Re: Quel plaisir de te revoir [PV Raphaëlle]

Quel plaisir de te revoir

Je crains un moment qu’elle ne décide de se murer dans le silence et de ne rien me dire, malgré la menace que je révèle ce que je sais déjà à son père. Mais finalement, elle finit par ouvrir la bouche et les informations qu’elle me présente dépassent mes attentes.

En arrivant, j’avais sous mes yeux une femme abattue par ma présence, désespérée et abasourdie par mes questions. Maintenant qu’elle me répond, je vois la rage qui enfle en elle, la blessure qui n’a pas cicatrisé.

« Non, effectivement. Je n’aurais pas fui, en balayant derrière moi pour cacher mes traces. Je me serais battu bec et ongles pour garder ce qui m’appartient de droit. »

Je ne mâche pas mes mots, bien que sa situation me semble à présent plus claire. Situation des plus fâcheuses, je le reconnais.

« Je n’aurais pas laissé le fruit de mon labeur tomber entre les mains d’incompétents ou de traitres. Je n’aurais d’ailleurs pas fait le choix de m’entourer d’incompétents ou de traitre. »

Le moment est mal choisi pour enfoncer le clou mais je ne peux m’empêcher de lui faire comprendre que c’est de sa faute si Hippolyte était à ses côtés et lui a tout volé. Si ça avait été moi, elle serait aujourd’hui directrice de son entreprise, riche et mère de famille.

Je me lève pour jeter un coup d’oeil par la fenêtre, observer la pièce, faire un compte rendu mental de ce qu’on appelle « cabinet de notaire ». Je n’ai pas oublié la partie concernant les Rothschield mais je la laisse souffler et reprendre contenance. Je n’ai pas l’intention qu’elle se referme sur elle. Je m’approche d’elle pour la regarder dans les yeux.

« Néanmoins, je suis peiné d’apprendre ce qui t’es arrivée. »

Je n’ajoute rien de plus. C’est inutile. Si elle se souvient de moi, elle saura que c’est sincère, que je n’en fais jamais trop, dans les démonstrations des sentiments.

« Les femmes sont comme le vin, plus intéressantes avec le temps. »

30/06/2022

Quel plaisir de te revoir

Feat Mathis de Hautetour

La jeune femme hésitait pendant plusieurs secondes avant de lui raconter la petite histoire ; tout ce qu'elle espérait, c'est qu'il ne recontacte pas son père pour tout lui raconter. Pour la brune, il était hors de question que sa famille revienne dans sa vie. Voilà des années que Raphaëlle avait refait sa vie en balayant toutes les choses qui la dérangeaient... Ce n'est pas que ça reviennent.

- Non, effectivement. Je n’aurais pas fui, en balayant derrière moi pour cacher mes traces. Je me serais battu bec et ongles pour garder ce qui m’appartient de droit.

La brune laisse échapper un petit rire moqueur ; oh oui, c'est bien facile de parler lorsque l'on avait tout. Facile de parler lorsque l'on est un homme. Facile de parler lorsque l'on n'a jamais vécu des injustices ; après tout, ce n'est pas lui qui risque de perdre son entreprise à cause d'un mariage. Au contraire, c'est lui qui serait capable de tout récupérer.

- Je n’aurais pas laissé le fruit de mon labeur tomber entre les mains d’incompétents ou de traitres. Je n’aurais d’ailleurs pas fait le choix de m’entourer d’incompétents ou de traitre.

- Tu dis ça parce que tu ne t'es pas retrouvé dans cette situation. Tu ignores ce que ça fait... Après tout, ce n'est pas aux hommes que l'on vole leur entreprise.

Elle le regardait droit dans les yeux. C'est bien beau de parler sur un sujet que l'on ignore et elle n'avait pas besoin d'avoir ses réflexions... Apparemment, il était peiné d'apprendre ce qui était arrivé à la brune ; cette dernière avait quelques doutes. Disons qu'elle avait beaucoup de mal à faire confiance désormais... Est-ce qu'il était sincère ou ce n'est qu'une énième formule de politesse pour se faire bien voir ?

- Tu connais toute l'histoire désormais. Si tu n'as plus de questions, je pense qu'on peut clore cette conversation. Dit-elle en se levant en lui montrant la sortie.

La brune avait encore beaucoup de dossiers à traiter et elle n'avait plus envie de parler du vieux temps ; elle avait remplit sa part du contrat en lui racontant cette partie de sa vie, maintenant, elle n'allait pas s'attarder sur sa nouvelle. Comme elle le disait, elle n'avait pas envie que d'anciennes personnes reviennent la hanter alors il pouvait disparaître le plancher.

Quel plaisir de te revoir

« Tu dis ça parce que tu ne t'es pas retrouvé dans cette situation. Tu ignores ce que ça fait... Après tout, ce n'est pas aux hommes que l'on vole leur entreprise. »

Je réplique avec un ricanement. C’est cocasse, ce qu’elle dit là.

« Laisse moi te rappeler que Constance de Hautetour a dirigé d’une main de fer son entreprise pendant des dizaines d’années. A fait un mariage de raison avec un mari qui n’a jamais été plus que ce qu’elle souhaitait : un pantin qui ne risquerait pas de lui nuire. »

Je la regarde avec un mélange de mépris et de dégoût, déçu qu’elle est osée utiliser la carte de la femme victime.

« Ce n’est pas parce que tu étais une femme que tu as été évincée. C’est parce que tu n’avais pas la carrure, visiblement. »

Oui, je connais maintenant toute l’histoire. J’ai une emprise totale sur elle, maintenant qu’elle m’a enfin confié ses secrets et son point faible : son père qui ne doit rien savoir. Je tapote mon accoudoir du bout des doigts, réfléchissant au meilleur moyen pour tirer profit de cette situation. Les affaires avec les Di Santi se portent toujours aussi bien mais le patriarche est vieillissant et son successeur semble moins propice à continuer les affaires avec les de Hautetour. Si je restitue Raffaella à son empire, elle sera mon obligée jusqu’à sa mort.

Cependant, elle semble avoir complètement tourné la page. En apparence, au moins. Il faut que je gratte cette surface pour voir si la rage d’avoir été remplacée si facilement brûle toujours. Je ne bouge donc pas d’un pouce alors qu’elle se lève pour m’indiquer de sortir.

« Tu as donc complètement laissé tomber, par faute de moyen. Et je comprends. Pourquoi s’obstiner quand c’est perdu d’avance ? »

Je m’efforce de ne pas laisser paraitre d’ironie dans mes propos. Il faut savoir s’adapter à ses interlocuteurs pour faire mouche. Ce n’est pas un discours naturel pour moi mais je dois faire entendre à Raffaella ce qu’elle veut entendre.

« Tu as subi une terrible injustice, mon amie. Je regrette de ne pas avoir pu t’apporter mon soutien, à l’époque. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. Ton père est sur le déclin, plus faible que jamais. Tu as pris en assurance et en expérience. »

Je me lève pour lui faire face, pour voir ses réactions.

« N’as-tu donc pas envie de te venger ? De récupérer ce qui t’appartient de plein droit ? »

« Les femmes sont comme le vin, plus intéressantes avec le temps. »

30/06/2022

Quel plaisir de te revoir

Feat Mathis de Hautetour

La jeune femme laisse échapper un petit sourire mauvais lorsqu'il évoquait la petite histoire familiale des de Hautetour ; c'est bien ce qu'elle disait, il ne savait pas ce que ça faisait. Sa mère avait peut-être dirigée l'entreprise familiale d'une main de fer mais elle était certainement passée par certaines épreuves que Mathis ne connaîtraient jamais. Raphaëlle croisait les jambes et regardait Mathis droit dans les yeux tandis qu'il reprenait son air supérieur qu'elle détestait tant chez lui.

- Ce n’est pas parce que tu étais une femme que tu as été évincée. C’est parce que tu n’avais pas la carrure, visiblement.

- Et toi tu continues de parler sur des sujets que tu ne maîtrises pas.

A quoi bon débattre ? Il semblait avoir une idée précise et nette de la situation alors qu'il ne savait même pas ce qu'elle avait vécu pendant son enfance. Il n'était pas un Di Santi alors comment pouvait-il savoir ce qu'il se passait dans cette maison ? Son père était le pro pour cacher les histoires et de bien tourner les choses en sa faveur car l'apparence a toujours été importante pour lui... Il fallait toujours faire bonne figure, en toute circonstance.

- Tu as donc complètement laissé tomber, par faute de moyen. Et je comprends. Pourquoi s’obstiner quand c’est perdu d’avance ?

La brune se contente d'hausser les épaules. Peut-être qu'il voulait l'atteindre dans son ego mais la jeune femme avait appris à faire le deuil de cette affaire depuis des années ; désormais, elle avait une bonne vie, une meilleure vie que la précédente même ! Pourquoi vouloir s'accrocher à un cauchemar ?

- Tu as subi une terrible injustice, mon amie. Je regrette de ne pas avoir pu t’apporter mon soutien, à l’époque. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. Ton père est sur le déclin, plus faible que jamais. Tu as pris en assurance et en expérience.

Raphaëlle laissait échapper un nouveau sourire mauvais ; il est vrai que ça lui faisait plaisir d'apprendre que son père était su le déclin. Depuis cette histoire, la demoiselle n'avait jamais pris le temps de regarder les affaires Di Santi... L'entreprise pouvait couler que ça lui ferait ni chaud, ni froid.

- N’as-tu donc pas envie de te venger ? De récupérer ce qui t’appartient de plein droit ?

- La vengeance, c'est pour ceux qui ne savent pas rebondir. Moi, je suis passée à autre chose. Dit-elle fermement.

A quoi bon se venger ? On se venge lorsque l'on veut justice, lorsqu'on ne passe pas à autre, lorsque l'on a une affaire en suspens... Raphaëlle avait compris qu'elle ne pourrait jamais reprendre l'entreprise alors elle s'était lancée dans un autre domaine. Peut-être que ce n'est pas la vie rêvée de tout le monde, mais c'est désormais la sienne. Et puis, il y avait autre chose... Quelque chose de plus jouissif.

- Et puis, mon père a oublié quelque chose... Hyppolyte ne sait pas gérer une entreprise. Je préfère voir son empire s'effondrer à cause de ses mauvais choix... Il ne pourra s'en prendre qu'à lui. Dit-elle avec un petit sourire en coin.

Ainsi, elle sera simplement spectatrice de cette chute... Elle ne chercherait même pas à rattraper ses bêtises, elle l'avait déjà trop fait lorsqu'elle avait été mutée en Australie ; désormais, son père était totalement seul et il comprendra que ses choix ont des conséquences... Il le comprendra que trop tard malheureusement.

- Et toi alors, à part jouer les pseudo-sauveur, que deviens-tu ?

Quel plaisir de te revoir

« La vengeance, c'est pour ceux qui ne savent pas rebondir. Moi, je suis passée à autre chose. »

Une phrase de perdante, quelle déception de la part de Raffaella. J’ai souvenir d’une femme avec un caractère de feu, une motivation inébranlable, une ambition dévorante ; mon alter égo féminin. Je m’obstine à raviver les braises de cette personne mais je constate qu’elle a définitivement disparu.

Pitoyable. Une entreprise qui a marché, a su prospérer, anéanti à la succession. Ça arrive bien trop souvent pour que je ne puisse ignorer le problème. Néanmoins, ça n’arrivera jamais chez les de Hautetour. Nous savons choisir nos héritiers. Henri n’a jamais eu ce qu’il fallait pour diriger notre affaire, quand bien même c’est l’ainé. Il faut savoir prendre du recul et considérer les atouts de chacun.

Raffaella riposte en déclarant être satisfaite de voir l’entreprise couler à cause des choix de son père. Qu’elle ne vienne pas me dire qu’elle ne s’intéresse pas à la vengeance, dans ce cas-là. Quelle hypocrisie.

Je secoue la tête en soupirant mais ne rajoute rien. A quoi bon ? Je ne parle jamais pour rien dire. Le sujet est clos, elle ne changera pas d’avis. Il ne me reste plus qu’à négocier avec Di Santi pour lui racheter ses parts et trouver des investisseurs. Hors de question de perdre un client pareil.

« Et toi alors, à part jouer les pseudo-sauveur, que deviens-tu ?
- Voilà que tu t’intéresses à moi ? » je réplique avec un sourire moquer.

Je fais tourner ma canne entre mes mains tandis que je retourne à mon fauteuil. Elle n’a pas quelque chose à me servir ?

« Je suis oenologue, je travaille au Clos-Montmartre. J’ai repris l’entreprise familiale, notamment le domaine à Saint-Emilion. Je fais beaucoup d’aller-retour entre Paris et le manoir pour surveiller les affaires. »

Ce n’est pas volontaire mais ma réponse, à la suite de notre conversation, ressemble à un coup de couteau. J’ai réussi à garder l’entreprise, moi. Je m’en sors bien. Pour une fois, ce n’est pas volontaire. Par ailleurs, je ne lui parle pas de Hippolyte. Elle n’a pas besoin de savoir. Ni que je suis à la recherche d’une femme pour enfin avoir un enfant légitime et digne de mon trône. Les bonnes candidates ne courent pas les rues.

« Les femmes sont comme le vin, plus intéressantes avec le temps. »

30/06/2022

Quel plaisir de te revoir

Feat Mathis de Hautetour

De toute façon, Raphaëlle avait fait un trait sur l'entreprise familiale depuis des années et ce n'était pas pour y remettre le nez dedans aujourd'hui. Cela lui coûterait beaucoup trop. Sa femme n'était même pas au courant de cette partie de la vie de Raphaëlle et cette dernière n'avait pas encore le recul nécessaire pour avouer la vérité à sa femme... Tout ce qu'elle voulait, c'était oublier cette partie de cette vie. Parfois, elle aurait préféré avoir un accident et être amnésique.

- Et toi alors, à part jouer les pseudo-sauveur, que deviens-tu ?

- Voilà que tu t’intéresses à moi ?

La brune levait les yeux au ciel. Encore une fois, il avait besoin de son faire son intéressant et de la rabaisser... Mais il n'avait pas tout à faire tort non plus. Raphaëlle ne s'intéressait pas à grand monde et encore à celui qui se permettait des réflexions sur ce qu'il ne savait pas ; mais elle savait être polie quand il le fallait.

- Je suis œnologue, je travaille au Clos-Montmartre. J’ai repris l’entreprise familiale, notamment le domaine à Saint-Emilion. Je fais beaucoup d’aller-retour entre Paris et le manoir pour surveiller les affaires.

- Hum. Félicitations. Dit-elle sur un ton neutre.

Oui, c'était une bonne chose qu'il ait réussit dans son domaine mais ça ne lui faisait ni chaud ni froid... Il aurait pu lui annoncer qu'il était devenu SDF ou caissier à l'Intermarché du coin que ça aurait été pareil. Quoi qu'il en soit, n'ayant plus rien à se dire, Raphaëlle invita Mathis à prendre congé... Elle avait encore beaucoup de dossiers à remplir.

Quel plaisir de te revoir

Sa réponse, des félicitations prononcées pour la forme, signe la fin de notre entrevue. Je suis des plus déçu de cette femme fade qu’est devenue Raffaella. Je mentirai si je disais que je ne regrette pas le mordant qu’elle avait avant. Un caractère de femme d’affaire, de leadeur.

Prétendre que tout est perdu, qu’elle est passée à autre chose, ce n’est qu’une façade de lâche. Je ne vais pas perdre mon temps plus longtemps, il n’y a rien à tirer d’une personne qui n’a pas la motivation et l’ambition d’évoluer. Elle aurait pu saisir la main que je lui ai tendu, elle aurait pu stopper la régence de son père et renverser son ancien mari.

Elle a préféré conserver ce cocon qu’elle s’est construit, sa vie bien paisible, digne d’une ménagère. Et elle ose prétendre que je ne peux pas comprendre sa situation sous prétexte que je suis un homme. Les femmes et leur tendance à être une victime ; il ne faut pas s’étonner d’en devenir une si le comportement laisse à penser que vous l’êtes vraiment.

Je soupire en me levant.

« Ce fut un plaisir de t’avoir revu, Raphaëlle. »

Je me dirige vers la porte en sachant pertinemment que c’est la dernière fois que je la vois.

« Nous ne sommes peut être pas d’accord sur certains sujets. Mais je suis sincère. Tu sais où me trouver, si jamais. Au revoir. »

Je lui laisse une porte ouverte. Elle en fait ce qu’elle veut. Mais ce n’est pas un adieu pour moi.

« Les femmes sont comme le vin, plus intéressantes avec le temps. »

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