Gabriel Dumas... non, il ne fait pas parti de la famille d'Alexandre.

Pendant de longues années, Gabriel s'est interrogé sur son identité, sur sa raison d'exister ou encore ses opinions politiques. Etant le cadet d'un frère du nom de Thomas, plus âgé de quelques années, le jeune homme avait toujours eu l'habitude de vivre dans l'ombre de ce dernier. C'était lui le premier, Thomas passe son bac, il faut l'encourager... ou encore Thomas vient d'avoir son permis, allons lui acheter une bouteille de champagne. Gabriel lui, n'avait ni baccalauréat, ni permis, et encore moins de petite amie à laquelle il s'apprêtait à se fiancer. La vie avait toujours été comme ça, depuis leur tendre enfance. C'était Thomas qui avait reçu les plus beaux cadeaux à son anniversaire, les plus beaux jouets à Noël... mais tout ça, Gabriel s'en moquait. Il n'avait jamais cherché la reconnaissance de ses proches. Il n'était pas intéressé par tous ces regards lourds et pesant sur ses épaules à ses moindres faits et gestes. Il avait préféré créer cette bulle, une bulle où seul lui, et son grand frère parfois pouvait y pénétrer ; car oui, avoir un grand frère qui réussit ne faisait pas de lui un connard, bien au contraire.

Thomas et Gabriel avaient toujours été proches l'un de l'autre. L'aîné partageait ses jouets et le cadet son imagination. Avec le temps, ils prirent des chemins différents. L'aîné était devenu avocat et le cadet, barman dans une boîte de nuit. Pour autant, ils n'avaient jamais perdu contact contrairement avec ses parents qui eux, prenaient seulement la peine de lui envoyer un message tous les mois - et encore. En revanche, lorsqu'il s'agissait de les comparer, comme à leur habitude, le monde affluait. Thomas était toujours meilleur.. et si toutes ces remarques ne lui faisaient pas éprouver la moindre jalousie, il n'arrivait toujours pas à comprendre où était sa place. Gabriel était banal. Il avait un travail banal : servir des boissons fraîches et/ou alcoolisées lorsque l'on lui demandait, vivait dans un appartement banal : le 13e arrondissement - ni trop pauvre, ni trop riche, n'avait que très peu d'amis et encore, c'était à se demander s'ils étaient réellement amis à voir le nombre de fois qu'ils passaient du temps ensemble par semaine. Gabriel était comme une horloge déréglée. Il travaillait de nuit, ses amis le jour, alors que lui se reposait ou rattrapait ses heures de sommeil.

Pourtant, malgré ces heures de solitude ou de travail intensif, il était connu comme étant quelqu'un de chaleureux. Sans doute était-ce là, le seul point commun qu'il avait avec son fraternel. Un sourire aux lèvres, un rire éclatant, des yeux pétillants, et le voilà transformé en un joli garçon au langage poli. Depuis toujours, Gabriel avait aimé rendre service aux autres. Petit, il avait fait de nombreux jobs pour mineurs tel que du baby-sitting (lorsqu'il n'était pas lui même l'enfant à garder), des promenades de chiens ou des petites courses à faire ; si bien qu'aujourd'hui encore, Ethan se levait tous les matins pour aller promener le chien de la voisine, Pearly, un adorable cocker qui appréciait autant que lui sa compagnie visiblement, puisqu'il l'accueillait toujours en remuant la queue et en lui léchouillant le visage.

En bref, il était en général apprécié, et lors de l'apparition du Papillon heurtant le bien-être et le confort des parisiens - tout ce qu'il entretenait dès qu'il le pouvait - , une évidence se présenta à lui. Si Ladybug, Chat Noir ou n'importe quel autre héros avait besoin de lui à quelconque instant, il lui vouerait sa plus généreuse aide, comme toujours ; car pour lui, Paris devait rester une ville paisible agréable et non un terrain mêlant chaos et destruction pour le Papillon, quelque soit sa motivation. Plutôt que de se nourrir du malheur des gens, il fallait les aider et c'était là l'un des travaux des plus admirables que pouvaient faire les héros. Oui, c'était ça. Gabriel ressentait de l'admiration pour eux. Alors à défaut d'avoir un miraculous, il se comportait comme un héros du quotidien en s'inspirant d'eux... pour des problèmes du quotidien.