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Il a tout d'un prince, mais est-ce qu'il est charmant? [PV. Lau] Empty Il a tout d'un prince, mais est-ce qu'il est charmant? [PV. Lau]

Mer 10 Aoû 2022 - 0:08
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OOTD (clique):


"Voici le cas d'une jeune fille à l'histoire sensible. Nous avons pensé que vous seriez l'homme de la situation pour intervenir auprès de cette jeune fille. Elle n'est pas méchante et si vous lui donnez sa chance elle pourra s'en sortir."

Tourné comme ça, évidemment que je me sentait obligé d'accepter. Alors c'est comme ça que les occidentaux procédaient ? Intéressant.

J'ai accepté.

Alors, ce matin je me suis levé, j'ai pris ma douche, je me suis fringué et pris un petit dej avant de faire mon sac; ç'aurait été gênant de me voir offrir un petit dej par la famille. En plus je ne sais pas mentir.

Dans mon sac à dos, j'ai pris plusieurs livres, ma trousse, mon bloc notes et dans mon sac de voyage: mon équipement d'éducateur.  Puis mon casque parce que cette fois, j'ai pris la moto pour y aller; l'adresse est à l'opposé de chez moi. Attrapant mon casque je sors et c'est parti.

Lorsque j'arrive, je gare la bécane dans en bas de l'immeuble privé et me rend devant la porte de  l'appartement.  

Je sonne.

J'imagine que c'est la mère qui va ouvrir. La petite est trop timide et recroquevillée dans un coin morose pour venir m'ouvrir, alors...

Sac posé à mes pieds, l'autre sur les épaules, casque en main, l'autre en train d'arranger mes cheveux, j'attends qu'on m'ouvre.

- C'est Im Jae Seon, dis-je pour me présenter à travers la porte.

Puis je tique et me reprend moi même l'air agacé par mon habitude très coréenne de me présenter.

- Je veux dire... C'est Monsieur Lim, le prof particulier de votre fille.


Voilà qui est plus français.

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Laureline E. Einvald

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Jeu 11 Aoû 2022 - 17:56


Une nouvelle rencontre

Feat Laureline & Jae
C’était une belle journée aujourd’hui ! Laureline pouvait entendre les oiseaux gazouillés dehors, le soleil parsemant sa chambre d’une douce lueur. Se levant après un autre cauchemar, la demoiselle s’étira en se frottant les yeux. Regardant par la fenêtre, elle admirait les rares nuages volant dans le ciel d’un bleu magnifique ! Laureline sourit alors et serra sa grosse peluche lama dans ses bras. Elle ferma un moment les yeux, puis finit par les rouvrir pour enfin sortir du lit et aller prendre le petit-déjeuner ! Généralement, sa maman lui faisait des petits pancake, mais dernièrement, elle essayait de cuisiner des nouveautés. Évidemment, Laureline était la beta testeuse et était impatiente de découvrir ce qu’elle pourrait manger ! Faisant un bisou sur la joue de sa maman en lui tirant le bras pour qu’elle se penche, Laureline affiche un large sourire, quoique un peu fatigué.

- Bonzour Rosy !

La blanche chevelue lui fit signe d’aller s'asseoir à table. Mettant sa petite serviette rose autour de son cou, elle attendit alors patiemment et fut surprise de voir sur la table une pomme sculptée en petit lapin et une belle omelette. Relevant la tête, Laureline offrit un large sourire et attendit qu’elle la rejoigne, prenant l’un des petits lapins pour les croquer. C’était tellement bon et mignon !

Le petit-déjeuner finit, Laureline aide à débarrasser et lava comme elle put les quelques couverts, assiettes et autres. Aujourd’hui, Laureline devait avoir cours avec son professeur. Elle était un peu impatiente mais aussi assez peureuse. Son professeur était assez strict et ne prenait pas trop son handicap en compte. Malgré ça, elle a pu légèrement évoluer, mais ce n’était pas au goût de sa maman qui n’était pas contente quand il venait.

La sonnerie retentit et Laureline se figea…Cela lui rappelait trop de mauvais souvenir. La peur de voir son ancienne maman revint dans son esprit et elle courut dans sa chambre, sans même attendre. Se cachant derrière sa grosse peluche lama, elle ne bougeait plus. Si c’était son ancienne maman, il ne fallait pas qu’elle la voit, surtout pas. C’était sa méthode de protection par excellence.

Après quelques minutes de silence, elle entendit une personne toquer à sa porte et la voix de Rosy traverser la porte.

- Sweetie, ton professeur, est arrivé. Ce n’est pas celui de d’habitude.!

Laureline sortit la tête de derrière sa peluche et cria “entrer”, cachant de nouveau sa tête derrière la peluche. Elle prit son carnet aussitôt dans sa main, restant dans sa zone de sécurité et attendit que la porte s’ouvre. Passant sa tête légèrement, elle jeta un œil au nouveau venu et lorsque leurs regards se croisèrent, elle se cacha de nouveau. C’était son professeur ? Il ne ressemblait pas du tout à un enseignant !



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Jeu 11 Aoû 2022 - 20:03
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OOTD (clique):


J'entend des petits pas se précipiter ailleurs. La gamine à fuit. La porte s'ouvre. Une maman me reçoit comme je l'avais prévu.

- Bonjour.

- A-any...

Pas en coréen tocard!
Je m'incline.

- Bonjour.
- Entrez, je vous prie.

J'attrape mon sac et entre. Spacieux, cet endroit est destiné a des gens avec une certaine stature. Je fais quelques pas et me retourne vers elle.

- C'est par là.

Je la suit et soudain, elle crie:

- Sweetie, ton professeur, est arrivé. Ce n’est pas celui de d’habitude!

Je la regarde en biais et me frotte la tête, agacé. C'est comme ça qu'elle annonce les gens à sa fille?  La manière dont elle parle de "ton professeur" prouve une chose: elle a quelque peu perdu foi en eux et se méfie d'eux. Je le sens, il y a un fossé appelé crainte entre nous.

Il s'agit donc ... D'un double diagnostique.

La petite nous crie d'entrer. Je regarde la mère, la mère me regarde l'air de me dire d'y aller et de faire mon taff.

... Okay. Je vois le genre.

Je toc trois fois à la porte et entre tout doucement. Et constate la couleur ROSE de la chambre qui me brûle la rétine. Plus je découvre la chambre, plus j'ai l'impression de rentrer dans une papeterie de Corée.  Puis mon regard croise celui de la jeune fille...

... *bruit de tambourin traditionnel*

Je prend sur moi et referme avant de lâcher tout haut:

- Déluso-niaisi-abuso-romanticopathie aigue plus-plus, surmontée d'une aversion pour... la pâte d'amande.

- Pardon? me demande la mère.

- J'ai... Je me parlais à moi-même. Je vais juste prendre quelques minutes avec vous avant d'aller voir votre fille si vous le voulez bien.

Elle opine du chef et m'invite au salon. Je prend place sur un fauteuil et ouvre mon sac pour en tirer mon bloc-note et un stylo. Je note rapidement tous les symptômes que j'ai pu remarquer, chez la mère et la fille au premier coup d'oeil. Cela me prend 10 minutes de silence où la mère poireaute. Elle essaye de se lever à un moment, mais je l'en empêche. Au bout de 10 minutes je relève la tête et me redresse en coinçant le stylo entre mes lèvres.

D'une main, je fouille mon sac pour en retirer le rapport  de la jeune fille et l'ouvre.

- Dans le rapport qui m'a été donné par le bureau, il est écrit que votre fille adoptive a subit des abus de la part de ses parents.  Un abus signifie un comportement desservant l'intérêt de l'enfant avec des grandes répercussions, ici visibles. Je parle entre autre de réaction primaires et non réfléchies...

- Je...

- En gros, votre fille régit par instinct de survie plus que par analyse de la situation. Ce qui prouve que son système limbique- celui des mamifères- est plus fort que son néocortex - celui des primates.

Elle me regarde sans comprendre où je veux en venir. J'ai l'impression qu'elle ne comprend pas mon travail.

- Pour faire court: les émotions de votre fille la dirigent plus que sa capacité à raisonner. Le problème étant que chaque humain, lorsqu'il grandit, a tendance à laisser la peur  prendre le dessus sur le reste. Votre fille est proche de la majorité alors... Je ne vais pas vous mentir, c'est plutôt préoccupant. La croissance du cerveau atteint sa maturité à 25 ans et si à cet âge votre fille est toujours enfermée dans cet état d'esprit, les chances pour que les choses changent ne va pas disparaitre, mais il va considérablement réduire...  Il s'agira donc de la pousser à développer son néo cortex.

- C'est... Très retranché comme avis , presque médicale...

- C'est psychologique, coupé-je. Pardon Madame Fyodorova, dis-je avec douceur et sérieux. Mais je ne suis pas "un prof de plus". J'aimerais que les choses soient claires: si le cas de votre fille est arrivé entre mes mains, c'est qu'elle a besoin d'une attention particulière et adaptée. Je suis là pour l'aider à se développer et l'accompagner jusqu'à ce qu'elle comprenne comment s'en sortir seule.

Je pince un sourire bienveillant.

- Je sais qu'on dirait que j'en fait trop, cependant, est-ce qu'un pansement peut-être de trop pour une personne qui saigne? Qui plus est un enfant?

- Je ne crois pas.

- Bien. Alors nous sommes d'accord: je ferais tout ce que je peux pour l'aider. Cependant, vous devez savoir une chose: si un enfant est malade, ces parents le sont aussi. Ce que je vais vous dire vous paraitra peut-être déplacé , mais nécéssaire pour le bien de votre fille. Lorsque vous lui annoncerez l'arrivée de quelqu'un dorénavant, ne le faite pas à travers la porte: entrez pour créer une atmosphère de confiance et présentez la personne. Pas simplement " c'est ton professeur" ou " ta copine", mais " Voici monsieur Lim. C'est le nouveau professeur dont je t'ai parlé et il vient pour t'aider." Annoncez la couleur.  Elle vit à travers ses émotions et son ressenti, alors si vous la larguez avec un inconnu comme ça, elle va se sentir agressée. Etablissez donc... un lien de confiance.

- ...

- ... N-ne... Ne croyez pas que je vous juge. Mais pour soigner un enfant on doit également soigner les parents. Il en va de même pour le diagnostique: il en faut un pour chaque parti. (Je reste silencieux un moment.) Vous êtes son support émotionnel et si vous nourrissez des inquiétudes à mon sujet ou celui de votre fille, elle le sentira vu qu'elle ne vit qu'à travers les ressentis. Maintenant, je vais aller voir Laureline si vous le voulez bien...

Je luis glisse ma prise de note et ma carte de visite puis me lève et m'incline avant de me diriger vers la porte de la chambre.

Avant de l'ouvrir, je cherche quelque chose dans mon sac. Il est tout au fond.... Un petit porte clé avec une petite tête de lapin jaune et un ruban rose. Je le coince dans ma poche pour le laisser pendre à mon jeans.  Je soupire et tape trois fois avant de pousser doucement la porte.

De ma grosse botte, je pousse mon sac de voyage dans sa chambre: ça intrigue toujours les enfant. Puis je rentre à mon tour, les mains levée devant mes épaules et la cherche du regard.

- Je rentre. Salut...

Evidemment, s'annoncer est une formalité pour lui faire comprendre qu'elle peut toujours refuser ma présence.

Puis là, j'observe ouvertement sa chambre et évalue tout ce que je vois. Avant d'aller vers sa bibliothèque. Rien que des livres de romance... Voilà ce qui nourrit la romanticopathie et la fantasmalusion. Des termes que j'ai inventés mais qui définissent parfaitement ce que je veux dire . J'en tire un et l'ouvre...

Elle compense peut-être son mal-être par le sentiment d'amour qui semble être le sentiment le plus fort et le plus positif. Sauf qu'on ne peut pas réellement vivre avec seulement de l'amour. Il va falloir qu'elle apprenne à nourrir son esprit de vérité.

Je me fige et me tourne soudainement vers elle.

- Tu t'appelles"Laureline" c'est ça?

Je repose le livre et viens vers elle et m'accroupie face à son lit.

- Je suis ton nouveau professeur.

Si j'ai fait exprès de ne pas me présenter? Oui. Etant donné que la gamine n'est pas une petite fille de treize ans, je vais devoir la pousser à régir comme une fille de son âge.  Si personne ne la voit comme une fille de 18 ans, comment peut-elle sentir qu'elle a 18 ans est qu'elle représente pleinement ce qu'elle est?

Tout commence par de la curiosité. "On prend les gens là où ils sont pour les emmener ailleurs", comme dirait un de mes anciens professeurs.

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Jeu 11 Aoû 2022 - 21:55


Une nouvelle rencontre

Feat Laureline & Jae
Quelqu’un venait de sonner à la maison, est ce que c’était son ancienne maman qui venait encore la chercher ou la prendre de force avec elle ? Rien que d’y penser, un frisson d’effroi la traverse de part en part. Elle qui ne rêvait plus que d’une silhouette la nuit, cette silhouette avait repris son apparence d’origine : son ancienne maman. Recroquevillé sur son lit et derrière sa grosse peluche lama, Laureline regardait la porte avec peur… Est-ce que sa maman va encore crier et la défendre ? Est ce qu’elle devrait se cacher à vie pour ne plus être un poids ? Laureline ne savait plus trop…Tout se bousculer dans sa tête…Elle ne voulait plus jamais revoir cette dame, surtout qu’elle était venue le jour de son anniversaire…Comment avait-elle pu ? Laureline était triste et en colère, mais ce sentiment partit rapidement lorsque la voix de sa maman fit irruption dans ce silence glaçant. Levant la tête, elle regarda le nouveau venu et se cacha aussitôt. C’était son nouveau professeur ? Il avait l’air jeune non ? Ces anciens professeurs étaient plus âgés et certains vraiment méchants parfois... Est-ce qu’il allait être pareil ?

La porte se referma presque aussitôt. Est-ce qu’elle avait fait quelque chose de mal ? Pourtant, cela n’avait rien à voir avec le monsieur…Laureline était inquiète…Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire ? Elle devait s’excuser ? Non, elle ne le connaissait pas, si ça se trouve, il travaillait pour son ancienne maman…La petite fille finit par plonger son visage contre sa peluche favorite et secoue sa tignasse rosée contre les poils de la peluche. Tout était devenu si compliqué…Elle avait rencontré des gens géniaux depuis quelque temps et maintenant, elle était sur le qui-vive continuellement. Déjà qu’elle ne sortait plus trop, de peur de se retrouver face à face avec son ancienne maman. La vie était tellement plus simple lorsqu’elle ne connaissait plus le visage de cette femme.

Elle entendit alors sa maman guider le nouveau venu ailleurs et se retrouva de nouveau seule dans sa chambre. Regardant si la voie était libre, elle se leva et posa son oreille contre la porte, histoire de voir si elle entendait encore quelque chose et une fois sûre qu’il n’y avait rien, la demoiselle fouilla dans son petit sac pour en sortir un journal. L’ouvrant, elle prit un stylo et écrivit ce qu’il venait de se passer. Quand avait-elle eu ce journal ? Depuis l’apparition de son ancienne maman, Rose lui a offert ce carnet quelques jours plus tard, pour que la demoiselle puisse écrire ce qui se passe dans sa tête et dans son cœur. Elle marquait beaucoup de choses dessus, ses cauchemars, ses pensées, ses peurs, et même des choses sur ses anciens professeurs.

- “Cher journal, aujourd’hui un nouveau monzieur est arrivé dans la maison…Z’ai cru au début que z’était ma méchante maman…mais ze n’était pas le cas. Il va être mon nouveau maitre ? non ze croit qu’on dit profezzeur, maitre z’es pour lez enfantz. Ze me demande z’il va être comme les autres…Z’ai un peu peur…”

Laureline referma alors le journal en entendant de nouveau des pas se diriger vers sa chambre. Combien de temps s'est écoulé ? Elle était sûre d’avoir fait les choses rapidement ! Quelqu’un toqua finalement à la porte de sa chambre. Cachant son carnet sous sa couette, elle reprit sa peluche géante pour se protéger et passa simplement un petit morceau de son visage, son œil visible fixant la porte qui s’ouvrit doucement.

L’homme en question apparut alors, main au niveau de ses épaules et lui dit bonjour. Hochant la tête en l’entendant dire qu’il rentrait dans sa chambre, Laureline restait sur ses aguets. Certes, elle était plutôt joyeuse et contente de faire de nouvelle rencontre, mais depuis son anniversaire, elle avait quelque peu changé, se renfermant dans une carapace impénétrable. Pendant qu’il rentrait, il poussait son sac avec son pied… Pourquoi faisait-il ça ? Elle pencha légèrement la tête en le regardant faire, grandement intriguée. C’était étrange de faire ça, enfin, elle ne le faisait jamais, alors pourquoi il le faisait ?

Laureline fixe le jeune homme de ses yeux verts, le suivant du regard, pour voir ce qu’il faisait. Sa bibliothèque ? Elle était remplie de livres d’amour racontant les histoires de prince et de princesse qui combattaient pour faire vivre leurs amours. Elle aimait ses livres, ce sont ceux qui l'ont aidé à ne pas sombrer dans la tristesse. Croire en l’amour était une grande force pour elle et au fond, elle espérait le rencontrer un jour…

Elle en profita alors pour l’examiner…Sa tenue était peu ordinaire. Elle descendit son regard et fut happée par un petit lapin qui bougea contre sa cuisse…C’était un porte-clé lapin ! Elle suivit le mouvement de celui-ci pendant qu’il bougeait. Comme c’était hypnotisant !

Perdue dans son admiration, Laureline finit par sursauter en voyant le porte-clé bouger rapidement et une voix la fit légèrement chanceler sur le côté. Relevant la tête vers l’homme, Laureline serra un peu plus la peluche contre elle et le regarda s’approcher. Hochant la tête à sa question, elle confirma son identité… Mais il ne le fit pas lui ! Laureline pencha la tête en le regardant s’accroupir et resta sur ses gardes. Sa maman lui avait appris à être poli et à se présenter lorsqu’on rencontre une nouvelle personne, est ce qu’il l’ignorait ?

Laureline prit doucement son autre carnet de discussion et nota rapidement quelque chose avant de le montrer à l’homme.

- Ma maman dit toujours qu’on doit se praizenter…Vous connaissez mon prénom, mais le vôtre de prénom ? Et pourquoi vous z’êtes mon nouveau profezzeur ?

Sur le carnet, beaucoup de gribouillis, de mot sinistre et sombre, des petits dessins d'un bonhomme bâton qui bat un petit bonhomme bâton, mais surtout beaucoup de rature dans la phrase qu'elle venait d'écrire.



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Jeu 11 Aoû 2022 - 23:02
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OOTD (clique):

L'astuce du porte-clé? Oui ça a marché. Elle ne l'a pas vu, mais je l'observe. Une obsession pour les choses mignonnes, douces...

Je la fixe le temps qu'elle écrit et lorsqu'elle me le tend, je ne réagit pas. Je la fixe. Encore jusqu'à ce que son regard croise le mien. Un regard franc. D'esprit à esprit.

- Tu as donné ta langue aux chats? demandé-je d'une voix grave et harmonieuse, un fin sourire sur les lèvres.

Un, deux, trois.... Pas de réponse? Ça me déçoit, mais je ne suis pas choqué. Les miracles n'arrivent pas tous en même temps.

Je saisi le petit carnet et l'examine. Elle confond les "z" et les "s". Une dyslexie? Ce ne serait pas surprenant. Rien qui ne puisse pas s'arranger.

Une dépendance certaine à sa mère. Elle n'a l'air de vivre qu'à travers elle... Mais elle manifeste une curiosité certaine et montre une certaine force de caractère. C'est rassurant. Ça veut dire que tout n'est pas mort.

Cependant, lorsqu'on regarde le carnet de plus près, on remarque des petits dessins, des gribouillis.

Dyslexie confirmée. Syndrome de stress post-traumatique bien présent. A évaluer pour savoir le degré. Si douleur psycho-physiques: utiliser une EVAV ou une echelle de la douleur.  Il faudra que je demande s'il y a des sources récurrentes de stress dans la vie de la jeune fille.

Je pince les lèvres et passe une main dans mes cheveux avant de me laisser doucement tomber sur les fesses, en tailleur.

- Ta maman a raison. Il faut toujours se présenter. Mais tu ne t'es pas présentée à moi: c'est ta maman qui l'a fait à ta place. C'est de la triche... Alors  pourquoi je devrais me présenter? Présente-toi correctement et je le ferais.

Je lui rend son carnet et retire le porte-clé de ma poche pour le remettre dans mon sac sans le fermer.

- Je suis ton nouveau professeur pour de nombreuses raisons. Je sais que les autres professeurs ont été très impatients et peu pédagogues avec toi. Ça n'a pas dû être facile...hein?

Je la fixe du regard.

- Hm... Je suis désolé que les choses se soient passées comme ça avec eux. Je m'excuse de leur part: ils ne savaient pas comment faire avec toi.  Mais désormais les choses seront différentes. D'accord?

Je reprend son carnet et sort un stylo pompon vert de mon sac. Je me met à corriger son petit mot.

- Avec moi, tu devras te tromper et faire des fautes dans le but de corriger tes propres erreurs. Regardes...

Je lui montre le carnet.

- Tu vois, les quelques fautes que tu as faite?  Ce n'est pas grave, mais c'est important que tu les corrige. Ce n'est pas grave si tu les refait du moment que tu les corrige. D'accord?

Je grade le stylo en main et recule, en appuie sur mes bras. Je coince le stylo derrière mon oreille et la regarde en croisant les bras.

- Par contre, il y a des règles à respecter si tu veux que ça fonctionne, ok? La première est que "tu dois travailler avec moi". Peu importe si tu y arrive ou pas: met-y tout ton coeur. Je serais là pour t'aider. La deuxième:  toujours dire la vérité et ne rien cacher. Si tu ne me cache rien, je ne te cacherais rien. Tu pourras même me contacter par messages ou appel sur mon téléphone. La troisième: la violence, les cris et les caprices sont interdits. Sinon il n'y a pas de récompenses. La quatrième: poser toutes les question qui te passent par la tête. Mais tu dois aussi accepter que je puisse ne pas avoir toutes les réponses. Ce n'est pas grave. La cinquième n'est pas vraiment une règle mais plus une condition. Je marche par système de comptabilisation. En gros, si tu réussi à faire des progrès: tu as une surprise à la fin du mois.  Si tu fais un progrès, tu as une petite surprise. Si tu en as deux, tu en auras deux. Et si tu en as trois: tu auras une GROSSE surprise. En général je fais une activité avec mon élève. Quelque chose qui lui plaira... Avec l'accord de sa mère, dis-je en faisant mine de réfléchir, les yeux en l'air.

Je fais une moue, puis je la fixe.

- Une fois, j'ai emmené un élève qui avait fait trois progrès faire du cheval. Une autre fois, une élève en avait fait un et je lui ai offert un porte-clé. Et j'ai regardé un film avec un qui avait fait deux progrès... Je crois que c'était le film avec la princesse rousse... Mérida je crois.

Je soupire et sourit simplement.

- Voilà comment je fonctionne. Capice?

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Ven 12 Aoû 2022 - 0:39


Une nouvelle rencontre

Feat Laureline & Jae
Le voilà maintenant dans sa chambre, rentrant de façon étrange avec son sac. Pourquoi faisait-il cela ? C’était vraiment bizarre… Mais on peut dire que cela fonctionnait bien sur Laureline. Est-ce parce qu’elle avait un peu le comportement et les pensées d’une enfant ? Fortement possible. Le laissant faire le tour de sa chambre ainsi que fouiller dans sa bibliothèque, Laureline fixe le porte-clé situé sur ses poches. Il bougeait au rythme des mouvements du noiraud. Le petit lapin était adorable, c’est pour cela que le regard de la petite rosée était si insistant et hypnotique. Lorsqu’il s’avança, elle recula instinctivement, mais sans le faire violemment, juste comme un moyen d’auto-défense. Elle ne contrôlait pas trop ce genre de chose. Elle fixa alors les yeux du nouveau venu et pencha la tête lorsqu’il lui dit qu’elle avait donné sa langue au chat. Laureline ne comprenait pas, elle n'avait pas de chat et sa langue était encore dans sa bouche…Elle lui montra alors simplement en le tirant et la rangea rapidement. Il avait la preuve que le chat n’avait pas mangée sa langue.

Il prit son carnet sans même faire attention au regard perturbé de l’enfant. Elle n’avait pas l’habitude que l’on lui prenne ainsi, d’ordinaire elle le montrait juste et ça suffisait ! Laureline leva les yeux vers le jeune homme et analysa ce qu’il faisait. On dirait qu’il regardait toute la page… Est-ce qu’elle avait fait quelque chose de mal ? Pourtant, elle avait simplement écrit sa réponse… Pourquoi le regardait-il avec autant d’intérêt ?

Penchant la tête de l’autre côté de sa peluche, elle le suivit du regard et ne comprenait vraiment pas tout ce qu’il se passait. Il était différent des autres, il prenait le temps de comprendre et ne semblait pas violent ou méchant… Est-ce que c’était un mur ? Enfin une façade ?

Laureline ouvrit de grands yeux en l’entendant dire…Il est vrai qu’elle ne s’était pas présentée, mais il connaissait son prénom…Pourquoi avait-elle besoin de le faire ? Laureline hésita un moment et reprit son carnet et son stylo rose pour commencer à écrire. Une fois fait, elle lui tendit.

- Ze m’appele Laureline. Vouz etez bizzare monzieur…

Laureline garda sa peluche contre elle, mais restait attentive à tout ce qui se passait dans la pièce. Elle remarqua ainsi le porte-clé remis dans le sac, son regard légèrement triste de le voir disparaître ainsi. Elle retourna cependant son attention sur l’homme en face d’elle et hocha doucement la tête à ses propos. Facile ? Cela n’avait pas du tout été le cas…Elle avait un peu progressé, mais pas assez pour ses professeurs, alors elle fuyait un peu les cours.

Elle l’écoutait avec attention et fut de nouveau surprise lorsqu’il reprit son carnet et un stylo pour marquer des choses sur son papier. Intriguée, elle avança un peu sa tête et la recula aussitôt lorsqu’il lui montra de nouveau le carnet. Les z ne sont pas des z mais des s ? Pourtant, à la sonorité, ça fait z non ? Laureline scruta la feuille avec attention et tourna de nouveau son regard. Laureline reprit son carnet et nota dessus avec empressement, comme si elle avait besoin de se justifier.

- Lez Les monzsieur me dizsait que les fautez z’était mal…Et que ze je devaiz ne plus lé faire…zi je voulais leurs parler.

Laureline pencha la tête en lui montrant. Est-ce qu’elle avait fait une bêtise ? Pourtant, elle faisait de son mieux pour réussir à être compréhensible. Est-ce que Gabrielle avait raison ? Faisait-elle autant de fautes que cela ? Laureline laissa une petite mine triste envahir son visage, tandis que ses yeux divaguer dans le vide.

La suite des événements devient plus compliquée pour la petite rosée. Il y avait des conditions pour qu’ils travaillent ensemble…Des conditions qu’elle ne comprenait pas trop, mais avec le tout, elle commençait à mieux percevoir ce qu’il attendait d’elle. Elle essayait de tout enregistrer et reprit son carnet pour écrire de nouveau dessus.

- J’ai compri je crois…Mais je ne fai jamai de caprize…ma maman dit toujours que je zuis trop calme pour mon âge.

Elle lui tendit et poussa un peu plus sa peluche pour se montrer légèrement. Elle se sentait un peu plus en sécurité, mais elle restait quand même sur ses gardes. Laureline leva ses yeux pour regarder le stylo de Jae. Il était trop beau avec la petite bouboule sur le dessus. Elle sourit légèrement et hocha la tête en écoutant ses paroles et les exemples qu’il donnait. Reprenant son carnet, elle écrit de nouveau dessus avant de le lui montrer.

- Je ne veux pas de récompenze…Je veux juzte apprendre…Mon amie Gabrielle m’a di ke je faizais des fautez…Mon ancienne maman m’a mi une fessée parze que j’étais inutile le jour de mon jour à moi..euh anniverzaire…

Laureline baissa la tête et sa main se mit à trembler…Est ce qu’elle écouta le reste des propos de l’homme ? Complétement…La voilà maintenant tremblante et tête baisser, ses mains serrant son carnet qu’elle montrait à l’homme.



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Ven 12 Aoû 2022 - 2:22
• • • •• • • •


OOTD (clique):

Elle m'écrit son prénom à nouveau. Elle se présente.. Pas comme je le veux.
Je tique et pince les lèvre les sourcils inclinés.

Encore... Elle m'écrit. Donc comme ça les profs lui disaient que se tromper était mal. Mais comment on réussit un sans faute? Comment on réussit sans se tromper? A quel moment on apprend?

- Avec moi, tu peux faire toutes les fautes que tu veux. Mais tu dois également les corriger car je serais là pour te montrer ce qui ne va pas.

Donc sa mère la trouvait trop calme? Oui en effet, elle l'était... Mais quand on lui parle, on voit bien qu'elle ne l'est pas. Cette petite est bien vivante. Elle est comme une feu d'artifice  contenu dans une boule à neige.

Elle reprend on carnet et écrit quelque chose d'autre avant de me le montrer.  Je ris en lisant la première phrase:

- Pas de récompense? Mais c'est comme ça que je marche Laureli...

Puis la seconde partie du texte est arrivé et mon cerveau l'a traité.
Mon coeur s'est crispé.

Je relis la phrase une seconde fois et inspire avant de lever les yeux vers elle: recroquevillée, tremblante. Un PTSD à 8/10.

Ne pas la toucher. Le contact physique pourrait la déstabiliser.
Je prend sur moi et fini par prendre le carnet.

- Ton ancienne maman n'allait pas bien et quand les gens ne vont pas bien, ils disent des bêtises sur les autres pour se soulager. C'est ce que ton ancienne maman a fait. Mais ça ne veut pas dire que c'était bien et vrai. Personne n'est inutile.

J'aurais aimé être inutile. Ça voudrait dire qu'aucun enfant n'a besoin de mes services.  Qu'aucun n'est malheureux.

C'est le seul cas où le dicton " le malheur des uns fait le bonheur des autres" est faux.

J'attrape mon stylo et inscrit mon numéro et mon adresse mail dessus.

- Ça c'est mon numéro et mon adresse mail. Si quelqu'un te fait du mal un jour, n'hésites pas et appelle-moi. Je viendrais tout de suite, d'accord?

Le chien enragé en moi se met à grogner. Même si j'essaye de le calmer, je ne peux m'empêcher de hurler intérieurement.

- Pour ce qui est de mon nom et mon prénom: je te les donnerais au moment ou tu me les demandera oralement. Aussi, je vais arrêter de lire ce que tu écris sur ton carnet. Je sais que tu sais parler et c'est important de le faire, alors...


Je la montre de mes mains, l'air de lui dire "a toi!", mais bon... J'abandonne vite.

- Tu sais parler la langue des signes? Moi oui. On pourrait se parler comme ça si tu veux?

Je commence à signer mon prénom :

"JE- M'APPELLE- LIM - JAE SEON"

Je baisse mes mains après avoir coincé le stylo derrière mon oreille.

- Tu peux me montrer les manuels que tu as utilisé jusque là pour étudier? J'aimerais savoir ce que tu as déjà vu... Pendant ce temps, je vais aller aux toilettes.

Je sors en laissant mon sac et referme doucement la porte avant de me diriger vers les toilettes et m'y enfermer. Là, je baisse le couvercle et m'assois pour souffler.

Une gamine... Négligée et abusée au point qu'à 18 ans, elle ne sache pas écrire correctement, ni s'exprimer. Pourtant, elle sait lire. Les seules valeurs qu'elle connait, sont les coups. Des coups mérités parce qu'elle est née. Parce qu'elle ne soulage pas une douleur. Parce qu'elle est un poids et non un gain?

Devenir parent, n'est pas un gain, c'est une perte. Une perte constante. Une perte consentie.

Pour un parent, un enfant peut-être une erreur... Mais pour un enfant, ses parents sont le destin. Il n'a ni choisi ses parents, ni choisi d'exister. C'est le destin.

Je me frotte la tête pour me calmer. Jae le chien enragé, se réveille à chaque fois qu'il y a une victime à défendre. Et par victime, j'entends "enfant".

- Aish....!

Si j'avais ces parents sous la main... Qu'est-ce que je leur ferais pas pour qu'il comprenne qu'il sont merdiques. Et d'un côté je me dis que les gens ne font pas souvent du mal aux autres de leur plein gré. Souvent, c'est parce qu'ils souffrent eux-mêmes.

"On ne peut pas donner ce qu'on a pas reçu, Jae"....

C'est bien vrai.

Enfin. Je tire la chasse et sors avant de taper à la porte et ouvrir doucement.

- Alors?


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Ven 12 Aoû 2022 - 4:00


Une nouvelle rencontre

Feat Laureline & Jae
Laureline savait qu’elle n’était pas une personne simple à comprendre. Son handicap ne la mettait pas en confiance et le fait de parler à des inconnus encore moins. Elle n’était pas comme ça avant, enfin, pas aussi peureuse de parler et de sourire à des nouvelles personnes. Mais son anniversaire changea pas mal de choses dans sa façon d’être et de percevoir les gens qui l'entouraient. Alors évidemment, elle n’allait pas sautiller et envahir la pièce de sa joie de vivre. Pourtant, elle ne sentait aucune méchanceté provenant du jeune homme en face d’elle. C’était peut-être un faux ressenti, mais elle ne le sentait pas du tout dangereux. Il répondit à ses premières remarques en lui disant que faire des fautes étaient normales et qu’elle devait les montrer pour s’améliorer. Laureline pencha la tête et ne dit rien de plus, elle ne voulait pas vraiment échanger sur cela. Ce n’était pas vraiment un traumatisme en soit, simplement une petite frayeur de montrer ses faiblesses.

Lorsqu’elle montra son carnet pour la deuxième fois, il rigolait au début puis se tut soudainement, comme si la suite l’avait pas mal perturbé. Elle ne comprenait pas trop pourquoi… Elle avait juste dit ce qu’il s’était passé, ce qui engendre sa peur de parler. Elle savait qu’elle était en tort, après tout, elle était inutile et nulle pour utiliser sa voix, une honte pour sa lignée comme elle le disait. Recroquevillée sur elle-même, Laureline ne parlait pas et restait les mains attachées sur son carnet, n’osant pas bouger ni même lever son regard.

Quelques instants plus tard, elle sentit son carnet sortir d’entre ses mains et elle leva brièvement la tête pour regarder ce qu’il se passait. Elle la baissa aussitôt en le voyant écrire. Est ce qu’elle avait consciemment ignoré les paroles sur son ancienne mère ? Pas consciemment en tout cas, c’était une méthode de protection. Moins elle parlait de cette dame, mieux elle se sentirait. Elle était quand même la cause de ses cauchemars répétés. Reposant ses mains sur ses pauvres genoux tremblants, elle admirait son bas de pyjama licorne avec intérêt. Oui oui, elle était en train de fuir le regard.

Elle attendait patiemment la remontrance, mais elle n'arrive jamais. Se calmant doucement en entendant les paroles du brun, elle releva timidement les yeux et remarqua qu’il y avait deux écrits sur son carnet. Le prenant alors doucement en tremblant encore un peu, elle regarda le numéro et l’adresse mail écrit dessus et releva finalement la tête. Il venait de lui donner un moyen de le contacter en cas d’urgence ? Laureline fut vraiment surprise, tellement que ses tremblements se stoppèrent presque aussitôt. Il ne comptait pas la fâcher ? C’était bien une première pour elle…Il voulait donc l’aider ? Vraiment ?

Laureline hocha alors la tête, son visage ne trahissait aucune émotion, mais ses yeux si. Elle serra son carnet contre elle en hochant la tête et le regarda un long moment, écoutant ses paroles sans vraiment prendre conscience des propos. La seule chose qui la fit tiquer, c'est sa demande de parler de vive voix. Elle le faisait, mais qu’avec sa maman ou envers des personnes bien spéciales telles qu’Ethan par exemple. Il voulait qu’elle parle comme ça ? Alors que sa peur venait du fait de parler ? Laureline secoua alors la tête et refusa catégoriquement d’ouvrir la bouche. Il essayait, elle le voyait, mais elle n’arrivait pas à sortir un seul sons. Comme si sa bouche était scellée et ne comptait plus s’ouvrir.

La suite des événements n'était pas très compréhensible, la langue des signes ? Elle avait bien vu quelques gestes et mots, mais de là à le parler avec exactitude, ce n’était pas certain. Elle mémorisa alors ses gestes, elle irait regarder sur Internet après ce que cela voulait dire. Est ce qu’elle avait trouvé un nouveau moyen de communiquer ? Non, elle ne pouvait pas, elle sentait que cela était réservé qu’avec des personnes qui comprenaient ce langage.

Quelques instants plus tard, il se leva pour partir de la pièce, prétextant un besoin urgent. Hochant la tête, Laureline attendit qu’il sorte de la pièce et une fois sûre que cela était fait, elle se leva finalement et alla au niveau de son bureau pour tirer quelques manuels de son tiroir. Les posant sur le meuble, elle les regarda un long moment avant de tourner son regard vers sa bibliothèque. Tout était quasiment bien rangé, à part les quelques livres que l’homme avait dérangés. Les remettant à leurs places, elle hocha la tête fière d’elle.

Profitant de ce moment de calme et de solitude, elle se changea rapidement pour revêtir une tenue plus convenable. Faire cours avec une tenue telle que le pyjama n’était pas vraiment une bonne manière de présenter les choses. Une fois changée, elle se posa sur la chaise de son bureau et sortit également ses cahiers.

Elle attendit alors que son professeur revienne et en entendant toquer, elle prit une grande inspiration et attendit qu’il rentre. Lui montrant alors de ses mains les quelques manuels, la demoiselle les lui amena et les lui tendit. Les manuels contenaient des connaissances bien trop avancées par rapport à ses connaissances actuelles. Tandis que certaines étaient bien trop insignifiantes pour appeler ça des manuels. Malheureusement, Laureline ne le savait pas et pensait que cela était normal.



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Ven 12 Aoû 2022 - 12:09
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OOTD (clique):

Elle me tend toute sorte de livres de différents niveaux. Je les regarde et finit par les ranger dans mon sac avant de sortir quatre cahiers, vierges.

- Voila sur quoi nous allons travailler. Il n'y a rien dedans. Ce qui veut dire que tu étudias seulement ce que je te dis d'étudier.

La raison pour laquelle je fais ça, c'est parce que si je lui laisse des manuels, elle pourrait continuer à étudier et creuser ses facilités. Ce qui créera un déséquilibre plus profond de ses connaissances.

- Je ne serais là que trois jours par semaine. Les trois autres jours je t'enverrais des exercices à faire par mail. Evidemment, si tu ne me remet pas TOUS les exercices pour que je les corrige: je ne pourrais pas t'en envoyer d'autres.

Je sors de mon sac un grand papier plié en 4 et le déplie pour le coller à son mur.

- Voici l'ensemble des règles à suivre. Il y a les règles quand je suis là et les règles quand je ne suis pas là. Il y a cinq matières: le français, les maths, les sciences et l'histoire-géo. Quand je ne suis pas là, tu peux travailler sur deux sujet par jour. Pas plus. Ensuite, tu devras travailler par tranche de 30 minutes. entre chaque 30 minutes: tu fais ce que tu veux, mais à la fin de la journée, tu dois avoir terminé ton travail.
Tes cahiers doivent rester propres. Pas de gribouillis, ni de rature dans la marge. Si tu te trompe pendant un exercice: c'est différent. Au cas ou tu aurais envie de gribouiller ou quoi: prends une feuille à part, ou un de tes carnets. Et enfin: tu dois tenir un journal de bord concernant les journées ou tu travaille. Tu y noteras tout ce que tu pense et comprend ou comprend pas et j'aurais accès à ce carnet. C'est essentiel. Okay?


Je hoche de la tête et sors alors de mon sac quatre classeurs.

- Voici 4 Classeurs. Quatre pour chaque matière. Tu devras y ranger tous les documents que je t'enverrais. L'entretient de ton matériel sera également considéré comme un progrès.

Suite à quoi, c'est le drame. Je le sens arriver. Ouuuuh...

Je sors un papier d'emplois du temps et le pause sur son bureau.

- Voilà comment s'organiseront tes semaines. Lundi, on étudie le français et l'histoire ou la géo. Mardi, c'est les maths et les sciences et le mercredi on revoit ce que tu n'a pas compris. Jeudi, vendredi samedi: tu travailles seule.

J'hésite avant d'annoncer:

- Le français commencer par une révision des bases et une dictée. Puis la lecture à voix haute d'un texte et une étude de ce même texte.

Aïe.
Je continue à lui expliquer les matières et lorsque j'ai finit, je sors une planche en bois avec de larges creux, comme des bols.

- Ça c'est un outil de travail. On l'utilisera au début et à la fin, t'en aura plus besoin.

Puis je sors une petite pile de feuilles.

- Ça, c'est des feuilles d'exercices pour écrire. Tu pourra les commencer dès que je serais parti. Attention, tu dois t'appliquer. Je reconnais très bien les fiches qui n'ont pas été faites avec minutie. Le but n'est pas de toutes les faire, mais d'en faire quelques unes et de les faire bien.

Les mains sur les hanche je réfléchis à ce que je n'aurais pas dit.

- Si je vois que tu t'en sort bien, je pourrais rajouter l'apprentissage d'une langue dans ton cursus. AH! Aussi: POur chaque gros effort... C'est a dire, lorsque que tu accomplis une chose qui t'es impossible; j'offre une récompense... Un truc comme un porte clé en forme de lapin ou je sais pas...

Le fait est avec les choses impossibles, que lorsqu'on les accomplit: elles ne sont plus impossibles. Elles sont possibles et deviennent des actions du quotidien. Des action comme... Parler, par exemple.
On voit la frustration comme une mauvaise chose, mais moi je je vois la frustration comme quelque chose de positif. La première fois qu'elle verra un porte-clé lapin lui passer sous le nez SEULEMENT parce qu'elle n'a pas voulu parler: elle se mettra à revoir ses priorités, réévaluer ses besoins et envies. Et si son envie est plus forte que sa peur: alors elle parlera.

Qui plus est, j'aurais toujours de quoi lui donner envie. Je vais juste aller dévaliser certains magasins, mais j'aurais toujours ce qu'elle aime dans mon sac.

Elle finira par parler. Ce n'est qu'une question de temps.

- Bien. Est-ce que tu as des questions avant que je ne parte?

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Sam 10 Sep 2022 - 0:06


Une nouvelle rencontre

Feat Laureline & Jae
Laureline ne savait pas du tout ce qu'il attendait. Déjà en regardant le comportement du professeur, la demoiselle se pose plein de questions. Ce qui la perturbe, c’est qu’il voulait absolument qu’elle parle, mais parler est un traumatisme pour elle… Pourquoi il n’attends pas qu’elle ait davantage confiance en lui ? Laureline ne comprenait pas pourquoi elle devait absolument parler avec quelqu’un… Elle n’aimait pas du tout ça. Il lui tendit alors des cahiers vides… Il était vraiment déterminé à la faire progresser, Laureline fut un peu touchée, mais aussi gênée… Elle ne le connaissait pas, il ne la connaissait pas… Alors pourquoi ferait-il cela pour elle ? Ses anciens professeurs ne faisaient pas autant pour elle…

La belle muette prit les cahiers et les posa sur son bureau, avant de se tourner de nouveau pour écouter les propos de l’homme. Il ne serait là que 3 jours par semaine ? Ce n'était pas beaucoup ? Les autres ne la voyaient qu’une fois par semaine, et même parfois, ils ne venaient pas pour x raison. Laureline pencha la tête sur le côté et écouta attentivement les autres remarques. Tout devenait compliqué pour elle, vu qu’elle n’avait jamais eu ce genre de chose. Elle n’avait jamais été très longtemps à l’école, alors oui elle connaissait la dureté des cours, mais là… Ce n'était pas un peu trop ?

Elle enregistra alors dans sa tête les différentes recommandations, obligations et demandes. Elle aurait des exercices, un cahier à tenir et des cours différents avec le même enseignant ? C’était possible ? Laureline ouvrit de grands yeux et hocha simplement la tête. Il y avait beaucoup de choses à retenir et à mémoriser… Il balançait tout comme ça…

Laureline était quelque peu perdue, mais elle en profita pour faire du tri dans sa tête et posa les classeurs et fiches d’exercices sur le dessus de ses cahiers vides. Avec tout cet amas de nouveauté, Laureline posa sa main sur son bureau et essaya de trouver un appui… Ça faisait beaucoup non ? Elle n’avait jamais eu un programme aussi intensif que celui-là.

Elle n’osa pas ouvrir la bouche de tout le discours, essayant de tout retenir et de surtout rien oublier. Le carnet, elle en avait, donc pas de soucis... Des fiches d’exercices bien écrites ? Mais elle faisait tellement de fautes…

Après un moment à regarder longuement tout ce que le nouveau professeur lui donna, elle sentit sa tête fortement tournée. Se posant sur sa chaise de bureau, elle posa sa main sur son front. Pourquoi autant si soudainement ? Il ne fallait pas y aller étape par étape ? Il voulait vraiment l’aider, elle le ressentait, mais ce n’était pas trop ?

Après un moment de silence venant d’elle, Laureline releva la tête et hocha la tête à ses paroles… Elle ne devait pas écrire, devait être concentrée et tenir un journal de bord… Est-ce qu’elle allait y arriver ? En prenant conscience de ce qui l’attendait, elle sentit une forte peur l’envahir et sans vraiment réfléchir, elle prononça les premiers mots devant un inconnu.

- Z’est beaucoup…

Se rendant compte de ses paroles, elle mit sa main devant la bouche et se tourna pour ne pas voir le regard du jeune homme. Mince, elle avait parlé sans réfléchir, il allait se moquer, c’est sûr. Tremblant un peu, elle se saisit rapidement de sa boule anti-stress et commença à la presser entre ses doigts. Un exercice de respiration, fermez les yeux et essaie de penser à autres choses. Rosy avait été si gentille avec elle en la soutenant, elle ne devait pas se recroqueviller ainsi devant sa voix. Il n’était pas son ancienne mère, il était différent, elle le savait. Mais comment ne pas se morfondre avec ce qu’elle avait vécu ?

Après quelques minutes, elle reposa sa boule de stress et laissa échapper une longue expiration. Rouvrant les yeux, elle se retourna et écouta la suite des paroles du professeur. Cours de français avec des dictées et une étude de cas sur celui-ci… Des cadeaux ? Il voulait l’acheter avec des surprises ? Bon, c’est vrai, cela pourrait marcher, mais son traumatisme était quand même assez important… Alors elle prit son carnet et écrit dessus avant de le lui montrer.

- Ze Je comprend bien zce que vous voulez dire monsieur le professeur, mais z’est quand même beaucoup pour une personne…ZJe sais pas si je serais à la hauteur de vos attentes.. Pourquoi vous voulez me donner autant monsieur…

Après avoir écrit, elle reposa son carnet et regarda tous ces classeurs et feuilles. Elle avait un peu peur, cela se voyait dans son regard.



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