Quand tu avais dit ça. Certes, tu n'avais rien dit de passionnant, au delà de dire des bouts de phrases, des bouts de mots saccadés par du stresse et ton incapacité à contrôler ce que tu pensais et disais. Néanmoins, tu te sentais comme "libre" après avoir avoué que tu aimais - sous un sous entendu - beaucoup sa personne, sa compagnie. Tu avais peur de sa réaction et tu étais prête à te planquer dans un buisson à tout moment, disparaître et ne plus jamais voir qui que ce soit, étant morte de honte. Tu voyais son sourire, préférant ne pas croiser son regard plus longtemps, tu avais l'impression de mourir sur place et tu détestais ce sentiment. L'impression de te liquéfier en attendant une réponse. Mais quelle genre de réponse ?

Il t'avait posé une question tout en posant ses mains sur tes épaules. C'est ce mouvement qui t'avait fait relever la tête, le regardant droit dans les yeux alors que tes joues étaient rouges. Tomber amoureuse de quelqu'un. Ah. C'était donc bien ce sentiment que tu ressentais ? L'amour ? Tu étais réellement tombée amoureuse d'Hayden ? Si vite ? Non pas que ce soit une mauvaise chose. Cela te rendait tellement heureuse, mais tu ne pensais pas tomber amoureuse d'une personne que tu avais engueulé si vivement alors qu'il avait sauvé ton frère d'une agression soudaine. La vie était parfois incroyable. Elle faisait rencontrer certaines personnes de manière incongrue, et au final ces personnes se rapprochaient. En bien, ou en mal. En l'occurrence ici, c'était en bien. En très bien même. Un peu déstabilisée , tu venais chercher tes mots. Des paroles bonnes, une réponse correcte :

« — Non... J'-J'ai toujours eu peur de ne pas savoir gérer l'amour, de faire les choses mal, de faire du mal à la personne que j'aime.. Je n'ai jamais connu ça... »

Tu parlais à cœur ouvert. Tu avais déjà eu des déclarations. Des personnes qui t'aimaient, mais tu avais toujours refusé, ayant peur de faire du mal. Ayant peur d'être cette femme qui ne savait pas gérer ses émotions et ses sentiments et qui faisait alors tout de travers. De tes yeux saphirs, tu voyais son sourire, un sourire qui réchauffait ton coeur. Il n'avait pas pris mal ce que tu venais de dire ? Toi qui pensais avoir tout foiré, voilà une preuve que non. Bien au contraire; tu avais bien fait de vider ton sac, il semblait que la situation soit bien, positive. Tu n'avais pas à avoir peur, il faut bien tenter des choses dans la vie. La déception et la joie sont des émotions complémentaires à la vie, et la peur était leur ennemie.

Tes yeux le regardaient toujours alors qu'il parlait. Il t'avouait qu'il voulait apprendre à te connaître, et pas en simples "amis". Certains pouvaient comprendre un sous - entendus de "meilleurs amis", mais dans ton cas, tu entendais le sous entendu de plus qu'amis. Comme une petite amie ? Ou du moins quelque chose du genre ? Tes joues devenaient si rouges que tu n'étais plus si différente de la couleur des roses derrière toi. Tu entrouvrais tes lèvres pour répondre, mais voilà qu'il avait déposé un baiser sur ta joue. Un sentiment de bonheur t'envahissait, tu sentais ton coeur être apaisé. C'était ça, être aimée ? Par quelqu'un qui n'était pas de sa famille ? En s'étant reculé, il te disait que la décision te revenait. Quelques larmes étaient apparues aux abords de tes yeux. Ce n'était pas des larmes de tristesse, c'était des larmes de joie. Tu venais doucement prendre la manche du brun, la serrant doucement tout en esquissant le plus beau de tes sourires. Pratiquement personne n'avait eu la chance de voir ce sourire si grand, si brillant.

« — Je crois que j'ai enfin compris... »

Tu venais doucement enlacer le brun - après avoir séché tes larmes -, comprenant enfin pourquoi tu étais heureuse depuis quelques temps, et pourquoi tu avais pensé à lui alors que tu affrontais un akumatisé. Tu levais une de tes mains pour la déposer sur sa joue. Tu avais l'impression de rayonner. Pour une fois, tu laissais la Rose insouciante parler. Cette femme qui a souvent été cachée sous le masque d'une militaire acharnée. Pour une fois ici, tu écoutais ton coeur, et non ta tête.

« — Moi aussi j'aimerais apprendre à te connaître en étant plus que des amis... »

Doucement, tu venais approcher ton visage, toujours souriante. Je ne sais pas si c'est le bon choix... Est-ce la meilleure chose à faire ? Est-ce bien de se laisser aller comme ça ? J'espère ne pas lui faire de mal... Comment être sûre que je serais bien pour lui ? Tu soupirais, avant de l'embrasser avec toute la douceur dont était composée ton être. Pour une fois, tu n'avais pas réfléchi, tu voulais juste lui montrer ça.

Oui, lui montrer que tu l'aimes, et que tu avais enfin compris ce sentiment.