Un malencontreux problème (PV Maeline Dave)

Comme chaque jours après le travaille, je faisais mon petit entrainement quotidien. Luux avait beau m'avoir expliqué que le costume renforçait mes capacités physiques, je me sentais obligée de m'entretenir un minimum afin de prévenir toute éventualité. Refusant de porter à nouveau le costume pour l'instant. Je faisais des exercices sportifs suffisamment intense pour développer ma masse musculaire. Mais en même temps j'essayais de ne pas faire trop de bruit pour ne pas déranger le voisinage. Dans le choix de mes exercices, que des choses relativement discrète et je faisais attention à ne pas me laisser aller. Renforçant parfois la difficulté de l'exercice. Et ensuite, venait le moment que je préférais, une bonne douche pour se sentir propre avant de poursuivre la journée.

Quel fut mon malheur quand en ouvrant le robinet d'eau celle ci ne s'écoula pas du pommeau. Alertée, j'observais alors la tuyauterie, cherchant la vanne générale qui demeurait bien ouverte. J'ouvris alors sur mon portable mon application de gestion de l'eau et y découvris une notification. L'ouvrant sans plus tarder, je constatais avec horreur que j'avais encore oublié de payer ma facture, et cette fois, ils ne m'avait pas forcément laissé la possibilité de payer plus tard. Ils m'avaient coupé l'eau, purement et simplement. Merde ! Je me disais bien que ce mois ci était plus tranquille que les autres… Normal lorsque l'on oublie de payer le minimum syndicale. Toujours sur mon téléphone, j'ouvris alors mon application bancaire et constata de nouveau avec horreur que j'allais devoir attendre la paye pour mes facture d'eau… J'étais coincée, sans eau. Et dégoulinante de mes exercices précédents…

Après m'être morfondus un moment, Luux de bon conseil me suggéra d'aller toquer chez un voisin pour demander de l'aide au moins le temps de la fin du mois. Cette idée de m'enchantait guère. Je n'aimais pas spécialement m'endetter auprès des autres. Mais je n'avais pas vraiment d'autres solutions… Que pouvais je faire autrement ? Toquer chez mes parents ? Impossible, mon père m'accueillerait à coup de fusil. Je ruminais alors ses idées noirs dans mon esprits avant de finalement écouter le conseil de Luux. J'allais essayer de frapper chez la voisine que je croisais régulièrement. Nous n'avions jamais vraiment discuté, mais j'espérais qu'elle comprendrais la situation délicate dans laquelle je me trouvais… Nous étions fort heureusement vers la fin du mois.

Si elle acceptait, je me sentirais obligée de la dédommager. Et donc j'allais devoir payer le triple de ce que je payais mensuellement. Ça m'apprendra à ne pas penser à tout… Être étourdie a un prix après tout. C'est donc que je me rhabillais, prenait ma serviette, mon savon et mon shampoing ainsi que quelques autres affaires de toilettes que je mettais dans un sac plastique. Je pris mon courage à deux mains et me lançait. Sortant timidement avec Luux caché dans mon sac pour m'encourager. Je m'approchais de la porte de ma voisine de pallier, et finalement je frappais à la porte. Espérant que je ne la dérangerais pas…

Je savais que cela ne se faisait pas, mais avais je vraiment le choix ? Emprunter la douche d'un voisin pour quelques jours parce que l'on est pas fichu de s'en occuper… Cela m'apprendra à ne pas tenir mes comptes… C'est alors que ma voisine m'ouvrit. Et malgré moi, j'eu du mal à articuler mon excuse pour la déranger aussi tard. Cependant, elle comprit relativement bien ma situation, et me laissa entrer en m'indiquant où trouver la salle de bain dans son immense appartement. Je n'y avais prêté qu'un bref coup d'œil, ne me permettant pas d'observer plus en détails. Mais il possédait plusieurs pièces… À se demander si je ne payais pas pour le placard à balais d'une résidence de luxe en réalité… Enfin, j'étais bien chez moi, c'était tout ce qui comptait.

"Merci beaucoup, tu me sauves."

J'avais pensé à prendre une serviette propre ainsi que mon savon pour ne pas non plus taper dans ses affaires. Et une fois arrivée dans la salle de bain, je me dépêchais dans la douche, ayant horreur d'être dégoulinante du sport que j'avais réalisé juste avant. J'ouvris l'eau et régla à ma convenance la température avant de me laver rapidement. Ne souhaitant déranger trop longtemps ma sauveuse. Je l'entendis frapper et me signaler la position du savon ainsi que de me préciser qu'elle avait des serviettes propres si besoin.

"Merci ! J'ai ce qu'il faut !"

Puis après m'être correctement mouillée. J'attaquais l'étape qui généralement me prenait du temps. Savonner et shampouiner. Commençant par mes longs cheveux, je les frottaient énergiquement pour ne pas perdre de temps. A tel point que Luux intervint discrètement alors.

"Va doucement, tu vas te les arracher."
"T'inquiètes. Je gères."

J'avais répondu sans trop réfléchir. À voix basse heureusement, mais si elle m'entendait, elle se demanderait si je n'étais pas folle en prime. Ensuite, je savonnais mon corps en faisant bien attention à ne pas oublier ne serait-ce qu'un millimètre carré de peau sale. Ignorant si je pourrais squatter la douche de ma voisine encore une fois avant le jour de la paye. Mais je faisais néanmoins l'effort d'accélérer. Luux quand à lui, restait prudent, mais curieux, observaient les alentours discrètement. Il revint vers moi lorsque je rallumais finalement l'eau. Attendant patiemment que je finisse de me rincer les cheveux.

"Elle a un super appartement la voisine."
"Arrête ça. Ça ne se fait pas."

Puis finalement, après avoir terminé et vérifié qu'il ne restait plus de savon sur mon corps. Je coupais l'eau. J'attrapais ma serviette que j'avais posée à portée de main et commença à me sécher. Et je réalisais deux choses… Je n'avais pas pris mon sèche cheveux… Pas grave, je le ferais chez moi. J'allais essuyer le plus gros et j'y reviendrais à mon appart pour finir de sécher. Je fis donc sécher mon corps en premier, puis pour les cheveux, j'enroulais astucieusement la serviette autour pour ne pas être gêné tout en les tenant en place. Puis je me rhabillais. J'avais prévu aussi des vêtements propres malgré ma précipitation. Puis après m'être assurée ne rien avoir oublié et que Luux soit bien dans mon petit sac, je sortis et éteignit la lumière. Avant de fermer la porte de la salle de bain. Je ne cherchai pas longtemps du regard ma sauveuse. Elle semblait se préparer à faire à manger. C'était peut-être l'occasion de lui démontrer ma gratitude.

"Encore merci de m'avoir permis de me doucher chez toi. Encore désolé du dérangement. Est-ce que je peux t'inviter à manger pour te remercier ?"

Pas un sous en poche et surtout sans eau chaude… Compliqué de lui offrir un repas à la hauteur de l'épine qu'elle m'a retiré du pied. Je sentais en moi la honte et la bêtise de lui avoir proposé une telle chose. Je n'avais déjà pas les moyens de me nourrir correctement alors en quoi pouvais je me permettre d'inviter quelqu'un à manger avec moi. Mais je ne lui avais pas précisé quand, là était peut-être ma carte à jouer. D'ici la fin du mois, j'aurais eut la paye, payer toutes les factures et tout sera redevenu dans l'ordre. Alors seulement à ce moment là je pourrais payer ma dette envers elle… Mon plan se ficelait dans mon esprit pour rattraper ma bêtise quand elle repris la parole, pour me proposer de manger avec elle ce soir. Ignorant complètement ma proposition… Je fus gênée, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer la pitié qu'elle éprouvait à mon égard. Je devais faire peine à voir avec mes cheveux enroulés dans la serviette et ma petite trousse de toilette d'affaires pour la douche. Je ne voulais accepter, et pourtant, une partie de moi m'intimait qu'elle ne me le proposait pas seulement par pitié pour moi. Peut-être juste de la politesse… Bref. Il fallait à présent prendre une décision. Et malgré moi, j'avais faim, et je me sentais un peu forcée.

"C'est vraiment gentil, si cela ne te dérange pas, j'accepte."

Évidemment que cela ne la dérangeait pas… Puisqu'elle te le proposait. Et la politesse ne l'y obligeait pas. Je restais debout, immobile, ne sachant plus où me mettre. Entre mes réponses et mes idées stupides, je me faisais honte. L'odeur du repas était enivrante. Accroissant mon appétit. J'avais si faim, à manger des restes en petite quantité pour économiser quelques sous pour le mois. Je n'osais bouger, ne sachant quoi faire. J'avais bien envie de l'aider à quelque chose mais j'ignorais ce que je pouvais faire. Du coup, j'essayais de reprendre la conversation.

"Encore désolé de venir te déranger ainsi à l'improviste. Je ferais plus attention à l'avenir. Merci beaucoup de m'avoir dépannée."

Je n'étais pas sûr des mots que j'employais mais c'était ceux qui me venait à l'instant. Que dire de plus que des excuses et des remerciements ? J'admets que je n'avais trop l'habitude de converser ainsi, surtout quand j'avais besoin d'aide. J'ignorais de quoi je pouvais parler d'autre chose et ne voulait pas non plus la submergé de question. Pourtant j'en avais pleins, des banalités comme des sujets un peu plus sérieux. Et pourtant, rien ne sortait de ma bouche. N'osant pas faire la conversation finalement.

J'étais tellement mal à l'aise. Vivre avec un ami avait ses avantages et ses inconvénients. J'avais désormais du mal à sortir de ma bulle de confort pour aller de l'avant et ne pas donner l'impression que je ne voulais pas être là et que je faisais tout "par politesse"… Un peu de courage Éliana. Je déposais mon petit sac de toilette là où elle me l'indiqua. Puis je pris machinalement la serviette qu'elle me tandis. Allez Éliana réveille toi, tu vas faire mauvaise impression. Je l'observe alors déposer le repas de ce soir sur la table. C'était une dinde, entière… Savait elle que je ne mangeais pas à ma faim pour me préparer pareil menu ? Impossible. Non ? Je n'en sais rien, mais il ne faut pas que je spécule et me mette à me montrer prudente. Cela risquait de tout gâcher. Son regard émeraude croise mes yeux saphirs et je détourne les yeux en acquiesçant. Essayant de me montrer cordiale. Elle me prévint alors qu'il s'agissait de la première fois qu'elle cuisinait ce repas. Et cela me fit sourire également. J'ai jamais eu les moyens de m'acheter une dinde entière aurais je aimé répondre. Mais rien ne sortis de ma bouche. Je m'énervais à rester muette comme une tombe… Je m'installais à table là, où elle avait déposé une assiette et des couverts et après l'avoir laissé me servir, je me mis à manger. Je me contenais pour ne pas engloutir la dinde entière, car j'avais bien assez faim pour la dévorer toute seule. Me contentant de manger doucement, et de savourer ce bon repas. Elle me questionna alors sur ma solitude, et cela déclencha quelque chose en moi. Oui je voulais en parler.

"En effet, je vis seule depuis un peu plus de quatre ans dans cet appartement."

Après mon début de réponse, la gène m'envahit de nouveau. Et je tentais de la chasser pour essayer de rester intéressante et agréable. Mais elle avait raison, c'était un beau quartier. Dommage que j'avais hérité du placard à balais de l'immeuble. Enfin, on ne va pas s'en plaindre. Au moins j'ai un toit. Je ne répondis pas vraiment au sujet du quartier. Me contentant d'acquiescer, je ne connaissais pas trop les autres quartiers mais il est vrai que je le trouvais agréable. Puis vint les présentations.

"Éliana, je m'appelle Éliana."

Suite à cela, je finis mon combat contre moi même. Il fallait que je m'intéresse un peu à elle pour ne pas rester distante et froide avec des réponses convenues. Il faut que je me reprenne en main et c'est ce que je fis en tentant de lancer un sujet de discussion.

"Tu as vraiment un superbe appartement. C'est quand même fou que l'on soit voisine et que le mien soit si ridicule à côté du tiens."

Ça y est, ma gène commençait à retomber. Je continuais de l'observer, essayant de me détendre. A vrai dire, j'étais impressionnée par son appartement et par l'aide qu'elle m'apportait. Tout ceci m'intimidait, mais, je ne devais pas me renfermer. Ainsi je me faisais violence pour reprendre confiance en moi et tenter de dialoguer avec elle.

"Tu cuisine comme une cheffe en tous cas, c'est super bon. Tu cuisines souvent ?"