No good deed goes unpunished [ft. Liz]

L’automne, quelle magnifique saison, n’est ce pas ? Après la chaleur presque étouffante de l’été, c’était le moment de sa saison préférée. Souriante, la demoiselle rangea ses affaires d’été pour sortir ceux spécial automne. Quelle organisation n’est ce pas ? Les beau pull et veste chaude de nouveau de sortie, la jeune femme afficha un large sourire et sélectionna ses affaires pour sa journée de cours. Regardant par la fenêtre, la princesse borgne regarda les feuilles tomber les unes après les autres, recouvrant le sol de leurs doux feuillages. Des souvenirs lui revinrent, elle enfant, sautant dans les feuilles entreposées par son père adoptif sous leurs grands arbres. Un sourire de nostalgie grandit sur ses lèvres.

Comme à son habitude, elle prit une douche rapide pour ne pas être en retard, prépara le repas de sa fille, puis le petit déjeuner et une fois tout le monde prêt, Lisbeth déposa son enfant à l’école pour ensuite partir vers la sienne. Il est vrai qu’elle avait genre 5 minutes de retard. Par chance, la jeune femme réussit à arriver à temps, poser son casque et son manteau de moto et se diriger vers sa classe.

Les étudiants avaient l’air un peu tristes que Lisbeth soit pop après 5 min de retard, ce qui la fit légèrement rire. Sortant des feuilles de son sac, elle réfléchit un instant et déclara avec un ton quelque peu joueur.

- Alors comme ça, on ne voulait pas avoir cours avec la meilleure prof de philo ? Je suis triste…tellement triste que vous allez tous sortir une feuille pour faire un petit exercice noté.

Les étudiants regardèrent hébété la professeur qui gardait son sourire sur ses lèvres. Grommelant et râlant, Lisbeth ne put s’empêcher de rigoler face au désespoir de ses étudiants. Par chance, elle ne leur demande pas quelque chose de bien compliqué.

Le cours se passa par la suite sans accrocs et l’humeur des garnements sembla redevenir joyeux. C’était l’un de ses moments préférés, celui où tout le monde profitait des dix dernières minutes pour lancer des débats sur l’actualité.

Maintenant que le cours était enfin terminé, Lisbeth eut l’envie de prendre un bon café bien chaud dans la salle des professeurs. Marchant dans les couloirs, que fut sa surprise de débarquer dans la fameuse salle et de voir qu’il n’y avait plus de café ni de thé ? Un long soupir s’échappa de ses lèvres et elle envoya un message sur le whatsapp des professeurs.

- Il y a plus de café ni de thé ! Vous auriez pu prévenir bande de malotru ! Comme personne a l’air motivé je vais aller en chercher. Je met ça sur la facture sur le pot commun :p

Lisbeth rigola toute seule et prit son sac à main pour se diriger vers la sortie. Elle qui ne boit quasi plus sa boisson spéciale à cause d’une certaine personne, la demoiselle se sentait bien plus fatiguer que d’ordinaire. C’était quelques peu fatiguant quand même, mais bon, il fallait bien faire ça, sinon elle aurait des problèmes et ce n’était pas vraiment son objectif.

Ouvrant la porte avec force, elle se prit un rayon de soleil sauvage dans la tronche et fut quelque peu aveugler. Bon, sa commence bien dis donc ! S’habituant progressivement au surplus de lumière soudaine, Lisbeth regarda alors dans les environs pour voir s’il y avait un petit endroit où prendre son petit café.

Non loin de là, juste en face du passage à piéton, ses yeux d’elfes…Enfin, son seul oeil fonctionnelle remarqua au loin un Starbucks…Oh mon dieu, on était en automne, donc il devait forcément y avoir le fameux pumpkin ! Soudainement très motivée, la jeune professeur n’attendit pas un seul instant et se dirigea vers la boutique pour prendre sa boisson.

Faisant la queue tranquillement, elle regardait son téléphone assez pensivement, avançant lorsque cela est nécessaire. Tout se passa bien, lorsque soudainement, la personne derrière elle lui mit un coup de coude dans le dos en la poussant, se cognant à la personne d’en face et son téléphone lui glissa des mains. Dans la bousculade, son téléphone fut massé par une pointure 42, un cric se fit entendre. Lisbeth baissa la tête vers le bruit et remarqua que son précieux téléphone avait l’écran de fissurer…Bien comme il faut.

- Non mais c’est pas vrai !!!

Lisbeth se baissa alors pour le prendre dans ses mains et laissa échapper un long et profond soupir d’énervement. Essayant de l’allumer, celui-ci ne répondait plus…Son téléphone avait rendu l’âme.

Pour une fois que Lisbeth avait un moment de tranquillité pour pouvoir faire ce qu’elle avait envie avant son prochain cours, la voilà maintenant dans une situation bien problématique. Regardant son téléphone bien amoché, Lisbeth sentit une profonde tristesse l’envahir. Ce téléphone avait toute sa vie et tous ses souvenirs avec sa fille, ses parents adoptifs et les rares clichés du souvenir de son enfant disparu bien trop tôt. Lisbeth prit son téléphone dans ses mains, sans même se focaliser sur la potentialité de se blesser. Tout devint comme silencieux autour d’elle, se retrouvant dans sa bulle et ne faisant attention à rien de ce qui l’entoure. Son visage se crispa sous la douleur du moment et sous les souvenirs qu’elle pourrait sans doute retrouver dans les décombres de son téléphone.

Vous pensez sûrement que ce n’est qu’un téléphone et qu’il peut être changer, mais ce téléphone avait une importance sentimentale pour elle. En plus, elle avait prévu d’aller acheter une carte SD pour pouvoir sauvegarder toutes ses photos et vidéos de son téléphone. Se rendant compte après quelques longues minutes qu’elle s'était agenouillé dans le Starbuck avec son téléphone dans les mains, elle revint à la réalité. Levant la tête pour essayer de chopper la personne qui avait fait ça, Lisbeth sentit son cœur se serrer et elle se releva, sans rien dire. Une des employés de l’enseigne vint l’aider et regarda l’état de ses mains. En effet, quelques morceaux de verre étaient légèrement entrés dans ses doigts, mais rien de bien grave. La douleur ? Elle ne la ressentait même pas.

Son visage ne trahissait rien, comme s’il était vide de toute émotion, simplement anéanti. Peut-être pourrait-elle récupérer le contenu ? Mais au vu du craquement juste avant, tout était bien détruit. Suivant l’employé pour se faire soigner la main, Lisbeth ne regardait même plus ce qui l’entourait et restait perdue dans ses pensées. L’employée essayait de lui parler, mais Lisbeth ne faisait que des hochements de tête. Comment peut-on être aussi perdu alors que ce n’est qu’un téléphone ?

L’employée demanda s’il fallait appeler une ambulance, Lisbeth secoua la tête et laissa enfin apparaître un sourire triste.

- Non, ne vous inquiétez pas…Merci beaucoup en tout cas…Il serait possible de prendre à emporter un café pumpkin épicé s’il vous plaît ?

L’employé fut tout d’abord interloqué de la voir aussi éloignée et elle hocha la tête avant de se lever, laissant Lisbeth seule, sur une petite table non loin. Regardant son téléphone, elle poussa un long soupir, il ne s’allumait plus, il était bien défoncé et en plus, elle s’était légèrement blessée. Elle avait une soudaine envie de pleurer, mais devant tout ce monde qui la regardait, elle préféra se taire et rester silencieuse.

Après quelques minutes, l’employée revint avec le café et une pâtisserie qu’elle lui donna sans demander de payer. Lisbeth insista, mais celle-ci refusa et la laissa seule juste après. Son café en main, elle se leva, mettant son téléphone dans un petit sac que la dame lui avait donné et sans demander son reste, se dirigea vers la sortie.

La caissière appela soudainement un prénom assez fort. Lisbeth se tourna instinctivement et aperçut Jae qui était en train de..se cacher d’elle ? Lisbeth eut un sourire bien triste et se retourna pour sortir, sans même dire où faire quoi que ce soit.

Une fois à l'extérieur, elle chercha du regard un endroit tranquille et après une petite recherche, tomba sur un banc caché derrière des buissons. Sans attendre, elle y alla pour s’y asseoir et poser son café à côté d’elle. Regardant le ciel, elle finit par laisser une ou deux larmes couler, puis un torrent sorti de ses yeux pour couler le long de ses joues. Ne faisant aucun bruit, telles des larmes silencieuses, elle serra la mâchoire et baissa sa tête pour regarder son téléphone qui maintenant était un peu dispersé dans le sac. Enfin, il y avait des morceaux par-ci par-là quoi.

- Pourquoi réagir ainsi pour un téléphone… Bordel… Comment je vais faire pour récupérer mes photos de ma première échographie…Et les souvenirs de la naissance de ma fille… Bordel de merde…

Lisbeth tapa du pied et posa son front entre ses mains, tête baissée et se mordant la lèvre. En plus, c’est à ce moment-là que la blessure décida de faire enfin mal.

Seule, sur son banc, Lisbeth regardait son téléphone complètement détruit sous ses yeux. La main légèrement tremblante, elle ne remarqua même pas son petit bobo. Tout ce qui l’importait, c’était d’avoir perdu les photos de tous les gens qu’elle aime et surtout de ses deux enfants. Un peu trop sentimental, vous me direz, mais si vous aviez vécu ce qu’elle a vécu, vous réagiriez sans doute de la même manière. Son regard était vide, tandis que ses mains continuaient de toucher son téléphone, dans l’espoir qu’il redevienne comme avant. Malheureusement, malgré ses prières silencieuses, rien ne se passe. Elle était dévastée et quelque peu perdue. Haine, désespoir, tristesse, c’était des émotions qu’elle avait connues lors de sa jeunesse…

Dans un moment de silence qui dura quelques minutes, Lisbeth ne dit rien et ne lâcha pas du regard son téléphone. Peut-être qu’un miracle se produirait ? Qui aurait cru que ce “miracle” arriverait sans crier gare et lui prendrait son téléphone des mains pour l’examiner. Surprise, Lisbeth releva la tête et tomba nez à nez avec Jae. Lisbeth bugue un moment, sans savoir quoi dire ou quoi faire. D’où il sortait ? Cela lui arrivait souvent d’espionner les gens ? Mais les paroles que Jae prononçais la sortie de ses pensées. Ses yeux vides recommencèrent à émettre de la lumière, une lueur d’espoir.

Refermant le téléphone, enfin ce qu’il en restait, il se mit à marcher vers chez lui. Le voyant tracer sans même l’attendre, Lisbeth se saisit de sa boisson et de son sac et le suivit comme elle put, essuyant de sa main de livre son seul œil émotif.

Ils arrivèrent dans une sorte de..résidence ? Lisbeth ne faisait pas vraiment attention, sa vision encore un peu brouillée par les larmes précédentes. Le suivant de justesse dans l’ascenseur, elle resta dans le fond, silencieuse.

Une fois arrivée devant l’appartement, Lisbeth rentra alors et enleva par automatisme ses chaussures. En entendant Jae lui demander la même chose, Lisbeth regarda ses chaussures déjà enlevées et ses chaussettes rouge et blanche puis redresse sa tête en disant doucement.

- J’enlève toujours mes chaussures quand je vais chez…

Lisbeth n’a pas le temps de finir qu’il était déjà parti dans une autre pièce. Soupirant simplement, elle resta à l’entrée un moment avant de finir par avancer timidement et posa son verre sur la table pour éviter de le renverser. En entendant ses paroles, Lisbeth hocha simplement la tête et s’avança vers une fenêtre pour regarder simplement dehors, l’air pensive.

Elle n’était pas vraiment à l’aise et ne voulait surtout pas mettre le bazar avec sa présence. C’est pour ça qu’elle retourna à l'entrée pour mettre ses chaussures correctement et dans un coin spécifique. Elle finit par revenir dans le salon et regarda simplement la décoration assez minimaliste mais néanmoins chaleureuse. Elle posa finalement son fessier sur le canapé, regardant dehors encore une fois et fermant même les yeux, histoire de profiter de la chaleur des rayons du soleil.

Durant le temps qu’il était en train de réparer son téléphone, ou du moins récupérer les données, Lisbeth sentit la fatigue l’envahir. Elle avait toujours eu la sale manie de s’endormir presque aussitôt avoir pleuré. Essayant de lutter, elle se pinça un peu le bras, mais finalement, le sommeil et l’émotion prirent le dessus et elle se laissa sombrer dans les bras de Morphée.

Durant ce moment de silence absolu, avec simplement les bruits de clavier et d’ordinateur en fond, Lisbeth rêva… Une petite voix siffla dans sa tête des douces paroles, une chaleur réconfortante entoura son cou, tandis que la silhouette souriait. Elle ne ressemblait pas à sa fille Esmée. Intriguée, Lisbeth pencha légèrement la tête et entendit les mots.

- Maman

Dans l’incompréhension totale, Lisbeth ne comprenait pas trop ce qu’il se passait. Elle n’avait qu’une fille, son autre enfant était mort-né… Alors pourquoi elle avait l’impression que cet enfant dans son rêve était…La scène changea soudainement et elle se retrouva dans un champ en fleur, le soleil se reflétant dans un lac magnifique, des cygnes, des canards et des bruits de rire juste derrière. En se tournant, elle vit sa fille accompagnée d’un enfant plus vieux…Et une voix masculine non loin qui les appelle. Tournant la tête, une silhouette noire tendait les bras vers eux pour les câliner. Lisbeth ne comprenait pas, mais son cœur était chaud. Elle ne savait pas pourquoi, mais son rêve fit couler quelques petites larmes de bonheur dans la vraie vie ainsi qu’un léger sourire triste et heureux à la fois.

Le rêve continua un long moment. Parfois des silhouettes noires, parfois des silhouettes où elle pouvait apercevoir des cheveux de différentes couleurs. Elle se retrouva donc à voir une silhouette avec de longs cheveux argentés, puis une autre avec des cheveux très courts et bruns et un autre, une tignasse légèrement plus claire. Même en se rapprochant, elle ne put distinguer un quelconque faciès. Les seules personnes qu’elle pouvait voir, c'étaient ses deux enfants. Passant le temps de son rêve a jouer et dorloter ses enfants, la scène changea de tout au tout et tout devint noir. Elle tomba dans un puits sans fond, des images de son passé et de son présent défilant sous ses yeux. Des souvenirs heureux, mais aussi malheureux. Le départ d’Aki qui laissa un grand vide dans sa vie. Mais également le souvenir de ses parents adoptifs, remplis d’amour et de bienveillance.

Elle finit par tomber enfin sur le sol et se retrouva nez à nez avec la scène qui l'a le plus traumatisée. Une scène qu’elle aurait jamais voulu revoir. Sa fille, prête à se faire toucher par la faux de cette ennemie. Puis la violence des propos de l’adolescente et enfin les deux baffes. Lisbeth essayait de s’arrêter, mais elle ne pouvait pas les toucher. Elle voyait sa fille pleurer, ne comprenant pas la situation. Le coeur de Lisbeth se serra de nouveau et elle crut qu’il allait s’arrêter. En se tournant, elle tomba sur Miss Négative et son sourire suffisant, joyeux de foutre le bordel dans la vie. Cette personne était devenue son ennemi numéro 1. Puis tout redevient noir et elle se retrouve seule dans ce lieu. Aucune lumière, aucun décor, simplement elle.

Puis une voix résonna dans sa tête, une voix enfantine et tremblante. Avançant, elle finit par tomber sur une petite fille, plus jeune que sa fille, recroquevillée et pleurant. S’approchant, elle remarqua quelque chose d'inhabituel, elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Perplexe, elle posa sa main sur son épaule et sentit tout le désespoir et la douleur qu’elle avait vécu avant.

Se réveillant en sursaut, les joues humides, elle regarda autour d’elle, ne se rappelant plus où elle était. Baissant la tête, elle remarqua le plaid sur elle, la tenant bien au chaud. Tournant sa tignasse brune, son œil valide détecta un café sur la table pour elle, apparemment. Levant finalement les yeux, elle remarqua alors Jae, assis dans son fauteuil en rotin et en train de regarder Netflix. Posant son front contre sa main, elle grimaça un instant, des bribes de souvenirs de ses cauchemars et de ses rêves encore ancrés dans son esprit.

Après quelques instants de silence, elle reprit ses esprits et finit par entamer une conversation… Enfin surtout des remerciements. Car oui, elle était peut-être dure dans sa façon d’agir, elle n’était néanmoins pas une malpolie.

- Merci pour le plaid et le café… Désolé, pour ce spectacle, j’ai tendance à m'endormir assez vite après avoir…Enfin voilà.

Elle prit de sa main légèrement tremblante la tasse, puis la ramena à elle pour se laisser bercer par la chaleur de celle-ci. Humant la fumer, un petit sourire grandit sur ses lèvres et elle commença à boire avec un petit sourire de satisfaction. Prenant quelques gorgées, elle tourna son regard de nouveau vers Jae, puis plongea son regard dans la tasse.

Tu as réussi à récupérer les données ? Je n’avais pas l’intention de t’ennuyer de ma présence encore une fois… Mais sache que ce que tu as fait me touche énormément… Merci

Et voilà que la sincérité venait enfin prendre la place à la dureté de ses propos. Elle était un peu plus chaleureuse et reconnaissante maintenant. Enfin, tout dépendait de comment il allait réagir à tout ceci, mais dans tous les cas, elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie.

On peut dire que ce ne sont pas les belles paroles qui étouffent Jae, Lisbeth l’avait bien remarquée depuis le premier jour. C’est fou comme les personnes peuvent être si différentes d’un jour à l’autre ! Enroulée dans un plaid bien douillet, la jeune borgne prit quelques gorgées de son breuvage en se sentant soudainement réchauffée et bien. Il en fallait vraiment peu pour remonter un peu le moral d’une personne. Perdue dans ses pensées, elle hocha simplement la tête à la réponse de Jae, bon, il avait compris la situation, c’est pas plus mal, elle n'avait pas vraiment l’envie d’en parler davantage de toute façon, c’était déjà bien assez dure comme ça. Regardant la table un moment, elle remarqua que son pumpkin n’était plus là, elle en déduit qu’il avait dû le jeter. Elle qui avait tellement galéré à l’avoir, le voilà maintenant parti en vacances dans les canalisations ou directement dans la poubelle. Elle soupira intérieurement avant de reprendre une gorgée de sa boisson.

Il était en train de regarder un film tranquillement, non loin d’elle. Enfin, non loin, tout est relatif. Dans tous les cas, elle n’aurait pas aimé être trop collée à quelqu’un, pas qu’elle n'apprécie pas le contact, mais simplement elle ne fait pas cela à n'importe qui… Sa fille déjà, puis les personnes qui ont besoin d’un bon gros câlin pour aller mieux quand ils ne sont pas bien. Cela lui faisait penser que dans ses classes, on la surnomme “Maman”, c’était un peu étrange d'entendre, mais bon, c’était souvent des erreurs de langage.

Lisbeth garda le silence après ses remerciements sincères, elle avait bien compris qu’il n’aimait pas trop cela, enfin peut-être l’avait-elle mal perçu ? Enfin, ce qui était important pour elle, c’était qu’il puisse savoir qu’elle lui était sincèrement reconnaissante, c’est tout ce qu’elle voulait lui dire. En voyant Jae sortir une clé USB de sa poche et lui faire passer sur la table, Lisbeth regarda l’objet un long moment avant de le prendre dans ses mains. Posant sa tasse au préalable, la borgne serra la clé dans sa main légèrement tremblante et ferma les yeux un moment, un petit sourire grandissant sur son visage.

- Merci beaucoup, je ferais ça rapidement…

Son cœur se sentit soudainement si soulagé, elle rangea alors la clé dans son sac, faisant attention à celui-ci, comme si c’était un précieux trésor. Une fois en sécurité, elle soupira de soulagement avant de se frotter son œil valide, soulageant la douleur des pleurs. Levant la tête vers la télé, elle le vit changer de chaîne en zappant nonchalamment. Est-ce qu’il était toujours comme ça ? On dirait que rien ne le rend heureux ou qu’il est tout le temps blasé…Elle voulait lui demander, mais elle ne le fit finalement pas. Déjà, parce qu’elle ne voulait pas se permettre ce genre de commentaire et puis ce n’est pas cool de faire ça envers la personne qui nous offre l’hospitalité. Elle hocha simplement la tête en plongeant son regard de nouveau dans sa tête et écouta Jae parler. Sans surprise, des réponses courtes et froides, voire à la limite du tranché. Lisbeth ne put s’empêcher de laisser un petit sourire se dessiner sur ses lèvres.

- Tu es toujours comme ça ? Je veux dire dans ta façon de parler. Cela m’intrigue un peu, je ne vais pas mentir. Oh j’aime bien ce spectacle, il est cool !

Lisbeth sourit doucement en tombant sur l’une des premières chansons du spectacle. Lisbeth ferma les yeux un moment pour se laisser bercer par la musique, cela lui rappelait bien des souvenirs. Elle laissa sa tête se pencher de droite à gauche, en suivant la mélodie.

La chanson arriva à sa fin et elle rouvrit les yeux, son cœur quelque peu léger et elle se rappela alors de ce qu’elle avait vu plutôt, est ce qu’elle pouvait ? Lisbeth secoua la tête et décida de ne rien dire, cela ne la regardait pas, encore une fois. Il n’était pas plus proche que cela et il avait sûrement des choses dont il ne voulait pas parler.

- Tu habites ici depuis longtemps ? J’ai remarqué que c’était très propre, tu es maniaque ? Enfin, tu aimes bien la propreté ? J’ai essayé de pas trop salir…