Je n'étais toujours pas revenue dans mon appartement. Je n'avais pas envie de croiser la route de ma sœur depuis l'incident et je ne répondais même pas à ses messages... Comme dirait twitter, je lâchais des "vu et s'en tape" puisque je ne voulais plus lui parler. Ma colère n'était toujours pas descendue et je n'avais pas envie d'entendre des excuses à deux balles.

J'allais chez mes peu de potes ça et là histoire de ne pas les déranger trop longtemps et aussi pour que Dinath ne débarquent pas chez les personnes qui sont dans mon répertoire. Je ne sais même pas de quoi elle serait capable pour récupérer son précieux bijoux alors je préférais migrer ; et puis, je sais aussi que je peux rapidement taper sur les nerfs.

J'avais donc un petit sac à dos dans lequel j'avais des trucs que j'avais racheté : quelques fringues et un chargeur de téléphone. Je dirais bien que cette vie de bohémienne me dérangeait mais comme je me fichais de tout... Ca me faisait chier juste de devoir vivre au rythme d'une autre personne. Cette fois-ci, j'allais voir vieux copain avec qui j'ai repris contact dernièrement, le jour du nouvel an.

Il devait être 21h, je venais de quitter le travail et je me dirigeais vers la maison de Noctis ; j'espérais ne pas le déranger et débarquer au beau milieu d'un rendez-vous galant. J'allumais une clope le temps du trajet et sonnais. Je n'avais pas envoyer de message pour annoncer mon arrivée et lorsqu'il ouvrit la porte, je me contentais juste de lâcher un :

- Surprise !

Est-ce que c'est une bonne surprise ? Il n'y a que lui qui peut le savoir. Je tire une nouvelle taffe pour essayer de ne pas penser à ça... Mais je pense qu'il sait parfaitement qu'il y a un soucis, il me connait depuis longtemps après.

- J'peux squatter chez toi une nuit ou deux ?

Je n'aimais pas tourner autour du pot.

Eh bien on peut dire que je débarque au meilleur moment. Soit il sort de sa douche, soit il va se coucher soit il se balade souvent en boxer et short... Après tout il est chez lui. Si il veut se balader à poil, il n'a de compte à rendre à personne. Bref, je ne perdais pas de temps à annoncer la couleur de ma venue : squatter une ou deux nuits dans sa belle baraque. Heureusement pour moi, il acceptait de me rendre ce petit service ne manquant pas d'ajouter que je pouvais rester autant de temps que je voulais.

J'entrais dans la maison et laisser tomber lourdement mon sac au niveau de l'entrée. Je me dirige vers le salon avant de m'affaler sur le canapé ; j'étais très fatiguée de ma journée de travail et je continuais d'être contrariée de la situation. Putain, c'était mon appart' avant d'être celui de Dinath ! Ca me faisait chier de savoir qu'elle avait son lit peinard et que moi je devais aller dormir chez Pierre, Paul, Jacques. Bien que je pourrais juste rentrer chez moi et l'ignorer.

Je fermais les yeux qui me brûlaient dû à la fatigue tandis que j'écoutais attentivement la raison pour laquelle il se trouvait dans cette tenue : il était sortie de la douche. Eh beh, heureusement que ce n'est que moi et pas un huissier... Bien qu'un huissier ne travaille pas aussi tard mais ça, c'est un détails. Comme tous les autres, il me demandait pourquoi j'avais besoin d'être hébergée et si je voulais un verre... J'avais donc cette réputation d'alcoolique auprès de mes proches.

- Mmh... Vas-y, juste un fond. En ce moment, je prends un verre tous les soirs, mon foie va finir par me lâcher.

Bon, il fallait entretenir la flamme de l'alcoolisme avant que mon foie ne décide de me faire un fuck mais je n'avais pas envie de terminer ma vie demain... Elle n'était pas spécialement chouette mais elle méritait d'être vécue. Surtout depuis que j'avais ce bijou sur mon front. D'ailleurs, c'était bien le premier à ne pas me faire une réflexion tout de suite sur mon nouveau look étrange.

- On s'est salement pouillé avec Dinath... Mais quand je te dis salement, j'déconne pas. Ca fait une semaine que je ne suis pas rentrée à l'appart' et que j'ignore ses messages.

A ses messages et ceux de mes soit disant parents. Je ne sais pas si elle leur a raconté notre dispute ou si c'est juste pour prendre quelques nouvelles mais... mais je n'avais envie de parler à personne de cette famille. J'avais besoin de digérer ce qui avait été dit et comme je suis très très rancunière, je ne suis pas prête d'oublier. Je tourne la tête vers Noctis et ouvre finalement les yeux.

- Elle n'a pas manqué de me rappeler que je ne suis pas biologiquement de cette famille... Alors je me suis cassée.

Et puis j'avais également plusieurs réactions. Des personnes qui étaient horrifiées par ces propos, d'autres qui étaient énervées et d'autres encore étaient tristes pour moi... Eh oui, chacun sa réaction. Personnellement, c'était un mélange de tout ça. Je me demande même pourquoi Papillon ne m'a pas akumatisée depuis cette dispute car la colère n'arrivait pas à redescendre.

- Et toi, qu'est-ce que tu m'racontes de beau ?

Je fis un signe de la main lorsqu'il me parlait de ne pas se priver de sa boisson ; oh mais qu'il fasse. Je dis juste qu'en ce moment, on m'offre beaucoup de verres pour faire face à ma situation un peu merdique... Ma vie n'était pas top top mais je n'avais pas envie de faire un AVC ou attendre une greffe de foie parce que je suis tombée dans l'alcoolisme. Je sais que ce n'est pas ce que je suis, mais je voulais essayer d'être sérieuse.

Je sentis Noctis se rapprocher de moi et passer son bras autour de mes épaules afin que je puisse poser ma tête contre lui ; ça me faisait un peu de bien d'être prise dans les bras de quelqu'un... Bien que j'avais toujours un peu de mal avec les démonstrations d'amour. Une nouvelle fois, il me confirmait que Dinath avait été trop loin dans cette conversation et sortir la carte de l'adoption était un coup vraiment très bas dans une dispute. Je souriais lorsqu'il parlait du stock d'hydromel que je ne devais pas vider sans lui.

- Je tâcherai de m'en souvenir... Par contre, je ne promets rien pour le frigo.

Mes repas n'étaient pas tout à faire régulier en ce moment. Je me levais le matin -et j'allais quand même au travail- donc je prenais un macaron et un café chez Paul mais le reste des repas, c'était un peu la galère. Déjà parce que je voulais quand même me mettre des sous de côté pour trouver un autre appartement et aussi pour les très grosses galères... Enfin, je peux me passer de manger pendant quelques jours. Mais si j'ai un frigo à ma disposition, je ne promets pas d'être raisonnable.

J'écoute attentivement les dernières nouvelles de son côté ; apparemment, ce n'était pas ouf ouf au travail du au début de l'année qui n'aidait pas mais ce n'était qu'une question de temps pour que tout redémarre. Et sinon, concernant les amours ce n'était pas si folichon que ça... Ah le feeling ! Je le regarde lorsqu'il parle de notre ancien flirt. Qui sait ce qui aurait pu se passer si nous avions été plus loin... Est-ce que l'on serait ensemble encore aujourd'hui ?

- Je t'avoue que c'est pas ouf avec mon crush actuellement.

Oh j'avais eu un beau message le jour de la Saint-Valentin car j'ai cru comprendre qu'il avait été également touché par l'akumatisé mais depuis... C'était un peu les montagnes russes. On s'envoie des SMS, on se voit de temps en temps mais j'ai l'impression qu'il y a un soucis depuis cette fameuse soirée du nouvel an qui est encore flou dans mon esprit (et dans le sien je crois). Je décline la proposition d'un deuxième verre... Je n'avais pas encore terminé l'ancien.

- Tu ne demandes jamais où l'on serait aujourd'hui si on était sorti ensemble à l'époque ?

Je ne pense pas que j'étais plus facile à vivre à l'adolescence... Je crois me souvenir avoir fait une très grosse crise dont je n'étais jamais réellement sortie. En vérité, je crois que je ne suis pas très supportable car je n'arrive pas à me décider concernant ma vie de couple... En plus de répéter depuis toujours que je ne veux pas avoir de gosse et ça, je sais que ça peut déranger beaucoup de personnes. Bref, autant dire que je doute sincèrement de moi sur le fait que je pourrais rester en couple avec une seule et même personne.

- T'imagine si on avait des mômes... Le bordel putain.

Qu'est-ce que je détestais faire les courses... Ca me saoul de passer entre les rayons et regarder un aliment pour savoir si j'ai envie de le manger ou pas. Mais je ne peux pas prendre dans le frigo de mes amis et fermer les yeux... Je n'ai pas envie d'avoir la réputation de la meuf qui vient chez ses potes, vide le frigo et l'eau chaude et part le lendemain comme si de rien n'était. Disons que je vais au moins donner un petit billet histoire d'aider pour les prochaines courtes.

Je souris lorsqu'il me parle de rester dans le canapé a regarder des films ou des séries tout en commandant des repas. J'adorerais rester ma vie dans un canapé à commander mcdo ou burger king... Mais je suppose que nos patrons respectifs ne seraient pas d'accord que leur employé ne bougent pas leur cul. Enfin, ça terminerait en licenciement et donc adieu les sous pour commander et vivre. Bref, autant dire que nos rêves ne sont pas possibles à mettre en place.

- Je t'avoue que cela me traverse un peu l'esprit de temps en temps. Peut être que si on aurait été ensemble, cette dispute n'aurait jamais eut lieu car tu aurais emménagé ici avec moi quand je m'y suis installé.

Je laisse échapper un petit sourire en imaginant la vie que l'on aurait pu avoir tous les deux... Je suis assez chiante à vivre alors je ne suis pas certaine que notre quotidien aurait été tout beau, tout rose. J'en viens même à évoquer à voix haute notre possible vie de couple et de parents ; est-ce que nous serions de bons parents ? J'aurais plutôt tendance à dire que non quand je remarque les cadavres de bouteilles et mon caractère de merde. Ah je pense que les claques dans la gueule fuseraient avec moi.

- Je n'ose même pas imaginer comment seraient les petits monstres que nous aurions fait, même si je ne vois pas encore spécialement être père pour le moment.

- Je dois être tellement chiante enceinte...

Je secoue négativement la tête en m'imaginant avec un gros bide de femme enceinte... Apparemment, c'était les montagnes russe des humeurs et je préfère ne pas imaginer ce que ça pourrait donner avec moi. Je suis certaine que je serais le genre de nana à faire chier son mec à 3h du matin pour avoir un cheeseburger. Finalement, c'est peut-être mieux que je ne perdure pas ma descendance... Les petits Danitza seraient de petites tornades qui détruiront tout sur leur passage.

Je laisse tomber cette pensée qui ne mène à rien ; de toute façon, je ne suis pas certaine de vouloir être mère. Je relève la tête vers Noctis, prenant le temps d'observer son visage... Ouais, je regrette que nous n'ayons pas pu aller plus loin lorsque nous étions adolescent. Bien que je comprenne que la situation n'était pas totalement appropriée pour penser à se mettre en couple. Après quelques secondes de silence, je dépose un baiser sur ses lèvres sans forcément avoir dans l'idée d'aller plus loin.

- Parlant de commander... Est-ce que tu veux que l'on commande quelque chose ? Je t'invite pour me faire pardonner de mon intrusion. A moins que tu ais d'autres idées en tête.

Je pense bien évidemment à un paquet de pâtes à cuisiner si il n'avait pas envie de commander quelque chose ~

- Ha ca, on ne le sauras que quand tu le seras.

Je secouais négativement la tête... Oulah, plutôt crever que de pondre un môme ! Le pauvre sera certainement oublié dans les supermarchés ou dans les bars... Non, il y a des personnes qui ne sont pas faite pour être parent et j'en faisais clairement partie. En plus, tout le monde s'accorderait à dire que je serais une mauvaise mère et je ne pourrais que leur donner raison sur ce plan... Néanmoins, je balaye cette idée de ma tête et décide de m'approcher de Noctis pour l'embrasser ; notre premier baiser.

Je me recule finalement pour proposer de manger... A vrai, je commençais à avoir faim et puis, nous avions toute la nuit pour faire des bêtises si jamais. Bref, je propose de commander quelque chose si jamais il avait la flemme de cuisiner mais il avait en tête de faire des pâtes à la carbonara... Moi, ça m'va, tant que je peux manger. Je me lève donc du canapé et vais dans la cuisine pour commencer à sortir les ingrédients ; oui, je fais totalement comme chez moi. Je me sens à l'aise ici.

On commence donc à préparer à manger et je m'occupe de la sauce mais d'un seul coup, je sens la cuillère m'échapper des mains et m'en fou partout sur le t-shirt et la tronche. Après avoir un lâché un "putain !" de colère, je prends un mouchoir pour m'essuyer le visage et tente d'essayer la grosse tâche sur mon haut. Je soupire et décide de le retirer afin d'avoir plus de faciliter pour le nettoyer avec un coup d'éponge... Oui, je suis en soutif dans la cuisine de mon pote, est-ce que j'en ai quelque chose à foutre ? Non, pas tellement.

- T'as une veste ou une chemise à me prêter s'il te plait ? J'me les pèle un peu comme ça.

Je ne dis quand même pas non pour avoir quelque chose sur les épaules car on est quand même en plein mois de février, dans une maison... Alors j'ai connu plus froid certes mais j'ai connu plus chaud également. Je frotte un bon coup mon t-shirt et le laisse finalement sécher sur le dossier d'une chaise ; j'espère que la tâche va partir... On ne va quand même pas le mettre à la machine, surtout si y'a que mon haut. Je me concentre donc sur la suite du repas pour arriver à sortir deux assiettes.

- D'ailleurs, tu bosses demain ?

Histoire que je me prépare psychologiquement... Bon dans les faits, j'ai aussi un taff qui m'attend mais le patron est actuellement en train de refaire les lieux donc je suis en congés forcés pour le moment. D'où le fait que je profite pour faire des grasses matinées... Ou peut-être pas si il travaille. Depuis quelques temps, on ne peut pas dire que j'ai un bon sommeil ; entre mes nuits blanches ou celles où je ne dors que 2h.