Tu veux te battre ? [PV Théoxane]

Ca fait maintenant quelques semaines que Marius a cambriolé le domicile de Théoxane de Salois dans le but, initialement, de récupérer un vieux Grimoire. A la place, il a récupéré deux bagues reliées par une chaîne brillante : un Miraculous. Quelques semaines que Lobb, incarnation mystique représentant une Araignée flotte dans son appartement en mangeant les insectes. L’appartement n’a jamais été aussi vide, sans ses occupants inopinés, d’ailleurs. Bien pratique quand d’habitude, il est envahi de moustiques.

Ca fait quelques semaines qu’il a également pris contact avec Papillon pour lui révéler cette information et bien d’autres. Qu’il a découvert qui se cache derrière le collant violet. Un lourd secret qui l’empêche de dormir, certaines nuits. L’ombre d’une menace qui plane près de lui, jamais très loin. Un regard froid qui dit : « tu connais mon identité. Je saurais te faire disparaitre au besoin. » Et Marius est persuadé que oui, il ne pourra rien faire si Papillon/Gabriel Agreste décide d’en finir avec lui.

Il ne veut pas mettre ses proches en danger mais en même temps, il n’a pas fait les choix les plus judicieux pour les épargner. Il n’avait qu’à pas se mêler du conflit de Papillon contre les héros. Il aurait dû refuser l’offre de Nathalie Sancoeur pour chercher des objets antiques. Il n’aurait pas dû rencontrer la de Salois d’abord à la vente aux enchères puis chez elle.

Mais, c’est trop tard pour les regrets. Il n’y a plus qu’à assumer et avancer. Ce qu’il va faire d’ailleurs. C’est encore les vacances, la rentrée universitaire est pour bientôt mais il n’a pas envie d’y penser. Il a réussi à passer en année supérieure de justesse, il sait qu’il doit bosser. Il n’a pas envie. Il veut être libre.

« La crotte volante, viens là.
- Pour la dernière fois, je ne suis pas une crotte volante, répond Lobb en soupirant.
- Ouais, si tu veux. Je ne t’ai pas beaucoup utilisé, jusqu’ici. Il est temps que je m’habitue à tes pouvoirs. Lobb, transforme moi ! »

Aussitôt, le machin qu’on sait pas d’où il vient est aspiré dans le Miraculous et Marius se retrouve complètement vêtu de noir et de rouge. Il se regarde dans son téléphone, fier de cette apparence.

« Il me faut un nom de vilain qui claque. Voyons voir… »

Ouvrant sa fenêtre pour monter sur le toit, il propose à voix haute différents noms. Aucun ne convient vraiment et il s’élance dans les airs. Il adore cette agilité dont il est capable, une fois transformé. Rapidité, force, intuition, réflexes, tous ses sens et ses capacités sont démultipliés. C’est tellement grisant ! Ainsi, rien ne peut l’arrêter, il est tout puissant. A lui l’argent facile. Quoi de mieux qu’un petit braquage pour se faire les armes ? Mais il lui faut un nom, aussi. Après quelques minutes de recherche, une idée lui vient et sous son masque, un sourire se dessine.

Il repart alors et se dirige vers une banque, loin de son quartier. Mieux vaut être prudent. Ouvrant les portes d’un coup de pied, il tend ses mains équipés de griffes vers les clients.

« Bien le bonjour, les pèquenauds. Aujourd’hui est votre jour de malheur car vous avez affaire au grand Araneus ! Craignez moi ou crevez. »

Sous les cris des gens, le nouvellement nommé Araneus se précipite vers les guichets.

« L’argent », ordonne-t-il en mettant ses griffes sous la gorge du guichetier. Peu importe qu’elles soient émoussées, elles peuvent faire très mal à de simples civils.

Une fois l’espèce dans un sac, Araneus s’incline bien bas devant ses victimes et franchit dans le sens inverse les portes, arrivant dans la rue.  

Son larcin accomplit, Araneus s’en va tranquillement, au milieu des cris qui lui procurent un sentiment de quiétude. Voilà un travail vite fait, bien fait. Il n’a plus qu’à se faire un petit tour pour terminer sa sortie, rendre visite à un restau pour voler de la nourriture pour son repas et il aura passé une bonne journée.

Mais, quelqu’un en a décidé autrement. Une femme en cuir noir et au décolleté plongeant atterrit devant lui, l’air prête à se battre. Le costume lui rappelle quelqu’un…et les souvenirs ressurgissent. Tiens donc, un changement de proprio?

« J’adore être célèbre. Un plaisir de te rencontrer, jolie minette », dit-il en effectuant une courbette. « Chat Noir fait dans le transgenre, il faut donc chercher un porteur qui change d’identité sexuelle ? »

Balançant négligemment le sac plein d’argent sur le trottoir, Araneus se craque les poings. Ce n’est pas contre cette réplique wish qu’il a des comptes à régler mais lui mettre misère voir lui piquer son Miraculous lui ferait presque autant de bien.

Néanmoins, savoir que d’autres porteurs, probablement que des héros, sont au courant de son vol l’agace. Ça veut dire que d’autres personnes vont vouloir s’en prendre à lui pour récupérer Lobb. Mais, c’est mort, il est à lui, maintenant ! Même à Papillon, il n’a pas voulu le donner. S’il faut qu’il se batte contre chaque crétin en collant pour garder le Miraculous, il le fera. Et ça commence par la pupute en moulant.

« Les temps sont durs, ma jolie. Il faut bien payer ses impôts, en honnête citoyen que je suis », réplique-t-il d’un ton goguenard.

Il se rapproche doucement, à l’affut du moindre mouvement. La minette n’est peut être pas seule. En un contre un, il a de bonnes chances de vaincre. Mais, si un allié surgit, il n’hésitera pas à prendre la fuite. Cette certitude lui appartient autant qu’elle semble être dictée par un instinct jusque là inconnu. La voix de Lobb ?

« Alors, tu es venue danser, minette ? Je vais te faire virevolter, tu vas voir. »

Il fait grincer ses griffes les unes contres les autres, comme s’il les aiguisaient.  

Honnêtement, il fait le fier mais intérieurement, il n’en mêne pas large. Il a encore en tête son premier, et à ce jour unique, combat en tant que porteur et ce n’est pas brillant. Enfin, surtout la fin. Le reste du combat, il a réussi à bien mener et l’avantage, c’est qu’il va affronter un adversaire qui utilise la même arme. Le souci, c’est qu’elle a également le même pouvoir dévastateur. On va pas se mentir, Araneus est prêt pour la bagarre mais si l’autre minette lance son cataclysme, il se carapate sans demander son reste. Une fois mais pas deux !

N’empêche qu’il n’avait pas prévu ça et franchement, il est saoulé. L’Araignée le sent bien, il va pouvoir dire adieu à son Macdo gratos. Et il a les boules. Et quand il a les boules, y’a la colère qui monte. Donc, il va se défouler sur la Chatte Noire.

Doucement, le masqué s’approche. Les yeux braqués sur son adversaires, il ne prend aucun risque. Son Miraculous, il l’a peut être obtenu de manière fort peu conventionnelle mais il est hors de question de le perdre. La crotte volante qui bouffe des insectes restera chez lui.

C’est la minette qui prend l’initiative. Elle prend son élan pour s’élancer au-dessus du vilain et tenter de l’attaquer dans le dos. Le coup est prévisible et l’esquive facile.

« Trop lente, ma jolie. Tu te crois dans un dessin-animé ? » dit-il d’un ton narquois en lui attrapant le pied.

Il la tire vers lui et tend son poing plein de griffes en avant. Elles ont beau être émoussées, elles vont bien l’assommer quand même. Bien évidemment, elle réussit à esquiver et à lui porter une nouvelle attaque. Araneus recule en jurant et prend ses distances. Dos à un mur, il se met en garde, prêt à l’affronter en corps à corps si elle l’ose. Le combat de rue, ça le connait  

Fichu bâton. Il ne le reconnaitrait pour rien au monde mais cette arme présente bien plus d’avantages que les siennes. Il faut qu’il s’en méfie. Le dos protégé par le mur, Araneus attend de voir si la porteuse du Chat va se décider à l’attaquer. Il a l’avantage, dans cette position, ils le savent tous les deux.

Mais, ils ne vont pas se contenter de se fixer d’un air mauvais pendant des heures et la chachatte lance une attaque. Le bâton brandit telle une épée, elle assène des coups puissants. A défaut d’avoir un bouclier pour se protéger et parer, le jeune homme a ses griffes qui permettent de dévier le bâton. Son objectif est de réussir à coincer l’arme de l’héroïne entre ses griffes pour lui confisquer. Ensuite, il n’aurait plus qu’à l’emprisonner dans sa toile et lui prendre son Miraculous. Simple et efficace.

Le souci, c’est la première étape du plan, justement. Elle est vive et ne se laisse pas piéger si facilement. Araneus tente de prendre l’ascendant en cumulant coup de pied puis coup de poing, elle bloque plutôt bien. Exaspéré de voir le combat durer inutilement, il décide de se montrer audacieux. Feintant de s’entraver, il tombe en arrière, laissant une ouverture grande comme un boulevard à la jeune femme. Dès qu’elle se jettera sur lui, il n’aura plus qu’à l’entraver avec sa toile.  

Le plan se déroule comme sur des roulettes. La chachatte, trop confiante, se précipite sur son piège la tête la première. Parfait !

« Toile ! » dit-il dans un cri en tendant la main sur elle.

Aussitôt, une toile visqueuse et indescriptible vient se coller sur le corps de la jeune femme, bloquant ses mouvements. Les bras figés le long de son corps, elle ne peut que gesticuler pour essayer de se dégager.

Pas mal, comme pouvoir. Pas aussi impressionnant qu’un double moitié animal mais utile quand même. Araneus se redresse en réajustant ce chapeau qui ne semble pas pouvoir s’envoler. Plus qu’à atteindre le Miraculous du Chat. Où est-ce qu’il peut bien être…

« Cataclysme ! »

Non…

Non.

NON !

Pas encore !

Pas de nouveau !

Araneus se recule d’un coup contre le mur, tétanisé. Les yeux agrandit d’effroi, il ne peut que regarder la jeune femme détruire sa toile grâce au pouvoir destructeur de son Miraculous. Il sent son corps trembler comme une feuille et n’est plus capable de former le moindre mot.

Lorsque la Chatte Noire se jette sur lui, il réussit à trouver assez de lucidité pour se jeter par terre, sur le côté. Il se relève maladroitement, regarde par-dessus son épaule pour voir la jeune femme et prend sa décision. Au diable la fierté, il n’a plus la force de combattre, d’autant plus que son temps est compté. Plus de fanfaronnade, Araneus se contente de prendre ses jambes à son cou.