Gardien
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Esquisse
Mer 12 Juin 2024 - 21:23
Epreuve 6
Solo - Maledikteur joue au Roi au Château de Versailles
L'Intitulé
Vous faites face à deux cages à barreaux. Vous voyez très bien ce qu’elles renferment : à gauche, la personne qui vous est la plus chère, cette personne sans qui vous ne vous imaginez pas vivre, qui laisserait un trou béant dans votre poitrine, pour toujours, si elle venait à disparaître. A droite, un groupe d’enfants. Vous savez qu’ils ont une famille, qui les attend. Vous savez qu’ils ont été volés à leur foyer pour être enfermés dans cette prison, pour cette expérimentation.
Vous savez que vous devez choisir. Choisir entre l’être aimé ou des innocents. Ou bien, ne pas choisir.
Remarque : le choix semble binaire. Il ne l’est pas. Il y a autant de possibilités qu’il y a de participants ! Laissez votre imagination nous montrer le cheminement de la réflexion du personnage. Trouverez- vous une solution ?
Vous savez que vous devez choisir. Choisir entre l’être aimé ou des innocents. Ou bien, ne pas choisir.
Remarque : le choix semble binaire. Il ne l’est pas. Il y a autant de possibilités qu’il y a de participants ! Laissez votre imagination nous montrer le cheminement de la réflexion du personnage. Trouverez- vous une solution ?
Consignes et limitations
Vous avez une journée pour poster un message de maximum 1500 mots.
Vous devez écrire votre textes en faisant des rimes à chaque fin de phrase (aabb, abab, abba, etc.).
L’épreuve se termine dimanche 16 juin à 23h59 (17h59 au Québec).
Vous devez écrire votre textes en faisant des rimes à chaque fin de phrase (aabb, abab, abba, etc.).
L’épreuve se termine dimanche 16 juin à 23h59 (17h59 au Québec).
Bonus
Vous pouvez présenter au début de votre premier post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Miraculous' Quest pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.
À vos claviers !
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
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Dylan [Esquisse]
Re: Esquisse
Dim 16 Juin 2024 - 23:15
Commentaires/lecture : Ok pour tout type de commentaire (court ou approfondi), par contre j'aimerais ne pas être lue à haute voix (par expérience, avec des textes qui reposent beaucoup sur les dialogues, c'est très dur à suivre).
TW :
- Tout ce qui est vulgarité (les personnages parlent comme des camionneurs). Il n'y a pas de sexe mais certains mots peuvent être à connotation sexuelle légère. Peut-être aussi méchanceté gratuite (car les personnages se lancent des piques qui peuvent être un peu vénères, même si c'est entre eux/consenti), bien sûr pas envers le lecteur.
- Il n'y a rien de graphique ni de décrit explicitement, mais de la violence voire du body horror / des actes de torture/chirurgie suggérés ('fin le thème mentionne des expériences sur des enfants, donc même s'il se passe strictement rien, ce qui est devinable est pas joyeux).
Bref, normalement le texte est tout public, mais déjà qu'il est pas dingos, si vous aimez pas les trucs un peu sombres et plutôt vulgaires, ça risque de ne pas vous plaire voire de vous mettre mal à l'aise !
Putain jme souviens de rien.
'Fin, si, je sais qu’on a couru. Tout le monde a couru. Couru où, je sais pas, on savait pas, on fuyait comme des chiens. Y’avait pas de destination, pas de coordination, que des cris et des culs-de-sac.
On les voyait construire des équerres de merde avec le nombre d’or. On les entendait vendre des biscuits qui font la peau multicolore. On les sentait pas mijoter une attaque. Pourtant ça s’est produit et ça n’a duré qu’une nuit.
Dylan a géré de fou. Quand il est tombé, j’ai donné tout ce que j’avais. La seconde d’après, moi aussi, je tombais.
Et maintenant, j’ai froid, j’suis dans une pièce noire et j'sais pas ce que j'y fous.
Ah et, y’a Dylan avec moi. À côté de moi.
J’crois c’est par là ce qu’il faut que je commence.
— Woh t’es immense. Par contre t’es vraiment moche de face.
— Wesh regarde-toi avant de parler, toi aussi t’es dégueulasse.
J’avais pas tiqué, mais il a pas tort. Chépa ce que ces cyantis ont foutu, mais ils nous ont séparés et maintenant j’suis un genre de lézard riquiqui avec une langue en bois. (Et une tendance à faire rimer mes phrases alors que c’est pas mon fort)
— Moi, jpeux arranger ça, contrairement à toi.
— Fais pas trop le malin. J’sais pas ce qu’ils nous ont fait mais on a quasi plus de Dessein.
En même temps qu’il dit ça, j’vois les barreaux, j’me souviens de trucs dont j’aurais préféré jamais me souvenir, j'repense aux gens qui disparaissaient ces derniers temps et à pourquoi ils nous ont tous niqués avec leur magie qui sortait de nulle part. Les gros salopards.
— Pendant que tu pionçais je les ai entendus causer. En ville, y’a encore Kleos qui s’est barricadé dans son château avec sa clique, mais tous les Verts, les flics et les gens forts qui sont sortis de cette galère, ils sont à l’univerre-cité. Du coup j’pense c’est mieux si on les rejoint.
— Et t’as une idée pour te barrer au moins ?
— Si tu gaspilles pas ce qui te reste en chirurgie esthétique, j’pense qu'à deux, on peut tenter de faire Prison Break !
— Dans notre état, plutôt Prison brèles, mais si c'est ça ou finir en steak…
Je grimpe le long du bras de Dylan, et on est partis.
Mais vous avez vu le thème, mes chers amis.
Vous savez que, peu importe comment ça commence, il va y avoir une couille dans le potage, et vous souriez en vous demandant comment elle va nous maraver la gueule. Alors je vais zapper direct à ce qui vous fait baver, quelques instants avant le linceul.
Ça se passe juste après qu’on ait réussi à quitter notre cellule. On était à gauche, eux bien sûr à droite ; quand je les entends, ouïe au max, je les rejoins avec mes nouvelles ailes de libellule.
Là-bas, je capte enfin pourquoi on est vivants. Ils ont buté les adultes et pris tous les enfants. J’imagine que que c’était plus facile de leur piquer leur Dessein. Et comme Dylan a l’air d’un gamin…
— Mec, on peut pas juste partir comme ça.
— Tu déconnes là. C’est déjà pas sûr qu’on fasse long feu à deux mais avec des mômes derrière, jamais ça va le faire.
— Si si ça va le faire. Je fais diversion, tu les amènes dehors, ça passera tranquille si tu te bouges le fiac.
— Je sais que j’suis con mais je sais encore voir quand tu me racontes des cracks. Si t’as aucun plan tu fermes ta gueule. On reviendra les sauver plus tard.
— Et moi je sais quand tu te fous le doigt dans l’oeil. Tu sais que plus tard, ce sera trop tard.
— Ben ouais mais… tu veux faire quoi frère…
— La seule chose qu’il y a à faire. Et puis c’est vrai que j’ai pas trop de stratégie, mais j’ai une cartouche ou deux à tirer sur l’échiquier.
— Et tu vas crever après les avoir tirées ?
— Y’a moyen.
J’suis pas sûr de moi du tout, mais si j’ai pu me séparer de Dylan, ça veut ptet dire que je peux inverser le coup. Je vais tenter de me faufiler dans le dos d’un cyanto, pour lui piquer son corps avec le Dessein. Après ça, ben, on verra combien de temps j'reste debout.
— …
— Non mais, vois le côté positif, y’aura plus personne pour t’arnaquer et te priver de la moitié de ta vie. Tu pourras embrasser une meuf, aller aux chiottes et même baiser sans avoir l’impression qu’il y a toujours un mec qui commente ce que tu dis.
— Tu peux pas me dire ça. ‘Fin… Ouais d’accord… mais j’sais pas…
— ?
— Ben, t’es un peu comme mon meilleur pote, ou le grand frère cool que j’ai jamais trop eu. Djà là ça fait bizarre qu’on soit plus ensemble, mais si t’es plus…
Merde Dylan, tu me facilites pas la tâche. Et j’ai pas toute la nuit pour te faire changer d'avis.
— Écoute, je vais être cash. Si tu m’as supporté toutes ces années, c’est parce que je t’ai rien dit. Tu sais pas qui j’étais.
J’attendais le bon moment pour, mais je crois que je l’ai jamais trouvé. Et là, c’est le pire, mais faut croire que même le silence se paie.
— Avant l’Esquisse, j’étais un connard qui passait sa journée à fumer. Tellement que le jour où il a appris que sa meuf était en cloque, il est parti acheter des clopes parce qu’il flippait grave de devoir prendre ses responsabilités. Et ce connard, il s’en est tellement voulu après, qu’il supportera pas de laisser encore une fois un gamin dans la mouise, t’as capté ?
— Ouais enfin…
— Y’a aucun rapport et j’le sais bien. J’suis sûr aussi que tu vas me trouver des excuses. Mais, si je suis ton pote, laisse-moi avoir un moment où je peux faire un truc cool de ma vie.
Il est perdu parce que cette fois je peux plus être le support sur lequel il s’accroche dans les situation confuses. Mais, même si j’suis en faute, j’espère voir un moment où il fait un truc bien de sa vie.
— Ok, jvais les chercher.
Forcément, y’a une part de moi qui flippe. Sur ce qui va se passer. Sur ce qu’il va penser. Mais je suis un peu rassuré de voir qu’il porte ses balles plus haut que son slip. Il va regretter, mais ça va aller. Si non, il va falloir.
J’le vois qui y va, qui sauve les enfants pendant que je surveille le couloir. Ils sont trois, ils pleurent beaucoup et ils appellent leurs mères et leurs pères. J’entends même les noms de leurs frères.
Faisons un dernier coup d’éclat, puis laissons l’histoire finir entre leurs bras.
— J’ai couru ma race, flippé ma race, crié ma race. Quand j’ai vu Effilée débouler, j’ai fait genre que je gérais. Pendant tout le trajet j’ai fait genre que je gérais. Puis on est rentrés, j’ai tout raconté. Quand jme suis allongé, là j’m suis laissé penser.
— Jme suis dit, il est con, ça pouvait pas être binaire. Y’avait plein d’voies, juste il les a pas vues, parce que c'est tout noir ou tout blanc quand il est vénère. Ptet on serait pas morts si on avait dit : vas’y on s’en fout, on reste ensemble jusqu’au bout. Ptet qu’en cherchant bien, en gérant bien, j’pouvais retrouver du Dessein, et aller leur péter la gueule comme dans un film. Ptet en tournant bien, en courant bien, j’aurais vu la sortie, et j’serais revenu avec vous pour qu’on les décime.
— Puis jme suis dit, il est con, que j’suis sûr que son histoire c’était factice. Puis en fait c’était moi le con, parce que j’avais tous les indices. J'parlais que de mes galères, mais les siennes, j’y pensais jamais. En fait jmen foutais.
— Puis jme suis dit, je suis con.
— Et jme suis redit, je suis con.
— Mais de tous les cons, j’veux pas être celui qui se maudit toute sa vie. S’il m’a appris un truc, c’est que c’est que justement, c'est pas une vie.
— Alors jmen fous si c’est dangereux ou si je le retrouve pas, juste laissez-moi participer à la contre-offensive.
— J’y vais pas pour le sauver, j’y vais pas pour crever. J’y vais pour qu’on survive.
TW :
- Tout ce qui est vulgarité (les personnages parlent comme des camionneurs). Il n'y a pas de sexe mais certains mots peuvent être à connotation sexuelle légère. Peut-être aussi méchanceté gratuite (car les personnages se lancent des piques qui peuvent être un peu vénères, même si c'est entre eux/consenti), bien sûr pas envers le lecteur.
- Il n'y a rien de graphique ni de décrit explicitement, mais de la violence voire du body horror / des actes de torture/chirurgie suggérés ('fin le thème mentionne des expériences sur des enfants, donc même s'il se passe strictement rien, ce qui est devinable est pas joyeux).
Bref, normalement le texte est tout public, mais déjà qu'il est pas dingos, si vous aimez pas les trucs un peu sombres et plutôt vulgaires, ça risque de ne pas vous plaire voire de vous mettre mal à l'aise !
- Univers et personnages (importants pour capter ce qui se passe):
L'Esquisse est un univers absurde dans lequel vous pouvez croiser des objets qui parlent, chevaucher des mouches géantes et vous réveiller dans le corps d'un conserve de maïs à roulettes. Il n'y a pas grand chose à savoir sur l'univers sinon que tout y est à peu près possible. Sur les habitants de l'Esquisse, il faut savoir que la plupart des personnes qui s'y trouvent (et qu'on appelle les Dessinateurs) sont des terriens comme vous et moi, qui se sont réveillés avec ou sans altération de corps/personnalité/souvenir (d'où les concepts un peu bizarres que vous voyez parfois aux interforums).
Il semble cependant exister une sorte de peuple autochtone à l'Esquisse, ou du moins plus ancien que les Dessinateurs. Les Cyantifiques, puisque c'est ainsi qu'ils se nomment, semblent passer leur temps à faire des expériences bizarres, échanger des théories plus ou moins crédibles sur leurs spécialités et vivre reclus dans leur village caché sous un lac, l'Amphithéâtre.
Sinon, il faut savoir que sur le forum, on peut jouer dans plusieurs époques. Ici, mon solo aura lieu dans l'Esquisse des Vagues, qui est une sorte d'univers alternatif créé lors des dernières vacances d'été (mais toujours jouable). C'est l'Esquisse, quelques années plus tard, alors qu'on vient de découvrir, en dégelant les plaines de l'Univerre (où va être fondée l'Univerre-cité mentionnée dans le post), l'existence d'une forme de magie propre à l'Esquisse : le Dessein. Pour faire simple, le Dessein permet de plier l'Esquisse à sa volonté, que ce soit pour changer son apparence, transformer les objets autour de soi, modifier l'environnement ou donner vie à des objets.
Le Dessein a une particularité qui va être importante ici : les cyantifiques semblent incapables de l'apprendre. La découverte de la magie (et l'existence de beaucoup de gens très cheatés) a donc pas mal bouleversé l'équilibre entre ces deux peuples, certains Dessinateurs profitant allègrement de cette puissance pour écraser les cyantifiques. Dans ce texte, il semblerait que les cyantifiques aient décidé de déployer les grands moyens se venger… (j'vous le dis là car sinon apparemment c'est pas du tout clair au début)
Quant à Dylan, c'est un ado de 16 ans (pas très poli vous le verrez) qui s'est réveillé en tant qu'homme-lézard. Dans les Vagues, il essaie d'apprendre à changer d'apparence pour devenir un beau gosse, mais échoue car… son narrateur, qui a aussi appris le Dessein, lui met perpétuellement des bâtons dans les roues. Ledit narrateur, que Dylan a fini par appeler Ly, semble être une personne différente de Dylan, qui vivait enfermée à l'intérieur de lui depuis son arrivée et racontait toutes ses aventures à un public imaginaire. Dylan et son narrateur cohabitent plus ou moins paisiblement à travers des petits deals pour savoir qui aura le contrôle du corps ce jour-là, dans une relation où ils passent leur temps à s'insulter, mais où ils s'aiment bien en vrai. Et puis comme Ly semble être un adulte, même si pas le plus responsable, il fait un peu office de coach en séduction. Ils n'auront hélas pas de donzelle à séduire ce soir.
Note annexe par rapport à la contrainte : normalement c'est bon pour les rimes, même si je me suis permise quelques rares rimes brisées (fin de phrase qui rime avec le milieu quoi). En contrepartie j'ai parfois ajouté des rimes inutiles en milieu de phrase... Je me suis un peu donnée le défi de faire des rimes avec le vocabulaire parfois restreint des personnages, sur un texte qui a un fond tragique mais une forme qui semble presque trop légère, avec des persos qui ont beaucoup à se dire mais se montrent pas leurs émotions directement. Le résultat marche apparemment pas très bien, mais bon, tant pis, j'suis trop crevée.
Putain jme souviens de rien.
'Fin, si, je sais qu’on a couru. Tout le monde a couru. Couru où, je sais pas, on savait pas, on fuyait comme des chiens. Y’avait pas de destination, pas de coordination, que des cris et des culs-de-sac.
On les voyait construire des équerres de merde avec le nombre d’or. On les entendait vendre des biscuits qui font la peau multicolore. On les sentait pas mijoter une attaque. Pourtant ça s’est produit et ça n’a duré qu’une nuit.
Dylan a géré de fou. Quand il est tombé, j’ai donné tout ce que j’avais. La seconde d’après, moi aussi, je tombais.
Et maintenant, j’ai froid, j’suis dans une pièce noire et j'sais pas ce que j'y fous.
Ah et, y’a Dylan avec moi. À côté de moi.
J’crois c’est par là ce qu’il faut que je commence.
— Woh t’es immense. Par contre t’es vraiment moche de face.
— Wesh regarde-toi avant de parler, toi aussi t’es dégueulasse.
J’avais pas tiqué, mais il a pas tort. Chépa ce que ces cyantis ont foutu, mais ils nous ont séparés et maintenant j’suis un genre de lézard riquiqui avec une langue en bois. (Et une tendance à faire rimer mes phrases alors que c’est pas mon fort)
— Moi, jpeux arranger ça, contrairement à toi.
— Fais pas trop le malin. J’sais pas ce qu’ils nous ont fait mais on a quasi plus de Dessein.
En même temps qu’il dit ça, j’vois les barreaux, j’me souviens de trucs dont j’aurais préféré jamais me souvenir, j'repense aux gens qui disparaissaient ces derniers temps et à pourquoi ils nous ont tous niqués avec leur magie qui sortait de nulle part. Les gros salopards.
— Pendant que tu pionçais je les ai entendus causer. En ville, y’a encore Kleos qui s’est barricadé dans son château avec sa clique, mais tous les Verts, les flics et les gens forts qui sont sortis de cette galère, ils sont à l’univerre-cité. Du coup j’pense c’est mieux si on les rejoint.
— Et t’as une idée pour te barrer au moins ?
— Si tu gaspilles pas ce qui te reste en chirurgie esthétique, j’pense qu'à deux, on peut tenter de faire Prison Break !
— Dans notre état, plutôt Prison brèles, mais si c'est ça ou finir en steak…
Je grimpe le long du bras de Dylan, et on est partis.
Mais vous avez vu le thème, mes chers amis.
Vous savez que, peu importe comment ça commence, il va y avoir une couille dans le potage, et vous souriez en vous demandant comment elle va nous maraver la gueule. Alors je vais zapper direct à ce qui vous fait baver, quelques instants avant le linceul.
Ça se passe juste après qu’on ait réussi à quitter notre cellule. On était à gauche, eux bien sûr à droite ; quand je les entends, ouïe au max, je les rejoins avec mes nouvelles ailes de libellule.
Là-bas, je capte enfin pourquoi on est vivants. Ils ont buté les adultes et pris tous les enfants. J’imagine que que c’était plus facile de leur piquer leur Dessein. Et comme Dylan a l’air d’un gamin…
— Mec, on peut pas juste partir comme ça.
— Tu déconnes là. C’est déjà pas sûr qu’on fasse long feu à deux mais avec des mômes derrière, jamais ça va le faire.
— Si si ça va le faire. Je fais diversion, tu les amènes dehors, ça passera tranquille si tu te bouges le fiac.
— Je sais que j’suis con mais je sais encore voir quand tu me racontes des cracks. Si t’as aucun plan tu fermes ta gueule. On reviendra les sauver plus tard.
— Et moi je sais quand tu te fous le doigt dans l’oeil. Tu sais que plus tard, ce sera trop tard.
— Ben ouais mais… tu veux faire quoi frère…
— La seule chose qu’il y a à faire. Et puis c’est vrai que j’ai pas trop de stratégie, mais j’ai une cartouche ou deux à tirer sur l’échiquier.
— Et tu vas crever après les avoir tirées ?
— Y’a moyen.
J’suis pas sûr de moi du tout, mais si j’ai pu me séparer de Dylan, ça veut ptet dire que je peux inverser le coup. Je vais tenter de me faufiler dans le dos d’un cyanto, pour lui piquer son corps avec le Dessein. Après ça, ben, on verra combien de temps j'reste debout.
— …
— Non mais, vois le côté positif, y’aura plus personne pour t’arnaquer et te priver de la moitié de ta vie. Tu pourras embrasser une meuf, aller aux chiottes et même baiser sans avoir l’impression qu’il y a toujours un mec qui commente ce que tu dis.
— Tu peux pas me dire ça. ‘Fin… Ouais d’accord… mais j’sais pas…
— ?
— Ben, t’es un peu comme mon meilleur pote, ou le grand frère cool que j’ai jamais trop eu. Djà là ça fait bizarre qu’on soit plus ensemble, mais si t’es plus…
Merde Dylan, tu me facilites pas la tâche. Et j’ai pas toute la nuit pour te faire changer d'avis.
— Écoute, je vais être cash. Si tu m’as supporté toutes ces années, c’est parce que je t’ai rien dit. Tu sais pas qui j’étais.
J’attendais le bon moment pour, mais je crois que je l’ai jamais trouvé. Et là, c’est le pire, mais faut croire que même le silence se paie.
— Avant l’Esquisse, j’étais un connard qui passait sa journée à fumer. Tellement que le jour où il a appris que sa meuf était en cloque, il est parti acheter des clopes parce qu’il flippait grave de devoir prendre ses responsabilités. Et ce connard, il s’en est tellement voulu après, qu’il supportera pas de laisser encore une fois un gamin dans la mouise, t’as capté ?
— Ouais enfin…
— Y’a aucun rapport et j’le sais bien. J’suis sûr aussi que tu vas me trouver des excuses. Mais, si je suis ton pote, laisse-moi avoir un moment où je peux faire un truc cool de ma vie.
Il est perdu parce que cette fois je peux plus être le support sur lequel il s’accroche dans les situation confuses. Mais, même si j’suis en faute, j’espère voir un moment où il fait un truc bien de sa vie.
— Ok, jvais les chercher.
Forcément, y’a une part de moi qui flippe. Sur ce qui va se passer. Sur ce qu’il va penser. Mais je suis un peu rassuré de voir qu’il porte ses balles plus haut que son slip. Il va regretter, mais ça va aller. Si non, il va falloir.
J’le vois qui y va, qui sauve les enfants pendant que je surveille le couloir. Ils sont trois, ils pleurent beaucoup et ils appellent leurs mères et leurs pères. J’entends même les noms de leurs frères.
Faisons un dernier coup d’éclat, puis laissons l’histoire finir entre leurs bras.
*
— J’ai couru ma race, flippé ma race, crié ma race. Quand j’ai vu Effilée débouler, j’ai fait genre que je gérais. Pendant tout le trajet j’ai fait genre que je gérais. Puis on est rentrés, j’ai tout raconté. Quand jme suis allongé, là j’m suis laissé penser.
— Jme suis dit, il est con, ça pouvait pas être binaire. Y’avait plein d’voies, juste il les a pas vues, parce que c'est tout noir ou tout blanc quand il est vénère. Ptet on serait pas morts si on avait dit : vas’y on s’en fout, on reste ensemble jusqu’au bout. Ptet qu’en cherchant bien, en gérant bien, j’pouvais retrouver du Dessein, et aller leur péter la gueule comme dans un film. Ptet en tournant bien, en courant bien, j’aurais vu la sortie, et j’serais revenu avec vous pour qu’on les décime.
— Puis jme suis dit, il est con, que j’suis sûr que son histoire c’était factice. Puis en fait c’était moi le con, parce que j’avais tous les indices. J'parlais que de mes galères, mais les siennes, j’y pensais jamais. En fait jmen foutais.
— Puis jme suis dit, je suis con.
— Et jme suis redit, je suis con.
— Mais de tous les cons, j’veux pas être celui qui se maudit toute sa vie. S’il m’a appris un truc, c’est que c’est que justement, c'est pas une vie.
— Alors jmen fous si c’est dangereux ou si je le retrouve pas, juste laissez-moi participer à la contre-offensive.
— J’y vais pas pour le sauver, j’y vais pas pour crever. J’y vais pour qu’on survive.
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