C’est dans les rues de Paris que tu décides de passer l’après-midi. Il faut dire qu’entre ça et ton cours magistral de réseau, tu as vite fait la part des choses, choisi ce qui te plait plus. Avec ton skate sous les pieds, tu traverses Paris, tout droit vers le trocadéro est ses escaliers si pratique pour s’entrainer à faire des figures quand on est sur des roues, que ce soit d’un skate ou de patin !

Le truc, c’est que l’après-midi pourrait se passer somme toute normalement puisque tu es dehors comme tu le désires. En plus pour une fois ton asthme ne te pose pas souci, même si tu as un masque de tissu noir sur le visage, des crocs d’oni japonais dessinés dessus. Sauf que tu ne fais jamais en sorte que les choses se passent bien, Pan, sinon tu as peur de t’ennuyer. Aussi, après quelques rides sur les pavés du Trocadéro, et des volées de marches de parts et autres, tu vois ces types qui se filment, en roller.

On pourrait se dire qu’ils sont nuls et que c’est pour ça que tu te moques d’eux, mais la vérité, Pan, c’est qu’ils ne sont pas mauvais du tout. Assis sur un rebord pour reprendre ton souffle et inspirer une bouffée de ventoline, tu les observes et bientôt c’est de la colère qui vient grimper en toi. Ce sont des frimeurs et si tu voulais que les promeneurs te voir faire des figures, ces idiots attirent toute l’attention. C’est intenable, inacceptable !

C’est comme ça que tu en viens à finalement à lancer à voix haute des critiques à chaque petite erreur qu’ils font en faisant leur prise vidéo. Tu commences doucement, à mi-voir, mais entendre des gens rires de tes bêtises derrière toi te poussent à hausser la voix. Tu es en train de leur crier qu’ils n’ont qu’à remballer leur matos et arrêter de crâner quand le regard d’un des types croise le tien. Et là, ton instinct se réveille. Merde, tu es allé trop loin.

Tu t’écrases dans une ruelle, pas si loin du trocadero, parce que ton skate s’est pris dans un dechet au sol. Un cri t’échappe, mais avant de pouvoir te relever, les deux types qui te poursuivent à roller arriver. Et tu comprends que tu vas morfler. Tu as cet instinct de te mettre en boule, mais l’un te soulève pas les vêtements et te plaque au mur :

« Alors, comme ça c’est de la merde ce qu’on fait ? C’est toi la petite merde, gamin ! Mateo ouvre la benne à ordure, on va le jeter dedans ! »

Tout le monde sait qu’il ne faut pas chercher plus fort que soit, et encore moins plus nombreux. Le problème qui se pose, Pan, c’est que tu as beau le savoir, ça ne t’empêche jamais de faire des conneries. Tu as voulu crâner, ramener l’attention sur toi et tu le paies maintenant que les deux types te sont tombés dessus et que le plus fort des deux te plaque contre le mur. Tu veux savoir le pire, Pan ? Tu ne regrettes pas ton comportement…

Ce qui n’est pas prévu, par contre, c’est la voix qui vient subitement jouer dans leur dos. Tu bouges un peu la tête pour apercevoir un petit gars blond qui sourit comme toi quand tu vas faire une grosse connerie. Tu dois probablement avoir la même tête surprise que ceux qui ont décidé que tu finirais dans la benne, parce que tu ne comprends pas ce qu’il fait là, jusqu’à ce qu’il explique, que type cool qu’il est, il vient t’aider.

« Arrête de causer et aide moi, alors ! »

C’est de la panique dans ta voix, alors que le jeune homme que tu regardes avec l’air d’un desespéré se met subitement en mouvement et… Quelle attaque. Il sèche d’un coup de pied bien placé celui qui te tiens, faisant retoucher le sol à tes pieds et te mettant en mouvement aussi sec. Tu sautes sur l’autre, qui visiblement ne sait pas encore s’il va rester ou partir et tu l’entraines avec toi vers le sol avant de te battre à grand coup de griffe pendant quelques instants et finir par glisser et venir éclater ton front sur le sien.

« Aouuuuuuutch ! Tu secoues la tête, avant de retomber assis sur le sol, alors que le Matteo ne bouge plus d’une once. J’me suis fait mal, p’tain Tu frottes ton front qui devient déjà bien rouge et tu relèves le nez vers le garçon qui t’es venu en aide. Tu hésites un instant entre colère et amitié mais finalement un grand sourire s’étire et tu tends le bras vers lui, poing serré. Good Job, bro ! »

Ce qui est certain, mon vieux, c’est qu’on pourra dire encore longtemps que tu as une grosse tête, quand on voit la manière dont tu t’es débarrasser de ce Matteo. Ça siffle dans tes oreilles, alors que tu vois quelques lumières danser devant tes yeux avant que le fait de te remettre assis ne finisse par calmer les effets du coup. Ce serait triste que tu tombes K.O maintenant.

Le sourire de ton sauveur (Dieu que tu détestes cette idée), vient en réponse au tien et sa réponse te fait hocher la tête. Bien joué… pour ta part tu es surtout tombé sur un mec au sol, le mettant KO aussi vite, mais tu ne relèves pas. C’est en entendant la suite que tu lèves les yeux au ciel, avant de répondre tout en poussant sur tes jambes pour te relever.

« Je leur ai rappelé que ça servait à rien de crâner avec leur roller, que tout le monde s’en fichait. Un sourire s’étire sur ton visage, mauvais et moqueur alors que tu viens épousseter tes fesses en t’avançant vers le garçon. Tu es du genre à chercher les crâneurs, toi aussi ? »

Tu lui emboites le pas quand il parle de se dépêcher de sortir avant que la police arrive. Tu es bien d’accord, Pan, encore plus que tu as déjà eu affaire à certains membres de la police plusieurs fois et que tu aimerais rester libre encore un peu. Tu t’empresses de le suivre et finalement, sa dernière question vient te faire tourner la tête vers lui :

« Ethan, je me le note. Moi, c'est Pan. Ton vrai prénom reste à la trappe, comme toujours, tant tu as appris à le détester avec les années. Tu as quel âge ? On dirait que t’es un peu plus jeune que moi. »

En entendant le bruit d’une sirène de police, tu l’attrapes pas le bras pour le tirer brutalement dans une petite ruelle et attendre que le bruit ne décroisse, probablement attiré par autre chose que votre règlement de compte. Quand tu le relâches, tu ressors de l’ombre où vous vous êtes cachés pour te remettre en marche :

« Et c’est souvent, Ethan, que tu viens aider des gens qui vont se faire jeter dans une poubelle ? »

Tu ne réfléchis même plus, maintenant, quand tu dois te présenter. Avec les années et les moqueries Peter s’est entièrement effacé pour que tu ne donnes plus que ce surnom dont tu t’es toi-même orné. Et tu te rends compte de cela en l’entendant te féliciter pour le surnom. Tu as un petit sourire, presque étincellant, avant que tu ne te sens obligé d’expliqué :

« C’est le nom d’un des Seigneurs des Enfers. C’est comme ça qu’on m’appelait au college ! Vil menteur, tu déformes la réalité à ton aise avant de reprendre. En plus c’est court et on s’en souvient rapidement. »

C’est en entendant la police que tu quittes ton attitude détendue pour l’entrainer au plus vite possible vers un endroit où se cacher. C’est presque étrange de voir le calme qui continuait de régner chez Ethan, et tu ne pus t’empêcher de l’admirer un petit peu. Tu aurais voulu avoir cette classe en toi, mais il faut être réaliste, tu es sacrément nul comme type. Tu as quelque chose du petit chien, agressif mais si vite oublié.

« Ah ouais tu te la joues héro pour contrebalancer le côté vilain ? C’est pas complètement con… Tu n’avais jamais pensé à faire ça, mais cela pouvait s’envisager. Par contre la suite de ses explications te font tiquer. Ils ont quoi tes parents ? Ils veulent pas que tu joues aux héros ? »

Beaucoup de parents sont relous mais tu te dis que la manière dont il va évoqué ça doit être un peu plus particulier que la simple colère gosse/parent que tu vis toi aussi. Et finalement, tu vois, il finit par te retourner la question avant de te proposer un drole de truc.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est au goût de poisson ? En même temps, vu la forme, on peut se poser la question. Moi j’emmerde les gens parce que c’est drôle, ca me suffit comme explication… Puis mes parents croient que je suis cool avec les gens, ca évite de les avoir sur le dos. »

Ton sourire s’étire alors que vous revenez enfin vers la place du Trocadéro. Tu finis par accepte tout de même l’un des mets que te propose Ethan, incapable de savoir d’où ça vient et tu croques dedans avant de regarder les gens qui sont là entre amis ou amoureux. Tu finis par tourner les yeux vers le blond.

« Tu sais faire du skate ? Tu tiens toujours le tien sous le bras, et tu es littéralement en train de chercher à te faire un pote, là. Je peux t’apprendre si tu veux. Ou du roller, je sais aussi en faire. Cet endroit est le meilleur de Paris pour en faire et faire des figures, tu veux essayer ? »

Tu l’écoutes t’expliquer quel est le met qu’il te propose et c’est une drôle d’expression qui monte sur ton visage. Pendant quelques instants on dirait que tu vas refuser, mais c’est sans penser à ton appetit d’orgre et le fait que les sucreries ou autre goûté sont ton repas préféré de la journée. Aussi, tu finis par attraper le drôle de poisson-gateau et le renifler comme un chien qui chercherait de la drogue. T’es pas mieux qu’un limier, Pan.

« C’est quand même drôlement bizarre comme forme de gateau, non ? Ca vient d’où du coup ? Tes sourcils se froncent alors que tu te tournes vers le jeune homme blond et que tes yeux glissent de long en large sur lui. Tu es d’où, toi? »

Et finalement, alors que vous arrivez vers le Trocadero, et qu’il te parle de ses parents, de leur réputation et de ses actions à lui, tu viens croquer à pleine dent dedans. Pendant quelques instant, il n’y a qu’un choc étrange inscrit sur ton visage et tu finis par te reprendre et avaler le tout en faisant une drôle de moue.

« Vraiment très étrange mais pas mauvais au final. Je m’attendais juste pas à ça. J’aime bien ! Qu’est-ce que t’aimerais pas, en même temps, Pan. Tu continues de croquer dans la douceur asiatique avant de faire remarquer.Et tu y parviens ? Tes parents sont au courant de ce que tu fais ? Ca les fait réagir ? »

Tu es incapable de t’arrêter à une seule question, c’est ce que tu montres de toi. En attendant tu fais tomber ton skate au sol et tu viens poser une pied dessus, avant de regarder à droite et à gauche. Il y a moins de touristes, alors tu viens te placer devant lui, un pied sur la planche l’autre au sol.

« Voilà la position. Tu mets ton pied là et avant l’autre tu pousses pour prendre de la vitesse. Ensuite tu ramènes le pied qui poussait derrière et tu tiens en équilibre. Essaie déjà ça, et on verra si tu tiens dessus ! »

Niveau explication, c’est clairement zéro, mais tu ne t’en rends pas compte. A la place, tu descends de la planche pour venir lui laisser la place, avant de finir le poisson fourré aux haricots rouges.

« Prêt ? »