Young Noah [Terminé]

Ma vie n’a rien de vraiment palpitante. Je suis né dans une famille mixte. Vu l’ouverture d’esprit de ces dernières décennies et les circonstances de la mondialisation dans son ensemble, il n’était pas déconnant de dire que les différences ethniques entre humains n’avaient plus trop d’importance ; même si le racisme subsistait toujours dans la tête des cons. Ouais, des cons, il y en avait partout, ce qui cristallisait l’adage selon lequel « il faut de tout pour faire un monde ». Mon père était un anglais d’origine nigériane. Ma mère était une française pure souche. Pour ces deux personnes qui se sont aimées dès le premier jour, le plus important étant l’instant présent et le futur. Un futur bien illustré par ma naissance. Le fruit d’un amour authentique.

Mon enfance fut globalement harmonieuse. Seul gosse de mes parents, je devins évidemment le chouchou de la petite famille et me transformai bien vite en fils à papa. Mes caprices et mes sauts d’humeur furent néanmoins éclipsés par mon bon parcours scolaire et par le fait que je savais me tenir en public pour ne pas ternir l’image de mes parents. Oui parce qu’en plus d’être mixte, ma famille était assez aisée. Bien placée aussi. En effet, ma daronne était l’une des hauts gradés de l’armée française et mon père, un médecin de stars. D’ailleurs, avec le recul, il m’arrivait parfois de me demander comment ils réussissaient à m’accorder du temps lorsque j’étais encore gosse. Avec de tels responsabilités, le temps était bien souvent un luxe…

Cependant, il ne faisait pas généralement pas bon d’être fils unique, surtout quand on était dans une famille aisée. En dépit de ma bonne éducation donc, je m’étais mis à avoir des caprices (de gosse de riche) et les choses se gâtèrent une fois que j’atteins l’âge bête. A mon attitude de pourri gâté vint s’ajouter une phase de rébellion particulièrement agitée et délicate qui me poussa à multiplier saloperies sur saloperies : tabasser des gens dont les gueules ne me revenaient pas, coucher avec des servantes au service de la famille… Bref, rien de bien jojo ! C’est d’ailleurs au détour d’un couloir de la demeure principale que ma mère me surprit entrain de tripatouiller une amie de classe que j’avais rameuté. Autant dire qu’il y avait de quoi être choqué.

Tout y presque y passa. Même une garde à vue, oui. Mais malgré ces mauvais épisodes, mes parents ne m’ont jamais lâché. Pas une seule fois.

Et puis vint le temps des remises en question. Majorité ne rimait pas forcément avec maturité, mais ce fut bel et bien le cas pour bibi. Ne pas voir les efforts de mes parents aurait été d’une mauvaise foi absolue. Et puis, continuer à faire le « thug » pour avoir une « street credibility » devant des pseudos-potes ne rimait à rien. Absolument à rien. J’ai donc repris ce qu’on pouvait appeler le droit chemin (bien qu’il m’arrivât de casser des gueules quand ça me parlait comme à chien), à savoir une vie saine, tranquille et surtout ponctuée par mes études où je n’étais absolument pas mauvais contrairement aux apparences. Une fois le cap du lycée franchi, j’eus alors plusieurs choix qui s’offrirent à moi. Mais je fis un choix surprenant :

Devenir un médecin dans l’armée. Un choix qui embrassait les carrières de mes parents.

Alors que j’étais en passe de réussir mon cursus après de longues années d’études, un ultime stage au Moyen-Orient dans un conflit armée me fit voir les atrocités de la guerre. Autant vous dire que ça a vite calmé mes ardeurs, si bien que j’abandonnai rapidement ma vocation. Mes parents qui comprirent mon expérience me soutirent dans une reconversion toute simple : la cuisine. Un art qui me plut et dans lequel j’excellai ; si bien qu’en peu d’années seulement, je réussis non seulement ma formation haut la main, en plus d’ouvrir un restaurant dans la foulée. D’ailleurs, l’une de mes premières serveuses fut une jeune étudiante plutôt particulière. Mais alors que tout commençait à bien rouler pour moi, j’entendis parler des miraculous et du fameux papillon. Les recherches que je fis à ce propos furent dans un premier temps pour le fun. Avant de tomber sur des éléments probants qui attestaient de l’existence réelle de ces légendes…

De quoi m’intéresser un peu plus à ces objets et à commencer des recherches de mon côté…

Une nouvelle perspective semblait s’offrir à moi !