[évent de la St-Valentin] Aimer à mort [PV Adrien]

Son rendez-vous ne devait durer qu'une heure maximum... et pourtant, il s'était éternisé sur la longueur. Un collègue avait besoin de son avis concernant une autopsie alors Hélène était venue aider en annonçant qu'elle ne pouvait rester qu'une heure sachant qu'elle avait beaucoup de travail sur les bras... Malheureusement, cette heure s'était éternisée de très longues minutes... jusqu'à terminer en trois heures.

Et plus le temps passait et plus elle pensait à son disque bleu qui était dépassé depuis une heure. Hélène croisait les doigts en espérant qu'un policier ne passe dans le coin... Elle en avait assez de ces amendes pour à cause du stationnement. La Rousse lisait attentivement le rapport, donnant son avis par ci par là quand quelque chose la dérangeait. Son collègue approchait peu à peu la chaise de la jeune femme avait de finalement poser une certaine question...

- Et sinon, que faîtes-vous pour la Saint Valentin ?

- Ok, on va s'arrêter là pour aujourd'hui ! Dit-elle en se relevant d'un bond.

Hélène avait complètement oublié que c'était la St Valentin. En vérité, cela faisait bien des années qu'elle ne fêtait pas la St Valentin ; le discours classique de la fête commerciale et elle était bien d'accord avec cette idée. Hélène décidait donc qu'il était temps de mettre un terme à ce rendez-vous qui avait duré déjà trop longtemps et puis, elle n'aimait pas quand la situation dérapait vers le privé. Elle tendit le dossier annoté et récupéra son manteau.

La jeune femme remit son manteau et son écharpe dans le couloir, tandis qu'elle se dirigeait vers la sortie. Elle commença à fouiller dans le fond de son sac à main pour trouver ses clés de voiture, tout en se rapprochant du véhicule... Néanmoins, elle pressait le pas en voyant l'homme en uniforme remplir son petit carnet. Courant presque, elle apostropha l'agent qui arrêtait de noter.

- Je m'en vais ! J'allais partir.

- Cela fait une heure que vous auriez du partir madame !

- Je sais... Ecoutez, je suis désolée. Mon rendez-vous s'est éternisé... Je vous promets que ça ne recommencera pas !

- Désolé mais la loi, c'est la loi !

Pourtant, elle le savait bien. Pour travailler avec les forces de l'ordre, Hélène savait parfaitement qu'elle était en tort et qu'elle méritait cette amende. Elle pinçait les lèvres et ne cherchait plus à négocier... Au moins, cet homme ne faisait pas de différence entre les personnes. D'un seul coup, il se passait quelque chose d'étrange autour d'eux ; un peu d'agitation, des personnes se rapprochant... Hélène mettait ça sur le compte de la fête des amoureux avant de se sentir étrange. Elle tourna la tête vers l'agent.

- Oh et puis, ce n'est pas grave ! Ca arrive à tout le monde !

- Oh, c'est vraiment adorable ! Que diriez-vous d'aller au restaurant tous les deux ? Je vous invite !

- Comment refuser une pareille proposition !

Le policier tendit son bras avec un geste gentleman. Sans la moindre hésitation, Hélène s'y accrocha et commençait à glousser comme une adolescente en compagnie de son premier petit copain.

- Dis donc, vous faîtes souvent de la musculation ? Dit-elle en touchant le biceps du policier.

Plus rien ne comptait pour eux. Le monde pouvait s'écrouler que rien d'autre n'avait d'importance ! Hélène se demandait d'ailleurs pourquoi cette rencontre n'avait pas eu lieu plus tôt ; elle qui était un cœur à prendre ! D'ailleurs, ni l'agent ni le médecin ne remarquait qu'un jeune blond les avait apostrophé... En vérité, ils ne voulaient pas être dérangé pendant cette petite idylle.

Les deux amoureux se dirigèrent vers un petit café afin de faire plus ample connaissance ; Hélène ne manquait d'ailleurs pas de glousser comme une adolescente avec son premier amoureux ! Néanmoins, cet avancement fut interrompu par un malotru qui ne manquait pas de bousculer la rouquine, lui faisant presque perdre l'équilibre. Tel un chevalier, l'agent fit son devoir de policier en arrêtant l'homme qui avait bousculé la belle rouquine ; cette dernière observait d'ailleurs la scène pendant que son compagnon lui lisait ses droits.

- Professeur Lamaret ! Je vous prie de m’excuser, je voulais vous demander quelque chose…

- Oh bonjour Adrien, comment vas-tu ?

Elle lâchait un sourire aimable à son élève, regardant toujours la scène du coin de l'œil pour vérifier que son preux chevalier s'en sortait avec le garnement. Elle ne manquait pas de garder un petit sourire béat aux lèvres, presque admirative de ce que faisait l'agent dont elle ne connaissait toujours pas le nom !

- Je suis désolée, mais je suis occupée aujourd'hui... J'ai un rendez-vous avec l'agent... Elle fit une courte pause en remarquant qu'elle ne connaissait pas le nom de son preux chevalier. Avec Monsieur quand il aura terminé son arrestation. Tu me poseras ta question lorsqu'on sera en cours jeudi !

A quelques jours près, Adrien pouvait peut-être attendre pour poser sa question ; aujourd'hui, elle n'était pas Professeur Lamaret alors rien ne l'obligeait à accomplir son devoir de professeur.

- Va donc profiter de la Saint Valentin toi aussi ! Un jeune homme comme toi doit avoir beaucoup de prétendantes !  

Il y avait des jours où la jeune femme n'avait aucunement envie de discuter avec ses élèves... Bien que si on la connaissait un minimum, c'était très rare que Hélène refuse de répondre à des interrogations de la part de ses étudiants. Néanmoins, aujourd'hui, elle voulait simplement profiter de cette sortie avec son nouvel ami ; c'est pour cette raison qu'elle conseillait à Adrien d'aller retrouver ses prétendantes... Ne voyant pas la réaction contrariée du jeune homme.

Lorsque l'agent termina son interpellation qui s'était soldée par une grosse amende et quelques bousculades ; au moins, cette personne retiendra qu'il n'est pas correct de bousculer une dame. D'ailleurs, la Rousse entendit très distinctement le blonde l'appeler "Agent Roger"... Ainsi, ils se connaissaient ? Mais surtout, c'était son prénom. C'était tout de même plus simple de pouvoir mettre un prénom sur ce charmant visage ! Reprenant leur petite marche, le nouveau couple se dirigea vers le petit bar au coin de la rue.

Ils entrèrent tous les deux et s'assirent sur des chaises près d'une fenêtre... La vue n'était pas aussi belle qu'à Montmartre ou en haut de la Tour Eiffel, mais Paris restait tout de même magnifique. Après tout, ne disait-on pas que c'était la ville des amoureux ? Alors qu'ils commençaient à poser les yeux sur les menus, le collègue de la rouquine déboula dans le petit bar pour se planter devant la table des amoureux.

- Ah ! Je comprends maintenant pourquoi vous étiez si pressée à partir. Madame avait rendez-vous avec ce vieil agent de police ! Franchement Hélène, qu'est-ce que vous lui trouvez à ce ringard ?!

- Ce ringard ?! Roger se leva d'un bond.

- Allons messieurs ! Tout le monde nous regarde. Elle posa son menu avant de se lever délicatement. Ce n'est pas la peine de hausser le ton ainsi, nous ne sommes pas en couple et j'ai le droit de sortir avec qui je veux.

Voilà pourquoi Hélène n'aimait pas la St Valentin. Il y avait souvent des cœurs brisés et certains ne savaient pas se contrôler ! D'ailleurs, le collègue de Hélène ne perdit pas de temps à faire savoir son mécontentement en donnant un coup de poing dans le visage du policier. La Rousse se dépêcha d'intervenir entre les deux hommes mais voilà que ça avait déjà dégénéré entre les deux !

La Saint-Valentin était une fête plutôt ridicule totalement commerciale. La plupart du temps, Hélène préférait éviter toutes les invitations qu'elle pouvait recevoir ce jour-là... Et sans se vanter, elle en avait au moins une ou deux de la part de ses collègues. Pour elle, mélanger travail et vie privée était une très, très mauvaise idée. Et puis, elle ne voulait pas être en couple... Et pourtant, aujourd'hui, son cœur battait pour l'agent Roger.

Hélène s'approchait des deux hommes pour tenter de les raisonner mais on ne pouvait pas dire que c'était un succès ; en vérité, ils ignoraient totalement les dires du médecin. D'ailleurs, une autre personne s'interposa entre les deux hommes pour qu'ils cessent de se battre : Chat Noir. Hélène n'était pas totalement ravie de le voir mais un petit coup de main pour essayer de calmer tout le monde ne ferait pas de mal... Après tout, peut-être que l'agent Roger écouterait le super héro.

- Agent Roger, vous voilà ! Un grabuge sans nom a lieu, dehors. Il va falloir que nous y rétablissions l’ordre. J’ai mes raisons de croire que Papillon est derrière tout ça et j’aurais besoin d’un allié comme vous pour limiter les risques pour la ville !

- Dans tous les cas, ce n'est pas un comportement a avoir en société !

Et puis, elle refusait de croire que Papillon était derrière tout ça ! Papillon ne pouvait pas contrôler les sentiments amoureux... Si ? Il était possible de tomber amoureux au premier regard, c'est bien ce que l'on appelait un coup de foudre, non ? Pourquoi Chat Noir voulait-il vous empêcher de vivre le grand amour tous les deux ?

- Sans vouloir vous vexer Chat Noir, je ne pense pas que Papillon soit derrière tout ça. Ce n'est qu'une bousculade entre deux hommes qui veulent prouver qu'ils sont des mâles alpha... Tout le monde sait que Monsieur Roger remplit tous ces critères.

Hélène laissait échapper un nouveau sourire niais en disant cette phrase, regardant une nouvelle fois l'agent Roger avec beaucoup d'amour. Ce comportement était presque chevaleresque... C'était adorable ! Profitant de ce petit calme entre les deux hommes avec l'arrivée de Chat Noir, la Rousse s'approcha de l'agent pour s'accrocher à son bras, prête à déposer un baiser sur les lèvres de son nouveau petit-ami.

- Avec tout mon respect, madame, je pense que je peux dire sans me tromper que l’anarchie régnant dehors n’est pas due à la Saint Valentin. J’ai toutes les raisons de penser que le Papillon est le responsable. La vague d’agressivité de tout le monde, leurs prises de risques et la certaine violence de l’agent Roger qui est très zélé, certes, mais jamais ainsi, tout cela en même temps, non, ce n’est clairement pas un hasard.

Roh, Papillon par ci, Papillon par là... Tout ce qu'il se passait en ville était de la faute de Papillon ! Hélène ne pouvait pas comprendre comment ce grand méchant pouvait contrôler les sentiments des parisiens ! Ce n'était pas possible de faire tomber amoureux deux personnes qui ne se connaissaient même pas. Il s'agissait tout de même d'une réaction chimique dans le cerveau des individus qui ne pouvaient être provoqué par un simple coup de baguette magique.

Chat Noir essayait de convaincre les deux amoureux, en vain. Finalement, au moment où l'agent Roger commençait à s'énerver et que la situation allait dégénérer, Hélène se sentit bizarre tout d'un coup. Vacillant légèrement, elle s'appuyait sur le lampadaire qui était à ses côtés avant de regarder les alentours... Que s'était-il passé ? Pourquoi le bar était dans cet état ? Mais surtout, pourquoi est-ce qu'il y avait Chat Noir en face d'elle.

- Que se passe-t-il ?

La Rousse prit le temps d'observer les personnes dans la vie qui regardaient attentivement la situation ; elle avait la sensation d'être une sorte de bête de foire... Hélène se sentait gênée mais elle n'était pas capable d'expliquer pourquoi. Finalement, la Rousse décida de demander quelques éclaircissements concernant la situation actuelle ; pourquoi la rue était sans dessus-dessous ?

Le médecin écouta attentivement la réponse de Chat Noir ; apparemment, elle était tombée amoureuse de l'agent Roger qui n'était pas plus au courant. Mais elle ne connaissait même pas cet homme ! Il était certainement charmant mais c'était bien compliqué de tomber amoureuse d'un total inconnu. Décidément, Papillon faisait des siennes ! Et son pouvoir faisait réellement peur. Comment pouvait-il contrôler les sentiments des personnes ?

Toujours sous le choc de cette annonce, Hélène annonçait qu'elle voulait rentrer chez elle pour se cacher sous sa couette... Morte de honte ! La Rousse ramassa son sac à main et remercia tout de même Chat Noir pour son intervention. Hélène n'appréciait peut-être pas les héros mais elle était bien contente de l'avoir rencontré aujourd'hui. Sans demander son reste, elle préféra s'éloigner du bar pour retourner à sa voiture.