Ivy Holly
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Ivy Holly – Parfois, la technologie fait des miracles... ou marque le début de la fin. [Terminé]
Mer 9 Aoû - 21:37
Surnoms
Angel / Desorrow ou Dess sous son identité secrète / Scream en civile masquéeGroupe
VilainsSexe
FémininMétier
Ingénieure en robotique, fondatrice de la X-CorpDate de Naissance
20 mars 2001 (23 ans)Miraculous
Lulla – L’admirationIvy Holly
Physique
Ah, Ivy… la belle Ivy. Comment ne pas succomber à son charme ? Une frange et quelques mèches devant ses oreilles viennent encadrer son visage avec légèreté. Ses longs cheveux attachés en queue-de-cheval laissent ses épaules nues, ondulant au rythme de ses pas, suivant ses gestes avec grâce... et comment ignorer ses grands yeux, son petit nez, ce sourire rayonnant quand il n’est pas si doux ? Ivy aurait pu être une vilaine très mignonne si elle le désirait.
Elle se teint les cheveux en vert turquoise et porte des lentilles de couleur similaires. Or, le turquoise se situe entre le vert et le bleu. Leur teinte peut donc varier lorsque la lumière les éclaire. Ainsi, ils peuvent être de couleur bleu turquoise, vert bleuté… à l’inverse, l’obscurité les pare d’un élégant vert émeraude, de vert citron et autres nuances plus sombres. Bref, la jeune dame glisserait avec un clin d’œil amusé que les possibilités sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le croire.
Depuis Papillon, son corps mince est plus vif et agile que jamais dans le but de tenir tête aux héros. Inspirée par les adeptes de l'urbex, Ivy s'entraîne en secret dans les profondeurs de Paris (stations fantômes du métro, catacombes...), voire dans des lieux abandonnés, évitant sans peine les caméras, contrôleurs et policiers sur place. Si on la reconnaît de loin à sa chevelure, son look se remarque davantage de part son côté décontracté et futuriste. Inspiré de l’univers de Vanlino, son style peut être simple comme complexe, asymétrique ou non. De même pour ses motifs aux teintes et aux formes diverses : circuits électroniques, batteries, graphiques… la créativité est infinie après tout. Dans son dos apparaît toujours un emblème violet, facilement reconnaissable : celui de Vanlino, son super-vilain préféré. Pour le reste, Ivy porte parfois un serre-tête noir. Puis un pantalon et des bottines, couplés à son habituel débardeur noir qui laisse son ventre à l'air.
Le dernier élément à souligner est pour le moins original : il s’agit de ses mains bioniques. Ivy est née sans mains et son bras droit est plus court que l’autre. La jeune dame a donc reçu ces prothèses particulières suite à une greffe. A noter qu’il est impossible de les lui retirer sans équipement adéquat, étant donné qu’elles sont chevillées à son corps. Et bien qu'elles furent améliorées avec le temps, certaines parties demeurent encore expérimentales à ce jour, notamment au niveau des sensations. Par exemple, celle du toucher est particulière. Ivy peut sentir tout ce qu’elle touche, mais différemment d’un individu normalement constitué. Les reproduire est d'une infinie complexité... il en va de même pour la douleur : la jeune dame ne la ressent pas par leur biais.
Il faut également noter que la dureté des prothèses est supérieure à celle des mains humaines, car elles contiennent des micro-processeurs et autres éléments fragiles mais essentiels. Le point positif dans tout ceci ? Ivy peut donner des gifles ou des coups de poings assez douloureux sans se faire mal. Bien entendu, ceci est à double tranchant : si elle se casse un poignet par accident, Ivy ne sentira rien… et elle ne sait que trop bien que ses prothèses ne sont pas infaillibles. Bien qu’on ne les voit pas, il existe des petits écrans dotés de voyants sur les mains bioniques. Lorsqu’un voyant s’allume, cela peut avoir plusieurs significations : une défaillance technique, un problème mineur... voire remplacer les batteries solaires internes.
Le contact avec l’eau n'est pas sans risques. Certes, les prothèses de la jeune dame sont étanches. Cependant, Ivy ne peut pas nager avec celles-ci. Sachant qu’il existe des modèles spécialement conçus pour les activités aquatiques, elle doit donc… changer de mains avant d’aller à la piscine ou à la mer. Et, bien entendu, si ces dernières peuvent supporter le froid et la chaleur, leur résistance a ses limites également.
En ce qui concerne leur design, les mains bioniques sont toujours noires et dotés de motifs semblables aux vêtements d’Ivy. En revanche, leur aspect est tout aussi changeant car elle a fait en sorte qu’il le soit. En bref, la jeune dame les change à la manière d’une coque de téléphone, si on oublie les vis qui maintiennent solidement en place ladite coque et que la dureté de cette dernière n’a rien à envier au reste.
Elle se teint les cheveux en vert turquoise et porte des lentilles de couleur similaires. Or, le turquoise se situe entre le vert et le bleu. Leur teinte peut donc varier lorsque la lumière les éclaire. Ainsi, ils peuvent être de couleur bleu turquoise, vert bleuté… à l’inverse, l’obscurité les pare d’un élégant vert émeraude, de vert citron et autres nuances plus sombres. Bref, la jeune dame glisserait avec un clin d’œil amusé que les possibilités sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le croire.
Depuis Papillon, son corps mince est plus vif et agile que jamais dans le but de tenir tête aux héros. Inspirée par les adeptes de l'urbex, Ivy s'entraîne en secret dans les profondeurs de Paris (stations fantômes du métro, catacombes...), voire dans des lieux abandonnés, évitant sans peine les caméras, contrôleurs et policiers sur place. Si on la reconnaît de loin à sa chevelure, son look se remarque davantage de part son côté décontracté et futuriste. Inspiré de l’univers de Vanlino, son style peut être simple comme complexe, asymétrique ou non. De même pour ses motifs aux teintes et aux formes diverses : circuits électroniques, batteries, graphiques… la créativité est infinie après tout. Dans son dos apparaît toujours un emblème violet, facilement reconnaissable : celui de Vanlino, son super-vilain préféré. Pour le reste, Ivy porte parfois un serre-tête noir. Puis un pantalon et des bottines, couplés à son habituel débardeur noir qui laisse son ventre à l'air.
Le dernier élément à souligner est pour le moins original : il s’agit de ses mains bioniques. Ivy est née sans mains et son bras droit est plus court que l’autre. La jeune dame a donc reçu ces prothèses particulières suite à une greffe. A noter qu’il est impossible de les lui retirer sans équipement adéquat, étant donné qu’elles sont chevillées à son corps. Et bien qu'elles furent améliorées avec le temps, certaines parties demeurent encore expérimentales à ce jour, notamment au niveau des sensations. Par exemple, celle du toucher est particulière. Ivy peut sentir tout ce qu’elle touche, mais différemment d’un individu normalement constitué. Les reproduire est d'une infinie complexité... il en va de même pour la douleur : la jeune dame ne la ressent pas par leur biais.
Il faut également noter que la dureté des prothèses est supérieure à celle des mains humaines, car elles contiennent des micro-processeurs et autres éléments fragiles mais essentiels. Le point positif dans tout ceci ? Ivy peut donner des gifles ou des coups de poings assez douloureux sans se faire mal. Bien entendu, ceci est à double tranchant : si elle se casse un poignet par accident, Ivy ne sentira rien… et elle ne sait que trop bien que ses prothèses ne sont pas infaillibles. Bien qu’on ne les voit pas, il existe des petits écrans dotés de voyants sur les mains bioniques. Lorsqu’un voyant s’allume, cela peut avoir plusieurs significations : une défaillance technique, un problème mineur... voire remplacer les batteries solaires internes.
Le contact avec l’eau n'est pas sans risques. Certes, les prothèses de la jeune dame sont étanches. Cependant, Ivy ne peut pas nager avec celles-ci. Sachant qu’il existe des modèles spécialement conçus pour les activités aquatiques, elle doit donc… changer de mains avant d’aller à la piscine ou à la mer. Et, bien entendu, si ces dernières peuvent supporter le froid et la chaleur, leur résistance a ses limites également.
En ce qui concerne leur design, les mains bioniques sont toujours noires et dotés de motifs semblables aux vêtements d’Ivy. En revanche, leur aspect est tout aussi changeant car elle a fait en sorte qu’il le soit. En bref, la jeune dame les change à la manière d’une coque de téléphone, si on oublie les vis qui maintiennent solidement en place ladite coque et que la dureté de cette dernière n’a rien à envier au reste.
Caractère
Haine, rancune et désir de vengeance ne s’éteignent jamais vraiment chez Ivy. Ne vaut-il pas mieux être seule que mal accompagnée ? A quoi bon rester proche de son entourage lorsqu’on a le sentiment d’être incomprise ? D’avoir le monde entier pour ennemi ? Ivy dirait simplement que de bonnes décisions auraient pu être prises. Que des mots justes auraient pu être dits. En bref, la jeune dame aurait sous-entendu que sa chute aurait pu être évitée. De quoi blesser ceux qui l’ont blessé par le passé, si ce n’est provoquer en eux du désespoir et du chagrin pour son plus grand plaisir.
Parfois, il suffit de peu de choses pour changer le cours des événements. Et parfois, il en faut tout aussi peu pour faire basculer quelqu’un dans l’obscurité. Par exemple : auparavant, être la plus grande fan de Vanlino n’était pas un problème. Sous Papillon, cela a posé problème. Et si tout recommençait ? L'entourage d'Ivy et d'autres personnes ont bien cru qu'aimer un être comme Papillon pouvait la rendre dangereuse... au fond, à juste titre.
Hélas, c'est bien à cause d'un tel mode de pensée que l'ancienne gentille est devenue une vilaine. Avoir le sentiment d'être perçue comme un monstre, simplement à cause d'une grande passion... cela a été la goutte de trop. S’ils n’ont pas dit entièrement le fond de leur pensée, une Ivy observatrice l’a deviné à leur expression. Désormais, plus rien n'était gratuit avec elle. Rendre service était soit donnant-donnant, soit rien.
La jeune dame est devenue si susceptible qu'il lui arrive de mal réagir en cassant des objets et en distribuant quelques gifles ou coups de poing. En ce qui concerne son côté sadique et malicieux, la jeune dame peine à le cacher. Par exemple, si un individu lui pose problème, tomber dans l’escalier par accident est vite arrivé.
Une telle pensée suffit à provoquer en elle une vague de plaisir. Et quand Ivy ne s’en prend pas à autrui, il lui arrive de sourire involontairement en voyant quelqu’un trébucher sur la racine d’un arbre. Ou encore qu’un rire lui échappe lorsque ses amis crient devant un jeu horrifique ou un film d’épouvante. La jeune dame adore tout ce qui y touche. Comment s'en lasser alors c’est si bon d’être méchant ?
Ivy n’est pas sans savoir que son visage si doux, si innocent donne envie de l’approcher. Elle sait qu’on l’admire pour sa grande intelligence, son éloquence et pour tant d’autres raisons. Après tout, ce n’est pas la richesse familiale qui l’a rendu si populaire, si aimée… c’est tout simplement parce que Ivy était Ivy. Autrement dit, la jeune dame prend plaisir à manipuler autrui. Cette bienveillance, que tous ont sous les yeux… n’est qu’un mensonge, une illusion qu’elle maintient, que ce soit simplement pour s’amuser ou dans ses propres intérêts.
Quant à son esprit, il est vif, logique, analyste et calculateur. Par exemple, pour une personne lui faisant face : sans le montrer, elle l’observera et tentera d’en tirer quelques déductions à travers sa façon de parler, de voir le monde et les autres, de penser et cetera. Après tout, le silence peut avoir plus de poids et de sens que de simples mots. La gestuelle d’un individu et les mimiques de son visage peuvent en dire plus qu’il ne le souhaiterait… comme le disait si bien le beau-père d’Ivy, dont la profession est psychologue.
Naturellement, en dehors de Vanlino, la technologie a une place très importante dans le cœur d’Ivy. Cette merveille qui a changé le cours de sa vie, ce joyau du génie humain sans laquelle Ivy ne serait rien de plus qu’un être infirme, sans défense, dépendant des autres… un épisode qui a été très difficile pour elle. C’est donc tout naturellement qu’Ivy tire une grande fierté de porter ses mains bioniques. Une fierté qui tend parfois à l’orgueil, la jeune dame étant très fière d’être elle-même et de porter son style à la Vanlino... si bien que son amour-propre la rend sensible aux flatteries.
Imprimante 3D, gyroroue, maquettes virtuelles… rien qu’en évoquant la technologie, une étincelle de passionnée s’allume dans les yeux d’Ivy. Très studieuse, elle semble d’une infinie curiosité dans ce domaine. La moindre nouveauté, il faut qu’elle se la procure avant tout le monde. La moindre exposition ou convention qui y est liée, elle s’y rend en personne. Tous les travaux liés à ce sujet, elle les suit de près comme de loin. Et hormis un professionnel, qui d’autre se risquerait à démonter entièrement tout ce qui lui tombe sous la main pour l’étudier dans les moindres détails ? Au risque de ne pas savoir comment le remonter ensuite ou de toucher à ce qu’il ne faudrait pas toucher ?
Bien que cela lui a déjà valu les foudres de sa mère, Ivy ne s’en est jamais privée. Elle est parfaitement consciente de ce qu’elle fait, ce qu’elle veut obtenir et comment y parvenir. Que ce soit son fonctionnement, sa conception et autre, Ivy comprend parfaitement cette technologie dont elle se sent si proche. Après tout, elle fait littéralement partie de son corps. Il y a toujours quelque chose à améliorer selon ses dires. Ainsi, avec ses vastes connaissances et ses moyens financiers, il n’est pas rare que la jeune dame retrousse ses manches pour le faire elle-même, quand elle ne conçoit pas ses propres inventions... à noter qu'Ivy est un peu sportive et gameuse dans l'âme également, bien que cela tienne plus du hobby que d'une réelle passion.
Parfois, il suffit de peu de choses pour changer le cours des événements. Et parfois, il en faut tout aussi peu pour faire basculer quelqu’un dans l’obscurité. Par exemple : auparavant, être la plus grande fan de Vanlino n’était pas un problème. Sous Papillon, cela a posé problème. Et si tout recommençait ? L'entourage d'Ivy et d'autres personnes ont bien cru qu'aimer un être comme Papillon pouvait la rendre dangereuse... au fond, à juste titre.
Hélas, c'est bien à cause d'un tel mode de pensée que l'ancienne gentille est devenue une vilaine. Avoir le sentiment d'être perçue comme un monstre, simplement à cause d'une grande passion... cela a été la goutte de trop. S’ils n’ont pas dit entièrement le fond de leur pensée, une Ivy observatrice l’a deviné à leur expression. Désormais, plus rien n'était gratuit avec elle. Rendre service était soit donnant-donnant, soit rien.
La jeune dame est devenue si susceptible qu'il lui arrive de mal réagir en cassant des objets et en distribuant quelques gifles ou coups de poing. En ce qui concerne son côté sadique et malicieux, la jeune dame peine à le cacher. Par exemple, si un individu lui pose problème, tomber dans l’escalier par accident est vite arrivé.
Une telle pensée suffit à provoquer en elle une vague de plaisir. Et quand Ivy ne s’en prend pas à autrui, il lui arrive de sourire involontairement en voyant quelqu’un trébucher sur la racine d’un arbre. Ou encore qu’un rire lui échappe lorsque ses amis crient devant un jeu horrifique ou un film d’épouvante. La jeune dame adore tout ce qui y touche. Comment s'en lasser alors c’est si bon d’être méchant ?
Ivy n’est pas sans savoir que son visage si doux, si innocent donne envie de l’approcher. Elle sait qu’on l’admire pour sa grande intelligence, son éloquence et pour tant d’autres raisons. Après tout, ce n’est pas la richesse familiale qui l’a rendu si populaire, si aimée… c’est tout simplement parce que Ivy était Ivy. Autrement dit, la jeune dame prend plaisir à manipuler autrui. Cette bienveillance, que tous ont sous les yeux… n’est qu’un mensonge, une illusion qu’elle maintient, que ce soit simplement pour s’amuser ou dans ses propres intérêts.
Quant à son esprit, il est vif, logique, analyste et calculateur. Par exemple, pour une personne lui faisant face : sans le montrer, elle l’observera et tentera d’en tirer quelques déductions à travers sa façon de parler, de voir le monde et les autres, de penser et cetera. Après tout, le silence peut avoir plus de poids et de sens que de simples mots. La gestuelle d’un individu et les mimiques de son visage peuvent en dire plus qu’il ne le souhaiterait… comme le disait si bien le beau-père d’Ivy, dont la profession est psychologue.
Naturellement, en dehors de Vanlino, la technologie a une place très importante dans le cœur d’Ivy. Cette merveille qui a changé le cours de sa vie, ce joyau du génie humain sans laquelle Ivy ne serait rien de plus qu’un être infirme, sans défense, dépendant des autres… un épisode qui a été très difficile pour elle. C’est donc tout naturellement qu’Ivy tire une grande fierté de porter ses mains bioniques. Une fierté qui tend parfois à l’orgueil, la jeune dame étant très fière d’être elle-même et de porter son style à la Vanlino... si bien que son amour-propre la rend sensible aux flatteries.
Imprimante 3D, gyroroue, maquettes virtuelles… rien qu’en évoquant la technologie, une étincelle de passionnée s’allume dans les yeux d’Ivy. Très studieuse, elle semble d’une infinie curiosité dans ce domaine. La moindre nouveauté, il faut qu’elle se la procure avant tout le monde. La moindre exposition ou convention qui y est liée, elle s’y rend en personne. Tous les travaux liés à ce sujet, elle les suit de près comme de loin. Et hormis un professionnel, qui d’autre se risquerait à démonter entièrement tout ce qui lui tombe sous la main pour l’étudier dans les moindres détails ? Au risque de ne pas savoir comment le remonter ensuite ou de toucher à ce qu’il ne faudrait pas toucher ?
Bien que cela lui a déjà valu les foudres de sa mère, Ivy ne s’en est jamais privée. Elle est parfaitement consciente de ce qu’elle fait, ce qu’elle veut obtenir et comment y parvenir. Que ce soit son fonctionnement, sa conception et autre, Ivy comprend parfaitement cette technologie dont elle se sent si proche. Après tout, elle fait littéralement partie de son corps. Il y a toujours quelque chose à améliorer selon ses dires. Ainsi, avec ses vastes connaissances et ses moyens financiers, il n’est pas rare que la jeune dame retrousse ses manches pour le faire elle-même, quand elle ne conçoit pas ses propres inventions... à noter qu'Ivy est un peu sportive et gameuse dans l'âme également, bien que cela tienne plus du hobby que d'une réelle passion.
Création originale – Dream by Wombo
Histoire
Lorenzo et Maritza étaient des acteurs devenus riches grâce à de nombreux films à succès. Autrefois bon et généreux, l’époux a radicalement changé en apprenant la grossesse de Maritza, devenant un homme violent et impulsif. Avoir un enfant ne faisait pas partie de ses projets, sans compter que l’infirmité de la future Holly représentait un lourde responsabilité qu’il refusait de prendre. Un soir où Maritza a refusé une énième fois d’avorter, cela fut la fois de trop. Elle attendit que Lorenzo soit sorti avec ses amis pour prendre la fuite, se réfugiant chez une amie proche qui l’aida à trouver le courage de porter plainte contre lui. Cependant, Lorenzo rôdait toujours autour de la villa malgré l’intervention de la police. Maritza déménagea alors loin de Cannes, dans cette luxueuse capitale qu’était Paris.
Quelques mois plus tard, aux premières lueurs de l’aube, elle donna naissance à une magnifique fillette blonde aux yeux bleus. En l’honneur de ce premier jour de printemps, elle lui donna le doux nom de Ivy… sa douce Ivy qu’elle protégera, quoi qu’il lui en coûtera. Ainsi, Maritza mit tout en œuvre pour garantir leur sécurité : une grille électrifiée, des lumières automatiques, des gardes du corps et même des caméras intelligentes. Peu à peu, elle changea à son tour. Etre la seule maîtresse à bord signifiait que tous les pouvoirs lui revenaient. Que tous les domestiques allaient servir uniquement Maritza et sa fille. La mère vit en sa résidence un royaume dont elle est la "reine", gouvernant avec exigence et sévérité. Ses sujets – qui avaient la chance et l’honneur d’être sous ses ordres – devaient être irréprochables. Tout devait être parfait, à l’image de sa souveraineté. Ainsi, la perfection devint la doctrine des Holly.
Ivy lui échappait fréquemment, préférant trottiner aux côtés de ces domestiques au cœur d’or. Après tout, que pouvait-elle faire d’autre ? A sa grande incompréhension, il lui fallait littéralement une autorisation pour jouer dehors. Elle fut tout aussi perplexe lorsque l’ensemble du personnel prit ses distances du jour en lendemain. La jeune Holly sentait comme une barrière entre eux, et fit rapidement le lien avec sa mère, son détestable statut de "princesse" et cette sottise qu’était la distinction entre classes sociales.
Hélas, tous furent contraints de se plier aux exigences de Maritza, Ivy incluse. Les Holly étaient au sommet de la société tandis que le personnel n’appartenait qu’à la classe ouvrière, hélas. Ainsi, Ivy grandit avec un profond sentiment de mal-être. La solitude lui pesait malgré toutes les personnes qui l’entourait, et les exigences de sa mère n’arrangeaient rien. Telle une véritable princesse, Ivy devait se tenir bien droite, avoir un langage correct, ne pas être négligée, savoir apprécier les arts comme la littérature et cetera.
La jeune Holly se renferma peu à peu sur elle-même, sombrant dans un abîme de désespoir et de chagrin. Maritza le réalisa trop tard, croyant que sa fille la boudait par caprice. Ne parvenant pas à l’aider, elle fit venir un psychologue pour enfants à la résidence. Ivy se sentait si faible et inutile. La présence d’une tierce personne pour l’assister était indispensable au quotidien, pour ne pas dire vital : s'habiller, se laver, se coiffer, ouvrir une porte, boire, manger... c’était impossible sans aide. Et pourtant, elle a essayé d’être plus indépendante. Coincer un objet quelconque entre ses avants-bras pour le prendre, irréalisable. Mordre dans un verre puis renverser la tête en arrière pour boire, infaisable. Et lorsque ses petits camarades ont appris à écrire, Ivy a été incapable de les imiter. Le stylo lui a échappé, et toute la classe s'est moquée d’elle. Humiliée, elle a éclaté en sanglots et quitté la salle en courant.
Ivy a catégoriquement refusé de retourner à l’école. Il n’était pas question de pardonner tant d’intolérance et d’immaturité. Maritza a donc opté pour le homeschooling – l’instruction à la maison – afin de préserver sa fille et éviter un décrochage scolaire… une mesure qui n’a guère convaincue sa fille, hélas.
Malgré sa mélancolie, la jeune Holly parut réceptive à la compassion du psychologue et ses mots de réconfort. Un réconfort qu’elle aurait pu trouver aussi en la technologie, si seulement la reconnaissance vocale lui permettait plus de choses. Sébastien parut surpris que la petite demoiselle sache l’utiliser. Elle était si jeune... bien que sa réaction laissa Ivy perplexe, elle accepta de lui montrer à contrecœur. Sa mère écrivait un livre sur sa carrière d’actrice. Un jour, Maritza s’est mise à contrôler son ordinateur par la voix, au grand étonnement d’Ivy. Lorsqu’elle s’est éloignée pour répondre au téléphone, Ivy a saisi cette opportunité et s’est approchée de l’écran par curiosité. Quand Maritza ne se rappelait plus d’une commande, il lui suffisait de demander à l’ordinateur ce qu’elle pouvait dire.
Alors Ivy a demandé, et une fenêtre récapitulative s’est affichée. Elle ne comprenait pas ce qu'il y avait de si exceptionnel à cela ? A la fin de la séance, Sébastien s’entretint longuement avec Maritza. Cette dernière finit par accepter de lever la barrière sociale imposée, se rendant enfin compte que ceci faisait plus de mal que de bien.
Le psychologue souligna également le fait qu’Ivy n’avait pas conscience de sa grande intelligence. Son chagrin n’en était pas la seule cause : elle ne s’en rendait tout simplement pas compte, étant donné qu’elle côtoyait des personnes adultes et non des enfants. Il réfléchit un instant, puis fit une proposition à la mère.
Ivy ne savait que penser d’une telle offre. Lui greffer des mains bioniques ? Etait-ce vraiment possible dans la réalité ? Caressant sa petite tête angélique, Maritza lui souffla que parfois, certains vœux se réalisent lorsqu’on y croit vraiment. Même s’il était possible que son corps rejette la greffe, qu’avait-elle à perdre à essayer ? Après une consultation chez un médecin spécialisé et divers tests médicaux, elle fut déclarée éligible à ladite greffe. L’opération s’effectua avec succès. Un souvenir qui resta gravé à jamais dans la mémoire d’Ivy...
A son réveil, elle eut l’étrange sensation que ses avant-bras étaient plus longs que d’habitude… et plus lourds aussi. La jeune Holly se figea soudain, fixant ses prothèses avec des yeux ronds, comme pour se convaincre qu’elles faisaient bel et bien partie de son corps. Des mains, de vraies mains… ses mains à elle. Enfin, elles ressemblaient plus à des mains robotiques qu’à des mains humaines, mais quelle importance ? Son vœu le plus cher avait été exaucé. Alors, pour la première fois, les larmes qu’Ivy versa furent des larmes de joie.
La jeune Holly apprenait étonnamment vite à utiliser ses mains bioniques. Guidée par des spécialistes, elle réalisait des exercices variés. Par exemple, elle devait prendre une balle en mousse en plaçant correctement ses doigts dessus sans les regarder… ou encore savoir la lancer puis la réceptionner. Plusieurs semaines plus tard, les spécialistes leur annoncèrent que son suivi médical n’était plus nécessaire. Son apprentissage était terminé. Quel bonheur que de pouvoir tout faire toute seule... ceci lui procura une sensation tout aussi étrange que son réveil après l’opération. Puis elle finit doucement par s’y habituer, savourant sa nouvelle indépendance à chaque instant. Elle voulut même le devenir davantage. Cependant, sa mère s’y opposa car Ivy était encore mineure.
La jeune Holly rit de bon cœur : elle n'avait jamais dit qu'elle sortirait dehors avec des amies. Ivy lui montra sur le web un club de passionnés d’informatique. Quitte à se remettre à socialiser en douceur, autant le faire avec des personnes qui partageaient sa passion ? Tout s’est bien passé, finalement. Leur mode de pensée, leur façon de s’exprimer… étaient si différents de ce à quoi elle a été habitué. Elle y avait même rencontré sa future meilleure amie, Elena. Impressionnée par les capacités de la jeune prodige, cette dernière lui proposa une soirée pyjama avec des amies à elle afin de faire plus ample connaissance. Notant que Maritza allait émettre de nouvelles objections, Ivy la devança en lui glissant que les parents d'Elena seront là tous les deux. Il n'y avait aucune crainte à avoir.
La mère vint poser ses mains sur les épaules de sa fille avec un sourire doux, mi-fière mi-émue. Elle était heureuse de voir que sa douce Ivy veuille prendre son courage à deux mains et affronter l’inconnu, quels que ce soit les risques à courir. Et surtout, qu’elle s’élève ainsi en se sentant apte à prendre ses propres décisions. Cette attitude était digne d’une vraie princesse, digne de la famille Holly. Après un temps de réflexion, Maritza lui donna son accord, avant d'ajouter autre chose. Malgré son jeune âge, Ivy était en mesure de comprendre des choses plus... adultes. Elle avait le droit à des explications. La demoiselle ne savait rien de son père biologique, hormis sa nature foncièrement mauvaise. Maritza lui raconta tout : l’homme abject qu’il était devenu, les coups qu’elle recevait, sa fuite et le déménagement qui a suivi... tout ce que Maritza a fait, c’était pour les protéger de Lorenzo.
Voyant qu’elle perdait pied, Ivy prit son visage entre ses mains avec une compassion sincère. Avec ses pouces, elle vint éponger les larmes de sa mère, ne pouvant qu’à peine imaginer la douleur ravivée par de tels souvenirs. Elle lui glissa qu’elle était fière d’avoir une mère si courageuse, qu'elle comprenait tout, à présent. Certes, Maritza était allée trop loin à autant vouloir la protéger, et elle en avait beaucoup souffert. Toutefois, elle avait changé. Elle avait fait des efforts. Sa mère méritait une seconde chance.
Mais qui aurait cru que Maritza allait s’éprendre de Sébastien Bennett, le psychologue d’Ivy ? S’étant croisés par hasard dans la rue, ils en ont profité pour faire un brin de causette. Après avoir attendu de mieux connaître le psychologue, Maritza estima qu’il était digne de confiance, et se confia à lui. C’était un homme bon et vertueux. Lentement mais sûrement, le courant est passé entre eux. Ivy et les domestiques ne tardèrent pas à le remarquer : Maritza multipliait les sorties sous divers prétextes, parée de ses plus beaux atouts. Si Ivy a été surprise d’apprendre que sa mère avait une liaison, elle le fut encore plus en apprenant qu’il s’agissait de Sébastien. Après tout ce que Lorenzo lui avait fait subir, c’était la dernière chose auquel elle s’attendait. Cependant, Ivy eut la même sensation que Maritza en croisant le regard de son psychologue, sincèrement heureux de voir que la magnifique demoiselle allait mieux. Ivy lui sourit en retour, flattée par son compliment et ravie de revoir l’homme qui avait changé sa vie.
Depuis sa venue, Ivy écoulait des jours heureux tels qu’elle n’en avait encore jamais connu. Elle aimait tant passer du temps avec son nouveau beau-père. Sébastien connaissait Paris par cœur pour l’avoir visité tant de fois durant sa jeunesse. Il discutait même de psychologie avec sa belle-fille chérie qui s’intéressait à tout. A vrai dire, il n'était pas le seul à admirer la grande intelligence de la jeune "princesse". Depuis qu'elle avait renoncé au homeschooling, Ivy enchaînait les exploits malgré son jeune âge. Lauréate des Olympiades internationales d'informatique et de L'International Collegiate Programming Contest, détentrice d'une Licence en Informatique avec double Master, E3IN Ingénierie Logicielle et Management des Systèmes d'Informations, puis M2I Robotique et Innovations Technologiques... Ivy semblait promise à un brillant avenir. Bien qu’elle resta modeste devant le tsunami de compliments qui en résultait, la fierté que la jeune Holly en tirait était nettement perceptible.
Avec le temps, elle finit par trouver le design de ses mains bioniques un peu… vide. Il leur manquait quelque chose. Dans tous les cas, Ivy devait les faire changer : comme elle grandissait, ses prothèses devenaient trop petites. Ainsi, Ivy s’inspira du super-vilain de sa série préférée, Vanlino, pour élaborer leur futur design.
Vanlino n’était pas seulement le personnage principal de sa série, La Cyber Ère. Il fut d’abord un super-vilain détesté puis aimé de tous. Il fut celui qui libéra Elysdenia de la tyrannie des super-héros devenus fous. Un complice du super-vilain était parvenu à leur injecter un sérum spécial en secret, et dont ils ne gardent aucun souvenir. Tous furent capturés et emmenés dans le repère secret de Vanlino. Les citoyens n’en savaient rien : Vanlino leur avait annoncé que tout danger avait été écarté. Privés de leurs pouvoirs, les super-héros avaient été exilés loin d’Elysdenia. Tous crurent à son mensonge tant ils haïssaient et maudissaient ces êtres qui causaient toujours des dégâts considérables en voulant sauver la population. Accueilli en héros, Vanlino devint le nouveau maire de la ville, apportant paix et prospérité à ses habitants.
Ainsi, dans son repère secret, il put se livrer tranquillement à toutes sortes d’expériences sur les super-héros. Un jour, il mit au point une invention capable d’aspirer leurs pouvoirs et de les employer également... une invention que n’importe qui pouvait utiliser. L’effet de folie du sérum étant temporaire malgré ses efforts, il fallait élaborer un nouveau plan avant de l’injecter à nouveau aux super-héros. Ainsi, Vanlino pourra les relâcher pour semer le chaos à nouveau, mais pas que. Lorsque les super-héros furent de retour, ce fut la ville entière qui se lança à leurs trousses. La cerise sur le gâteau ? Il y avait des super-héros à tous les coins de rue. Ces super-héros, autrefois si uniques… ne l'étaient plus. Etre super était devenu une banalité du quotidien. De quoi porter un coup décisif aux vrais super-héros lorsqu'ils reviendront à eux...
Et sur Terre, Vanlino faisait craquer bien des demoiselles dans sa communauté de fans. Il était grand, beau, musclé, élégant dans son costard-cravate pourpre. Quelques mèches vert sombre tombaient sur ses yeux verts malicieux. Taquin, ingénieux, si tendre avec les femmes… il avait tout pour plaire. Ivy avait toujours ce sourire si doux dès qu’elle l’apercevait. Et c’est avec cette même tendresse qu’elle passa de longues heures dans son univers, à dessiner des croquis de ses futures mains bioniques, à évaluer leur faisabilité et d’éventuelles problématiques, à les modéliser en 3D et autres étapes diverses. Et quoi de mieux que de pouvoir changer leur design à volonté, aussi facilement qu’une coque de téléphone ?
Pour compléter l’ensemble, la demoiselle se fit teindre les cheveux et les sourcils en vert turquoise. Puis elle commanda des lentilles de couleur semblables et fit ensuite appel aux meilleurs couturiers de Paris, créant ainsi un style futuriste unique... Ivy suscitait tant l'admiration qu’elle était devenue populaire, avant de susciter la jalousie. Un jour parmi tant d’autres, Ivy reçut une capture d’écran sur ses réseaux. Son contenu la laissa sans voix. Tant de haine, tout ce mépris... c’était vraiment Hannah qui avait écrit cela ? Son amie répandait de fausses rumeurs sur elle sans raison, et personne ne comprenait pourquoi. Des professeurs grassement payés à lui mettre des bonnes notes, simplement parce que la demoiselle était riche ? C’était complètement insensé.
L’échange courtois vira bien vite au conflit. Hannah persistait dans ces ragots infondés. Ivy qui aspirait à accroître encore sa popularité, quelle sottise. Ignorait-elle donc qu’elle n’avait jamais rien demandé de tel ? Toutes ces personnes se sont mises à l’admirer du jour au lendemain, à la considérer comme une élève modèle, une jeune prodige. Seulement, Hannah jalousait sa richesse, là où ses parents peinaient à payer leurs factures. Hannah enviait sa beauté, là où aucun garçon ne s’intéressait à elle. Elle refusa son aide de manière catégorique, se fichant bien de sa pitié et de sa compassion. Hannah sortit de son sac des notes qu’Ivy lui avait prêté et les déchira sous ses yeux. Des semaines de travail, parties en fumée entre ses mains.
Hannah ricana. Ses prothèses de cyborg ne pouvaient donc pas s’allonger afin de les lui reprendre ? N’avait-elle donc pas songé à leur ajouter cette fonctionnalité, elle qui était si douée, si intelligente ? Ivy ne répondit pas, comme pétrifiée, peinée par son attitude et cette trahison si soudaine. Pourquoi tant de haine ? Et tous ces étudiants qui les regardaient sans rien faire, qu’est-ce qui les en empêchait ? La peur des représailles ? Leur égoïsme ? Le rire d’Hannah se répercuta en écho dans son esprit. Ce rire ressemblait tant à ceux qui s’étaient moqués d’elle quand elle était enfant... la demoiselle finit par craquer. Tandis que ce souvenir libérait une part sombre d’elle-même encore inconnue à ce jour, une étrange sensation de froid se répandait dans sa poitrine...
Ivy réalisa alors que tout le monde avait profité d’elle et de sa gentillesse. Ses camarades, pour accumuler les bonnes notes et faire grimper leur moyenne. Ils n’avaient aucun effort à faire pour obtenir leur diplôme par eux-mêmes : il suffisait de copier sur elle. Il suffisait de la laisser faire les trois-quarts du travail en se tournant les pouces. Ivy se remémora également le cuisinier des Holly durant le festin de Noël. Il prétendait avoir trouvé et réalisé ces recettes lui-même, alors que la jeune dame l'avait aidé pendant plus d'une heure à tout préparer. Et que dire de ses anciens "amis", à qui elle avait rendu tant de services pour recevoir un simple "merci" en retour ? A quoi bon rester quelqu'un de bien ? A quoi cela servait-il finalement, si ce n’est devenir la marionnette d’autrui ?
Un profond désir de vengeance teinté de colère l’envahit, prenant le dessus sur tout le reste. Jamais la demoiselle n’avait ressenti une telle puissance en elle. Avec le flot d’adrénaline qui la traversait, Ivy avait l’impression de pouvoir soulever des montagnes. Qu’elle pouvait faire tout ce qu’elle désirait... son poing de fer partit tout seul dans la figure d’une Hannah surprise, qui chancela sous la force du coup avant de tomber, une main sur son nez fracturé. Ivy ressentit un étrange plaisir à cette vision, et davantage en voyant Hannah à ses pieds. Elle adorait cette sensation, qui était tout sauf désagréable.
Elle demanda à Hannah à voix basse ce que cela faisait de se retrouver ainsi, en position de faiblesse face à une handicapée qui ne serait rien sans ses mains bioniques ? Réalisait-elle enfin l’étendue des dégâts qu’elle avait causé ? La douleur qu’avait ressentie Ivy en lisant ses propos ? Hannah ne répondit pas, apeurée par son regard si noir. Et puisque personne ne semblait décidé à réagir, cela signifiait qu’elle était à sa merci. Ivy s’approcha à nouveau, peinant à ne pas sourire. Elle savourait chaque seconde qui s’écoulait, cette peur exquise qui se dégageait de cette traîtresse.
A force de reculer à l’aveuglette, Hannah s’est retrouvée sur la route. La foule masquant les deux demoiselles, un conducteur qui passait au même moment la vit trop tard et la percuta. Bien qu'indifférente, Ivy ne pouvait rester ainsi sans rien faire. Après tout, la jeune dame était censée être quelqu’un de bon. Alors elle fit ce qu’aurait fait Hannah : simuler une fausse inquiétude envers sa santé et aller la secourir.
Hannah se remit doucement de ses blessures, puis réintégra les cours quelques semaines après l’accident. Ivy fit mine de prendre de ses nouvelles avant de paraître profondément attristée par son rejet. Elle manqua de rire aux éclats en constatant que tout son entourage se faisait berner. On vint la réconforter. On lui glissa que cette petite peste n’en valait pas la peine, qu’il valait mieux passer à autre chose. Comme prévu, Hannah fut détestée et rejetée à sa grande satisfaction. A la fin de l'année, cette dernière changea d'établissement, coupant les ponts avec ses anciens camarades.
En ce qui concerne ses autres relations, Ivy les tria rapidement sur le volet. Qu’ils soient hypocrites, profiteurs ou faux amis, tout ceux qu’elle dénicha dans son cercle en furent expulsés à grand coup de pieds. Depuis, elle choisissait avec soin qui pouvait en faire partie. Quant à rendre service à autrui, plus rien n’était gratuit : soit donnant-donnant, soit rien. Naturellement, ce changement soudain ne passa pas inaperçu. Se montrait-elle trop radicale ou avait-elle raison de l’être ? N’était-ce pas un mal pour un bien ? Une meilleure garantie de n’être entourée que de personnes bienveillantes ? Un moyen d’éviter qu’un tel événement ne se reproduise plus ? Au fond, ce que les autres pouvaient en penser lui était égal. La demoiselle savait très bien ce qu’elle faisait.
Un beau jour, Maritza tomba enceinte. Visiblement, c’était accidentel : elle et Sébastien ne s’y attendaient pas davantage. D’un accord commun, ils décidèrent de garder l'enfant en songeant que cela ferait très plaisir à Ivy d’avoir une petite sœur. Néanmoins, comme ceci était une surprise, la jeune dame ne s’en est aperçue que bien plus tard. Passée cette première surprise, une deuxième est survenue lorsqu’elle vit deux rousses aux yeux bleus : des jumelles. Ivy était si émue lorsqu’elle les a pris dans ses bras pour la première fois… hélas, les ennuis ne faisaient que commencer.
Les jumelles pleuraient sans cesse. Il fallait toujours s’occuper d’elles. Les domestiques couraient en tout sens, ne sachant plus où donner de la tête. Ivy ne cessait de faire des cauchemars, hantée par ces cris insoutenables qui lui vrillaient les tympans. Parfois, Jessy et Lily la réveillaient en pleine nuit. Et, bien entendu, Maritza et Sébastien passaient beaucoup plus de temps avec elles. C’était si étrange de se sentir si seule en se sachant bien entourée... une sensation qui était horriblement familière. S’efforçant de ne pas songer à son passé, Ivy a tenté de se montrer compréhensive. Puis la jeune dame a fini par y renoncer, lasse de leurs éternelles excuses, de toutes ces journées qui se ressemblaient toutes. Pourtant, elle avait régulièrement à des soirées entre "amis" pour se changer les idées. Elle avait usé d’un casque pour écouter de la musique, afin de moins entendre les sanglots des jumelles. Rien n’y faisait : Ivy restait déprimée et se sentait délaissée par son entourage. La jeune dame aurait aimé croire Elena et le reste de ses "amis" lorsqu’ils lui affirmèrent que ce n’était qu’une étape à franchir, que tout irait mieux ensuite. Hélas, la jeune dame a fini par craquer à nouveau.
Les Holly avaient des domestiques pour les épauler. Etait-ce donc si difficile de répartir les tâches de manière plus équitable ? Tous y gagnerait en rapidité et en efficacité. Ainsi, il leur resterait du temps à passer ensembles. Etait-ce vraiment trop demander ? Quant aux jumelles, nul besoin d’être un génie pour deviner le pourquoi de leurs pleurs incessants. Elles craignaient l’obscurité. Des étoiles fluorescentes voire une veilleuse devrait apaiser leur angoisse et enfin les faire taire. Certes, Ivy aurait pu s'en charger elle-même. Seulement, la jeune dame sentait en elle une irrésistible envie de faire du mal aux bébés... qui sait ce qu'Ivy leur aurait fait si elle s'était écoutée ?
La "princesse" faillit ajouter que leur naissance n’était pas une bénédiction. Non, c’était une calamité. Elles n'avaient pas besoin de petites sœurs dans sa vie, qui était parfaite auparavant. La jeune dame menait une existence paisible, avait tout ce qu’elle désirait dont une mère super et un beau-père génial, des domestiques en or qui étaient toujours aux petits soins avec elle… et maintenant, plus rien. C'était comme si elle n'existait plus à leurs yeux. Il n'y en avait plus que pour Jessy et Lily. Elles avaient tout ruiné. Bien qu’Ivy ne l’avait pas formulé à voix haute, une ombre est passée dans ses yeux. Malheureusement, sa mère l’a remarqué et ceci lui a fortement déplu. Déçue par sa fille, irritée par son attitude, Maritza lui lança qu’elle n’avait qu’à partir puisque la présence de ses sœurs lui déplaisaient tant. Ainsi, elle aurait autant de tranquillité et d’indépendance qu’elle le désirait. Le visage d’Ivy se durcit à vue d’œil. Et laisser les jumelles prendre sa place ? Non, elles n'étaient pas ses sœurs... et elles ne le seront jamais.
Alors que Sébastien tentait de les raisonner, un vase se brisa non loin d’eux. Ivy l’avait offert à sa mère avec un amour sincère et ses propres économies. Désormais, ils auront se faire voir. Elle apprécia beaucoup cette agréable vision : ce bruit de fracas bien plaisant, cette magnifique explosion d’éclats, leurs doux cris de frayeur, leurs splendides réflexes pour se protéger… c’était si jouissif que la jeune dame ne put s’empêcher de recommencer pour faire taire sa mère craintive. Cette dernière dut se baisser pour éviter le verre qui traversa la pièce avant de se fracasser contre un mur. Pourquoi Ivy partirait-elle alors que c’était à leur tour de voir leurs douces existences périr à petit feu ? Finalement, Jessy et Lily étaient le portrait craché de leur mère : la mère qui avait privé la jeune dame d’une enfance normale en la coupant du monde entier. Celle qui l’avait laissé pourrir dans son chagrin et son désespoir, sous prétexte qu’elle croyait qu’Ivy la boudait par caprice.
Il avait fallu des semaines à la jeune dame pour aller mieux, des années pour se reconstruire entièrement. Et maintenant que tout allait bien dans sa vie, Ivy aurait dû accepter que Jessy et Lily viennent tout gâcher à nouveau ? Certes, elle avait dit à sa mère qu’elle lui pardonnait tout. Mais qui a dit qu’elle ne pouvait pas changer d’avis ? Maritza ne fit aucune objection lorsque la jeune dame ordonna aux domestiques de déménager ses appartements à l’étage supérieur. Par peur de la contrarier, semblait-il… ou alors feignait-elle l’indifférence afin de faire culpabiliser sa fille et la pousser à s’excuser ? Quoi qu’il en soit, Ivy ne l’a jamais fait. Peu lui importait les tentatives de Sébastien pour les réconcilier. Ivy avait déjà accordé une seconde chance à sa mère. Elle n’en aura jamais d’autre. En tout cas, si Maritza, Sébastien ou qui que ce soit allait raconter ce qui venait de se produire, tous savaient ce qu’il leur arrivera. A l’inverse, s’ils faisaient comme si de rien n’était, tout ira bien. Naturellement, les deux options avaient leur lot de conséquences… pour le plus grand plaisir d’Ivy.
Les années suivantes ne furent guère plus réjouissantes, pour ne pas dire cauchemardesques. Jamais mère et fille ne se réconcilièrent. A aucun moment Ivy ne regretta le fond de sa pensée. Visiblement, Jessy et Lily n'avaient pas hérité d'une grande intelligence contrairement à leur aînée. Elles étaient si stupides que la jeune dame leur fit croire que leurs billes étaient des bonbons magiques. Un peu plus, et les jumelles s'étouffaient. La "princesse" soutint froidement le regard de Maritza. Si elle désirait que "ses" filles restent en un seul morceau, qu'elle fasse donc en sorte que Jessy et Lily arrêtent de semer le chaos partout sur leur passage... y compris dans sa chambre. La jeune dame avait serré les poings en découvrant des gribouillis partout sur les murs, la moitié des draps par terre, ses vêtements éparpillés à travers la pièce, sa gyroroue... défigurée par de la peinture. La rage est grimpée rapidement en elle à la vue des débris de ses figurines de Vanlino. Sa mère aurait-elle oublié la doctrine des Holly ? Maritza laissait les jumelles faire tout ce qu’elles voulaient, là où Ivy se faisait toujours réprimander quand elle ne se comportait pas en parfaite "princesse". Elles devaient être punies, et qu'importe si cela lui semblait cruel.
Néanmoins, la punition de Jessy et Lily était loin de suffire aux yeux de la jeune dame. Plus tard dans la journée, elle profita d’une brève absence de Maritza pour les attirer dans la cave et leur flanquer une bonne correction. Quel plaisir ce fut que de leur donner ces magistrales gifles de fer, accompagnés de quelques coups de pieds... en remontant les escaliers de la cave, Ivy croisa par hasard sa mère, une bouteille de vin dans la main. Sans surprise, la jeune dame fit mine de l'ignorer avant de lui faire un croche-pieds, la regardant agripper plus bas la rambarde en ricanant. Elle ne se priva pas non plus de verrouiller la porte, indifférente aux protestations de Maritza et aux pleurs des jumelles. Maintenant, toutes les trois sauront ce que cela faisait que de sombrer dans un gouffre de désespoir et de chagrin... Ivy se promena ensuite dans la maison et jeta les clés de la cave quelque part, laissant un Sébastien désemparé et des domestiques en panique se débrouiller pour les récupérer.
Bien qu’Ivy ait pu rafistoler ses figurines, le mal était fait : des fissures restaient visibles dessus. Un désir de vengeance naquit à nouveau en elle en contemplant ce désastre. En plus d’être des pièces collector, celles-ci étaient ses préférées. Elle y tenait énormément… Ivy se moquait éperdument du fait que les jumelles soient encore petites. Ce n’était qu’un prétexte de Maritza pour tout leur pardonner. Mais cette excuse ne passait pas et ne passera jamais avec la jeune dame. Une chose était sûre : si une nuit elle apercevait une étoile filante, Ivy ferait le vœu que tout redevienne comme avant. Elle n’en pouvait plus. Plus que tout au monde, elle désirait voir les jumelles disparaître de la surface de la Terre.
Qui aurait cru qu’un jour, son fangirlage envers Vanlino allait se retourner contre elle ? Etait-ce donc un crime d’être fan d’un super-vilain ? Il est vrai qu'elle l’aimait, l’admirait, le connaissait par cœur : sa façon de penser, ce qu’il aimait ou détestait, ses techniques secrètes… qu'est-ce qu'il y avait de mal à cela ? Lorsque Papillon fit son apparition, elle s’éloigna encore de son entourage. Hormis Elena et ses "amis", tous se sont mis à la percevoir différemment.
Maritza et Sébastien semblaient croire qu'elle deviendrait encore plus méchante à cause de Papillon. Qu'il avait une mauvaise influence sur elle. Qu’elle pourrait aisément s’attacher à ce super-vilain, si ce n’est pire. En allant chercher Elena à l’université, Ivy se sentit dévisagée avec insistance à cause de l'emblème de Vanlino dans son dos. Craignaient-ils la même chose que ses proches ? Ou lui reprochaient-ils d’apprécier des êtres aussi dangereux ?
La jeune dame ne saurait le dire : tous lui répondirent qu’il n’y avait aucun problème avec un sourire peu convaincant. Elena s'interposa soudain entre eux, voyant son regard noir et sa main de fer qui broyait son gobelet. Elle remercia intérieurement sa meilleure amie de prendre le relais avec ces benêts, tournant les talons pour aller prendre l'air... et renversa des poubelles pour se défouler. Il fallait croire que oui, c'était bel et bien un crime que d'apprécier des super-vilains. Lorsque sa colère s'atténua, cette même question tourna en boucle dans son esprit. Serait-elle devenue une vilaine dans tous les cas ? ... N'avoir jamais fait de mal à personne n'aurait rien changé finalement, puisqu'elle était perçue comme un monstre à cause de sa grande passion.
Durant la première attaque, Ivy ne s’est pas aperçue que tout était réel. Il n’y avait rien d’anormal dans quelques scènes d’actions et des effets spéciaux. Cependant, la suite fut étrange… elle ne vit aucune annonce officielle mentionnant un film ou une série à venir. Lorsque la vérité éclata au grand jour, autant dire qu’elle était sceptique. La magie n’existait que dans les contes et les légendes. N’y avait-il donc aucune explication rationnelle à ce phénomène ? Plus le temps passait, plus ce phénomène s’imposait comme une vérité universelle : la magie des Miraculous existait bel et bien.
Bien entendu, ce fut difficile à reconnaître pour la jeune dame et son esprit logique. Sa visite au musée Grévin la laissa avec plus de questions que de réponses. Comment était-ce possible ? Elle l’ignorait. Pourquoi ce phénomène se produisait-il maintenant ? Tout semblait lié à Papillon. Peut-être fallait-il réunir certaines conditions pour faire apparaître cette forme de magie si particulière ? Maritza ne lui avait-elle pas dit un jour que certains vœux se réalisent lorsqu’on y croit vraiment ? Quoi qu’il en soit, malgré ses attaques destructrices, la jeune dame ne pouvait s’empêcher d’aimer Papillon. Le mystère qui planait autour de son identité lui donnait un certain charisme. Sa créativité ne s’essoufflait jamais. Et surtout : n’importe qui pouvait devenir un super-vilain.
Elle baissa les yeux sur ses vêtements d’un air rêveur. Et si elle pouvait être bien plus qu’une fan de Vanlino ? La jeune dame pourrait faire disparaître les jumelles de sa vie, ainsi que tous ceux qui l’ont blessée par le passé. Devenir une super-vilaine serait aussi grandiose que se tenir aux côtés de Vanlino et Papillon réunis, si ce n’est plus. Et puis, elle qui aimait tant faire du mal à autrui, elle pourrait s’en donner à cœur joie grâce à lui... Ivy réfléchit un temps, puis songea à une idée bien meilleure. Pourquoi ne pas l’aider par ses propres moyens ? En répandant la peur autour d’elle, cela augmenterait ses chances de créer des akumas.
La jeune dame avait le sentiment que le monde entier était contre elle, simplement parce qu’elle était la plus grande fan de Vanlino. Alors, pourquoi ne pas leur rendre la pareille et leur montrer ce que cela fait ? Rien ni personne ne pouvait l’en empêcher, pas même ce traître de Sébastien qui insistait sur le fait qu’il fallait faire quelque chose quant à ses accès de colère violents. Non, la "princesse" allait très bien. Ivy était Ivy, contrairement à ce qu'il avait l'air de croire. Ainsi, durant deux ans, Ivy aida Papillon sous couvert d'anonymat. Elle se lança dans le hacking, dérobant de nombreuses données personnelles avant de les exposer publiquement sous un faux compte.
Parfois, la jeune dame s'amusait à pirater le compte d'une personne pour usurper son identité, provoquant un mélange de confusion, de colère, d'impuissance, de peur, de tristesse... que de sentiments purement jouissifs à ses yeux. Autant dire qu'elle ressentit une immense fierté en voyant peu à peu des personnes se faire akumatiser par sa faute. Papillon n'en savait rien, mais ce n'était pas grave. Cela faisait très très plaisir à la vilaine de faire du mal à autrui, et le super-vilain était un solitaire, de toute manière. Enfin... après toutes ces années, elle prenait enfin sa revanche sur tous ces imbéciles, qui vénéraient presque ces grotesques héros en pyjamas bariolés. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Prendre part à la lutte contre les héros semblait bien plus amusant que de rester simple spectatrice.
Et quelle sottise ce serait que d'ignorer l'opportunité offerte par ces Miraculous. Néanmoins, Ivy en débattait souvent avec elle-même. Ses réticences se sont muées en méfiance à propos de cette magie si puissante et singulière. Ces objets enchantés avaient un impact direct sur le corps de leur porteur. La pastèque et sa fidèle clochette étaient d'une agilité déconcertante, comme amplifiée. Y aurait-il un impact sur ses mains bioniques ? Des conséquences ou effets secondaires sur elle-même à force d'en user ? Certes, les deux singes internationaux lui paraissaient en parfaite santé, mais chaque individu était différent. De plus, il semblait difficile d'en avoir le cœur net sans avoir l'un de ces Miraculous sous la main.
Comme elle s'y attendait, malgré ses recherches interminables, la jeune dame n'avait rien trouvé. Aucune mention de ces objets enchantés dans le passé, et pas davantage à une lointaine époque ou à l'étranger. Sans surprise, leur existence était un secret bien gardé... sans doute transmis à quelques élus dignes de confiance le moment venu, au vu des conséquences actuelles avec Papillon. Ce qui était certain, c'est ce que ce dernier y était parvenu malgré tout. Se pourrait-il qu'il ait exploité une faille quelconque pour parvenir à ses fins ?
Puisque le vol semblait être la solution la plus rapide pour obtenir des réponses et être définitivement fixée, la vilaine finit par se jeter à l'eau. La nuit venue, Scream sortait régulièrement pour apprendre à grimper sur les toits, tout de noir vêtue : manteau, longue cape, capuche et masque pour protéger son identité. Que ce soit sous cette forme ou en civile, Ivy parut observer discrètement les héros, et ce, pendant deux longues semaines. Ce n'est pas qu'elle ne désirait pas s'en prendre à des héros plus expérimentés, c'est plutôt l'idée de se retrouver affublée d'un costume ridicule qui la rebutait. Sa fierté le lui interdisait. A ses yeux, une vilaine déguisée en pastèque, en clochette ou en animal mignon se situerait à des années-lumières de la crédibilité.
Par une nuit glaciale, Scream s'apprêtait à retourner à la résidence familiale lorsqu'elle aperçut un éclair bleu du coin de l’œil. Une libellule ? Probablement une nouvelle porteuse, à en juger par son look féminin. Elle ne l'avait pas remarquée dans l'obscurité. A vrai dire, l'inconnue ne semblait guère sur ses gardes. Peut-être se promenait-elle simplement puisqu'il n'y avait rien à signaler, à priori ? La vilaine finit par hausser les épaules. Et pourquoi pas, après tout ? Personne ne se moquait de Papillon alors que son nom évoquait cet insecte si fragile. Malgré son excitation grandissante, Scream conserva son calme et tenta de la suivre en douce, mais la perdit de vue pendant un temps. La porteuse restait très rapide, même en marchant.
En la cherchant des yeux, elle aperçut brièvement une silhouette bleue derrière la vitre embuée d'un arrêt de bus, qui disparut subitement. Avait-elle rêvé ? A autant désirer un Miraculous, il n'était pas impossible que ses yeux lui jouent des tours. Il ne se passa rien durant dix bonnes minutes. Puis Scream vit de dos ce qui semblait être une jeune adolescente qui s'éloignait. Elle recommença à la suivre sur quelques mètres, effectuant un calcul mental aussi rapide que précis. A cette heure de la nuit, il n'y avait que peu de personnes présentes dans cette ruelle... c'était l'occasion rêvée. Sans prévenir, la vilaine se laissa soudain tomber du toit qui, par chance, n'était pas trop haut. La sadique qu'elle était prit grand soin d'atterrir sur l'inconnue pour se prémunir de l'étourdissement et autres désagréments liés à sa chute. Bien que cette dernière resta douloureuse, le corps de sa victime l'amortit en partie.
Rapidement, Scream vint plaquer sa main sur la bouche de la porteuse. Simple précaution : puisqu'ils prononçaient toujours le nom de leur pouvoir, qui sait si leur transformation ne s’activait pas sur le même principe ? La vaine résistance que la porteuse lui opposa parut le confirmer. Elle la maintint à terre avec une prise d'arts martiaux récemment apprise, pesant sur la jeune adolescente de tout son poids. Le fait qu'elle se débatte parut l'ennuyer plus qu'autre chose. Une gifle de fer plus tard, la vilaine se mit à la tâter à différents endroits, repérant et s'emparant des objets en sa possession. Lorsque Scream relâcha enfin son emprise, elle lui brisa le nez d'un bon coup de pied au visage, lui glissant avec mépris qu'elle n'était rien sans pouvoirs... rien de plus qu'une petite geignarde sans intérêt. La vilaine l'abandonna ensuite, s'éloignant d'un pas nonchalant avant de disparaître dans les catacombes.
Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant l'existence d'un être minuscule à l'intérieur d'une barrette. La dénommée Lulla évita de justesse le coup de poing d'Ivy, qui était plus un réflexe défensif qu'une réelle attaque. Si elle répondit de mauvaise grâce aux questions de la jeune dame, la libellule ne manqua pas de lui reprocher son geste avant d'aller bouder dans un coin, peinée d'avoir été arrachée ainsi à sa porteuse. Quant à la vilaine, elle ne savait que penser de cette découverte aussi fascinante qu'ennuyeuse.
Ses pouvoirs dépendraient donc d'un "elfe de maison" à la Harry Potter, mais enfermé dans un objet ? Elle était censée accorder sa confiance à un être qui lui était loyal uniquement parce que son Miraculous était en sa possession ? Et en plus, il allait falloir s'en occuper ? Tout en acceptant l'idée que sa personnalité allait influer sur la sienne avec le temps ? Ivy eut beau retourner le problème sous tous les angles, aucune solution miracle ne lui vint à l'esprit.
Il semblait impossible d'isoler une partie de la magie du Kwami afin de la garder pour elle. De plus, si l'énergie générée par "l'elfe de maison" était contenue dans un objet afin de la contrôler, c'est qu'elle était infiniment dangereuse à l'état brut... bien plus qu'Ivy ne le supposait de base. Et effectivement, Lulla lui déconseilla de tenter les expériences qui lui vinrent à l'esprit. Elle-même ne saurait dire ce qu'il se passerait ensuite, ni à quel point les conséquences seraient graves.
La "princesse" nota que bien des questions resteront sans réponse. Visiblement, la libellule était si ancienne qu'elle ne se rappelait plus d'où elle venait, ni son âge exact. Tout ce qu'elle pouvait dire, c'est qu'elle était passée de mains en mains au fil des siècles, sans jamais prononcer le moindre nom. Lentement mais sûrement, le Kwami de l'Admiration finit par comprendre et apprécier sa nouvelle porteuse.
La ruse de la vilaine fonctionnait à merveille. Plutôt que de la blâmer pour ses actes, Lulla tâchait toujours de voir le bien chez sa porteuse, persuadée qu'elle n'était pas si mauvaise que cela. En parallèle, ni Elena ni ses "amis" ne firent le lien entre Ivy, Scream et la dernière venue, Desorrow... despair pour désespoir, sorrow pour chagrin. Prise d'otages, camion fou, vandalisme, violences physiques... la vilaine ne faisait nullement dans la dentelle. Tous les moyens étaient bons pour aider Papillon, quitte à affronter elle-même les héros et tenter de voler d'autres Miraculous.
Mais comme elle s'y attendait, il y eut des combats plus marquants que d'autres. Plus d'une fois, Desorrow se retint de se faire un facepalm, doublé d'une certaine envie d'en finir au plus vite. Visiblement, il existait des héros Bisounours... assez sots pour croire qu'un robot aussi terrifiant que malfaisant pouvait être gentil. Les berner était si facile que cela en devenait grotesque...
Et un jour, tout pris fin. Papillon était tombé. Qu'était-il arrivé ? En quoi cet affrontement était-il différent de tous les autres ? La suite la laissa tout aussi perplexe. Tout lui parut anormalement flou. Le lieu du dernier combat était inconnu. On prétendait que Gabriel Agreste était décédé en se sacrifiant en héros. Ivy était sceptique. Le Papillon qu'elle connaissait ne tuait jamais personne. Etait-ce un accident, ou ce décès cachait-il une autre vérité ? Le hacking ne lui apprit rien de plus, renforçant encore ses soupçons.
Ivy se glissa à nouveau sous les traits de Scream pour se livrer à un peu d'espionnage. Elle chercha discrètement des informations, dans un mélange d'incompréhension et d'inquiétude. Jamais Papillon ne s'était absentée si longtemps. Que lui avaient-ils fait ? Avaient-ils arrêté le super-vilain en secret ? Etait-il en fuite ? La version officielle resta vague et généraliste pendant des semaines, puis des mois. La vilaine se referma peu à peu, ne sachant si elle le reverrait un jour ou non.
Ivy resta proche de sa meilleure amie, mais difficilement, tant elle était déprimée. Elena ne savait rien, rien de ce qu'il représentait pour elle. On lui avait enlevé le seul être qui était... tout comme elle ? Qui était capable de la comprendre, de ressentir toutes ses émotions négatives, comme dans un livre ouvert ?
La jeune dame avait tant de fois imaginé leur discussion si elle aurait eu la chance de le rencontrer. Seulement, c'est de sa bouche qu'elle aurait aimé l'entendre. Tout ce qu'elle avait fait pour lui, cela avait-il servi à quelque chose ? Ou tous ces efforts ont-ils été vains ?
Scream dut espacer ses excursions nocturnes. Les Gardiens étaient sans doute à la recherche de Lulla. Le retour à la normale signifiait la disparition de tous les Kwamis. Bien qu'elle fut tentée à de nombreuses reprises de se transformer pour régler cela, Ivy s'en abstint. Ils s'y attendaient très certainement, et la vilaine n'était pas assez sotte pour tomber dans un piège si grotesque.
Les trois années qui suivirent parurent s'étendre sur dix ans. Paris était si vide sans Papillon... la vilaine n'a jamais pu se résoudre à passer à autre chose, tant elle lui restait fidèle. Il lui manquait terriblement. Sa colère à l'égard des héros ne s'est jamais éteinte, bien au contraire. Elle les haïssait si fort que Scream avait continué d'empoisonner l'existence des Parisiens en commettant de nombreux délits.
Ivy avait quitté d'elle-même la résidence familiale entre-temps, emportant avec elle sa part de l'héritage de Maritza malgré leur désaccord sur la question. La vilaine restait l'aînée qui devait lui succéder à l'origine, héritant du domaine et d'une immense fortune... les jumelles avaient ruiné sa vie, en plus de lui avoir pris sa mère et son beau-père pour toujours. Il n'était pas question qu'en plus, elles héritent de tout.
Ainsi, après de brefs adieux glacés, la nouvelle "reine" fit main basse sur une résidence tout aussi luxueuse, ainsi que sur un ancien entrepôt. Ce dernier donna naissance à la X-Corp après des mois de rénovation et d'agrandissement. L'établissement détonnait du reste de Paris de part son aspect futuriste, de l'extérieur comme à l'intérieur. A vrai dire, il était bien plus qu'un immense Fab Lab... une atmosphère chaleureuse régnait dans la vaste zone accessible au public. Aussi, il y avait des parcours fléchés sur les murs et au plafond pour celles et ceux qui s'y perdraient. Et heureusement, compte tenu de la grande diversité de ce qu'on y trouvait.
De nombreuses entreprises, partenaires de la X-Corp, partageaient l'espace avec ces derniers. Des démonstrations avaient lieu régulièrement, entrecoupées de temps de questions-réponses et de rires. Des intéressés pré-commandaient déjà leurs cadeaux de Noël. Venait ensuite une salle fermée, visiblement réservée aux avant-premières pour les plus chanceux. Puis un espace détente isolé, avec viennoiseries, distributeurs à boissons robotiques et machines à café accessibles au public.
Plus loin se trouvait un espace Fab Lab insonorisé, pour les êtres désireux de s'y essayer ou d'approfondir leurs connaissances. Enfin, en espace clos, un amphithéâtre où se tenait régulièrement des conférences, comme les dernières avancées de l'Intelligence Artificielle dans l'aéronautique. Et il ne s'agissait là que du rez-de-chaussée. En effet, un étage avait été construit il y a peu, suite au succès grandissant de la X-Corp. Il était possible d'y accéder par tapis roulant. Au besoin, un ascenseur était à la disposition des personnes âgées ou en situation de handicap. L'étage en question était consacré aux gamers, jouets électroniques et autres catégories liées. Parmi les testeurs des jouets électroniques, on trouvait même des chiens et des chats, qui semblaient bien s'amuser avec leurs maîtres.
Pour l'heure, la vilaine ne savait que penser du Panda. A vrai dire, elle gardait un œil sur ses attaques plus par prudence que par réel intérêt, avec une indifférence qui avait surpris Elena et ses "amis". Qu'est-ce qu'ils ne comprenaient pas ? La "reine" n'avait aucune envie de penser à ces personnes incapables de la comprendre, et qui allaient sans doute se remettre à douter d'elle à cause de sa passion envers les super-vilains.
Ivy était bien un monstre, mais avoir une passion n'était pas un crime. Qu'on la perçoive comme un monstre, pour si peu... quelle bêtise intersidérale. Et puis, il y avait Papillon, qui avait laissé un vide trop grand dans son existence pour que le premier venu puisse le combler. De plus, le Panda semblait très différent de ce dernier. Là où l'ancien super-vilain tentait "d'aider" la personne qu'il akumatisait, ce nouveau venu lui donnait l'impression d'agir dans ses propres intérêts, transformant la capitale en une sorte de mini-Gotham en corrompant la population.
Toutefois, sa venue était également une occasion en or de ramener Desorrow. D'être quelque chose de bien plus grand que Scream et ses méfaits. La vilaine pouvait tout recommencer... reprendre là où tout s'était arrêté trois ans plus tôt. Rien ne lui ferait plus plaisir que d'arracher leurs Miraculous aux futurs héros qui se trouveront sur son chemin. Il est de nous mettre en route vers notre avenir, Lulla. C'est à mon tour de régner, de devenir la super-vilaine que je rêve d'être depuis si longtemps. Papillon mérite d'être vengé, et sa mémoire, d'être honorée.
Quelques mois plus tard, aux premières lueurs de l’aube, elle donna naissance à une magnifique fillette blonde aux yeux bleus. En l’honneur de ce premier jour de printemps, elle lui donna le doux nom de Ivy… sa douce Ivy qu’elle protégera, quoi qu’il lui en coûtera. Ainsi, Maritza mit tout en œuvre pour garantir leur sécurité : une grille électrifiée, des lumières automatiques, des gardes du corps et même des caméras intelligentes. Peu à peu, elle changea à son tour. Etre la seule maîtresse à bord signifiait que tous les pouvoirs lui revenaient. Que tous les domestiques allaient servir uniquement Maritza et sa fille. La mère vit en sa résidence un royaume dont elle est la "reine", gouvernant avec exigence et sévérité. Ses sujets – qui avaient la chance et l’honneur d’être sous ses ordres – devaient être irréprochables. Tout devait être parfait, à l’image de sa souveraineté. Ainsi, la perfection devint la doctrine des Holly.
Ivy lui échappait fréquemment, préférant trottiner aux côtés de ces domestiques au cœur d’or. Après tout, que pouvait-elle faire d’autre ? A sa grande incompréhension, il lui fallait littéralement une autorisation pour jouer dehors. Elle fut tout aussi perplexe lorsque l’ensemble du personnel prit ses distances du jour en lendemain. La jeune Holly sentait comme une barrière entre eux, et fit rapidement le lien avec sa mère, son détestable statut de "princesse" et cette sottise qu’était la distinction entre classes sociales.
Hélas, tous furent contraints de se plier aux exigences de Maritza, Ivy incluse. Les Holly étaient au sommet de la société tandis que le personnel n’appartenait qu’à la classe ouvrière, hélas. Ainsi, Ivy grandit avec un profond sentiment de mal-être. La solitude lui pesait malgré toutes les personnes qui l’entourait, et les exigences de sa mère n’arrangeaient rien. Telle une véritable princesse, Ivy devait se tenir bien droite, avoir un langage correct, ne pas être négligée, savoir apprécier les arts comme la littérature et cetera.
La jeune Holly se renferma peu à peu sur elle-même, sombrant dans un abîme de désespoir et de chagrin. Maritza le réalisa trop tard, croyant que sa fille la boudait par caprice. Ne parvenant pas à l’aider, elle fit venir un psychologue pour enfants à la résidence. Ivy se sentait si faible et inutile. La présence d’une tierce personne pour l’assister était indispensable au quotidien, pour ne pas dire vital : s'habiller, se laver, se coiffer, ouvrir une porte, boire, manger... c’était impossible sans aide. Et pourtant, elle a essayé d’être plus indépendante. Coincer un objet quelconque entre ses avants-bras pour le prendre, irréalisable. Mordre dans un verre puis renverser la tête en arrière pour boire, infaisable. Et lorsque ses petits camarades ont appris à écrire, Ivy a été incapable de les imiter. Le stylo lui a échappé, et toute la classe s'est moquée d’elle. Humiliée, elle a éclaté en sanglots et quitté la salle en courant.
Ivy a catégoriquement refusé de retourner à l’école. Il n’était pas question de pardonner tant d’intolérance et d’immaturité. Maritza a donc opté pour le homeschooling – l’instruction à la maison – afin de préserver sa fille et éviter un décrochage scolaire… une mesure qui n’a guère convaincue sa fille, hélas.
Malgré sa mélancolie, la jeune Holly parut réceptive à la compassion du psychologue et ses mots de réconfort. Un réconfort qu’elle aurait pu trouver aussi en la technologie, si seulement la reconnaissance vocale lui permettait plus de choses. Sébastien parut surpris que la petite demoiselle sache l’utiliser. Elle était si jeune... bien que sa réaction laissa Ivy perplexe, elle accepta de lui montrer à contrecœur. Sa mère écrivait un livre sur sa carrière d’actrice. Un jour, Maritza s’est mise à contrôler son ordinateur par la voix, au grand étonnement d’Ivy. Lorsqu’elle s’est éloignée pour répondre au téléphone, Ivy a saisi cette opportunité et s’est approchée de l’écran par curiosité. Quand Maritza ne se rappelait plus d’une commande, il lui suffisait de demander à l’ordinateur ce qu’elle pouvait dire.
Alors Ivy a demandé, et une fenêtre récapitulative s’est affichée. Elle ne comprenait pas ce qu'il y avait de si exceptionnel à cela ? A la fin de la séance, Sébastien s’entretint longuement avec Maritza. Cette dernière finit par accepter de lever la barrière sociale imposée, se rendant enfin compte que ceci faisait plus de mal que de bien.
Le psychologue souligna également le fait qu’Ivy n’avait pas conscience de sa grande intelligence. Son chagrin n’en était pas la seule cause : elle ne s’en rendait tout simplement pas compte, étant donné qu’elle côtoyait des personnes adultes et non des enfants. Il réfléchit un instant, puis fit une proposition à la mère.
Ivy ne savait que penser d’une telle offre. Lui greffer des mains bioniques ? Etait-ce vraiment possible dans la réalité ? Caressant sa petite tête angélique, Maritza lui souffla que parfois, certains vœux se réalisent lorsqu’on y croit vraiment. Même s’il était possible que son corps rejette la greffe, qu’avait-elle à perdre à essayer ? Après une consultation chez un médecin spécialisé et divers tests médicaux, elle fut déclarée éligible à ladite greffe. L’opération s’effectua avec succès. Un souvenir qui resta gravé à jamais dans la mémoire d’Ivy...
A son réveil, elle eut l’étrange sensation que ses avant-bras étaient plus longs que d’habitude… et plus lourds aussi. La jeune Holly se figea soudain, fixant ses prothèses avec des yeux ronds, comme pour se convaincre qu’elles faisaient bel et bien partie de son corps. Des mains, de vraies mains… ses mains à elle. Enfin, elles ressemblaient plus à des mains robotiques qu’à des mains humaines, mais quelle importance ? Son vœu le plus cher avait été exaucé. Alors, pour la première fois, les larmes qu’Ivy versa furent des larmes de joie.
La jeune Holly apprenait étonnamment vite à utiliser ses mains bioniques. Guidée par des spécialistes, elle réalisait des exercices variés. Par exemple, elle devait prendre une balle en mousse en plaçant correctement ses doigts dessus sans les regarder… ou encore savoir la lancer puis la réceptionner. Plusieurs semaines plus tard, les spécialistes leur annoncèrent que son suivi médical n’était plus nécessaire. Son apprentissage était terminé. Quel bonheur que de pouvoir tout faire toute seule... ceci lui procura une sensation tout aussi étrange que son réveil après l’opération. Puis elle finit doucement par s’y habituer, savourant sa nouvelle indépendance à chaque instant. Elle voulut même le devenir davantage. Cependant, sa mère s’y opposa car Ivy était encore mineure.
La jeune Holly rit de bon cœur : elle n'avait jamais dit qu'elle sortirait dehors avec des amies. Ivy lui montra sur le web un club de passionnés d’informatique. Quitte à se remettre à socialiser en douceur, autant le faire avec des personnes qui partageaient sa passion ? Tout s’est bien passé, finalement. Leur mode de pensée, leur façon de s’exprimer… étaient si différents de ce à quoi elle a été habitué. Elle y avait même rencontré sa future meilleure amie, Elena. Impressionnée par les capacités de la jeune prodige, cette dernière lui proposa une soirée pyjama avec des amies à elle afin de faire plus ample connaissance. Notant que Maritza allait émettre de nouvelles objections, Ivy la devança en lui glissant que les parents d'Elena seront là tous les deux. Il n'y avait aucune crainte à avoir.
La mère vint poser ses mains sur les épaules de sa fille avec un sourire doux, mi-fière mi-émue. Elle était heureuse de voir que sa douce Ivy veuille prendre son courage à deux mains et affronter l’inconnu, quels que ce soit les risques à courir. Et surtout, qu’elle s’élève ainsi en se sentant apte à prendre ses propres décisions. Cette attitude était digne d’une vraie princesse, digne de la famille Holly. Après un temps de réflexion, Maritza lui donna son accord, avant d'ajouter autre chose. Malgré son jeune âge, Ivy était en mesure de comprendre des choses plus... adultes. Elle avait le droit à des explications. La demoiselle ne savait rien de son père biologique, hormis sa nature foncièrement mauvaise. Maritza lui raconta tout : l’homme abject qu’il était devenu, les coups qu’elle recevait, sa fuite et le déménagement qui a suivi... tout ce que Maritza a fait, c’était pour les protéger de Lorenzo.
Voyant qu’elle perdait pied, Ivy prit son visage entre ses mains avec une compassion sincère. Avec ses pouces, elle vint éponger les larmes de sa mère, ne pouvant qu’à peine imaginer la douleur ravivée par de tels souvenirs. Elle lui glissa qu’elle était fière d’avoir une mère si courageuse, qu'elle comprenait tout, à présent. Certes, Maritza était allée trop loin à autant vouloir la protéger, et elle en avait beaucoup souffert. Toutefois, elle avait changé. Elle avait fait des efforts. Sa mère méritait une seconde chance.
Mais qui aurait cru que Maritza allait s’éprendre de Sébastien Bennett, le psychologue d’Ivy ? S’étant croisés par hasard dans la rue, ils en ont profité pour faire un brin de causette. Après avoir attendu de mieux connaître le psychologue, Maritza estima qu’il était digne de confiance, et se confia à lui. C’était un homme bon et vertueux. Lentement mais sûrement, le courant est passé entre eux. Ivy et les domestiques ne tardèrent pas à le remarquer : Maritza multipliait les sorties sous divers prétextes, parée de ses plus beaux atouts. Si Ivy a été surprise d’apprendre que sa mère avait une liaison, elle le fut encore plus en apprenant qu’il s’agissait de Sébastien. Après tout ce que Lorenzo lui avait fait subir, c’était la dernière chose auquel elle s’attendait. Cependant, Ivy eut la même sensation que Maritza en croisant le regard de son psychologue, sincèrement heureux de voir que la magnifique demoiselle allait mieux. Ivy lui sourit en retour, flattée par son compliment et ravie de revoir l’homme qui avait changé sa vie.
Depuis sa venue, Ivy écoulait des jours heureux tels qu’elle n’en avait encore jamais connu. Elle aimait tant passer du temps avec son nouveau beau-père. Sébastien connaissait Paris par cœur pour l’avoir visité tant de fois durant sa jeunesse. Il discutait même de psychologie avec sa belle-fille chérie qui s’intéressait à tout. A vrai dire, il n'était pas le seul à admirer la grande intelligence de la jeune "princesse". Depuis qu'elle avait renoncé au homeschooling, Ivy enchaînait les exploits malgré son jeune âge. Lauréate des Olympiades internationales d'informatique et de L'International Collegiate Programming Contest, détentrice d'une Licence en Informatique avec double Master, E3IN Ingénierie Logicielle et Management des Systèmes d'Informations, puis M2I Robotique et Innovations Technologiques... Ivy semblait promise à un brillant avenir. Bien qu’elle resta modeste devant le tsunami de compliments qui en résultait, la fierté que la jeune Holly en tirait était nettement perceptible.
Avec le temps, elle finit par trouver le design de ses mains bioniques un peu… vide. Il leur manquait quelque chose. Dans tous les cas, Ivy devait les faire changer : comme elle grandissait, ses prothèses devenaient trop petites. Ainsi, Ivy s’inspira du super-vilain de sa série préférée, Vanlino, pour élaborer leur futur design.
Vanlino n’était pas seulement le personnage principal de sa série, La Cyber Ère. Il fut d’abord un super-vilain détesté puis aimé de tous. Il fut celui qui libéra Elysdenia de la tyrannie des super-héros devenus fous. Un complice du super-vilain était parvenu à leur injecter un sérum spécial en secret, et dont ils ne gardent aucun souvenir. Tous furent capturés et emmenés dans le repère secret de Vanlino. Les citoyens n’en savaient rien : Vanlino leur avait annoncé que tout danger avait été écarté. Privés de leurs pouvoirs, les super-héros avaient été exilés loin d’Elysdenia. Tous crurent à son mensonge tant ils haïssaient et maudissaient ces êtres qui causaient toujours des dégâts considérables en voulant sauver la population. Accueilli en héros, Vanlino devint le nouveau maire de la ville, apportant paix et prospérité à ses habitants.
Ainsi, dans son repère secret, il put se livrer tranquillement à toutes sortes d’expériences sur les super-héros. Un jour, il mit au point une invention capable d’aspirer leurs pouvoirs et de les employer également... une invention que n’importe qui pouvait utiliser. L’effet de folie du sérum étant temporaire malgré ses efforts, il fallait élaborer un nouveau plan avant de l’injecter à nouveau aux super-héros. Ainsi, Vanlino pourra les relâcher pour semer le chaos à nouveau, mais pas que. Lorsque les super-héros furent de retour, ce fut la ville entière qui se lança à leurs trousses. La cerise sur le gâteau ? Il y avait des super-héros à tous les coins de rue. Ces super-héros, autrefois si uniques… ne l'étaient plus. Etre super était devenu une banalité du quotidien. De quoi porter un coup décisif aux vrais super-héros lorsqu'ils reviendront à eux...
Et sur Terre, Vanlino faisait craquer bien des demoiselles dans sa communauté de fans. Il était grand, beau, musclé, élégant dans son costard-cravate pourpre. Quelques mèches vert sombre tombaient sur ses yeux verts malicieux. Taquin, ingénieux, si tendre avec les femmes… il avait tout pour plaire. Ivy avait toujours ce sourire si doux dès qu’elle l’apercevait. Et c’est avec cette même tendresse qu’elle passa de longues heures dans son univers, à dessiner des croquis de ses futures mains bioniques, à évaluer leur faisabilité et d’éventuelles problématiques, à les modéliser en 3D et autres étapes diverses. Et quoi de mieux que de pouvoir changer leur design à volonté, aussi facilement qu’une coque de téléphone ?
Pour compléter l’ensemble, la demoiselle se fit teindre les cheveux et les sourcils en vert turquoise. Puis elle commanda des lentilles de couleur semblables et fit ensuite appel aux meilleurs couturiers de Paris, créant ainsi un style futuriste unique... Ivy suscitait tant l'admiration qu’elle était devenue populaire, avant de susciter la jalousie. Un jour parmi tant d’autres, Ivy reçut une capture d’écran sur ses réseaux. Son contenu la laissa sans voix. Tant de haine, tout ce mépris... c’était vraiment Hannah qui avait écrit cela ? Son amie répandait de fausses rumeurs sur elle sans raison, et personne ne comprenait pourquoi. Des professeurs grassement payés à lui mettre des bonnes notes, simplement parce que la demoiselle était riche ? C’était complètement insensé.
L’échange courtois vira bien vite au conflit. Hannah persistait dans ces ragots infondés. Ivy qui aspirait à accroître encore sa popularité, quelle sottise. Ignorait-elle donc qu’elle n’avait jamais rien demandé de tel ? Toutes ces personnes se sont mises à l’admirer du jour au lendemain, à la considérer comme une élève modèle, une jeune prodige. Seulement, Hannah jalousait sa richesse, là où ses parents peinaient à payer leurs factures. Hannah enviait sa beauté, là où aucun garçon ne s’intéressait à elle. Elle refusa son aide de manière catégorique, se fichant bien de sa pitié et de sa compassion. Hannah sortit de son sac des notes qu’Ivy lui avait prêté et les déchira sous ses yeux. Des semaines de travail, parties en fumée entre ses mains.
Hannah ricana. Ses prothèses de cyborg ne pouvaient donc pas s’allonger afin de les lui reprendre ? N’avait-elle donc pas songé à leur ajouter cette fonctionnalité, elle qui était si douée, si intelligente ? Ivy ne répondit pas, comme pétrifiée, peinée par son attitude et cette trahison si soudaine. Pourquoi tant de haine ? Et tous ces étudiants qui les regardaient sans rien faire, qu’est-ce qui les en empêchait ? La peur des représailles ? Leur égoïsme ? Le rire d’Hannah se répercuta en écho dans son esprit. Ce rire ressemblait tant à ceux qui s’étaient moqués d’elle quand elle était enfant... la demoiselle finit par craquer. Tandis que ce souvenir libérait une part sombre d’elle-même encore inconnue à ce jour, une étrange sensation de froid se répandait dans sa poitrine...
Ivy réalisa alors que tout le monde avait profité d’elle et de sa gentillesse. Ses camarades, pour accumuler les bonnes notes et faire grimper leur moyenne. Ils n’avaient aucun effort à faire pour obtenir leur diplôme par eux-mêmes : il suffisait de copier sur elle. Il suffisait de la laisser faire les trois-quarts du travail en se tournant les pouces. Ivy se remémora également le cuisinier des Holly durant le festin de Noël. Il prétendait avoir trouvé et réalisé ces recettes lui-même, alors que la jeune dame l'avait aidé pendant plus d'une heure à tout préparer. Et que dire de ses anciens "amis", à qui elle avait rendu tant de services pour recevoir un simple "merci" en retour ? A quoi bon rester quelqu'un de bien ? A quoi cela servait-il finalement, si ce n’est devenir la marionnette d’autrui ?
Un profond désir de vengeance teinté de colère l’envahit, prenant le dessus sur tout le reste. Jamais la demoiselle n’avait ressenti une telle puissance en elle. Avec le flot d’adrénaline qui la traversait, Ivy avait l’impression de pouvoir soulever des montagnes. Qu’elle pouvait faire tout ce qu’elle désirait... son poing de fer partit tout seul dans la figure d’une Hannah surprise, qui chancela sous la force du coup avant de tomber, une main sur son nez fracturé. Ivy ressentit un étrange plaisir à cette vision, et davantage en voyant Hannah à ses pieds. Elle adorait cette sensation, qui était tout sauf désagréable.
Elle demanda à Hannah à voix basse ce que cela faisait de se retrouver ainsi, en position de faiblesse face à une handicapée qui ne serait rien sans ses mains bioniques ? Réalisait-elle enfin l’étendue des dégâts qu’elle avait causé ? La douleur qu’avait ressentie Ivy en lisant ses propos ? Hannah ne répondit pas, apeurée par son regard si noir. Et puisque personne ne semblait décidé à réagir, cela signifiait qu’elle était à sa merci. Ivy s’approcha à nouveau, peinant à ne pas sourire. Elle savourait chaque seconde qui s’écoulait, cette peur exquise qui se dégageait de cette traîtresse.
A force de reculer à l’aveuglette, Hannah s’est retrouvée sur la route. La foule masquant les deux demoiselles, un conducteur qui passait au même moment la vit trop tard et la percuta. Bien qu'indifférente, Ivy ne pouvait rester ainsi sans rien faire. Après tout, la jeune dame était censée être quelqu’un de bon. Alors elle fit ce qu’aurait fait Hannah : simuler une fausse inquiétude envers sa santé et aller la secourir.
Hannah se remit doucement de ses blessures, puis réintégra les cours quelques semaines après l’accident. Ivy fit mine de prendre de ses nouvelles avant de paraître profondément attristée par son rejet. Elle manqua de rire aux éclats en constatant que tout son entourage se faisait berner. On vint la réconforter. On lui glissa que cette petite peste n’en valait pas la peine, qu’il valait mieux passer à autre chose. Comme prévu, Hannah fut détestée et rejetée à sa grande satisfaction. A la fin de l'année, cette dernière changea d'établissement, coupant les ponts avec ses anciens camarades.
En ce qui concerne ses autres relations, Ivy les tria rapidement sur le volet. Qu’ils soient hypocrites, profiteurs ou faux amis, tout ceux qu’elle dénicha dans son cercle en furent expulsés à grand coup de pieds. Depuis, elle choisissait avec soin qui pouvait en faire partie. Quant à rendre service à autrui, plus rien n’était gratuit : soit donnant-donnant, soit rien. Naturellement, ce changement soudain ne passa pas inaperçu. Se montrait-elle trop radicale ou avait-elle raison de l’être ? N’était-ce pas un mal pour un bien ? Une meilleure garantie de n’être entourée que de personnes bienveillantes ? Un moyen d’éviter qu’un tel événement ne se reproduise plus ? Au fond, ce que les autres pouvaient en penser lui était égal. La demoiselle savait très bien ce qu’elle faisait.
Un beau jour, Maritza tomba enceinte. Visiblement, c’était accidentel : elle et Sébastien ne s’y attendaient pas davantage. D’un accord commun, ils décidèrent de garder l'enfant en songeant que cela ferait très plaisir à Ivy d’avoir une petite sœur. Néanmoins, comme ceci était une surprise, la jeune dame ne s’en est aperçue que bien plus tard. Passée cette première surprise, une deuxième est survenue lorsqu’elle vit deux rousses aux yeux bleus : des jumelles. Ivy était si émue lorsqu’elle les a pris dans ses bras pour la première fois… hélas, les ennuis ne faisaient que commencer.
Les jumelles pleuraient sans cesse. Il fallait toujours s’occuper d’elles. Les domestiques couraient en tout sens, ne sachant plus où donner de la tête. Ivy ne cessait de faire des cauchemars, hantée par ces cris insoutenables qui lui vrillaient les tympans. Parfois, Jessy et Lily la réveillaient en pleine nuit. Et, bien entendu, Maritza et Sébastien passaient beaucoup plus de temps avec elles. C’était si étrange de se sentir si seule en se sachant bien entourée... une sensation qui était horriblement familière. S’efforçant de ne pas songer à son passé, Ivy a tenté de se montrer compréhensive. Puis la jeune dame a fini par y renoncer, lasse de leurs éternelles excuses, de toutes ces journées qui se ressemblaient toutes. Pourtant, elle avait régulièrement à des soirées entre "amis" pour se changer les idées. Elle avait usé d’un casque pour écouter de la musique, afin de moins entendre les sanglots des jumelles. Rien n’y faisait : Ivy restait déprimée et se sentait délaissée par son entourage. La jeune dame aurait aimé croire Elena et le reste de ses "amis" lorsqu’ils lui affirmèrent que ce n’était qu’une étape à franchir, que tout irait mieux ensuite. Hélas, la jeune dame a fini par craquer à nouveau.
Les Holly avaient des domestiques pour les épauler. Etait-ce donc si difficile de répartir les tâches de manière plus équitable ? Tous y gagnerait en rapidité et en efficacité. Ainsi, il leur resterait du temps à passer ensembles. Etait-ce vraiment trop demander ? Quant aux jumelles, nul besoin d’être un génie pour deviner le pourquoi de leurs pleurs incessants. Elles craignaient l’obscurité. Des étoiles fluorescentes voire une veilleuse devrait apaiser leur angoisse et enfin les faire taire. Certes, Ivy aurait pu s'en charger elle-même. Seulement, la jeune dame sentait en elle une irrésistible envie de faire du mal aux bébés... qui sait ce qu'Ivy leur aurait fait si elle s'était écoutée ?
La "princesse" faillit ajouter que leur naissance n’était pas une bénédiction. Non, c’était une calamité. Elles n'avaient pas besoin de petites sœurs dans sa vie, qui était parfaite auparavant. La jeune dame menait une existence paisible, avait tout ce qu’elle désirait dont une mère super et un beau-père génial, des domestiques en or qui étaient toujours aux petits soins avec elle… et maintenant, plus rien. C'était comme si elle n'existait plus à leurs yeux. Il n'y en avait plus que pour Jessy et Lily. Elles avaient tout ruiné. Bien qu’Ivy ne l’avait pas formulé à voix haute, une ombre est passée dans ses yeux. Malheureusement, sa mère l’a remarqué et ceci lui a fortement déplu. Déçue par sa fille, irritée par son attitude, Maritza lui lança qu’elle n’avait qu’à partir puisque la présence de ses sœurs lui déplaisaient tant. Ainsi, elle aurait autant de tranquillité et d’indépendance qu’elle le désirait. Le visage d’Ivy se durcit à vue d’œil. Et laisser les jumelles prendre sa place ? Non, elles n'étaient pas ses sœurs... et elles ne le seront jamais.
Alors que Sébastien tentait de les raisonner, un vase se brisa non loin d’eux. Ivy l’avait offert à sa mère avec un amour sincère et ses propres économies. Désormais, ils auront se faire voir. Elle apprécia beaucoup cette agréable vision : ce bruit de fracas bien plaisant, cette magnifique explosion d’éclats, leurs doux cris de frayeur, leurs splendides réflexes pour se protéger… c’était si jouissif que la jeune dame ne put s’empêcher de recommencer pour faire taire sa mère craintive. Cette dernière dut se baisser pour éviter le verre qui traversa la pièce avant de se fracasser contre un mur. Pourquoi Ivy partirait-elle alors que c’était à leur tour de voir leurs douces existences périr à petit feu ? Finalement, Jessy et Lily étaient le portrait craché de leur mère : la mère qui avait privé la jeune dame d’une enfance normale en la coupant du monde entier. Celle qui l’avait laissé pourrir dans son chagrin et son désespoir, sous prétexte qu’elle croyait qu’Ivy la boudait par caprice.
Il avait fallu des semaines à la jeune dame pour aller mieux, des années pour se reconstruire entièrement. Et maintenant que tout allait bien dans sa vie, Ivy aurait dû accepter que Jessy et Lily viennent tout gâcher à nouveau ? Certes, elle avait dit à sa mère qu’elle lui pardonnait tout. Mais qui a dit qu’elle ne pouvait pas changer d’avis ? Maritza ne fit aucune objection lorsque la jeune dame ordonna aux domestiques de déménager ses appartements à l’étage supérieur. Par peur de la contrarier, semblait-il… ou alors feignait-elle l’indifférence afin de faire culpabiliser sa fille et la pousser à s’excuser ? Quoi qu’il en soit, Ivy ne l’a jamais fait. Peu lui importait les tentatives de Sébastien pour les réconcilier. Ivy avait déjà accordé une seconde chance à sa mère. Elle n’en aura jamais d’autre. En tout cas, si Maritza, Sébastien ou qui que ce soit allait raconter ce qui venait de se produire, tous savaient ce qu’il leur arrivera. A l’inverse, s’ils faisaient comme si de rien n’était, tout ira bien. Naturellement, les deux options avaient leur lot de conséquences… pour le plus grand plaisir d’Ivy.
Les années suivantes ne furent guère plus réjouissantes, pour ne pas dire cauchemardesques. Jamais mère et fille ne se réconcilièrent. A aucun moment Ivy ne regretta le fond de sa pensée. Visiblement, Jessy et Lily n'avaient pas hérité d'une grande intelligence contrairement à leur aînée. Elles étaient si stupides que la jeune dame leur fit croire que leurs billes étaient des bonbons magiques. Un peu plus, et les jumelles s'étouffaient. La "princesse" soutint froidement le regard de Maritza. Si elle désirait que "ses" filles restent en un seul morceau, qu'elle fasse donc en sorte que Jessy et Lily arrêtent de semer le chaos partout sur leur passage... y compris dans sa chambre. La jeune dame avait serré les poings en découvrant des gribouillis partout sur les murs, la moitié des draps par terre, ses vêtements éparpillés à travers la pièce, sa gyroroue... défigurée par de la peinture. La rage est grimpée rapidement en elle à la vue des débris de ses figurines de Vanlino. Sa mère aurait-elle oublié la doctrine des Holly ? Maritza laissait les jumelles faire tout ce qu’elles voulaient, là où Ivy se faisait toujours réprimander quand elle ne se comportait pas en parfaite "princesse". Elles devaient être punies, et qu'importe si cela lui semblait cruel.
Néanmoins, la punition de Jessy et Lily était loin de suffire aux yeux de la jeune dame. Plus tard dans la journée, elle profita d’une brève absence de Maritza pour les attirer dans la cave et leur flanquer une bonne correction. Quel plaisir ce fut que de leur donner ces magistrales gifles de fer, accompagnés de quelques coups de pieds... en remontant les escaliers de la cave, Ivy croisa par hasard sa mère, une bouteille de vin dans la main. Sans surprise, la jeune dame fit mine de l'ignorer avant de lui faire un croche-pieds, la regardant agripper plus bas la rambarde en ricanant. Elle ne se priva pas non plus de verrouiller la porte, indifférente aux protestations de Maritza et aux pleurs des jumelles. Maintenant, toutes les trois sauront ce que cela faisait que de sombrer dans un gouffre de désespoir et de chagrin... Ivy se promena ensuite dans la maison et jeta les clés de la cave quelque part, laissant un Sébastien désemparé et des domestiques en panique se débrouiller pour les récupérer.
Bien qu’Ivy ait pu rafistoler ses figurines, le mal était fait : des fissures restaient visibles dessus. Un désir de vengeance naquit à nouveau en elle en contemplant ce désastre. En plus d’être des pièces collector, celles-ci étaient ses préférées. Elle y tenait énormément… Ivy se moquait éperdument du fait que les jumelles soient encore petites. Ce n’était qu’un prétexte de Maritza pour tout leur pardonner. Mais cette excuse ne passait pas et ne passera jamais avec la jeune dame. Une chose était sûre : si une nuit elle apercevait une étoile filante, Ivy ferait le vœu que tout redevienne comme avant. Elle n’en pouvait plus. Plus que tout au monde, elle désirait voir les jumelles disparaître de la surface de la Terre.
Qui aurait cru qu’un jour, son fangirlage envers Vanlino allait se retourner contre elle ? Etait-ce donc un crime d’être fan d’un super-vilain ? Il est vrai qu'elle l’aimait, l’admirait, le connaissait par cœur : sa façon de penser, ce qu’il aimait ou détestait, ses techniques secrètes… qu'est-ce qu'il y avait de mal à cela ? Lorsque Papillon fit son apparition, elle s’éloigna encore de son entourage. Hormis Elena et ses "amis", tous se sont mis à la percevoir différemment.
Maritza et Sébastien semblaient croire qu'elle deviendrait encore plus méchante à cause de Papillon. Qu'il avait une mauvaise influence sur elle. Qu’elle pourrait aisément s’attacher à ce super-vilain, si ce n’est pire. En allant chercher Elena à l’université, Ivy se sentit dévisagée avec insistance à cause de l'emblème de Vanlino dans son dos. Craignaient-ils la même chose que ses proches ? Ou lui reprochaient-ils d’apprécier des êtres aussi dangereux ?
La jeune dame ne saurait le dire : tous lui répondirent qu’il n’y avait aucun problème avec un sourire peu convaincant. Elena s'interposa soudain entre eux, voyant son regard noir et sa main de fer qui broyait son gobelet. Elle remercia intérieurement sa meilleure amie de prendre le relais avec ces benêts, tournant les talons pour aller prendre l'air... et renversa des poubelles pour se défouler. Il fallait croire que oui, c'était bel et bien un crime que d'apprécier des super-vilains. Lorsque sa colère s'atténua, cette même question tourna en boucle dans son esprit. Serait-elle devenue une vilaine dans tous les cas ? ... N'avoir jamais fait de mal à personne n'aurait rien changé finalement, puisqu'elle était perçue comme un monstre à cause de sa grande passion.
Durant la première attaque, Ivy ne s’est pas aperçue que tout était réel. Il n’y avait rien d’anormal dans quelques scènes d’actions et des effets spéciaux. Cependant, la suite fut étrange… elle ne vit aucune annonce officielle mentionnant un film ou une série à venir. Lorsque la vérité éclata au grand jour, autant dire qu’elle était sceptique. La magie n’existait que dans les contes et les légendes. N’y avait-il donc aucune explication rationnelle à ce phénomène ? Plus le temps passait, plus ce phénomène s’imposait comme une vérité universelle : la magie des Miraculous existait bel et bien.
Bien entendu, ce fut difficile à reconnaître pour la jeune dame et son esprit logique. Sa visite au musée Grévin la laissa avec plus de questions que de réponses. Comment était-ce possible ? Elle l’ignorait. Pourquoi ce phénomène se produisait-il maintenant ? Tout semblait lié à Papillon. Peut-être fallait-il réunir certaines conditions pour faire apparaître cette forme de magie si particulière ? Maritza ne lui avait-elle pas dit un jour que certains vœux se réalisent lorsqu’on y croit vraiment ? Quoi qu’il en soit, malgré ses attaques destructrices, la jeune dame ne pouvait s’empêcher d’aimer Papillon. Le mystère qui planait autour de son identité lui donnait un certain charisme. Sa créativité ne s’essoufflait jamais. Et surtout : n’importe qui pouvait devenir un super-vilain.
Elle baissa les yeux sur ses vêtements d’un air rêveur. Et si elle pouvait être bien plus qu’une fan de Vanlino ? La jeune dame pourrait faire disparaître les jumelles de sa vie, ainsi que tous ceux qui l’ont blessée par le passé. Devenir une super-vilaine serait aussi grandiose que se tenir aux côtés de Vanlino et Papillon réunis, si ce n’est plus. Et puis, elle qui aimait tant faire du mal à autrui, elle pourrait s’en donner à cœur joie grâce à lui... Ivy réfléchit un temps, puis songea à une idée bien meilleure. Pourquoi ne pas l’aider par ses propres moyens ? En répandant la peur autour d’elle, cela augmenterait ses chances de créer des akumas.
La jeune dame avait le sentiment que le monde entier était contre elle, simplement parce qu’elle était la plus grande fan de Vanlino. Alors, pourquoi ne pas leur rendre la pareille et leur montrer ce que cela fait ? Rien ni personne ne pouvait l’en empêcher, pas même ce traître de Sébastien qui insistait sur le fait qu’il fallait faire quelque chose quant à ses accès de colère violents. Non, la "princesse" allait très bien. Ivy était Ivy, contrairement à ce qu'il avait l'air de croire. Ainsi, durant deux ans, Ivy aida Papillon sous couvert d'anonymat. Elle se lança dans le hacking, dérobant de nombreuses données personnelles avant de les exposer publiquement sous un faux compte.
Parfois, la jeune dame s'amusait à pirater le compte d'une personne pour usurper son identité, provoquant un mélange de confusion, de colère, d'impuissance, de peur, de tristesse... que de sentiments purement jouissifs à ses yeux. Autant dire qu'elle ressentit une immense fierté en voyant peu à peu des personnes se faire akumatiser par sa faute. Papillon n'en savait rien, mais ce n'était pas grave. Cela faisait très très plaisir à la vilaine de faire du mal à autrui, et le super-vilain était un solitaire, de toute manière. Enfin... après toutes ces années, elle prenait enfin sa revanche sur tous ces imbéciles, qui vénéraient presque ces grotesques héros en pyjamas bariolés. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Prendre part à la lutte contre les héros semblait bien plus amusant que de rester simple spectatrice.
Et quelle sottise ce serait que d'ignorer l'opportunité offerte par ces Miraculous. Néanmoins, Ivy en débattait souvent avec elle-même. Ses réticences se sont muées en méfiance à propos de cette magie si puissante et singulière. Ces objets enchantés avaient un impact direct sur le corps de leur porteur. La pastèque et sa fidèle clochette étaient d'une agilité déconcertante, comme amplifiée. Y aurait-il un impact sur ses mains bioniques ? Des conséquences ou effets secondaires sur elle-même à force d'en user ? Certes, les deux singes internationaux lui paraissaient en parfaite santé, mais chaque individu était différent. De plus, il semblait difficile d'en avoir le cœur net sans avoir l'un de ces Miraculous sous la main.
Comme elle s'y attendait, malgré ses recherches interminables, la jeune dame n'avait rien trouvé. Aucune mention de ces objets enchantés dans le passé, et pas davantage à une lointaine époque ou à l'étranger. Sans surprise, leur existence était un secret bien gardé... sans doute transmis à quelques élus dignes de confiance le moment venu, au vu des conséquences actuelles avec Papillon. Ce qui était certain, c'est ce que ce dernier y était parvenu malgré tout. Se pourrait-il qu'il ait exploité une faille quelconque pour parvenir à ses fins ?
Puisque le vol semblait être la solution la plus rapide pour obtenir des réponses et être définitivement fixée, la vilaine finit par se jeter à l'eau. La nuit venue, Scream sortait régulièrement pour apprendre à grimper sur les toits, tout de noir vêtue : manteau, longue cape, capuche et masque pour protéger son identité. Que ce soit sous cette forme ou en civile, Ivy parut observer discrètement les héros, et ce, pendant deux longues semaines. Ce n'est pas qu'elle ne désirait pas s'en prendre à des héros plus expérimentés, c'est plutôt l'idée de se retrouver affublée d'un costume ridicule qui la rebutait. Sa fierté le lui interdisait. A ses yeux, une vilaine déguisée en pastèque, en clochette ou en animal mignon se situerait à des années-lumières de la crédibilité.
Par une nuit glaciale, Scream s'apprêtait à retourner à la résidence familiale lorsqu'elle aperçut un éclair bleu du coin de l’œil. Une libellule ? Probablement une nouvelle porteuse, à en juger par son look féminin. Elle ne l'avait pas remarquée dans l'obscurité. A vrai dire, l'inconnue ne semblait guère sur ses gardes. Peut-être se promenait-elle simplement puisqu'il n'y avait rien à signaler, à priori ? La vilaine finit par hausser les épaules. Et pourquoi pas, après tout ? Personne ne se moquait de Papillon alors que son nom évoquait cet insecte si fragile. Malgré son excitation grandissante, Scream conserva son calme et tenta de la suivre en douce, mais la perdit de vue pendant un temps. La porteuse restait très rapide, même en marchant.
En la cherchant des yeux, elle aperçut brièvement une silhouette bleue derrière la vitre embuée d'un arrêt de bus, qui disparut subitement. Avait-elle rêvé ? A autant désirer un Miraculous, il n'était pas impossible que ses yeux lui jouent des tours. Il ne se passa rien durant dix bonnes minutes. Puis Scream vit de dos ce qui semblait être une jeune adolescente qui s'éloignait. Elle recommença à la suivre sur quelques mètres, effectuant un calcul mental aussi rapide que précis. A cette heure de la nuit, il n'y avait que peu de personnes présentes dans cette ruelle... c'était l'occasion rêvée. Sans prévenir, la vilaine se laissa soudain tomber du toit qui, par chance, n'était pas trop haut. La sadique qu'elle était prit grand soin d'atterrir sur l'inconnue pour se prémunir de l'étourdissement et autres désagréments liés à sa chute. Bien que cette dernière resta douloureuse, le corps de sa victime l'amortit en partie.
Rapidement, Scream vint plaquer sa main sur la bouche de la porteuse. Simple précaution : puisqu'ils prononçaient toujours le nom de leur pouvoir, qui sait si leur transformation ne s’activait pas sur le même principe ? La vaine résistance que la porteuse lui opposa parut le confirmer. Elle la maintint à terre avec une prise d'arts martiaux récemment apprise, pesant sur la jeune adolescente de tout son poids. Le fait qu'elle se débatte parut l'ennuyer plus qu'autre chose. Une gifle de fer plus tard, la vilaine se mit à la tâter à différents endroits, repérant et s'emparant des objets en sa possession. Lorsque Scream relâcha enfin son emprise, elle lui brisa le nez d'un bon coup de pied au visage, lui glissant avec mépris qu'elle n'était rien sans pouvoirs... rien de plus qu'une petite geignarde sans intérêt. La vilaine l'abandonna ensuite, s'éloignant d'un pas nonchalant avant de disparaître dans les catacombes.
Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant l'existence d'un être minuscule à l'intérieur d'une barrette. La dénommée Lulla évita de justesse le coup de poing d'Ivy, qui était plus un réflexe défensif qu'une réelle attaque. Si elle répondit de mauvaise grâce aux questions de la jeune dame, la libellule ne manqua pas de lui reprocher son geste avant d'aller bouder dans un coin, peinée d'avoir été arrachée ainsi à sa porteuse. Quant à la vilaine, elle ne savait que penser de cette découverte aussi fascinante qu'ennuyeuse.
Ses pouvoirs dépendraient donc d'un "elfe de maison" à la Harry Potter, mais enfermé dans un objet ? Elle était censée accorder sa confiance à un être qui lui était loyal uniquement parce que son Miraculous était en sa possession ? Et en plus, il allait falloir s'en occuper ? Tout en acceptant l'idée que sa personnalité allait influer sur la sienne avec le temps ? Ivy eut beau retourner le problème sous tous les angles, aucune solution miracle ne lui vint à l'esprit.
Il semblait impossible d'isoler une partie de la magie du Kwami afin de la garder pour elle. De plus, si l'énergie générée par "l'elfe de maison" était contenue dans un objet afin de la contrôler, c'est qu'elle était infiniment dangereuse à l'état brut... bien plus qu'Ivy ne le supposait de base. Et effectivement, Lulla lui déconseilla de tenter les expériences qui lui vinrent à l'esprit. Elle-même ne saurait dire ce qu'il se passerait ensuite, ni à quel point les conséquences seraient graves.
La "princesse" nota que bien des questions resteront sans réponse. Visiblement, la libellule était si ancienne qu'elle ne se rappelait plus d'où elle venait, ni son âge exact. Tout ce qu'elle pouvait dire, c'est qu'elle était passée de mains en mains au fil des siècles, sans jamais prononcer le moindre nom. Lentement mais sûrement, le Kwami de l'Admiration finit par comprendre et apprécier sa nouvelle porteuse.
La ruse de la vilaine fonctionnait à merveille. Plutôt que de la blâmer pour ses actes, Lulla tâchait toujours de voir le bien chez sa porteuse, persuadée qu'elle n'était pas si mauvaise que cela. En parallèle, ni Elena ni ses "amis" ne firent le lien entre Ivy, Scream et la dernière venue, Desorrow... despair pour désespoir, sorrow pour chagrin. Prise d'otages, camion fou, vandalisme, violences physiques... la vilaine ne faisait nullement dans la dentelle. Tous les moyens étaient bons pour aider Papillon, quitte à affronter elle-même les héros et tenter de voler d'autres Miraculous.
Mais comme elle s'y attendait, il y eut des combats plus marquants que d'autres. Plus d'une fois, Desorrow se retint de se faire un facepalm, doublé d'une certaine envie d'en finir au plus vite. Visiblement, il existait des héros Bisounours... assez sots pour croire qu'un robot aussi terrifiant que malfaisant pouvait être gentil. Les berner était si facile que cela en devenait grotesque...
Et un jour, tout pris fin. Papillon était tombé. Qu'était-il arrivé ? En quoi cet affrontement était-il différent de tous les autres ? La suite la laissa tout aussi perplexe. Tout lui parut anormalement flou. Le lieu du dernier combat était inconnu. On prétendait que Gabriel Agreste était décédé en se sacrifiant en héros. Ivy était sceptique. Le Papillon qu'elle connaissait ne tuait jamais personne. Etait-ce un accident, ou ce décès cachait-il une autre vérité ? Le hacking ne lui apprit rien de plus, renforçant encore ses soupçons.
Ivy se glissa à nouveau sous les traits de Scream pour se livrer à un peu d'espionnage. Elle chercha discrètement des informations, dans un mélange d'incompréhension et d'inquiétude. Jamais Papillon ne s'était absentée si longtemps. Que lui avaient-ils fait ? Avaient-ils arrêté le super-vilain en secret ? Etait-il en fuite ? La version officielle resta vague et généraliste pendant des semaines, puis des mois. La vilaine se referma peu à peu, ne sachant si elle le reverrait un jour ou non.
Ivy resta proche de sa meilleure amie, mais difficilement, tant elle était déprimée. Elena ne savait rien, rien de ce qu'il représentait pour elle. On lui avait enlevé le seul être qui était... tout comme elle ? Qui était capable de la comprendre, de ressentir toutes ses émotions négatives, comme dans un livre ouvert ?
La jeune dame avait tant de fois imaginé leur discussion si elle aurait eu la chance de le rencontrer. Seulement, c'est de sa bouche qu'elle aurait aimé l'entendre. Tout ce qu'elle avait fait pour lui, cela avait-il servi à quelque chose ? Ou tous ces efforts ont-ils été vains ?
Scream dut espacer ses excursions nocturnes. Les Gardiens étaient sans doute à la recherche de Lulla. Le retour à la normale signifiait la disparition de tous les Kwamis. Bien qu'elle fut tentée à de nombreuses reprises de se transformer pour régler cela, Ivy s'en abstint. Ils s'y attendaient très certainement, et la vilaine n'était pas assez sotte pour tomber dans un piège si grotesque.
Les trois années qui suivirent parurent s'étendre sur dix ans. Paris était si vide sans Papillon... la vilaine n'a jamais pu se résoudre à passer à autre chose, tant elle lui restait fidèle. Il lui manquait terriblement. Sa colère à l'égard des héros ne s'est jamais éteinte, bien au contraire. Elle les haïssait si fort que Scream avait continué d'empoisonner l'existence des Parisiens en commettant de nombreux délits.
Ivy avait quitté d'elle-même la résidence familiale entre-temps, emportant avec elle sa part de l'héritage de Maritza malgré leur désaccord sur la question. La vilaine restait l'aînée qui devait lui succéder à l'origine, héritant du domaine et d'une immense fortune... les jumelles avaient ruiné sa vie, en plus de lui avoir pris sa mère et son beau-père pour toujours. Il n'était pas question qu'en plus, elles héritent de tout.
Ainsi, après de brefs adieux glacés, la nouvelle "reine" fit main basse sur une résidence tout aussi luxueuse, ainsi que sur un ancien entrepôt. Ce dernier donna naissance à la X-Corp après des mois de rénovation et d'agrandissement. L'établissement détonnait du reste de Paris de part son aspect futuriste, de l'extérieur comme à l'intérieur. A vrai dire, il était bien plus qu'un immense Fab Lab... une atmosphère chaleureuse régnait dans la vaste zone accessible au public. Aussi, il y avait des parcours fléchés sur les murs et au plafond pour celles et ceux qui s'y perdraient. Et heureusement, compte tenu de la grande diversité de ce qu'on y trouvait.
De nombreuses entreprises, partenaires de la X-Corp, partageaient l'espace avec ces derniers. Des démonstrations avaient lieu régulièrement, entrecoupées de temps de questions-réponses et de rires. Des intéressés pré-commandaient déjà leurs cadeaux de Noël. Venait ensuite une salle fermée, visiblement réservée aux avant-premières pour les plus chanceux. Puis un espace détente isolé, avec viennoiseries, distributeurs à boissons robotiques et machines à café accessibles au public.
Plus loin se trouvait un espace Fab Lab insonorisé, pour les êtres désireux de s'y essayer ou d'approfondir leurs connaissances. Enfin, en espace clos, un amphithéâtre où se tenait régulièrement des conférences, comme les dernières avancées de l'Intelligence Artificielle dans l'aéronautique. Et il ne s'agissait là que du rez-de-chaussée. En effet, un étage avait été construit il y a peu, suite au succès grandissant de la X-Corp. Il était possible d'y accéder par tapis roulant. Au besoin, un ascenseur était à la disposition des personnes âgées ou en situation de handicap. L'étage en question était consacré aux gamers, jouets électroniques et autres catégories liées. Parmi les testeurs des jouets électroniques, on trouvait même des chiens et des chats, qui semblaient bien s'amuser avec leurs maîtres.
Pour l'heure, la vilaine ne savait que penser du Panda. A vrai dire, elle gardait un œil sur ses attaques plus par prudence que par réel intérêt, avec une indifférence qui avait surpris Elena et ses "amis". Qu'est-ce qu'ils ne comprenaient pas ? La "reine" n'avait aucune envie de penser à ces personnes incapables de la comprendre, et qui allaient sans doute se remettre à douter d'elle à cause de sa passion envers les super-vilains.
Ivy était bien un monstre, mais avoir une passion n'était pas un crime. Qu'on la perçoive comme un monstre, pour si peu... quelle bêtise intersidérale. Et puis, il y avait Papillon, qui avait laissé un vide trop grand dans son existence pour que le premier venu puisse le combler. De plus, le Panda semblait très différent de ce dernier. Là où l'ancien super-vilain tentait "d'aider" la personne qu'il akumatisait, ce nouveau venu lui donnait l'impression d'agir dans ses propres intérêts, transformant la capitale en une sorte de mini-Gotham en corrompant la population.
Toutefois, sa venue était également une occasion en or de ramener Desorrow. D'être quelque chose de bien plus grand que Scream et ses méfaits. La vilaine pouvait tout recommencer... reprendre là où tout s'était arrêté trois ans plus tôt. Rien ne lui ferait plus plaisir que d'arracher leurs Miraculous aux futurs héros qui se trouveront sur son chemin. Il est de nous mettre en route vers notre avenir, Lulla. C'est à mon tour de régner, de devenir la super-vilaine que je rêve d'être depuis si longtemps. Papillon mérite d'être vengé, et sa mémoire, d'être honorée.
Ton petit nom sur la toile ?
On va dire Stormy en général, vu qu'on finit toujours par m'appeler par le nom de mes persos at the end. x)Ton p'tit âge ?
28 ansComment nous as-tu connu ?
Par les top-sites, et depuis la V1, accessoirement.Un commentaire ?
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Ivy Holly
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Re: Ivy Holly – Parfois, la technologie fait des miracles... ou marque le début de la fin. [Terminé]
Jeu 31 Oct - 14:50
Bonjour !
Juste pour signaler que le roman 2.0 est terminé. x)
Juste pour signaler que le roman 2.0 est terminé. x)
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Kaya Kan
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Re: Ivy Holly – Parfois, la technologie fait des miracles... ou marque le début de la fin. [Terminé]
Aujourd'hui à 14:37
Alors déjà, re-bienvenue parmi nous pour la 2.0 de Miraculous' Quest !
Et désolé du temps qu'on a mit à venir sur ta fiche, on était très occupé et très fatigué, mais on se rattrape de suite !
Avant de pouvoir te valider, on a deux petites choses à faire remonter.
La première, juste un petit rappel qu'on a déjà dit sur ta fiche dans la version 1.0, mais qu'on préfère rappeler aujourd'hui encore dans la 2.0. Même si effectivement avec le nouveau vilain, la nouvelle façon de faire et tout pour le forum, on reste plus soft sur le degré de violence qu'on peut opérer sur le forum (même si dans la limite du raisonnable car force de l'ordre + super-héros zélé donc forcément ça limite un peu). Il n'empêche que la ville n'est pas Gotham pour autant. Pas de meurtre, pas de torture, etc... Être sadique juste pour le plaisir d'être méchant, c'est possible (Lila pour l'instant c'est le cas), mais mollo mollo quand même. Il ne faut pas oublier que les actions ont des conséquences normalement, rien n'est impuni ^^
La seconde chose, c'est un souci qu'on a au niveau de la temporalité. On a dû mal à conceptualiser un peu l'histoire au point où ça complique la compréhension. Ivy a donc 23 ans actuellement, elle a eu de la déscolarisation, elle est revenue, elle a fondé une entreprise, etc.. On aurait juste besoin d'être sûr d'une chose pour comprendre.
Ivy a passé le bac à ses 16/17 ans (donc avant Papillon), elle a fait ses 3 ans à la FAC, donc a eu sa licence vers ses 19/20 (donc Papillon et Ivy a eu son Miraculous et ses actions avec pendant les attaques de Papillon sur la fin de ses études), elle a fait ses deux masters en même temps, donc les a eu vers 21/22 (pendant la phase de paix après la défaite de Papillon), où à la suite elle a fondé son entreprise qui doit avoir au max 2 ans de vie (avant l'apparition de Panda du coup forcément), c'est bien ça ?
Si c'est bien ça, on pourra te valider sans problème si tu es en accord avec les deux points. Sinon cela méritera des petits ajustements ^^'
On attend ta réponse du coup pour la suite !
Et désolé du temps qu'on a mit à venir sur ta fiche, on était très occupé et très fatigué, mais on se rattrape de suite !
Avant de pouvoir te valider, on a deux petites choses à faire remonter.
La première, juste un petit rappel qu'on a déjà dit sur ta fiche dans la version 1.0, mais qu'on préfère rappeler aujourd'hui encore dans la 2.0. Même si effectivement avec le nouveau vilain, la nouvelle façon de faire et tout pour le forum, on reste plus soft sur le degré de violence qu'on peut opérer sur le forum (même si dans la limite du raisonnable car force de l'ordre + super-héros zélé donc forcément ça limite un peu). Il n'empêche que la ville n'est pas Gotham pour autant. Pas de meurtre, pas de torture, etc... Être sadique juste pour le plaisir d'être méchant, c'est possible (Lila pour l'instant c'est le cas), mais mollo mollo quand même. Il ne faut pas oublier que les actions ont des conséquences normalement, rien n'est impuni ^^
La seconde chose, c'est un souci qu'on a au niveau de la temporalité. On a dû mal à conceptualiser un peu l'histoire au point où ça complique la compréhension. Ivy a donc 23 ans actuellement, elle a eu de la déscolarisation, elle est revenue, elle a fondé une entreprise, etc.. On aurait juste besoin d'être sûr d'une chose pour comprendre.
Ivy a passé le bac à ses 16/17 ans (donc avant Papillon), elle a fait ses 3 ans à la FAC, donc a eu sa licence vers ses 19/20 (donc Papillon et Ivy a eu son Miraculous et ses actions avec pendant les attaques de Papillon sur la fin de ses études), elle a fait ses deux masters en même temps, donc les a eu vers 21/22 (pendant la phase de paix après la défaite de Papillon), où à la suite elle a fondé son entreprise qui doit avoir au max 2 ans de vie (avant l'apparition de Panda du coup forcément), c'est bien ça ?
Si c'est bien ça, on pourra te valider sans problème si tu es en accord avec les deux points. Sinon cela méritera des petits ajustements ^^'
On attend ta réponse du coup pour la suite !
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Re: Ivy Holly – Parfois, la technologie fait des miracles... ou marque le début de la fin. [Terminé]
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