Une fin de soirée révélatrice [PV Adrien]

Tu faisais un signe de la tête à chaque personne qui quittait la soirée. L'heure était avancée et heureusement, vous étiez samedi soir... Tu allais pouvoir te permettre une grasse matinée demain matin comme le disait certains de tes camarades. Le second semestre avait déjà commencé et les professeurs n'avaient pas perdu de temps pour donner des devoirs maisons et autres révisions. Tu ne voulais pas prendre de retard dans tes leçons mais tes parents ne t'auraient pas donné l'autorisation de rester dans la chambre toute la soirée...

Fort heureusement, tu n'avais pas passé la soirée seule. Il y avait des personnes de ton âge, notamment Adrien et Chloé avec qui tu avais pu discuter... Ta jumelle était présente également, ne voulant sûrement pas rester seule et comme à son habitude, elle avait accaparé la conversation toute la soirée avec Chloé. Tu t'étais contentée d'écouter les derniers ragots et tu hochais la tête de temps en temps lorsqu'on te demandait ton avis. Tu n'étais pas d'humeur à faire la fête ce soir alors moins tu parlais et mieux tu te sentais.

Quelques familles se permettaient de rester tard, sûrement avaient-ils des choses à voir entre eux. Lorsque tu passais à côté des groupes, tu entendais souvent parler de politique et d'économie. Tu soufflais du nez, ne te sentant pas spécialement à l'aise avec ce genre de sujet. Bref, puisque tu ne trouvais plus Adrien parmi les invités et que tu venais de dire au revoir à Chloé, tu errais jusqu'à te retrouver à la terrasse. Il n'y avait personne dehors et c'était bien normal, il faisait froid mais le paysage neigeux était agréable à regarder.

Tu avais enfilé ton grand manteau et ton écharpe pour ne pas attraper froid mais tu avais la chance de ne pas être une grande frileuse... En vérité, tu préférais être dehors dans le froid et prendre le risque d'attraper un rhume que de rester une minute de plus avec toutes ces familles de la haute bourgeoisie. Tu allas t'asseoir sur une chaise de jardin après avoir balayé la neige d'un coup de main et tu te contentais d'observer le paysage... Songeuse et désireuse d'avoir une autre vie que celle-ci.

Tu replaçais ton écharpe lorsqu'un coup de vent se leva. Heureusement, il y avait l'éclairage dans ton jardin car le terrain pouvait se montrer affreusement terrifiant la nuit. Tu prenais de grande respiration pour profiter de l'air plus ou moins pur de la Capitale ; tu entendais de temps en temps quelques conversations mais tu n'avais pas envie d'y prendre part. Et d'un coup, tu entendis des pas se rapprocher de toi ; tu tournais la tête pour remarquer la petite tête blonde de ton amie.

- Loin de moi l'idée de manquer de respect à tes parents, ma très chère Théa... Mais c'est pas ce qu'on appellerait dans le jargon une bonne grosse soirée de merde..?

- En effet. Je ne... kiffe pas cette soirée. Dis-tu avant de t'esclaffer.

Tu avais récemment apprise ce mot auprès d'un ami rencontré à la fac et tu avais hâte de pouvoir ressortir cette expression ! Evidemment, tes parents n'auraient pas appréciés que tu parles de la sorte et ta jumelle t'aurait méchamment jugé. Finalement, il n'y avait qu'avec lui que tu pouvais te permettre d'être aussi familière ; tu savais qu'il ne te jugerait pas. Peut-être que tu pourrais lui avouer ta petite double vie ? Oh et puis... Moins de personne en savait et mieux ce serait pour tout le monde.

Adrien exhibe finalement la bouteille de vin rouge récupérée sur une table ainsi que deux verres à vin ; voilà qu'il demandait une petite place pour partager cette boisson. Rien que tous les deux ? La véritable soirée allait commencer. Tu eus un petit sourire au coin et dégageais la neige de la deuxième chaise d'un geste de la main avant d'inviter Adrien à s'asseoir. Finalement, vous serez deux à attraper la mort ! Tu l'observais servir les deux verres avant de tendre le bras en le remerciant.

- Je suis ravie que Monsieur Gabriel Agreste nous fasse honneur de sa présence ce soir ! Dis-tu faisant une petite courbette.

C'était légèrement ironique. En vérité, tu n'avais rien contre Gabriel Agreste mais il était rare de le voir physiquement... La plupart du temps, il te parlait à travers une tablette pour donner son avis, lâchant plutôt des "mmh" qu'une réelle conversation. Oh, tu ne niais pas que c'était un homme occupé mais cela restait frustrant de ne jamais parler réellement à son patron... Et puis, tu pensais à Adrien. C'était la même chose pour lui mais c'était plus triste, c'était son propre père.

- Quand est prévu ton prochain shooting photo ? J'ai cru comprendre qu'une collection d'hiver ne devrait pas tarder.

Oui, c'était tout nouveau dans son vocabulaire ; elle l'avait apprise à la faculté, auprès d'un ami et elle attendait la bonne occasion pour ressortir ce mot ! Bon, elle avait été obligée de faire quelques recherches sur le net pour en connaître la définition et elle avait bien compris que ce n'était pas un langage approprié pour une soirée mondaine. Néanmoins, elle était avec un ami... Pour ne pas dire un frère en vérité. Un frère de cœur dont le père était présent ce soir ! Une première !

- Il m'a surpris quand il m'a dit qu'il viendrait lui aussi. Je pensais que j'allais devoir subir cette soirée seul... Mais en fait, c'était pire. Je crois qu'en fait, je préfère ne pas l'avoir dans mes pattes...

Après tout, cela faisait des années que son père avait délaissé son fils... Ce n'était pas étonnant que Adrien n'ait pas envie de passer du temps avec Monsieur Agreste Senior. Pendant un instant, la demoiselle s'était imaginée une situation dans laquelle sa mère voudrait essayer de renouer les liens mère-fille ; Théoxane savait qu'elle ne pourrait jamais l'accepter. 19 ans en étant toujours aux yeux de ses parents... Ce n'était pas maintenant qu'il fallait revenir vers elle sous prétexte de garder un lien familial.

Tout comme les adultes, elle décida de lancer le sujet du travail... Ce qu'il ne manquait pas de faire remarquer. Oui c'est vrai, ils parlaient boulot comme des grands mais cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas échangé sur ce sujet... D'ailleurs, cela faisait plusieurs mois qu'ils ne s'étaient pas croisé sur un shooting photo ! Mais apparemment, voilà qu'elle n'avait pas lancé le bon sujet au vu de la réaction d'Adrien ; lui qui se plaignait d'être l'égérie de la marque Agreste. C'est vrai qu'il devait supporter tout ça depuis qu'il est jeune... A un moment, ça devient lassant.

Théoxane ne buvait pas aussi vite que Adrien à ce moment précis mais ses gorgées étaient de plus en plus rapprochées ; loin des yeux accusateurs de sa mère, elle commençait à s'emballer. Et voilà le sujet le plus fâcheux : sa mère. A vrai dire, personne ne peut savoir comment Gabriel Agreste se comporterait si sa femme était toujours là... Bon, elle supposait qu'il s'était enfermé dans le travail pour ne pas avoir à supporter la disparition mais peut-être serait-il aussi... aigri et froid qu'actuellement ? Bien que Emilie serait présente pour calmer les choses.

- On ne sait jamais comment les choses se seraient passées si Emilie était toujours présente. Mes parents disent que ton père a toujours été un peu... Elle secouait la tête. Enfin... tu vois.

Peut-être était-il plus présent lorsque sa femme était là mais ses parents ont toujours fait remarquer que sans Emilie, il n'aurait pas les relations qu'il avait actuellement. La demoiselle avait quand même un peu de peine pour Gabriel... Si il s'était renfermé à ce point, c'est qu'il devait tenir énormément à sa femme. Néanmoins, il ne fallait pas qu'il oublie qu'il avait un fils... qui doit également supporter la disparition de sa mère ! Si son père ne l'aidait pas, c'était d'autant plus difficile.

- Et de ton côté, alors ? Les dernières conneries de ta famille, ça donne quoi ? Tu m'as pas dit comment t'allais, d'ailleurs, ça va, toi..? Envoie la sauce, hein, la langue de bois, les courbettes et le langage soutenu, avec moi, hein... Tu peux largement t'en passer !

- Je n'ai pas appris tant de nouveaux mots que ça !

C'était compliqué de lâcher un langage soutenu qu'elle avait dû tenir toute la soirée ; mais avec Adrien, elle pouvait se permettre d'être franche et réelle, de dire les choses qui lui passaient par la tête sans avoir la crainte d'être jugée. C'était agréable et rien que pour ça, attraper un rhume était le cadet de ses soucis ! Elle termina son verre cul sec... Non, on ne buvait pas un vin cul-sec mais étrangement, elle n'en avait rien à faire pour une fois ! Elle tendit son verre, faisant signe à Adrien de lui resservir.

- Ca va, toujours invisible aux yeux de ma famille. Mon frère est revenu pour les fêtes de Noël mais il a passé plus de temps avec ses copains au bar qu'à la maison... Mère était folle de rage ! Elle vérifiait que personne n'écoutait leur conversation avant de chuchoter. J'ai suivi Elois un soir jusque dans un bar, j'ai joué au billard et bu du whisky avec ses amis. C'était très drôle !

Elois avait promis de ne rien dire à leur mère pouvait éviter la crise de nerfs et les ennuis. C'était la première fois de sa vie que Théoxane jouait au billard et buvait du whisky ; son palais était habitué à toute sorte de vin... Et comme disait son père, le whisky, c'était pour les hommes. Elle savait que Adrien n'irait pas répéter cette petite escapade nocturne... C'était un vrai défouloir quand ils n'étaient que tous les deux. Tous les non-dits sortaient dans leur conversation.

- J'ai un shooting photo prévu fin janvier, je ne sais pas si tu seras présent. C'est plus agréable quand on est tous les deux. Dit-elle en souriant.

Ils pouvaient se soutenir dans cette galère. Il fallait sourire mais pas trop non plus... Il fallait prendre telle pose et recommencer plusieurs fois la photo jusqu'à en avoir une parfaite. Oh, Théoxane aimait beaucoup ce métier mais il n'était pas aussi simple que l'on pouvait se l'imaginer... Il était même épuisant.

- Au fait, comment se passent les cours à la fac ? Tu t'y plais ?

- Rah, ça avait l’air d’être une sacrée soirée… J’aurais bien aimé me joindre à vous, tiens ! On n’a pas fait un billard ensemble depuis… Jamais, en fait !

C'est vrai. Tu avais 19 ans et pourtant, tes sorties avec des amis étaient limitées pour ne pas dire inexistantes... Tes amis étaient, la plupart du temps, les enfants des amis de tes parents et tu ne les voyais que pendant ce genre de soirée. Autrement, tu ne sortais pas beaucoup. Tes parents avaient prévu des emplois du temps bien chargés, ce qui te laissait très peu de temps pour des frivolités ; bien que tu faisais de ton mieux pour pouvoir assister à tes cours.

Concernant le shooting, voilà que Adrien décrétait vouloir prendre les mêmes jours que toi. Tu laissais échapper un petit sourire, ne sachant pas si c'était l'effet de l'alcool qui parlait ou si il allait réellement toucher un mot à son père... Oui, cela te ferait plaisir de partager quelques photos avec Adrien et les séances seraient plus agréables. Non pas que tu voulais cracher dans le dos de tes collègues mais certaines personnes étaient si... si... désagréable. Travailler pour Monsieur Agreste leur était monté à la tête.

Ta tête commençait à tourner sévèrement et tu éclatais de rire lorsque tu remarquais Adrien frapper mollement du poing sur la table. Tu ne savais pas pourquoi mais cette situation t'amusait ! En vérité, tout ce que vous disiez était amusant. Depuis combien de temps n'avais-tu pas ri de la sorte ? Très longtemps. Après avoir repris ton souffle suite à ce fou rire, tu décidais de partir sur un autre sujet : celui des études. Tu avais entendu parler de cette histoire d'Adrien à la fac et tu était curieuse d'en savoir plus... Bien qu'il avait pu avoir une scolarité quasi normale à partir du collège et était donc moins perdu que toi.

- Ah… Tombera pas plus bas ! Bon… Pas trop mal… Des fois, c’est tranquille, d’autres fois, c’est plus compliqué… On va dire que j’aimerais bien pouvoir travailler plus mais… Avec mon emploi du temps, tu te doutes bien que c’est compliqué...

Couci-couça donc. Ca voulait tout et rien cette réponse mais tu comprenais parfaitement de quoi il parlait... Tu ressentais la même chose pour être franche. Certains cours étaient très faciles pour toi et d'autres étaient plus compliqués à comprendre ; heureusement, tu étais une élève studieuse donc tu arrivais parfaitement à rattraper ton retard... Mais tes parents avaient la fâcheuse manie d'inviter des amis ou d'aller à des réceptions ! Ceci te faisait souvent louper des soirées de révisions que tu aurais apprécier passer.

- Et toi, alors, tu as des projets à part bosser pour mon père ? Un truc pour t’affranchir de tes chaînes dorées ? Péter dans la soie, c’est cool, mais à choisir entre ça et la liberté… Le choix est vite fait...

- Oh hum... Je m'occupe. Tu sais, mes parents planifie la moindre seconde de ma journée alors je n'ai pas un temps pour moi !

Tu riais nerveusement avant de passer une main dans tes cheveux et de regarder ailleurs afin de ne pas croiser son regard... D'habitude, tu mentais plutôt bien mais l'effet de l'alcool accentuait ta nervosité. Tu essayais de trouver un autre sujet pour relancer mais tout se mélangeait dans ta tête ; tes pensées passaient du coq à l'âne et tu n'avais pas la moindre idée de ce que tu pouvais dire pour changer les idées. Tu osas tout de même relever le regard vers Adrien qui t'observait avec un drôle d'air : vous étiez des amis d'enfance. Des mensonges, il en avait déjà entendu de ta bouche.

- Bon très bien. Dis-tu en chuchotant et en regardant autour de toi. Mais ce que je vais te dire, tu dois ne le répéter à personne, d'accord ? Je... Je suis...

Et là, gros moment de blanc. Les mots n'arrivaient pas à sortir de ta bouche car tu étais figée... Tu restais la bouche grande ouverte. Tu voyais des images défilées de ce secret qui était dévoilé : Tes parents s'énervant contre toi, ton chauffeur et ta nounou renvoyés pour avoir gardé ce secret, ta sœur et tes amis amis de la haute te jugeant salement... Des heures et des heures à te rappeler que tu étais la honte de la famille. Et comme le jour où tu avais menti à Nino, ta bouche sortie quelque chose sans t'en rendre compte.

- Ladybug.

Tu écarquillais les yeux en te rendant compte de la bêtise que tu venais de dire. Quel était le pire... Que ton meilleur ami soit au courant de ton escapade à la faculté ou apprendre que tu étais l'héroïne qui sauvait Paris -ce que tu n'étais pas d'ailleurs-. Tu pinçais les lèvres, espérant sincèrement que cette histoire allait finir en éclat de rires et que tout serait oublié demain... Après tout, on disait n'importe quoi sous alcool, non ? Finalement, tu préférais même révéler une facette de toi pour oublier cette révélation bidon.

- Et j'aime les femmes. Personne ne le sait dans mon entourage et hum... J'apprécierai que ça reste entre nous. Mes parents me tueraient si ils l'apprenaient.

Mais qu'est-ce que tu venais encore de faire ? Ce n'était pas la première fois que tu faisais ce genre d'idioties ! La dernière fois, c'était à nouvel ami de la fac quand tu t'étais inventée une vie de Russe pour expliquer le bon maniement de ta langue française... Tu avais même menti en disant que tu étais une groupie de Adrien Agreste ! Et voilà que cette fois-ci, tu clamais haut et fort que tu étais Ladybug... La véritable héroïne allait sûrement te détester.

Tu voyais bien que ton ami était désorienté face à cette révélation et tu te sentais plus bête que tu ne l'étais déjà... Finalement, tu décidais de changer très vite de révélation pour révéler quelque chose de vrai, c'est-à-dire, le fait que étais homosexuelle. Pourtant, ce n'était pas une honte mais tes parents étaient si vieux jeux et si peu ouvert d'esprit que tu n'osais pas aborder le sujet avec ta famille... Ils seraient si... méchants, cruels et rabaissant avec toi que tu ne pouvais pas en parler avec ta mère.

Ce "Oh" te fit pincer les lèvres avant de sentir une légère pression dans l'estomac. Tu savais bien au fond de toi que cela ne dérangerait pas Adrien mais... Tu avais toujours une petite part de doute ; et si il le prenait mal ? Et si... Et si il ne voulait plus être ami avec toi ? Tout ce que tu espérais, c'est qu'il sache garder ce secret. Finalement, après plusieurs secondes de silence, Adrien annonçait que ça ne changerait rien entre eux. Finalement, tu laissais échapper un soupire après avoir retenu si longtemps ta respiration. Tu étais rassurée.

Tu remarquais Adrien tendre ses bras et tu allais t'y réfugier. C'était finalement si rassurant de pouvoir parler à cœur ouvert avec une personne qui n'allait pas te juger ; comment as-tu pu penser un seul instant que ton ami d'enfance ne voudrait plus te parler ? Tu le serrais fort dans tes bras lorsqu'il t'annonçait que ton secret serait bien gardé avec lui. Tu n'avais aucun doute sur ça et tu savais que tu pouvais sur lui en toutes circonstances... Bien que tu espérais ne pas devoir en parler à ta famille avant d'être réellement autonome.

- Depuis combien de temps est-ce que tu dois garder ça pour toi... C’est si difficile de porter un tel fardeau seul… Je comprends ce que tu ressens… Je le comprends tellement...

- Je...

Tu n'eus pas réellement le temps d'expliquer la situation que Monsieur Agreste avait interrompu la conversation entre les deux amis. Tu te relevas d'un coup, tenant la main d'Adrien en espérant que son père n'ait pas entendu une bribe de la conversation... Ni concernant Ladybug, ni sur ta sexualité. Tu serrais la main de ton ami en voyant qu'il défiait son père du regard ; tu ne voulais pas de scandale ce soir. Monsieur Agreste était dur oui mais vous n'étiez pas en état de négocier ou de fournir des explications potables... du moins, autre que avoir descendu une bouteille de vin à deux.

- Nous ne faisions que discuter...

Néanmoins, tout le monde fut coupé par Madame de Salois qui venait de rejoindre vivement la cour ; elle se planta aux côtés de Monsieur Agreste, plantant son regard dans celui dans le tien. Tu baissais tes yeux tandis qu'elle observait Adrien et les bouteilles... Crise de nerf dans 3...2...1...

- Théoxane ?! Mais vous êtes ivre !

Tu n'avais aucune explication à donner pour excuser ton comportement. Ta mère ne voulait pas de vague lors de ses réceptions et être ivre faisait partie de ces choses dont elle avait une sainte horreur ! Lorsque ton père avait un coup dans le nez, il pouvait se montrer si familier et vulgaire... Tu les avais entendu se disputer plusieurs fois en disant qu'il lui faisait honte ! Plusieurs fois, elle avait mis en garde ses enfants concernant l'alcool. Elle posa une main sur ton épaule, te secouant légèrement.

- J'espère que vous avez su garder un comportement décent en présence de notre invité ! Maintenant suivez-moi, Elinore va vous démaquiller.

Voilà qui sonnait la fin de soirée de ton côté. Tu allais être congédiée dans ta chambre simplement parce que tu avais bu un verre ou deux de plus... Tu pinçais les lèvres avant de finalement devoir lâcher la main d'Adrien puisque tu étais forcée de la suivre dans ta chambre. Elle posa une main dans ton dos, te forçant ainsi à avancer.

- Comment voulez-vous que je convainque Gabriel d'épouser son fils si vous affichez un tel comportement !

Tu levais les yeux au ciel. De toute façon, le mariage n'était pas d'actualité entre vous.