Hippolyte de Hautetour - L'imperfection de la perfection [terminée]

« You are my little sunshine »


Un enfant à peine né et pourtant déjà condamné. Les yeux ouverts en été 2009, il était sans doute adorable à n’en point douter. Pourtant, ce n’était pas le bon moment, pas la bonne relation et voici qu’il était de ceux qui détruisait, qui empoisonnait les vies. Pourtant, il était aimé mais l’amour ne pouvait pas régner en maître incontestable dans ce monde et bien qu’il fût aimé par sa mère, celle-ci dût abandonner son nourrisson à la grand-mère paternelle, puissante matriarche.


« Grand-mère, pourquoi n’ai-je pas de maman ? »


Mais le pouvoir, la puissance n’est rien à côté de l’innocence d’un enfant. Alors… Hippolyte, ne comprenant pas pourquoi lui, n’avait pas de maman commence à se poser des questions et qui de mieux pour lui répondre que la personne qui l’élève ? Mais le petit garçon comprit vite que c’était un sujet épineux et qu’il devait se taire à ce sujet et craignant de tenir tête à sa grand-mère, il finit par verrouiller ce manque dans son cœur. Au moins… Il avait un papa. Un père… Qui ne daignait pas lui adresser un mot, certes. Cependant à chaque fois qu’il est là, son regard s’illumine d’émerveillement. Son papa était incroyable et pendant un temps, il était persuadé au fond de lui que son père n’était pas souvent là car il était un super-héros qui devait sauver la terre et les gens ! Finalement…


« Père est donc un super-héros qui nourrit les gens ! »


Très vite, Grand-mère lui explique l’héritage familiale des de Hautetour et tout le travail de ses ancêtres jusqu’à son propre père. Il ne comprenait pas forcément tout mais il était sûr d’une chose, sa famille était vraiment la meilleure et l’admiration qu’il portait pour son père ne cessait de s’accroître. Chaque fois que Mathis venait au manoir, Hippolyte faisait tout pour se faire remarquer, en vain, le fossé entre eux semblait se creuser un peu plus, renforçant la douleur dans le cœur du petit garçon, nourrissant et développant une jalousie ainsi qu’une colère sourde. Il avait beau parfois le détester … L’esprit, le cœur, l’amour d’Hippolyte et son besoin d’attention ne faisait que le faire regarder à nouveau vers une photo, un portrait voire la porte de son bureau au manoir avec une promesse : « Un jour… Il m’aimera. »


« Je suis aussi un de Hautetour ! Je vous rendrais fier Grand-mère ! Je deviendrais parfait…  »


Bien que le petit garçon fût condamné par son propre père à rester caché au manoir, Grand-mère ne souhaitait que le meilleur pour sa descendance et il reçut donc un enseignement et une éducation irréprochable. Désireux de pouvoir rendre fier sa famille, Hippolyte se plie aux exigences, aux leçons. Sa grand-mère était sévère, ses mots blessaient parfois le cœur du jeune garçon pourtant elle savait aussi le revigorer, lui redonner confiance, l’encourageant à devenir à son tour, l’héritier de la famille, un héritier dont on ne pourrait avoir honte. Alors… Le regard tourné vers les vignes plus loin qui s’étendaient à perte de vue, Hippolyte sentait au fond de lui qu’il était capable d’être le meilleur, de pouvoir rendre fier sa grand-mère, son père.

Alors Hippolyte ne ménage pas ses efforts, il suit ses leçons avec assiduité, écoute sans relâche sa grand-mère qui lui apporte les détails autour du domaine, il demande aux employés de lui en apprendre plus sur les vignes, le déroulé de la création du vin et ce n’est pas tout. Hippolyte apprend aussi le violon en activité supplémentaire, il aurait aimé pouvoir apprendre la flûte traversière mais ce n’était pas assez noble et la musique ne devait pas prendre trop de temps. Il était désormais un héritier aux champs de compétences « complet », en continuant dans cette voie, Mathis finirait par reconnaître son potentiel.

Nouvelle ombre à ce tableau…  Hippolyte aime les activités manuelles et artistiques en dehors des domaines de la viti' et viniculture. Et ce n’étaient pas des compétences qu’on attendait de lui, à part certaines formes précises telle que la peinture à huile sur toile qui sont acceptables mais qui, une nouvelle fois ne devait pas prendre le pas sur le reste de ses apprentissages. Alors… Le petit garçon se cache quand il dessine, quand il peint et il se débrouille pour renouveler son matériel. Personne ne devait apprendre son attirance pour tout ceci, il ne voulait pas les décevoir.


« Près de lui est ma place. »


Ne croiser son père que de temps en temps ne convenait plus au jeune garçon, il voulait pouvoir commencer à enfoncer la barrière entre eux, lui montrer au quotidien qu’il était digne. Digne de lui, digne de son sang, digne de son regard, de son attention et… De son amour. Alors… Quoi de mieux que vivre avec lui pour pouvoir être plus souvent en contact et ainsi pouvoir se modeler parfaitement à l’image qu’il se fait de son héritier parfait ? Père était parfait et s’il voulait l’être aussi, il devait baigner dans son éclat, dans son quotidien ! Heureusement sa grand-mère fut d’une grande aide à ce sujet et voici que le petit blondinet part vers la capitale. A présent, à Paris, plus rien n’allait l’arrêter. Paris est bien différent de sa vie en campagne, l’adaptation n’est pas facile mais dès son arrivée, il fit des rencontres et pouvoir enfin sortir complètement du manoir était une véritable bouffée d’oxygène, le monde était si vaste. Et… Près de son père, était là sa place.

"Des héros ? Je n'étais donc pas si loin de la réalité..."

Ou du moins... C'est ce qu'il aimerait croire pourtant, un nuage sombre plane au-dessus de Paris. Papillon ? Hippolyte avait beau faire de son mieux pour ignorer ce mégalomane et continuer à oeuvrer pour son but, il prenait tout de même pas mal de place dans sa vie et il craignait d'être akumatisé un jour ou l'autre. Cela voudrait dire qu'il était faible, imparfait, l'horreur quoi. Quant aux héros... Hippolyte était admiratif de leur travail, se battre pour le bien commun, c'était beau. Parfois, le soir, il se laisse traîner par la rêverie qu'un jour, son père le regarderait comme les parisiens regardent les héros, avec... Admiration. Au fond de lui, il se demande... Si lui venait à avoir un bijou... Est-ce que ça allait l'aider à obtenir l'approbation paternelle ? Après tout, dans les films, les super-héros gagnent toujours à la fin et ils sont toujours mit sur un piédestal. Il rêve donc au fond de lui d'avoir un miraculous, de pouvoir aider son prochain mais ce qu'il ne sait pas... C'est que la limite entre le bien et le mal est si fine... Et son inconscient le sait... Obnubilé par son père, il pourrait très bien faire les mauvais choix... Sa loyauté, son amour, son aveuglement seraient sans doute plus fort que le bien que les véritables héros prônent.