amie pendant des années et l'autre totalement inaccessible. Tu soufflais du nez... L'amour était si compliqué et faisait si mal parfois !

Tu t'apprêtais à donner ton avis mais en croisant son regard, tu compris qu'il y avait une dernière chose à dire. Cette fois, c'était lié à toi et cette fameuse attaque de Papillon où il n'avait pas pu être présent... Tu pinçais les lèvres. Ce n'était pas de sa faute si tu avais annoncé à voix haute que tu étais Ladybug ! A moins qu'il en ait parlé à quelqu'un ? Non, non. Ce n'était pas le moment de douter de lui ! Il était en examen ce jour-là. Et puis, qu'aurait-il bien pu faire ? Il fallait avoir un pouvoir pour combattre ce singe géant !

- Pour être honnête… Le soir-même où tu m’as avoué être Ladybug… Je savais que tu mentais.

- Oui bon... C'était évident que je n'étais pas Ladybug. Je n'ai pas son courage ! Je... Je n'aurais jamais dû dire ça. C'est de ma faute si j'ai été attaquée par Papillon. Ce n'est pas des choses à dire comme ça !

Tu te contentais de hausser les épaules. Il n'y avait que toi comme fautive dans cette histoire ; se prétendre Ladybug... et puis quoi encore ? De toute façon, Adrien te connaissait depuis la plus tendre enfance et tu n'étais pas étonnée d'apprendre qu'il avait vu clair dans ton jeu ; c'était bien compliqué de vous mentir. Tu laissais échapper un petit sourire avant de reprendre la parole.

- Cela fait beaucoup de choses sur le cœur, évidemment. Peut-être qu'il serait temps de dire à ton père que tu souhaites arrêter ta carrière de mannequinat ? Tu as 18 ans aujourd'hui Adrien, tu es maître de ta vie et de tes choix… Tu peux partir de chez toi, te trouver un petit appartement et te concentrer sur tes études ! T'éloigner de ton père te ferait certainement le plus grand bien.

Tu pouvais te balancer ce conseil en pleine figure... Peut-être que tu devrais faire de même. Après tout, tu gagnais des sous avec ta carrière de mannequinat et tu étais certaine de pouvoir trouver un petit appartement sur Paris... Les moyens, tu les avais mais la volonté. C'était une tout autre histoire ! Néanmoins, Adrien avait plus de courage et de volonté que toi, tu savais qu'il serait capable de s'affranchir de son père. C'était peut-être le moment de se lancer dans sa vie active et trouver sa voie.

- Laisse-moi m'occuper de ma mère. Je trouverai bien un moyen pour annuler ce mariage ! Il me faut juste un peu de temps et d'imagination.

De toute façon, il n'était pas question qu'il ait lieu. Etrangement, tu te sentais pousser des ailes et tu te sentais capable de retourner des montagnes, d'aller dire merde à ta mère et de prendre tes affaires pour aller vivre ailleurs ! Mais tu savais aussi que toutes ces idées disparaîtraient lorsque tu serais face à ta mère. Elle te faisait peur et tu n'osais jamais te rebiffer contre elle... Tu te contentais de baisser les yeux et d'accepter tout ce qu'elle disait.

- Je ne suis peut-être pas la bonne personne pour des conseils amoureux... Mais si cette autre fille est totalement inaccessible, pourquoi perds-tu ton temps avec elle ? Ton autre amie partage peut-être tes sentiments après tout.

Si ils n'en parlaient pas tous les deux, ils ne pourraient jamais le savoir... Bon tu disais ça mais tout le monde savait comment ça avançait avec Dylane. C'est-à-dire lentement car tu n'osais pas avouer tes sentiments ; tu ne savais même pas si elle aimait les femmes ! Tapotant sur sa main, tu te voulais être rassurante.

- Et pour cette attaque, ne t'en fais pas. Je ne veux pas être désagréable mais je ne sais pas si tu aurais été capable de faire quelque chose contre un singe géant ou contre cette.. vilaine. Tout ce qu'il y a à retenir, c'est que je vais bien ! Un peu traumatisée... mais ça me fera une bonne leçon.

» Sherlock (www.)

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