Min Ah Yoon | He is half of my soul, as the poets say | 100%

Née au centre de Busan, Min Ah arrive quelques minutes seulement après son frère. À l'mage d'un grand nombre de fratries coréennes, la famille avait souhaité donné des noms semblables aux deux enfants, le fait que ce soit des jumeaux n'a fait qu'accentuer ce fait. Yoon Min Ho et Yoon Min Ah, difficile de nier leur lien de parenté rien que par leur nom. Et si ce simple fait ne suffisait pas, les deux enfants semblent être des copies conformes l'un de l'autre. En réalité, la seule différence entre eux deux semble alors être leur sexe.

Ce sont leurs grands-parents qui se sont occupés des jumeaux la majeure partie de leur vie. Mère trop intéressée dans son travail, elle refusait de devenir une simple mère au foyer comme la société coréenne le souhaitait. Des disputes avec son compagnon, père de ses enfants, n'avaient eu de cesse d'éclater à ce sujet. Il la jugeait déraisonnable et irresponsable tandis qu'elle, elle le trouvait fermé d'esprit et coincé dans de stupides traditions archaïques. Voyant cela d'un mauvais œil, tant le comportement de cette jeune femme que les disputes que cela déclenchaient au sein du foyer, ce fut d'abord le grand-père paternel des enfants qui décida de les tenir un maximum éloigné de ces tensions. Ils n'avaient pas à subir ces explosions qui n'avaient de cesse de frapper le couple. Alors il avait fait de son mieux pour que les jumeaux aient un cadre plus calme possible, et ce malgré les disputes. Simplement le temps que les tensions s'apaisent. Que leur mère revienne à la raison. Quelque chose comme ça.

Mais les tensions ne s'étaient pas apaisées. Jugeant toujours toutes ces traditions idiotes et vieux jeu, la mère des petits avait décidé de tout lâcher. Son compagnon ne comprenait pas son besoin d'autonomie et de liberté, alors elle refusait de continuer à vivre de la sorte. Elle refusait d'abandonner sa carrière qui semblait être en si bonne voie, ni pour son amant, ni pour ses enfants qui agissaient déjà comme des fardeaux. Sa carrière avant tout. Elle ne voyait aucune autre solution. Alors elle était partie. Laissant les jumeaux dans les bras du père et des parents de ce dernier, elle avait claqué la porte, ses valises avec elle. À vrai dire, Min Ah ne se souvient pas même de son visage. Et elle n'est pas certaine que les choses soient différentes pour Min Ho. Trop jeunes quand elle avait quitté leur vie, ce n'était pas vraiment comme si elle avait été très présente lorsqu'elle était encore là de toute façon.

Le père des jumeaux n'avait jamais vraiment digéré cette décision et ce départ. Elle avait choisi son travail plutôt que lui. Son travail plutôt que leur vie commune. Son travail plutôt que leurs enfants. Il avait cherché à aller la voir au travail, à lui faire entendre raison. Mais elle avait prévu les choses, acceptant une occasion de rêve, elle s'était envolée pour une autre ville, disparaissant définitivement dans la nature. Son ancien compagnon avait bien cherché à la retrouver, en vain. À vrai dire, son besoin de pseudo-vengeance contre elle avait fini à totalement l'éloigner de l'éducation de ses enfants. Ses parents avaient bien essayé de lui faire entendre raison, de s'intéresser à ceux qui restaient, de regarder ses enfants qui étaient là et qui n'attendaient que lui. Mais il n'avait rien voulu entendre.

Nouvelle année, nouvelle dispute. Les jumeaux venaient de fêter leur sixième année et leur père avait manqué la date, laissant Min Ho et Min Ah attendre avec impatience le retour de leur papa, retour qui n'était pas arrivé avant qu'ils ne finissent par s'endormir sous le coup de la fatigue. Le grand-père des enfants avait tapé du poing sur la table, laissant un ultimatum amer à son fils. C'était soit il revenait à la raison, soit il disparaissait. Il était persuadé qu'il ferait le bon choix.

Il ne l'avait pas fait.

En réalité, tout ce dont se souvient Min Ah est d'avoir grandi entouré par son frère et ses grands-parents. C'était sa normalité. Et qu'importait ce que les autres pouvaient dire à l'école, de toute façon, Min Ho était toujours là pour leur dire sa façon de penser si jamais ils venaient à être moqueurs. La petite fille avait toujours pu compter sur lui, c'était ça qui était important. L'absence de sa maman et de son papa ne comptait pas. Et c'était dans cet état d'esprit qu'elle avait grandi. Année après année.

Le collège et le lycée s'étaient écoulés sans réels changements. Nombreux avaient été ceux qui avaient affirmés qu'en grandissant la fratrie Yoon finirait par s'éloigner. Mais ça n'avait pas vraiment été le cas. Min Ho et Min Ah étaient restés incroyablement soudés à tel point qu'ils refusaient de ne pas être dans le même cercle d'ami ou d'aller à une soirée si l'autre n'y était pas convié. Et toute leur scolarité s'était passée de la sorte.

Mais alors qu'ils approchaient de la fin du lycée, leurs grands-parents se faisaient de plus en plus vieux. Leur grand-mère fut la première à tomber malade. Et quand bien même elle ait essayé de ne pas inquiéter ses petits-enfants, cela avait été une période difficile. C'est durant cette dernière que Min Ah avait trouvé un vieil appareil photo qui appartenait à la malade. Elle avait été son premier modèle également. Elle aurait aimé le trouver plus tôt, pouvoir prendre ses premières photos alors qu'elle était en meilleure forme. Elle s'était découvert une passion pour la photographie. Le dernier présent que sa grand-mère lui avait fait était un nouvel appareil. Pour qu'elle puisse arrêter de s'attacher à des vieilleries.

Elle était décédée peu après.

Leur grand-père avait dépéri peu après. Il avait tenu bon le temps que les jumeaux atteignent pleinement leur majorité. Les deux jeunes avaient vu les choses venir. Ils avaient déjà discuté de ce qu'ils allaient devenir après. Et alors que le dernier membre de leur vraie famille rejoignait le ciel, les jumeaux avaient décidé qu'ils ne voulaient plus rester en Corée. Ils voulaient changer de vie. Ils étaient nés un quatorze juillet. C'était ce qui les avait motivés à prendre des cours de français durant leur scolarité. La France était éloignée. La France était le pays du Romantisme. La France avait toujours semblé être un endroit fabuleux. Peut-être que c'était ce dont ils avaient besoin ?

L'arrivée à Paris avait été différente de ce qu'ils pensaient. Peu après avoir posé les pieds pour la première fois dans la capitale, cette dernière avait été secouée par une attaque. Le Papillon, ce qui semblait être un super vilain bien connu des habitants, était derrière tout ça. Et ces attaques ne semblaient pas être bien rares. Min Ho avait fait part de ses craintes à sa sœur quant au fait de repartir. L'endroit n'était peut-être pas sûr, mieux vaudrait sûrement retourner en Corée, ou même aller ailleurs... Mais Min Ah avait refusé. De toute manière, s'ils prenaient un vol retour, ils se retrouveraient sans l'argent qu'ils avaient prévu pour leur appartement. Il n'y avait pas vraiment de retour en arrière possible. Et puis, ils étaient là pour débuter une nouvelle vie, non ? Si la ville arrivait à vivre de cette façon, pourquoi les choses seraient-elles différentes pour eux ? Et puis, tant qu'ils restaient ensemble... Rien ne pourrait jamais leur arriver, pas vrai ?

Et finalement, ils avaient bien fait. Les attaques n'étaient pas particulièrement rares, mais la ville grouillait de super-héros prêts à tout pour protéger les civils. Et Min Ah avait rapidement développé une réelle admiration pour eux. Ils étaient l'espoir dans l'ombre. Ils étaient là pour les protéger, alors tout irait bien. Si chaque nouvelle attaque était impressionnante, elle avait confiance en les protecteurs de la ville. Et même quand Nocck, le raton-laveur géant qui avait semé le chaos dans Paris, avait fait son apparition, elle avait gardé espoir. Tout s'arrangerait parce que les héros étaient toujours là.

• Elle a un frère jumeau, Min Ho, de qui elle est très proche, à la limite d'être inséparable. Lorsqu'ils étaient petits, ils pouvaient finir les phrases l'un de l'autre. En fait, c'est toujours le cas aujourd'hui, même si Min Ah à tendance à légèrement moins le faire, ce n'est pas si rare que Min Ho vienne à sa rescousse pour finir ses idées lorsqu'elle a du mal à s'exprimer.

• Quoi que peuvent en dire ceux qui se sont moqués des prénoms extrêmement proche des jumeaux, Min Ah aime la façon dont leurs prénoms se ressemblent. D'une certaine façon, ça les rapproche encore plus, non ?

• Elle est hypersensible et pleure très facilement. Chacune des émotions qu'elle peut ressentir de manière un peu trop forte peut déborder, faisant ainsi monter les larmes.

• Elle aurait adoré faire des études, mais après leur départ de Corée pour prendre un vrai nouveau départ, les jumeaux n'ont pas vraiment pu se lancer dans des études l'un comme l'autre. Se contentant de zigzaguer de petit travail en petit travail, Min Ah espère pouvoir prendre des cours un jour. Mais la stabilité financière en premier.

• La jeune femme adore les animaux. Chats, chiens, oiseaux ou même serpents, elle est absolument fan de toutes les petites bestioles qu'elle peut croiser. En allant même jusqu'aux insectes que nombre trouvent répugnants. Chaque vie a une importance. Et chaque être à sa propre beauté. Elle adore prendre toutes les petites créatures qu'elle peut voir en photo. Photos qu'elle poste sur les réseaux.

• Plus ou moins livrés à eux-mêmes, les jumeaux se comptent mutuellement l'un sur l'autre. Aux yeux de la jeune fille, Min Ho est la seule personne qui compte réellement et inversement. Raison pour laquelle ils se retrouvent uniquement à deux à Paris.

• Elle parle couramment le coréen. C'est l'une des raisons pour laquelle elle craint toujours un peu de prendre la parole, de peur de mêler les deux langues ou de butter sur des mots en français. Pour autant, elle est loin d'être mauvaise dans la langue de Molière, elle manque simplement de confiance en elle.