Irina Kowalski - l'avocat du diable [terminée]

Tu es née il y a maintenant une bonne trentaine d'années à Cracovie, en Pologne. Et il n'y a… pas grand-chose à dire, vraiment. Fille unique. Des parents sympa, très sympa. Un père français et une mère polonaise. Indirectement, tu as des grands-parents à Paris. La ville de l'amour, tout ça… Tu allais souvent en vacances là-bas, pour voir la famille.  C'était souvent sympa, mais… comment dire ? Ça n'est pas que tu n'aimes pas tes cousins, mais ils vivaient dans des quartiers que tu qualifies poliment de "pas sympa". Les quartiers pauvres, non merci, et aussi cyniques que c'était de ta part, tu avais bien l'intention d'éviter ceci en grandissant. Quand tu seras adulte. D'ailleurs, accélérons jusqu'à ta vie "d'adulte". Tu n'as pas eu de problème pendant ton enfance et ton adolescence, sinon que tu as ton caractère. C'est le problème avec les ados malins et les grandes-gueules, ils sont parfois insupportables. Tu l'étais un peu. Beaucoup.

Ton choix d'étude ? Le droit. Ça t'intéressait un peu, la justice, ce genre de chose. Plus précisément, les avocats. Tellement de choses à retenir, ça ne te faisait pas peur. C'est même le contraire ! Par contre, pas d'étude en Pologne, mais à Paris. Un changement de cadre de vie, c'est sur. Une toute nouvelle vie, en réalité. Ça t'a demandé un certain temps d'adaptation, mais tu t'y es bien plus. Beaucoup de connaissance et d'amis. Beaucoup de soirées, également. Il y avait quelques noms connus, comme une très bonne amie (et c'est un euphémisme), une certaine Di senti. Mais ça, tu l'apprendras plus tard. Tu ne faisais pas vraiment attention à ce genre de chose. C'était une amie, ni plus, ni moins.

Avançons encore de quelques années. Fin des études. Diplôme en poche après 5 ans. Direction… les États-Unis. En tant qu'avocate, donc. Ce pays t'a toujours intéressé, voire fasciné. Le rêve américain, ça vendait toujours. Et tu l'as vécu, en fait. Encore une fois, débarquer dans un nouveau pays, ça peut effrayer, mais ça n'est pas ça qui allait t'arrêter, bien au contraire. Et ce pays a des pratiques que certains qualifieraient de douteuses. Le cliché qu'il est possible de coller un procès pour tout et n'importe quoi est plus vrai que certains le pensent. Ce qui était bien évidemment très pratique pour toi. Plus de travail, plus de renommée, plus d'argent. Jusqu'au moment ou ça ne fonctionne plus. Pour une fois, tu l'admets : c'est de ta faute. Tu as merdé, il n'y a pas d'autres mots, mais tu aurais bien aimé que les retombées soient moins dramatiques. On parle parfois d'erreurs qui détruisent une carrière, et ici on n’en était pas loin. Oh, tu pouvais insister, la difficulté n'est que rarement un souci. Mais tu pouvais être maligne, tricher un peu. Partir dans un endroit où l'on ne te connait pas. Un endroit où tu as quelques contacts également. De la famille, pour te remettre un peu sur pieds.

Retour à Paris, donc, plus d'une dizaine d'années après avoir commencer tes études dans la Ville lumière. C'était étrange. Mais sympathique. Revoir de vieilles amies. Voir que ton ancienne meilleure amie n'était plus là. Ce gentil bazar de "héros" qui commençait à prendre forme également. Mais lors de ton retour, tu avais du temps à revendre, le temps que les choses se tassent un peu pour toi et de retrouver un cabinet d'avocat. Tu t'es informé sur Raffaella, pour tenter de la recontacter. Ce qui a fonctionné. À moitié. Si tu as un peu changé vie, elle c'était un sacré retournement de situation. Qu'elle est à Paris, juste sous un autre nom. Et quand tu l'as rappelé, pour de vrai, c'est pour mieux faire la morte. Alors bon… comment dire… tu es une mauvaise joueuse. Le savoir, c'est le pouvoir, et tu as fini par apprendre des choses pour faire pression sur elle. C'est moche, c'est vrai, mais la n'est pas la question. Et il s'avère que tu ne roules pas sur l'or non plus. De l'argent contre ton silence. Une application de certaines techniques que tu as apprise avec ton métier.

Et aujourd'hui ? Tu continues de l'extorquer. Tu as repris le travail. Tu tiens à avoir un filet de sécurité, si jamais un autre drame doit se produire. Et toujours ces miraculous qui courent. En  obtenir un te permettrait d'accomplir quelques objectifs qui bien que complètement non altruiste, tu assurerons un certain confort.
Parce que bon, ils sont mignons les gamins qui s'amusent à protéger les pauvres innoncents (qui sont tout sauf pauvre, et encore moins innocent, ca tu le sait bien), mais il s'avère que ca ne paye pas vraiment. Au mieux, il vont finir par être transformé en une sorte de super flic, ce qui n'est pas très vendeur, franchement. Bon, les gars qui taff avec papillons pas l'air plus sympa, mais ils sont au moins créatif. Ca n'est pas certains que tu voudrait les rejoindre, mais par association d'interêt... qui sait ?

Bon déja il faut commencer par choper un miraculous, ca serait bien…