Une balade anodine [PV Laureline]

L'effervescence des fêtes de fin d'année commencèrent enfin à s'estomper et c'est à la fois très positif, mais également négatif. Le calme et la tranquillité reprenait tranquillement sa place dans cette ville, de quoi créer une ambiance bien plus propice pour la méditation, la relaxation et surtout pour se concentrer sur le travail et la formation des apprentis. Néanmoins, il faut dire que l'avantage des fêtes, c'est que tout le monde est tellement concentré que personne ne remarque un petit vieux qui se balade au milieu de la ville. Bien sûr, Paris n'est jamais entièrement calme, mais pendant les fêtes, c'est bien pire.

Personne ne se doute qu'un vieil homme comme Wang Fû est en réalité une personne qui dispose de la lourde tâche de protéger les objets magiques les plus puissants de tous les temps et avoir la responsabilité de reformer l'ordre des Gardiens après sa plus grosse erreur de sa vie. Peut-être qu'il devrait passer à autre chose et essayer de se rattraper correctement, comme il a pu l'apprendre auprès d'une de ses apprentis, mais c'est bien plus fort que lui. Malgré le fait qu'il essaye en formant de nouveaux gardiens, il sera toujours responsable de tant de malheur et juste pour ça, il ne pourra jamais se pardonner.

Néanmoins, il faut avancer malgré tout, continuant à faire en sorte de retrouver les Miraculous perdus, récupérer ceux du Papillon et celui du Paon qu'il a perdu, qu'importe où il se trouve, espérant même qu'il ne soit pas entre les mains de Papillon, cela serait catastrophique. En tout cas, Maître Fû décida de sortir de chez lui afin de se balader, mais aussi pour aller chercher des ingrédients nécessaires pour la confection des potions que l'une de ses apprentis cherchent à faire. Beaucoup d'ingrédients furent trouvé, certains sont encore un mystère, mais grâce aux autres apprentis, la traduction et les possibilités avancent à grand pas.

Maître Fû voulait aider à sa façon, il tentait d'aider comme il pouvait les jeunes demoiselles, mais ce n'est pas suffisant, il voulait toujours faire plus, les aidant au mieux jusqu'à aller faire les courses pour elle afin d'être sûr qu'elle ne manque de rien car mine de rien, elles se réunissent souvent chez lui après tout. Le vieux Maître se déplaça dans les rues de la ville, canne à la main, jouant son rôle de vieux monsieur à la perfection, alors qu'en réalité il n'en a aucunement besoin, sauf quand son dos lui joue de sérieux tour.

D'ailleurs, alors qu'il passait devant la boulangerie Dupain-Cheng, humant la merveilleuse odeur des croissants, des pains au chocolat, des viennoiseries en général sortant de cet endroit, cela lui rappelait de merveilleux souvenirs, mais en même temps une pensée désagréable. Après tout, c'est cette jeune demoiselle qu'il avait choisi pour remplir le rôle de Ladybug et elle l'a parfaitement fait, mais jusqu'à quelque temps où la demoiselle a dû abandonner son rôle d'héroïne de la ville dans le plus grand des secrets. Un jour peut-être elle récupéra Tikki, mais peut-être pas, impossible de le savoir, seul le temps le dira après tout.

Malheureusement, prit de nostalgie et surtout se laissant envoûter par les odeurs, le vieux maître ne fit pas attention à un léger trou se trouvant sur le trottoir, juste assez grand pour que sa canne s'y insère et se bloque dedans. Forcément, en voulant avancer, la canne restant coincée, la suite fut logique et la gravité fit le reste. Perdant l'équilibre, le vieil homme trébucha, tombant au sol. Heureusement, il sait parfaitement tombé, de quoi ne pas faire mal, mais cela reste tout de même assez désagréable. Étrangement, cela lui rappelle des souvenirs une telle chute, peut-être que c'est un signe si cela a dû arriver juste devant ce lieu si particulier pour lui.

- Oh nyon, monsieur !

Le vieux Gardien n'avait réellement pas fait attention où il marchait à cause de la bonne odeur environnante, cela lui apprendra à se laisser distraire par sa gourmandise, même si elle est largement justifié car les pâtisseries de Mr Dupain sont sûrement les meilleurs de Paris, voire du monde même. Néanmoins, il faut dire que cela peut provoquer des accidents, exactement comme il vient de lui arriver. Alors que la plupart des personnes passeraient à côté sans rien dire, laissant le pauvre homme au sol, une jeune demoiselle s'approcha de lui afin de venir l'aider, déposant une main sur son épaule comme pour le rassurer. Une bonne âme, il n'y a aucun doute sur ce point là.

- Vous n’allez bien ? Ohlala vous zavez un bobo aux genoux ! Attadez z’ai de quoi vous zoigner !
- C'est très aimable à vous.

La jeune demoiselle se mit à sa hauteur, s'accroupissant afin de pouvoir fouiller dans son sac, encombrer par ses peluches, cela ne doit clairement pas être pratique de se balader de la sorte, mais si elle apprécie, qui serait Wang Fû pour juger. Le vieux Maître ne s'est pas spécialement blessé, à peine égratigner avec le bitume si on veut, mais ça s'arrête là. Néanmoins, il n'avait pas le cœur à contredire la gentillesse de cette demoiselle donc il le laissa faire. Elle fouillait dans son sac pour essayer de trouver sûrement de quoi le soigner. Il se demandait quand même ce qu'elle pourrait bien faire car même si elle a l'air d'être assez âgée, clairement elle n'a pas dix ans en somme, mais pourtant il a remarqué une certaine touche enfantine dans sa façon de s'exprimer, de se comporter.

- Ze zuis maladroite auzzi, du coup ma nouvelle maman m’a offert une petite trousse de premier zoin au cas où !
- C'est très prévenant de sa part.

Laissant la jeune demoiselle faire ce qu'elle voulait faire, ne voulant réellement pas la stopper dans son élan de gentillesse, même si légèrement inutile. Un coup de désinfectant sur ce qui semblerait être une blessure, qui n'est qu'une légère égratignure sans conséquence afin de pouvoir y mettre un petit pansement par dessus. Une véritable petite infirmière en devenir. Bien sûr, il faudrait plus qu'un désinfectant et un pansement pour réussir à soigner des personnes dont les blessures soient plus grave, mais c'est déjà un très bon début à vrai dire. La jeune demoiselle confia en plus un bonbon directement dans la main du vieux monsieur afin sûrement de le réconforter, comme un dentiste pourrait faire en donnant une petite sucette pour récompenser les jeunes enfants.

- Ma maman m’a dit qu’un petit bonbon remonte toujours le moral ! C’est au goût fraize ! Les meilleurs du monde !
- Vous avez bien raison demoiselle et je vous remercie grandement de votre aide, j'en avais bien besoin.

La demoiselle se releva en douceur, alors que le vieux gardien des miraculous fit de même, l'imitant, prenant bien appui sur sa canne, restant dans son personnage, en faisant attention à là où il déposa sa canne désormais. Il faut dire que la jeune demoiselle fut d'une grande bonté et cette bonté a le mérite d'être récompensé. Peut-être qu'elle aurait été digne de porter un Miraculous, mais pour deux raisons, il ne le fera pas. La première c'est qu'il trouve que la jeune demoiselle manque peut-être encore un peu de maturité, non pas qu'elle pourrait être intéressante car elle aurait sûrement une façon d'agir et de pensée inattendue et donc un air frais sur Paris pour cette lutte. Toutefois, elle n'est sûrement pas encore assez forte pour supporter cette charge.

Sauf qu'en réalité, c'est plus la seconde chose qui l'empêche de lui en confier un, c'est que hormis le bracelet de la tortue, il n'en a prit aucun sur lui car c'était simplement une balade qui devait se faire. Ouvrant le petit bonbon que la jeune demoiselle lui a offert afin de pouvoir l'insérer dans sa bouche histoire de pouvoir profiter de ce petit cadeau. Néanmoins, Wang Fû voulait remercier la demoiselle pour sa gentillesse et il fallait trouver une idée. L'endroit est tout de même idéal il faut dire et l'idée lui vient très rapidement.

- Vous savez ce qui est encore meilleur qu'un petit bonbon à la fraise, Mademoiselle ? Un bon croissant bien chaud venant de sortir du four. Je vous en offre un, suivez moi.

Le vieux maître invita la demoiselle à le suivre à l'intérieur de la boulangerie Dupain-Cheng où dès qu'il poussa la porte un petit tintement se fit entendre dans toute la pièce. Immédiatement après, un homme plutôt massif arrive, un homme très gentil, le fameux Tom Dupain qui salua les nouveaux clients qu'il remarqua, saluant le vieil homme comme Mr Trang. Bien sûr un faux nom qu'il utilise toujours quand il vient ici, c'est une habitude qu'il a prit, de ne jamais donner son véritable nom car on ne sait jamais après tout ce qui peut arriver. Le Gardien demanda au boulanger s'il pouvait lui donner deux croissants, bien chaud, pour lui et surtout pour remercier la jeune demoiselle de son aide.

Le boulanger accepta, partant à l'arrière, le temps de faire une nouvelle fournil de croissants sachant qu'il en avait plus. Cela allait permettre aux deux nouveaux amis de faire un peu plus connaissance, profitant de ce lieu merveilleux.

- Excusez moi de mon impolitesse. Je m'appelle Mr Trang, et vous jeune demoiselle ? Vous devez avoir un joli nom, n'est-ce pas ? Vous êtes déjà venu ici ? Vous allez voir, c'est un véritable délice.

- Han ! C’est vrai ? Z’adore les pâtisseries ! Z’est tellement bon et ça aide à aller mieux quand on n'est pas bien ! Enfin dans ze cas là c’est pas le cas, mais z’ai hâte de manger ce croissant monsieur !
- J'en suis ravis jeune demoiselle.

Même s'il ne prenait que très peu de risque en invitant sa jeune sauveteuse dans la Boulangerie Dupain-Cheng, il y avait toujours la possibilité où elle n'avait pas faim, qu'elle n'est pas envie de tenter ou simplement qu'elle n'apprécie pas. Bien sûr, les risques sont plutôt moindre en sachant que personne ne peut résister aux odeurs qui se dégagent de cet endroit, juste par curiosité et puis n'est-ce pas la meilleure boulangerie de Paris ? Surtout que les prix sont plutôt abordable, qui n'enlève rien à la qualité, au contraire même. Néanmoins, être invité par une personne, il n'y a aucune raison de refuser. Puis même si la faim n'est pas présente, elle pointera son nez à un moment où à un autre, donc la petite collation pourra très bien servir par la suite.

Les deux comparses entrèrent donc à l'intérieur de la boutique où toutes les effluves furent encore plus présente, encore plus envahissante, pour leur plus grand plaisir. Maintenant que la commande fut passé, c'est ce moment de latence où le vieux Gardien décida de se présenter à la jeune demoiselle. C'est la moindre des politesses après et il ne serait pas le vieil homme qu'il est s'il ne le ferait pas.

- Ze m’appelle Laureline E.Einvald ! Enchantier Monsieur Tang ! Ze trouve ce prénom très zolie ! Mon ancien papa aimait beaucoup une série de son époque ! Votre nom est aussi très zolie !!
- Enchanté Laureline Einvald. Je vous retourne le compliment vous savez.

Il faut dire que la joie de vivre de cette demoiselle est réellement contagieux et c'est réellement un très agréable air frais dans ces moments de troubles que doit affronter Paris sans l'une de ses héroïnes alors que Papillon gagne en puissance de jours en jours. Bien que ça soit qu'une petite pause, il n'empêche que cette pause est très agréable et sûrement très bénéfique. Fû reconnaît un bon potentiel chez la demoiselle, mais elle n'est pas encore prête à casser son innocence pour affronter un monde dangereux et il serait irresponsable de la forcer à le faire en lui donnant des responsabilités. Peut-être que si la situation était plus catastrophique, peut-être que là il aurait tenter le coup. Avec autant de pureté, elle pourrait accomplir de grandes choses avec le bon Miraculous pour l'accompagner. Toutefois, à l'heure actuelle, cela serait complètement irresponsable. En tout cas, ils avaient du temps pour discuter un peu plus, apprendre un peu plus à se connaître.

- Ze connaissait de nom ! Z’est une boulangerie très connue ! Z’y sus zamais aller, mais z’avais vraiment envie !! Cha a l’air trop bon ! Vous avez déza mangé ici ?
- Moins aujourd'hui, mais j'y venais très souvent.

C'est la vérité. Bien sûr, il s'y rend encore souvent, mais c'est bien moins qu'avant. La jeune Marinette Dupain-Cheng, une jeune demoiselle qu'on peut penser empotée au premier abord, mais qui possède une grande force intérieur, une gentillesse incomparable, une merveilleuse Ladybug. Le vieux Maître s'y rendait souvent, en incognito sachant que la demoiselle ne connaissait pas l'identité de la personne qui lui a confié Tikki. Il venait tout de même souvent aux nouvelles, voir si tout ce passait bien. Néanmoins, c'est une période qui est malheureusement fini depuis peu et les occasions de se rendre dans cette boutique se fait moindre, bien plus rare. Ce n'est pas spécialement par manque d'envie, c'est surtout qu'avec toutes ses responsabilités, il n'a malheureusement plus beaucoup de temps pour lui et pour ses petites sorties plaisirs.

Tom Dupain, le boulanger, revenait enfin avec la commande du vieil homme qu'il remit avec toute sa gentillesse qui fait de lui l'un des hommes les plus gentils au monde à la jeune demoiselle. Les deux échangèrent très rapidement durant ce moment, où la jeune demoiselle remercia pour les viennoiseries qui ont bien sûr été payé par l'homme qui utilise comme pseudo Mr Trang, comme très souvent. Puis la demoiselle revient très rapidement avec les fameux trésors beurrés vers son vieil ami pour lui en remettre un et garder le second pour elle, qu'elle garde très précieusement au creux de sa serviette.

- Merci beaucoup pour ce croissant ! Il sent trop bon !! Vous voulez rester ici ? Où alors faire une petite balade ? Ou peut-être avez vous quelque chose de prévu ?
- On peut se balader sans problème, étant à la retraite, j'ai du temps libre après tout.

Cette fois-ci, c'est un petit mensonge. Il a beau être vieux, il n'est pas spécialement à la retraite sachant que son rôle de Gardien, il le gardera sûrement jusqu'à la fin de sa vie, confiant ce rôle qu'à la dernière minute, protégeant son secret jusqu'à la fin. Ce sont ses regrets, c'est ses erreurs, c'est à lui de les supporter et de les réparer, aucunement à une autre personne. Il a beaucoup de choses à faire, comme par exemple apprendre à ses apprentis à maîtriser leurs nouvelles responsabilités et à devenir de véritables Gardiens. Néanmoins, la quête sera longue, on ne peut apprendre un savoir millénaire en quelques mois, cela prend des années. Surtout que malheureusement, Maître Fû est sûrement loin d'être un excellent professeur dans ce domaine, n'ayant même pas terminé réellement sa formation pour le devenir, mais en tant que dernier survivant, il l'est devenu et a apprit à l'être.

Néanmoins, sans ce genre de sortie, le vieux Maître ne connaîtrait pas énormément de monde, apprendrait à connaître le nom et le caractère du plus grand nombre. À chaque fois qu'il confie un Miraculous à une personne, ou du moins dans la plupart du temps, le vieux Maître connaît toujours le prénom et le nom de cette personne. Ces personnes se demandent à chaque fois comment un parfait inconnu peut les connaître, mais c'est qu'il est partout, que ses oreilles traînent partout, dans la plus grande des discrétions. On pense qu'il n'est pas là, il est plutôt petit en même temps, donc ça aide énormément, pourtant, il est bien là et fait attention à tous les détails. Même si dès fois, comme actuellement, il rentre directement en contact avec la personne, comme cela a pu être le cas pour Ladybug et pour Chat Noir d'ailleurs.

De ce fait, il accepta volontiers l'invitation de la demoiselle quant à la balade, cela ne lui fera pas de mal et puis il pourra apprendre à connaître la demoiselle car beaucoup de questions lui traversèrent la tête la concernant, il devra faire un tri pour éviter d'attirer les soupçons et surtout pour éviter de la bloquer. Ce n'est jamais réellement positif de poser trop de questions à une personne, surtout si celle-ci les retournes. Après tout, Fû n'est pas des plus bavard sur son passé, sur son véritable passé. En tout cas, les deux comparses finirent par sortir de la boutique, non sans remercier et dire au revoir au boulanger et à sa gentille femme afin de continuer un peu à se balader, sachant qu'un magnifique parc se trouve juste à côté, de quoi avoir un joli cadre pour déguster ce croissant tout chaud.

Impossible de réellement savoir où ils vont se rendre. Bien sûr, ils pourraient se décider avant même de bouger, histoire d'avoir une ligne de conduite, mais cela serait assez contre productif. Du coup, au lieu de parler, les deux personnes se mirent à marcher là où la suite allait les emmener. Ou plutôt Maître Fû suivait les pas de la demoiselle. Après tout, savoir prendre des décisions, suivre son instinct, ce sont des qualités essentielles chez une personne et la vie n'est qu'un test, du moins pour une personne comme Fû qui a de grandes responsabilités. Bien sûr, si jamais la demoiselle ne sait pas où se rendre, cela ne l'empêchera pas de la guider en direction du parc si la demoiselle se retrouve perdue dans ses choix.

Marchant, dégustant son croissant tout chaud, profitant du moment et de cette pâtisserie comme il se doit, le vieil homme souriait à la demoiselle, décidant, entre deux bouchées, de discuter un peu avec elle.

- Vous vous baladez toujours avec tout ce qu'il faut en cas de problème ou avez-vous prévu une telle rencontre aujourd'hui ? J'ai sûrement beaucoup de chance d'être tombé sur vous lorsque la gravité m'a emporté.

Bien sûr, c'est des banalités, mais c'est ce qui fait qu'une conversation se passe, c'est une manière de créer des liens. La moindre petite chose à une importance capitale, un seul grain de riz peut faire pencher une balance après tout, donc même si ce n'est que pour discuter météo, ce n'est pas si anodin que ça. Cela n'allait quand même pas l'empêcher de pousser encore un peu plus la conversation pour être un peu plus direct, en apprendre plus Laureline. Même s'il doute sur la possibilité où cette demoiselle peut être Papillon, il ne doit retirer aucune option pour éviter de faire de nouvelles erreurs. Puis dès fois, on cache la plus grande des noirceurs derrière la pure gentillesse, il faut faire la différence entre la sincérité et un jeu malsain. Toujours entrain de marcher, dégustant son croissant, souriant, Maître Fû mit les pieds dans le plat en profitant de l'air ambiant.

- Vous avez une drôle de diction Mademoiselle, c'est plutôt mignon, mais je ne m'attendais aucunement de la part d'une jolie demoiselle comme vous. Si vous le désirez, je donne des cours de langues, de Chinois principalement, mais je peux innover en faisant de mon mieux pour vous aider à vous améliorer. Cela se sent que vous êtes en quête d'amélioration, d'aventures et de découverte. Dites le moi si je me trompes.

Le vieil homme ricanait en parlant. Il n'est aucunement là pour critiquer, c'est bien le contraire. Fû aime prendre soin des autres, il n'a que le désire d'aider, découvrir des personnes au potentiel intéressant et pour ça, il doit apprendre à connaître et quoi de mieux que d'aider autrui ?

- Merci beaucoup pour ce croissant ! Il sent trop bon !! Vous voulez rester ici ? Où alors faire une petite balade ? Ou peut-être avez vous quelque chose de prévu ?
- Une jeune femme fort bien précautionneuse.

Il faut dire que c'est une bonne chose, néanmoins, le vieux maître se demandait si c'était réellement le meilleur des choix à faire pour une personne. C'est sûr que au vue du physique de la demoiselle, elle doit être presque majeur, voire l'être, mais tout dans son comportement lui donne l'impression qu'elle est beaucoup plus jeune. Ce n'est pas un mal, juste une constatation qu'il se fait tout simplement. Du coup, prendre des mesures pour qu'elle puisse se soigner est une très bonne chose, mais est-ce que c'est la meilleure des solutions ? Elle a l'air d'être assez grande pour se comporter comme elle devrait pouvoir le faire si on lui laisse lui faire confiance. Bien sûr, Fû ne peut pas juger cette personne car il ne l'a connaît pas vraiment, qui sait ce qu'elle a subi pour se comporter de la sorte aujourd'hui encore.

Il n'empêche que le vieux Maître respecte la jeune demoiselle comme elle est et il ne souhaite pas la changer et il n'en fera rien car c'est sûrement ceci qui la rend aussi exceptionnelle donc elle doit savoir garder cette innocence qui la caractérise. Bien sûr, elle manque sûrement un peu de maturité, mais ceci ne doit pas être forcée, cela doit venir d'elle pour réussir à devenir une grande héroïne. Hors de question de lui mettre sur ses frêles épaules une responsabilité lié à une erreur passée du Gardien et entraver cette pureté chez cette demoiselle. En tout cas, il voulait quand même l'aider comme il pouvait, lui proposant son aide pour des cours de langues. Rien d'exceptionnel, mais cela peut toujours être pratique et surtout pour garder un œil sur elle. Lui proposant son aide, tout en mangeant tranquillement son croissant en attendant la réponse de la demoiselle.

- Oh z’est zentil, z’est vrai que z’aime beaucoup découvrir et partir a l’aventure ! Mais vous savez z’ai un professeur particulier qui m’aide beaucoup à m’améliorer…Zependant en y réfléchizzant bien, z’aimerais beaucoup apprendre de votre zagesse !! Z’accepte votre propozition monzieur le sage ! Z’ai le sentiment que je peux apprendre de vous !

Elle avait prit un petit moment pour réfléchir avant de parler, claquant même des doigts, exprimant avec joie et enthousiasme à la proposition du Gardien. Même si au début effectivement cela ne partait pas forcément sur un bon chemin, après tout, il semblerait qu'elle a déjà un professeur particulier qui l'aide. Néanmoins, il ne veut pas être médisant avec une autre personne, après tout, il ne connaît pas le professeur particulier, ni même depuis combien de temps il aide la jeune demoiselle, mais cela n'a pas l'air d'être des plus brillants niveau résultat. Peut-être qu'il y a des choses plus complexes, des difficultés que le vieux Maître finira par le découvrir car il va de ce fait l'aider également vu qu'elle accepte la proposition du vieil homme.

Fû n'est pas là pour l'aider dans ses prononciations, mais pour l'aider à apprendre d'autres langues. Même si rien ne l'empêche de lui expliquer et de lui apprendre d'autres choses, il n'empêche que cela ne sera pas le but premier. Puis avec un peu d'entrainement, qui sait, elle prendra sûrement plus confiance en elle, elle pourra peut-être devenir plus grande et réussir à passer certaines barrières de son histoire, si comme il le pense qu'elle a rencontré des difficultés plus jeunes. Un sourire peut cacher beaucoup de choses, il suffit de découvrir ce qui se cache derrière lorsque la personne est prête à se livrer.

En tout cas Fû ne disait rien, il répondait surtout grâce à un petit sourire et des signes de têtes pendant qu'il terminait son croissant en compagnie de la jeune demoiselle où ils finirent par arriver au niveau d'un petit parc très agréable et plutôt tranquille pour un moment au calme. Malheureusement, il semblerait que la serviette de la jeune demoiselle prit son envol. Ce n'est qu'une serviette s'envolant très légèrement, passant même à côté de Fû. Il aurait très bien pu  la rattraper grâce à sa canne avec aisance, mais il voyait dans le regard de la demoiselle qu'elle voulait agir donc il ne préféra ne rien faire. Pourtant ça se voyait qu'il avait l'envie de le faire car il avait commencé à lever son bras, levant par la même occasion sa canne, mais il finit très rapidement par la poser de nouveau au sol, observant ce que la demoiselle allait faire.

La petite demoiselle se mit à courir après la serviette qui s'envolait dans les airs, échappant à toutes les possibilités de la rattraper. Peut-être qu'il allait devoir intervenir car cela devait lui être très important pour vouloir éviter que la serviette tombe dans la nature. C'est un geste très bon, elle est réellement gentille, mais il semblerait que la nature soit légèrement plus forte que elle. Fû cherchait à trouver une méthode pour l'aider sans qu'elle le remarque, il veut qu'elle pense réellement que c'est elle qui a fait tout le travail, qu'elle soit fière d'elle. Le vieux maître eut une idée au moment que la demoiselle ramassa un caillou par terre qu'elle lança en direction de la serviette en papier. Malheureusement, elle n'allait pas réussir à l'avoir, du moins sans un petit coup de main. Discrètement, Fû tapa dans un petit caillou se trouvant au sol juste à ses pieds avec sa canne. C'est un tout petit caillou qu'il envoya avec une très grande force dans les airs qui vient toucher le caillou de la demoiselle dans un certain angle qui changea très légèrement la trajectoire de son projectile pour qu'il puisse venir se poser sur la serviette afin de la bloquer au sol.

Du coup, la jeune demoiselle pouvait enfin attraper la serviette se trouvant au sol, bloqué par le caillou, afin de la ramasser pour la mettre dans la poubelle qui se trouvait juste à côté. Pendant ce temps, Fû en profitait pour commencer à se rapprocher de la demoiselle, avec sa troisième jambe en bois, chose qu'elle fit également dès que la serviette fut dans la poubelle. De cette manière, les deux comparses furent de nouveau ensemble. Il semblerait qu'elle n'a rien capter de l'action de Maître Fû vu le sourire de la jeune demoiselle et c'est exactement ce qu'il voulait voir chez elle, cette fierté de la bonne action faite.

- Et voilà ! Dizolé encore mais ze devais réparer la bétise !
- Vous faites preuves d'une grande adresse. Je suis réellement impressionné par ce lancé, cette serviette n'avait réellement aucune chance. Un vrai défenseur de la nature !

Cela ne fait jamais de mal à complimenter une autre personne. Au contraire, tout le monde a toujours tendance à expliquer et dicter ce qui ne va pas bien. Comme dans les leçons d'éducations, on prend toujours le temps de pointer ce qu'une personne a mal fait, à mal dit, les erreurs qui ont été commises, mais assez peu souvent on prend le temps de dire ce qui a été bien fait et c'est fort dommage. Les accomplissements et les réussites devraient être autant mise en avant que les échecs pour permettre un bon équilibre et avancer en toute sérénité. Même si elle a reçu un peu d'aide, il n'empêche qu'elle a réussi à protéger la nature, à son niveau, donc on doit la remercier de son geste citoyen que certains ne se serait même pas daigner faire.

Situé sous un arbre, profitant de l'ombre qu'il peut apporter et surtout de cette légère brise qui opère, faisant voler quelques feuilles autour des deux personnes, Fû reprit la parole, comme à son habitude, tout sourire, tout calme et surtout avec une voix calme et douce, même si clairement on peut reconnaître qu'il n'est plus tout jeune. En même temps, rare sont les personnes qui ont vécu aussi longtemps que lui, sûrement impossible de savoir exactement son âge, même lui il l'ignore sûrement depuis le temps, préférant sûrement oublier cette petite notion de sa vie.

- Vous faites une véritable protectrice de la ville, aussi forte que Ladybug, une véritable héroïne !

Même si Ladybug n'est plus aujourd'hui, il n'empêche qu'elle a été la plus grande protectrice de la ville contre Papillon pendant une très longue période et qu'elle est un exemple pour beaucoup de monde, un véritable modèle qu'il faut acclamer. La jeune demoiselle qu'il avait choisi n'est plus cette héroïne pour des raisons qui lui ai propre et que Fû accepte volontiers, il faut savoir également quand s'arrêter avant que c'est trop tard après tout, mais il ne regrette aucunement son choix. Maintenant la tâche va être complexe, il se doit de trouver un nouveau porteur pour Tikki, cela risque d'être compliqué, mais il y arrivera.

Venant s'adosser à l'arbre, histoire de se reposer un peu. Après tout, le vieux Maître n'est plus tout jeune et avoir un peu de repos ne fera pas de mal, surtout à son dos meurtrie par l'âge. Ne pouvant pas réellement s'asseoir, ne sachant pas combien de temps il allait rester en compagnie de la demoiselle, après tout, d'autres personnes doivent sûrement l'attendre, elle a sûrement d'autres choses à faire que de rester en compagnie d'un vieil homme. Toutefois, il comptait profiter de ce moment au maximum, ce n'est pas tous les jours qu'il peut se permettre une petite pause dans son rôle de dernier Gardien, autant en profiter également. Puis ce n'est pas tous les jours qu'il rencontre des personnes aussi agréable compagnie.

- Dites moi Mademoiselle. Vous avez déjà un professeur particulier, que vous apprend-il ? Je ne voudrais pas entraver son travail. S'il vous apprend déjà une langue étrangère, cela serait dommage de rendre votre apprentissage plus compliqué. Je pourrai aisément vous apprendre le Chinois par exemple. Vos parents seraient d'accord ? Votre famille accepterait qu'un vieil homme vous fasse cours ?

- Oh eh bien merzi, z’est normal d’agir avec rapidité dans ze genre de cas. Et puis ze zuis responzable auzzi de mes erreurs. Ze zuis la protectrize de la nature !

La jeune demoiselle semblait vraiment de bonnes humeurs, elle se prêtait réellement au jeu et cela fait plaisir de voir une personne de la sorte aujourd'hui, un vrai vent d'air frais. La jeune demoiselle se mit même à jouer les super-héroïnes, gesticulant, tournoyant sur elle-même, tout sourire, s'amusait à être comme tous les héros de la ville, de véritable super-héros. C'est donc tout naturel que le vieux Gardien la compare à une personne comme Ladybug.

Même si elle n'est pas prête complètement a endosser le masque, il n'empêche qu'elle ne manque pas de motivation et c'est réellement plaisant à voir des gens comme elle dans Paris. Maître Fû fait attention à son entourage, il essaye de trouver des personnes capables de devenir des défenseurs de la justice, puis surtout pour reprendre le relais de Ladybug, donc il doit faire bien attention à tout. Bien qu'il ait des candidats potentiels en tête, il n'empêche que passer du temps, sortir un peu de son cocon pour juste se détendre, cela lui fait du bien et il ne remerciera sûrement jamais assez cette jeune demoiselle qui est plus héroïque qu'elle ne le pense.

Elle se refuse de se comparé à Ladybug, pourtant elle a quand même beaucoup en commun avec la jeune demoiselle qu'il avait choisi de base, la jeune Marinette Dupain-Cheng. Elle est gentille, prévenante, elle pense aux autres, elle a envie d'aider, elle a un grand nombre de qualité pour se considéré comme une héroïne. Toutefois, le vieux maître n'est pas là pour blesser ou faire de la peine à la demoiselle, donc si elle ne veut pas être comparé à une héroïne comme Ladybug, il ne le fera plus pour éviter qu'elle se sente mal.

Il fallait surtout trouver un endroit au calme pour se détendre, chose que les deux individus dramatiquement opposés finirent par trouver un lieu parfaitement agréable afin de pouvoir se poser sur l'herbe, bien à l'abri du soleil, avec juste un petit air frais et surtout avec peu de monde, un moment très agréable. Cela donne même l'image du grand-père et de sa petite fille qui profite d'un moment tranquille en pleine journée, un moment de détente et cela lui fait relativiser beaucoup de chose sur sa vie, sur son amour passé, sur ce qu'il aurait pu faire s'il n'avait pas fait ses erreurs passées, bref, sur beaucoup de chose. Toutefois, c'est son problème, il ne doit pas entraîner les autres dans tout ça.

La jeune demoiselle sorti une bouteille d'eau ainsi que deux verres pendant que le vieux Gardien lui demandait plus d'informations sur son professeur particulier, histoire de savoir un peu ce qu'il lui apprend, ce que lui pourra lui expliquer par la suite. Toutefois, il ne voulait pas la déranger pendant qu'elle était entrain de servir un verre d'eau qu'il tendit au vieil homme, objet qu'il prit volontiers entre ses mains pour pouvoir boire très rapidement une petite gorgée. Après le croissant qu'il venait de manger, boire un petit coup est une chose réellement agréable, sentir le liquide couler le long de sa gorge lui fit le plus grand bien. Lorsque ce fut terminé, la jeune demoiselle venait de se servir également son verre quand elle se mit à répondre.

- Oh eh bien il m’apprend beaucoup de choze, il est assez zévère dans za démarche et z’ai encore un peu de mal à suivre…Mais il me fait travailler plein de matières différentes. Il a envie que z’arrive a m’en sortir et que je devienne une vraie jeune fille de mon âge…Mais z’est quand même beaucoup de prezzion…

En voilà une chose compliquée, chacun à des méthodes très différentes apparemment. En tout cas, il ne semble pas être des plus agréables comme professeur, mais c'est sûrement ce que la jeune demoiselle a besoin pour pouvoir apprendre correctement et surtout évoluer comme il se doit. Malgré la difficulté, il semblerait qu'elle tente le coup, qu'elle arrive à surmonter, même s'il ne semble pas remarquer exactement que ça fonctionne.. du moins, il n'a pas d'élément comparatif, il ne sait pas comment elle était avant, donc il ne peut pas réellement dire si cela fonctionne ou non. Tout ce qu'il constate, c'est qu'elle a encore quelques difficultés à parler, mais rien de bien surmontable. Le vieux maître garda le silence pendant que la petite demoiselle, qui se trouve être bien plus grande que lui, boit un peu d'eau pour qu'elle puisse reprendre.

- Non il ne m’apprend pas de nouvelle langue. Ze ne connaît pas le chinois, z’est une langue qui ressemble à quoi ? Ma nouvelle famille est très contente de me voir travailler et épanouie dans les cours, ze ne penze pas qu’ils zeront pas content de ze genre de chose ! Et puis, ma moman m’a zouvent dit qu’on apprend énormément des personnes agées, car ils zont très zages.

- Xièxiè. Wǒmen huì yīqǐ xuéxí, rúguǒ nǐ māmā xiǎng jiārù wǒmen, nà wǒ huì hěn gāoxìng.

Le vieux Maître répondit à sa question immédiatement après qu'elle est terminée de parler. Elle voulait savoir à quoi ressemble le Chinois, alors quoi de mieux que de lui montrer directement en lui répondant dans la langue qu'elle voulait entendre. Bien sûr, elle n'allait que très peu comprendre ce qu'il disait, surtout si elle ne l'a jamais entendu et cela serait tout à fait normal. Pourtant, Fû garda le silence quelque instant, lui souriant juste, histoire qu'elle réfléchisse, qu'elle profite de l'accent du vieil homme lorsqu'il déblatère des mots qu'il est sûrement le seul qui comprend ce qu'il dit actuellement. Fort heureusement, il n'allait pas la laisser dans la tourmente très longtemps car il reprit par la suite pour mieux lui expliquer.

- Cela veut dire : "Je vous en remercie. On apprendra ensemble et si votre mère veut se joindre à nous, ça sera avec plaisir.". Bien sûr, on fera les choses simplement si je dois vous apprendre effectivement cette langue, mais cela donne un aperçu de quoi vous serez capable après plusieurs années d'entraînements. Et merci pour l'eau, c'est agréable.

Il n'y a pas grand chose à faire là actuellement, en même temps, Maître Fû et Laureline se retrouvent juste à faire connaissance au milieu d'un parc, ce n'est pas comme s'il y avait une attaque d'akumatisé juste derrière, pour une fois, la ville de Paris est calme, un moment de détente, au milieu d'une tempête.. impossible de savoir combien de temps cela va durer, mais faut en profiter tant que ça dure. Buvant son verre d'eau très gentiment offert par la demoiselle jusqu'à finir son gobelet, c'est qu'il avait soif le vieil homme. Il reprit la conversation afin d'en apprendre un peu plus sur elle. Si jamais elle doit travailler avec lui pour apprendre des choses, autant en savoir un peu plus sur elle pendant qu'ils sont dans un cadre agréable.

- Vous avez des passions ? On apprend toujours mieux dans un cadre plus ludique, plus amusant, donc cela pourra être une bonne piste, de bonnes idées que vous pourrez donner à votre éducateur pour améliorer son système éducatif. Vous aimez faire quoi hormis sauver la nature des vilaines serviettes ?