Laureline E. Einvald - Et si la vie était un conte de fée ? [FINI]

Tout commença un beau jour d’été, lorsque la petite famille reçut comme bénédiction la venue d’une adorable enfant. Tout se passait bien, les jeunes parents étaient vraiment heureux de pouvoir vivre une nouvelle aventure avec leur petite fille. La nuit, elle pleurait, le jour, elle dormait et jouait. C’était la fierté de ses parents. Tout semblait se passer pour le mieux. Habitant une petite maison dans la campagne non loin de Paris, ils étaient connus dans le village pour être des personnes possédant un grand cœur et toujours souriants. La jeune fille grandit alors entourée d’amour et de bienveillance. Qui aurait pu croire qu’à ses trois ans, son père décide de partir un soir, laissant derrière lui sa femme ? Jamais elle n’aurait pu imaginer que la pression d’être père engendrerait un tel résultat.

Grandissant avec sa mère, Laureline ne connut jamais son père, un souvenir enfantin resté dans sa tête, un simple sourire lumineux et éblouissant. Durant son enfance, elle connut des hauts et des bas, une mère devint de plus en plus absente, passant ses journées à jouer et s’enfermer dans sa chambre. Bien sûr, elle peut aller à l’école toute jeune, mais cela ne dure pas longtemps. Un soir, sa mère fit le premier pas vers une habitude qui pourrissait la vie de cette jeune enfant. Se droguant de plus en plus à cause de l’abandon de son mari, sa mère devint violente lorsqu’elle était en manque et adorable lorsqu’elle ne l’était pas. Frappée et isolée, la jeune fille avait perdu tout sourire. Trouvez une excuse pour ses multiples bleus sur son corps, la jeune fille n’était plus la lumière de sa mère, mais plutôt le poison qui l’empêchait de vivre sa vie.

Le soir de ses 10 ans, Laureline vécu la pire violence. Se faisant frapper parce qu’elle n’avait pas amené le repas, elle se retrouva enfermée dans sa chambre, des bleus sur tout le corps et une coupure sur le bras et le dos. Elle aurait pu appeler à l'aide, mais en tant qu’enfant, elle croyait au plus profond de son cœur qu’elle aurait pu faire quelque chose pour elle. Malheureusement, cet espoir ne servait à rien car quoi qu’il arrivait, sa mère ne changeait pas et recommençait le lendemain.

Sa vie était devenue bien morose, les couleurs avaient perdu toute beauté et les rires cristallins avaient disparu. Vivant continuellement la colère de sa mère, Laureline faisait tout pour être utilisée, se mettant à faire le ménage, le manger, mais rien ne change. Un soir, tandis que sa mère était absente, la petite fille prit le téléphone et lança un appel à l’aide à la seule personne qui l’aimait et lui prodiguer l’amour maternel qu’elle avait perdue : sa grand-mère maternelle. Quelques heures après cet appel à l’aide, des bruits retentirent contre la porte. Sa mère se trouvait dans la chambre, en pleine euphorie. Ouvrant la porte doucement, elle découvrit le visage inquiet de sa grand-mère. Ne sachant quoi faire, elle resta ainsi un long moment, voyant qu’elle la regardait avec insistance, elle finit par rentrer et se dirigea vers la chambre de l’enfant pour préparer les bagages de celle-ci. Durant tout ce processus, pas une seule fois, sa mère ne sortit, aucune réaction de sa part. C’est lors des adieux que l’enfant entra dans la chambre de la mère pour lui dire au revoir. Elle tremblait, elle pleurait, mais avec le courage de sa grand-mère derrière elle, Laureline vit sa mère pour la dernière fois.

Évidemment, elle refusait de voir son enfant partir, prétextant qu’elle allait l’abandonner comme son mari, qu’elle n’était pas reconnaissante de son amour maternel. Mais qu’aurait pu dire une enfant si jeune ? Se retournant alors, tiré par sa mamy, Laureline regarda une dernière fois sa mère et dans un claquement de porte, la vie passée de cette enfant se termina.

Durant son séjour chez sa grand-mère, Laureline retrouve progressivement le bonheur. Souriant de nouveau après une année à être enfermé sur elle-même, la demoiselle se fit de nombreux amis dans son école, reprenant les études et se focalisant sur son avenir. Que voulait-elle devenir ? Astronaute, professeur ou alors écrivaine ? Tant de possibilités qui procurait des étoiles dans les yeux de l’enfant.

Les années passèrent et Laureline devint une vraie jeune fille, son passé hantant encore ses cauchemars, mais elle était bien heureuse maintenant. Sa grand-mère lui offrait l’amour qu’elle n’avait jamais eu.

Un jour de printemps, sa grand-mère s’éteignit, laissant derrière elle un grand vide dans le cœur de l’enfant. Encore mineure, elle fut renvoyée chez sa mère, mais avant même de rentrer dans la maison démoniaque, elle fugua, refusant de vivre avec la personne qui l’avait détruite. Envoyée de foyer en foyer, Laureline ne supportait pas tous leurs amours, ce n’était pas sa grand-mère et malgré tous leurs efforts, ils ne pouvaient dompter une jeune fille comme elle.

C’est ainsi que la jeune fille finit par vivre dans la rue, volant dans les étalages lorsqu’elle avait faim et trouvant un abri dans un sous-sol de maison, accessible par une petite fenêtre mal fermée.

Durant ses années d’errance, elle faillit être réquisitionnée plus d’une fois par les services sociaux, mais à chaque fois, elle arrivait à s’enfuir, refusant de rejoindre une nouvelle famille. Elle lisait parfois des magazines ou des journaux. Bien sûr, elle savait lire et écrire, mais son parler rester assez enfantin, les phrases complexes étaient un vrai défi pour elle.

C’est ses 15 ans qu’elle rencontre une jeune fille qui avait fait tomber son porte-monnaie grenouille. En voyant cet abandon d’objet involontaire, Laureline récupère l’objet et appelle la jeune fille telle une dealeuse pour le lui rendre. Une fois fait, elle se cacha lorsqu’elle se rapprocha derrière une poubelle, éblouie par son sourire. Depuis ce jour, la petite fille rend visite a Laureline tous les jours en fin de journée, lui donnant parfois de la nourriture, parfois des vêtements. Ces rencontres dureront 5 mois, Laureline apprenant doucement à connaître et apprécier la jeune fille aux cheveux blancs.

Après 5 mois, Gabrielle vient avec ses deux parents. Laureline n’est pas en confiance, elle ne parle quasi pas et reste en boule. Puis elle finit à l'hôpital grièvement malade et se retrouva hospitalisée. Une semaine après l’hospitalisation, les parents de Gabrielle et l’enfant débarque dans sa chambre et s’en suit une prise de conscience pour Laureline. Au fur et à mesure, Laureline commence à s’attacher à la petite famille et s’ouvre progressivement à eux.

Une après-midi, après un examen, Laureline se repose et comme tous les soirs, elle fait un cauchemar sur son passé. Criant et suppliant en pleurant, le père de Gabrielle surprend la scène et se hâta de prendre l’enfant dans ses bras et de la rassurer. Depuis ce jour, un lien profond s’installa entre le père et la gamine.

Son état dura deux mois, puis le jour de son hospitalisation, sous la demande de Gabrielle auprès de ses parents, ils décident d’héberger la demoiselle chez eux. Contre toute attente, Laureline accepta avec les larmes aux yeux. C’est ainsi que Laureline entra dans la famille Einvald.

Depuis son adoption, lorsqu’elle n’avait que 16 ans, Laureline était encore un peu sauvage, dans le sens où elle ne voulait pas trop s’approcher de la famille qui l’avait adoptée. Les appeler Maman, papa, soeur et frère était encore difficile pour elle, comment pourrait-elle l’appeler ainsi alors que la seule personne qui était vraiment sa mère l’avait maltraitée et que son père l’avait abandonnée ?

Un long chemin était à faire avant que la jeune femme ne s'ouvre complétement à la nouvelle famille. L’année de ses 17 ans a été la plus difficile pour elle. Avec l’arrivée du papillon dans les ruelles de Paris, la demoiselle fuyait le moindre combat, la moindre apparition des méchants, se cachant dans sa chambre ou alors dans des ruelles qu’elle connaissait très bien. Elle n’aimait pas le papillon, elle n’aimait pas les héros et encore moins les autres méchants. Tout ce qu’elle voulait, c’est vivre une vie plus normale que son passé et surtout, apprendre à connaître cette nouvelle famille qui l’avaient prise sous son aile.