Dépannage à Seinicile (PV Liam)

Le parc était peu bondé à cette heure de la journée. Quelques passants allaient et venaient dans cette allée bordée d’arbres, de réverbères et de bancs. Cygnes et canards nageaient paisiblement dans la Seine, profitant de l’absence des péniches encore amarrées en amont du fleuve. Malgré son apparente modestie, ce lieu semblait convenir à Ivy. La jeune dame était venue s’y promener en hoverboard peu de temps après les cours. Elle avait alors esquissé un pâle sourire en notant la quasi absence de touristes. Tant d’espace à sa disposition ? Ceci n’était pas pour lui déplaire, en cette désagréable journée...

Suivre les conseils d’un groupe d’hypocrites qui croient naïvement que ce doute dans leurs regards est invisible… ils feraient mieux de questionner leur propre reflet afin de se remettre en question plutôt que de vouloir enlever au mien ce qui le rend unique. Ainsi, peut-être que leurs minuscules cerveaux en ressortiraient plus développés, ce qui ferait que je me sentirais moins seule intellectuellement.

Enfin, seule, la jeune dame ne l’était pas tout à fait… il y avait toujours Papillon. Mais bien que songer au super-vilain était réconfortant, ce problème de style si absurde demeurait. Pourquoi devrait-elle changer pour des personnes qui n’aiment pas ses différences alors qu’elle s’aime telle qu’elle est ? Ce problème devrait être le leur, et non le sien. Pourtant, Ivy s’agaçait de toutes ces tentatives de la normaliser uniquement parce que cela pourrait – éventuellement – poser quelques désagréments. Elle souffla longuement afin de retrouver son calme.

Non, ruminer davantage ne rime à rien. Ces misérables individus n’ont pas la moindre valeur et n’en auront jamais. Tout ce qui importe, c’est sa destruction : tout sera réglé le jour où Paris sera rayée de la carte, absolument tout. Mais pour y parvenir, il faut absolument mettre la main sur l’un de ces Miraculous… moins les héros en auront, plus Papillon aura ses chances de l’emporter.

La fin de la capitale dans un chaos absolu, digne de Papillon... et Ivy pourrait être aux premières loges, à ses côtés. Alors qu’elle souriait involontairement à cette pensée, son sourire manqua de s’élargir à la vue d’un jeune homme qui semblait avoir quelques difficultés avec sa bague Alliance. Amusée, Ivy se redressa pour faire ralentir l’hoverboard, profitant de ce moment pour rire un peu intérieurement, puis elle afficha un air plus sympathique et s’approcha de lui. Il arrivait à la jeune dame d’être faussement gentille après tout. Cela dit, elle avait comme l’impression que ne pas se moquer n’allait pas être aisé...

« Bonjour. Pardonnez mon indiscrétion, mais vous semblez… égaré ? »

La jeune dame ne s’attendait pas à grand-chose en approchant cet inconnu. Après tout, il pouvait la repousser et lui dire de se mêler de ses affaires. Au fond, elle pourrait difficilement le lui reprocher. Tout le monde n’aimait pas qu’une illustre inconnue s’approche d’eux de manière aussi franche, quitte à être indiscrète… Ivy comprenait que cela ne pouvait pas plaire à tous. Néanmoins, elle avait su en faire une qualité et se faire aimer du plus grand nombre avant Papillon. Bien qu’elle n’y a absolument rien gagné au change, mais bref.

Elle ne broncha pas lorsqu’il la dévisagea, conservant un aimable sourire. Pourquoi lui en tiendrait-elle rigueur alors qu’il ne semble pas la juger ? On ne pouvait pas en dire autant des nombreux passants qui croisaient le chemin d’Ivy chaque jour... elle sait qu’ils ne changeront jamais. Ils en ont toujours été incapables, et en particulier au moment où ils pouvaient encore changer le cours des choses pour faire machine arrière. En tout cas, la jeune dame s’efforça d’être un poil plus neutre et de ne pas sourire davantage lorsque l’homme prit la parole.

Je le savais... frustré de ne pas parvenir à résoudre ce problème par lui-même, perdu en ne sachant pas quoi faire pour avancer. Ces sentiments, je ne les connais que trop bien. Tant de bonnes choses m’ont échappé en l’absence de mes mains bioniques... en l’absence d’une mère aimante qui aurait vraiment su ce qui était bon pour moi. Et tout ce que j’ai pu faire, c’est les regarder disparaître au loin à tout jamais, sans avoir eu la chance d’en profiter.

Enfin, seule, la jeune dame ne l’était pas tout à fait… il y avait toujours Papillon. Mais bien que songer au super-vilain était réconfortant, ce problème de style si absurde demeurait. Pourquoi devrait-elle changer pour des personnes qui n’aiment pas ses différences alors qu’elle s’aime telle qu’elle est ? Ce problème devrait être le leur, et non le sien. Pourtant, Ivy s’agaçait de toutes ces tentatives de la normaliser uniquement parce que cela pourrait – éventuellement – poser quelques désagréments. Elle souffla longuement afin de retrouver son calme.

Ivy peinait à ne pas sourire pour cette raison. Ces personnes qui se plaignent dès qu’elles ont un problème sont si pathétiques... ces obstacles – entre guillemets – qui se dressent devant elles sont si futiles, contrairement à ce que la jeune dame a vécu. Réalisaient-ils seulement leur chance d’être nés bien formés et en parfaite santé ? D’avoir eu une enfance normale et heureuse ? Parfois, Ivy en doutait en regardant les imbéciles de la capitale faire du rodéo sur leur moto.

Ecartant cette désagréable pensée de son esprit, elle fronça légèrement les sourcils lorsqu’il qualifia la bague Alliance « d’engin de malheur », ne sachant que penser. Le système des bagues Alliance était pourtant d’une grande simplicité, ce qui la rendait facile à comprendre et donc accessible à tous… même aux personnes qui n’étaient pas à leur aise avec la technologie. Néanmoins, elle eut un hochement de tête faussement bienveillant en comprenant qu’il s’agissait d’un cadeau.

Quoi de plus normal que de vouloir faire plaisir à des être chers… du moment que cela ne se fait pas au détriment de soi-même. Naturellement, elle songea à la naissance des jumelles, et garda le profond mépris qu’elle ressentit pour elle. Ivy évitait d’en parler comme si Jessy et Lily avaient la peste, et ceci lui convenait très bien.

En revanche, la jeune dame faillit sourire pour de bon à son soupir. Elle sentait bien qu’il disait la vérité au sujet de son aisance avec sa bague Alliance. Cela dit, elle avait l’impression d’avoir déjà vu ce message d’erreur quelque part… mais où ? Ce souvenir finira par bien par lui revenir. D’un autre côté, la source du problème pouvait aussi se trouver ailleurs. Et sans pousser plus loin, une théorie ne restait rien de plus qu’une théorie.

En parallèle, Ivy compta lentement dans sa tête jusqu’à dix. Non pas qu’elle s’attendait à voir l’homme craquer, mais disons qu’elle avait plus que l’habitude d’aider autrui autrefois. Ils lui expliquaient la situation avant de lui demander de l’aide, l’interrogeait directement à ce sujet ou par le biais d’un intermédiaire… tant de façons différentes de l’aborder pour lui demander la même chose. Tantôt ce fait l’ennuyait, tantôt cela l’amusait. Le monde entier lui semblait si prévisible… elle lui répondit par l’affirmative.

« Mais, naturellement : je dispose moi-même d’une bague Alliance. Dites-moi, qu’est-ce que vous ne parvenez pas à configurer, exactement ? »

Laissant son hoverboard à côté d’elle, Ivy vint s’asseoir à côté de lui. Non sans repousser sa queue de cheval d’un geste détaché, histoire de… ne pas se mettre dessus bêtement, disons.

Décidément, ne pas sourire davantage était plus difficile que prévu. Ivy voyait bien que l’homme était gêné à l’idée de demander de l’aide, et cela lui rappelait sans doute des anciens camarades de classe dans le même cas de figure. A l’époque, elle les trouvait mignons avec leur petit air embarrassé, presque timide. C’est pour cette raison que la jeune dame faisait souvent le premier pas vers eux. Ivy était si populaire autrefois que l’approcher n’était pas forcément facile pour tout le monde, elle en était bien consciente.

Mais si la fausse gentille continuait de le faire encore aujourd'hui, ce n’était pas par pure bienveillance puisque plus rien n’était gratuit avec elle. Néanmoins, ses intentions n’étaient pas néfastes en ce moment. Ils ne se connaissaient pas plus que cela après tout. Ivy était arrivée à cinq dans son décompte mental lorsqu’il lui demanda de l’aide, comme elle s’y attendait. Le sourire que l’homme lui adressa après qu’elle ait accepté ne parut pas la surprendre non plus. Masquant son amusement derrière un air plus sérieux, elle l’écouta ensuite évoquer le protocole à suivre pour configurer sa bague Alliance.

Ceci, plus le message d’erreur précédent, lui rappelait vaguement quelque chose... Ivy en était sûre et certaine. Cependant, cela ne devait pas dater d’hier. Elle ne se souvenait pas d’un cas similaire survenu récemment. Songeuse, la jeune dame fixa un point imaginaire pendant un instant puis, sans prévenir, la mémoire lui revint soudain. Ivy retourna la tête vers l’homme d’un air rassurant, faisant parfois des pauses dans ses propos afin de ne pas tout dire d’une traite, et ainsi éviter de le perdre en chemin...

« Navrée, la mémoire me faisait défaut. Oui, une personne dans un cas similaire au vôtre est venue me voir, il y a des mois de cela. Son problème était lié à une mauvaise manipulation, qui n’était pas de son fait. Dans les grandes lignes, les dernières fonctionnalités d’Alliance sont pré-installées sur les bagues les plus récentes. Or, il n’est pas rare que beaucoup expriment le souhait d’en recevoir une le soir de Noël. En d’autres termes, il n’est pas impossible qu’un ajout de dernière minute, fait en toute hâte, soit à l’origine de votre problème, au vu du rythme de production effréné des bagues Alliance. Est-ce que tout est clair pour vous, jusqu’à présent ? Il est vrai que ma façon de m’exprimer n’est pas la plus aisée à assimiler… »

La jeune dame eut un sourire amusé sur ses mots, le laissant parler à son tour s’il désirait ajouter quelque chose. Autrement, elle passerait à la suite en sortant un ordinateur portable de son sac. Si le problème pouvait être résolu avec une manipulation simple, Ivy l’aurait fait volontiers mais hélas, ce n’était pas le cas… une chance qu’elle revenait des cours, d’ailleurs. Il n’était pas dans ses habitudes de se promener partout avec son PC...

« Puis-je vous emprunter votre bague ? Puisqu’elle ne dispose pas encore d’un accès à Internet, il va falloir procéder autrement. Rassurez-vous, ce sera aussi rapide que la configurer. »

La session ouverte, Ivy se lancera dans d’autres explications suite à l’ouverture d’un logiciel qui devait être puissant, au vu des options avancées qu’il possédait. Une fois l’anneau connecté à l’ordinateur, une analyse fut lancée pour détecter le problème et le résoudre. Dans le cas contraire, Ivy tentera les autres méthodes qu’elle connaissait. Pour le reste, il n’y avait plus qu’à patienter quelques instants.

Tiens, tiens. Le voilà en train d’avancer dans ma direction...

Elle fit de même en inclinant la tête avec courtoisie tout en lui tendant sa main de fer d’un air aimable.

« Enchantée, Liam. Je suis Ivy Holly, fille de Maritza Holly et Sébastien Bennett, dite Angel. »

Quel trou de mémoire… d’ordinaire, les réponses à bien des questions venaient spontanément à l’esprit d’Ivy. Mais dans le cas présent, quoi de plus normal – et de plus logique – que de chercher dans sa mémoire récente en premier lieu, avant d’entamer des recherches plus poussées.

Comme à son habitude, elle s'est lancée dans des explications complexes plutôt que de les synthétiser en quelque chose de simple et accessible. La jeune dame pourrait le faire sans trop d’efforts si elle savait brider son arrogance et son sadisme plutôt que d’y laisser libre court. Toutefois, écraser les autres sous ses bottines lui procurait bien trop de satisfaction pour qu’une telle pensée puisse effleurer son esprit.

Et puis, elle estimait que son intervention n'était pas forcément nécessaire. Ses interlocuteurs lui facilitaient la tâche sans même s’en rendre compte. La plupart du temps, il lui suffisait de les laisser reformuler automatiquement ses propos pour tenter de la comprendre. Au besoin, Ivy les "aide" en les poussant un peu, et souvent, ils finissent par tilter par eux-mêmes... comme par magie. Néanmoins, la jeune dame était bien consciente du fait que tout le monde n'était pas à l'aise avec la technologie.


Aussi, Ivy nota rapidement qu'elle l'avait tout de même perdu en chemin et finit par mettre son amusement de côté. Il risquerait de la repousser à trop forte dose. Son sourire se fit plus tolérant et bienveillant – du moins, en apparence – alors qu’elle approuvait son résumé d’un signe de tête. Elle s'efforça alors d'employer des mots plus simples, sans trop effacer son propre langage pour autant.

« Il s'agit bien d'une mise à jour qui a mal été faite, en effet. Je comprends que cela puisse vous paraître étrange. Un problème de ce type ne survient pas tous les jours, et encore moins avec une Alliance... mais cela peut arriver, malheureusement. Pour vous expliquez ceci plus simplement : bien des bagues sont vendues chaque mois. Durant les fêtes de fin d'année, elles sont fabriquées plus vite qu'en temps normal. Les demandes explosent, littéralement. Alors, imaginez les salariés qui doivent soutenir un tel rythme. Puis ajoutez à cela une mise à jour qui vient de sortir... qui est installée sur toutes ces bagues... »

La jeune dame laissa sa phrase en suspens, l'observant sans le montrer. Si elle devait simplifier encore davantage, ce n'était pas un problème. D'ailleurs, les deux dernières phrases étaient un moyen plus discret de l'aider un peu, juste au cas où. Elle ne l'obligera pas à se représenter les choses mentalement, mais nul doute qu'elle aurait pu essayer, étant tout aussi douée pour manipuler autrui.

En revanche, il est probable qu'Ivy n'ajoutera d'autres explications que si nécessaire. Disons que si elle recommençait à développer le fond de sa pensée, l'homme en ressortirait plus confus qu'il n'était déjà. Sans compter qu'il n'allait pas rester là pendant des heures à l'écouter déblatérer de technologie, de technologie et encore de technologie.


En sortant son ordinateur de son sac, elle eut toutes les peines du monde à ne pas sourire davantage tant il était curieux. Ivy en tira une certaine satisfaction sans le montrer. Etre au centre de son attention était loin de la déranger, au contraire. C'était tout à fait normal à ses yeux puisque tout la place naturellement au centre du monde. La richesse des Holly, son intelligence, ses talents... la jeune dame est née avec bien des avantages. Ne pas les exploiter à leur plein potentiel aurait été une erreur bien sotte selon elle.

Ivy ne broncha pas lorsque l'homme hésita à lui prêter sa bague, compréhensive. Au fond, elle pouvait difficilement lui en vouloir. Comment ne pas être méfiant ? Une parfaite inconnue qui s'approche d'une personne, pile au moment où cette dernière a besoin d'aide... cela semblait trop beau pour être vrai. Et que dire du fait qu'ils se trouvaient tous les deux ici, au même endroit, au même moment ?

Tout ceci pouvait paraître étrange, et pourtant, il ne s'agissait que de simples coïncidences. Ivy ne connaissait pas cet homme avant aujourd'hui. Elle n'avait aucune raison de lui faire du mal, ce qui était assez rare. Il ne la jugeait pas, ne lui avait pas causé du tort, ni quoi que ce soit d'autre. Dans le cas contraire, la jeune dame n'aurait certainement pas été aussi serviable.

Quoi qu'il en soit, elle ne tenta pas de le convaincre à tout prix. Le choix lui appartenait. L'homme pouvait toujours se rendre à la boutique la plus proche, si jamais il changeait d'avis. Mais pourquoi le ferait-il alors que la jeune dame lui apportait la solution sur un plateau d'argent ? Elle lui était étrangère, c'est vrai. Néanmoins, Ivy sait inspirer confiance quand elle le désire.


Elle se contenta d'attendre sa réponse, toujours aussi souriante, si bienveillante... puis le remercia de sa confiance d'un signe de tête courtois. Ivy prit alors la bague avec une certaine tendresse. La technologie qu'elle aimait tant, sa meilleure amie de toujours. Pourquoi s'en cacherait-elle ? Il est vrai que cette affection très profonde était particulière.

Pour autant, il n'y avait pas à en avoir honte. La jeune dame était unique, et infiniment fière de l'être. Une fois la bague connectée et le scan lancé, les présentations ne tardèrent pas à suivre La "princesse" déclina volontairement son titre et son identité, comme à l'accoutumée dans son milieu. A la réaction de Liam, son sourire s'étira davantage, comme si elle s'empêchait de ne pas rire.

Ah, cette candeur typique du bas peuple... croit-il sincèrement que nous sommes sur un pied d'égalité ?

Il est vrai que contrairement à Maritza, Ivy se mêlait sans mal aux autres classes sociales. Parfois, elle les trouvait plus intéressants que ces snobs richissimes dont la superficialité était perceptible à des centaines de kilomètres. Pour autant, cela ne changeait en rien son statut social. Leur compagnie ne réchauffait nullement son cœur de glace. Sa haine envers la capitale ne faisait que s'intensifier.

Ces Parisiens qui se méfiaient d'elle et la percevaient comme un monstre, à cause de sa trop grande passion envers les vilains. Quelle absurdité... quelle étroitesse d'esprit. Jamais Ivy ne leur pardonnera. Jamais elle ne changera d'avis. Peu importe le temps que cela prendra. Paris tombera, quoi qu'il lui en coûtera. Mais pour l'heure, Ivy pouvait bien mettre ses plans et son animosité de côté pour profiter de ce moment plutôt agréable, elle devait bien l'admettre.


A la mention de "Miss Ivy", la jeune dame rit doucement, flattée par ce petit nom. En effet, son ego était loin d'être insensible à ce genre de petites attentions, aux compliments et autres. Ou alors était-ce un moyen détourné de le mettre plus à son aise ? Ivy voyait bien que Liam était gêné... elle lui jeta un regard malicieux.

« Haha, je plaisante, Liam. Si je me présentais ainsi à toutes les personnes qui croisent mon chemin, vous auriez le temps de visiter la France entière. Non, appelez-moi Ivy, ce sera plus simple... ou alors Angel, à votre convenance. »

Quoique, Miss Ivy ne serait pas pour lui déplaire, mais elle ne tenait pas à lui forcer la main. Pour ce qui est de se faire appeler Ivy ou Angel, cela lui importait peu. Certains la nommaient par son sobriquet, d'autres lui préféraient son prénom... quelle importance, puisque le nom de Desorrow sera sur toutes les lèvres un jour ? La jeune dame suivait du coin de l’œil l'avancée de l'analyse. Aucun problème n'avait été détecté pour le moment. A la remarque de Liam, Ivy lui glissa d'un air amusé, non sans une certaine fierté.

« En effet. Je prépare actuellement un Master Manager Ingénierie Informatique avec pour spécialité Robotique et Innovations Technologiques. Mais qu'en est-il de vous, dites-moi ? »


Si cette question était trop indiscrète à son goût, Ivy n'insistera pas. Encore une fois, la jeune dame discuterait très volontiers de sa passion, si elle n'avait pas remarqué sa gêne. Cela dit, son embarras ne semblait pas lié uniquement à la technologie. Ivy avait comme l'impression qu'accepter de l'aide n'était pas dans ses habitudes.

Mieux vaut ne pas tirer toute la couverture à moi, cette fois. Le laisser rebondir sur mes propos ou aborder un autre sujet devrait le mettre plus à son aise.

A ses yeux, effacer sa gêne était la moindre des choses. Liam tentait d'engager la conversation malgré son embarras. Ou du moins, le temps qu'Ivy lui donne un coup de pouce... peut-être. Elle verra bien. Les résultats du scan finirent par tomber : il n'y avait qu'un seul problème à réparer, indiqué par une icône orange. Le reste ne comportait que des coches vertes.

La jeune dame lui expliqua simplement que cela confirmait ce qu'elle avait avancé. Elle lui glissa également que le logiciel réparait tout seul les problèmes détectés parce qu'il était réglé ainsi. D'ailleurs, les détails pouvaient s'afficher à l'écran si Liam désirait en savoir plus. Dans ce cas-là, Ivy les fera apparaître d'un simple clic et répondra à ses questions, si besoin est. Dans le cas contraire, elle débranchera la bague et la lui rendra d'un air rassurant.

« Tout est en ordre, Liam. Allez-y, activez votre Alliance. »